Les quartiers libérés d’Alep Est, ni sous le contrôle du régime
Assad, ni sous celui des forces djihadistes, sont tombés il y a quelques
jours sous le déluge de feu de l’aviation russe et du régime Assad et
des avancées au sol des forces pro-régime, composée de centaines de
soldats d’élite de la Garde républicaine et de la 4e division syrienne,
mais surtout de milliers de combattants irakiens, afghans et libanais,
encadrés par l’Iran et le Hezbollah. Dans la conquête des quartiers Est
de la ville d’Alep, les forces pro-régime ont commis de nouveaux crimes.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme affirmait
disposer d’éléments crédibles indiquant que quelque 82 civils ont été
abattus par des membres des forces pro-régime chez eux ou dans la rue
durant la conquête des quartiers d’Alep Est.
mardi 27 décembre 2016
lundi 26 décembre 2016
Climat – Réponse à Daniel Tanuro par un détour historique. Un gouvernement mondial pour sauver la civilisation, par Marc Bonhomme
Sans
doute ais-je trop souligné, sans les mettre en contexte, deux phrases
contradictoires dans deux textes différents de Daniel Tanuro à propos
des Accords de Paris [1].
Par contre, si les Accords d’Arusha sur le Rwanda furent un arrangement
pour tenter d’arrêter une guerre fratricide, ceux de Paris entérinent
par leurs plans nationaux la guerre contre la nature [2].
Par ailleurs, je tiens à le rassurer que je suis tout à fait conscient
de « la gravité du changement climatique ». J’ai été un porteur de
ballon lors du dernier congrès de Québec solidaire pour le rejet du
marché et de la taxe carbone et pour l’adoption de la cible de réduction
des deux tiers des GES pour 2030 par rapport à 1990 [3], cible proposée par Carbon Action Tracker pour le Canada afin d’être conforme à l’horizon d’une hausse maximum de 2°C en 2100 [4]. Cette sensibilité je la dois beaucoup à ses analyses.
Au bout du compte, notre évaluation différente de l’importance politique des accords de Paris ne vient-elle pas d’une évaluation différente de la présidence Trump ? C’est facilement perceptible dans nos textes sur le sujet publiés par ESSF [5]. Peut-être y a-t-il là une influence de notre place respective dans les rapports sociaux ou plutôt dans les rapports nationaux. Alors que la Belgique et la France ont été la cible du contrecoup djihadiste, non seulement le Canada / Québec ne connaît-il pas de phénomène Trump mais il vient plutôt de se sortir de dix ans de gouvernement obscurantiste que l’on pourrait qualifier de proto-Trump en faveur du « good feeling » d’un gouvernement « selfie » [6] ... conservant les cibles GES ridicules de l’ancien gouvernement Conservateur tout en donnant le feu vert à deux projets d’oléoducs pour pétrole bitumineux [7].
Il vaut alors la peine de faire un détour historique et géopolitique pour encadrer le phénomène Trump de sorte à recadrer les tâches anticapitalistes.
Au bout du compte, notre évaluation différente de l’importance politique des accords de Paris ne vient-elle pas d’une évaluation différente de la présidence Trump ? C’est facilement perceptible dans nos textes sur le sujet publiés par ESSF [5]. Peut-être y a-t-il là une influence de notre place respective dans les rapports sociaux ou plutôt dans les rapports nationaux. Alors que la Belgique et la France ont été la cible du contrecoup djihadiste, non seulement le Canada / Québec ne connaît-il pas de phénomène Trump mais il vient plutôt de se sortir de dix ans de gouvernement obscurantiste que l’on pourrait qualifier de proto-Trump en faveur du « good feeling » d’un gouvernement « selfie » [6] ... conservant les cibles GES ridicules de l’ancien gouvernement Conservateur tout en donnant le feu vert à deux projets d’oléoducs pour pétrole bitumineux [7].
Il vaut alors la peine de faire un détour historique et géopolitique pour encadrer le phénomène Trump de sorte à recadrer les tâches anticapitalistes.
vendredi 16 décembre 2016
Palestine : « La lutte est désormais pour l’égalité des droits de tous », entretien avec Yonatan Shapira
Yonatan Shapira, refuznik et activiste de la paix israélien, a parlé à Middle East Eye de son cheminement personnel, de l’activisme pro-palestinien et des perspectives de paix en Palestine
Yonatan Shapira est un « refuznik » israélien, un de celles et ceux qui refusent ouvertement de servir l’armée israélienne dans les territoires palestiniens occupés.
En 2003, il publiait avec 26 autres pilotes de l’armée une lettre ouverte dénonçant les attaques « illégales et immorales que l’État d’Israël effectue dans les territoires palestiniens ». Depuis, l’ancien capitaine de l’armée de l’air, membre de l’élite militaire, fils d’un pilote de la guerre de 1973 et petit-fils de victimes du génocide juif est devenu un activiste de la paix. Indigné par le sort de Gaza, il tentera, avec d’autres, de pénétrer par trois fois dans l’enclave palestinienne par voie maritime, avec une simple cargaison de jouets et de fournitures scolaires.
En 2003, il publiait avec 26 autres pilotes de l’armée une lettre ouverte dénonçant les attaques « illégales et immorales que l’État d’Israël effectue dans les territoires palestiniens ». Depuis, l’ancien capitaine de l’armée de l’air, membre de l’élite militaire, fils d’un pilote de la guerre de 1973 et petit-fils de victimes du génocide juif est devenu un activiste de la paix. Indigné par le sort de Gaza, il tentera, avec d’autres, de pénétrer par trois fois dans l’enclave palestinienne par voie maritime, avec une simple cargaison de jouets et de fournitures scolaires.
samedi 10 décembre 2016
Italie : cela s'appelle l'aurore, par Mathieu Dargel
Depuis l’annonce du résultat du référendum constitutionnel en Italie, la presse ne parle que d’une « victoire des populistes », des « risques pour l’Europe et l’Euro», du « désaveu des élites » sans jamais prendre en compte la complexité, ni les ambigüités de la campagne pour le nom, sans prendre la mesure, une fois de plus, de la colère et de la mobilisation populaire contre l’austérité néo-libérale et ses conséquences anti-démocratiques.
Un des premiers enseignements à tirer des résultats du référendum du dimanche 4 décembre est la très importante participation ? Plus de 65%, un score comparable à celui des élections parlementaires de 2013, point fort de la mobilisation pour se débarrasser de Berlusconi. Même si la participation est un peu plus faible dans le Sud, il s’agit là d’un indicateur fort de la place nouvelle prise par le débat politique en Italie.
Un des premiers enseignements à tirer des résultats du référendum du dimanche 4 décembre est la très importante participation ? Plus de 65%, un score comparable à celui des élections parlementaires de 2013, point fort de la mobilisation pour se débarrasser de Berlusconi. Même si la participation est un peu plus faible dans le Sud, il s’agit là d’un indicateur fort de la place nouvelle prise par le débat politique en Italie.
lundi 5 décembre 2016
Autriche, le soulagement, et après ? par Benjamin Birnbaum
Le 4
décembre le candidat indépendant et ancien chef du parti Vert Alexander
Van der Bellen a remporté le 2e tour des élections présidentielles en
Autriche avec plus de 53 %. Cette victoire constitue certes un
soulagement pour la gauche et les démocrates en Autriche, mais ne saura
pas cacher le fait que le danger de l'arrivée au pouvoir de
l'extrême-droite est plus que jamais d'actualité. Aussi à cause de la
campagne électorale de Van der Bellen. (Un aperçu plus complet de la
situation politique autrichienne se trouve ici)
Pourquoi une nouvelle élection ?
Le 22 mai 2016 l'ancien chef du parti Vert, qui s'est présenté sans étiquette, Alexander Van der Bellen a remporté le deuxième tour de l'élection présidentielle en Autriche. Après avoir initialement reconnu sa défaite le candidat du FPÖ (extrême-droite) Norbert Hofer a contesté le résultat pour motif d'irrégularités. Saisi par le FPÖ, la Cour constitutionnelle autrichienne avait ouvert une enquête qui a mené à l'annulation du scrutin du 22 mai.
Pourquoi une nouvelle élection ?
Le 22 mai 2016 l'ancien chef du parti Vert, qui s'est présenté sans étiquette, Alexander Van der Bellen a remporté le deuxième tour de l'élection présidentielle en Autriche. Après avoir initialement reconnu sa défaite le candidat du FPÖ (extrême-droite) Norbert Hofer a contesté le résultat pour motif d'irrégularités. Saisi par le FPÖ, la Cour constitutionnelle autrichienne avait ouvert une enquête qui a mené à l'annulation du scrutin du 22 mai.
lundi 28 novembre 2016
dimanche 27 novembre 2016
A Cuba, «la légitimité du régime s’effrite», entretien avec Janette Habel par Lénaïg Bredoux (Mediapart.fr)
Au lendemain de l'annonce de la mort de Fidel Castro, Janette Habel, spécialiste de Cuba et enseignante à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine à Paris III, analyse les conséquences de la disparition de l'ancien révolutionnaire devenu despote qui a régné 50 ans sur Cuba. « Cuba vit une période de transition dans tous les domaines », explique la politologue, qui fait également partie du Centre de recherches sur l'Amérique latine et les Caraïbes, à l'université Aix-Marseille.
Elle décrypte aussi les causes des réactions très contrastées provoquées par le décès du “líder maximo”. « Il y a une spécificité du système politique cubain, mal analysé par une pensée manichéenne : c’est soit, pour les uns, la Corée du Nord, soit, pour les autres, le paradis socialiste que l’Union soviétique n’a pas pu incarner. Rien de cela ne répond à la complexité de la réalité cubaine », estime Janette Habel.
Mobilisation générale contre le monstre Trump !, par Yorgos Mitralias
Personne ne peut prévoir si Trump restera fidèle à ses effrayantes promesses électorales. Par contre, il est déjà plus que certain que son élection à la présidence des Etats Unis donnera des ailes à la pire extrême droite partout au monde, et naturellement en Europe et en Grèce.
Alors, ne serait-ce que pour cette seule raison, la situation est suffisamment alarmante pour que soit qualifié d’irresponsable et même de criminel tout comportement et prise de position qui sous-estime le danger, fait preuve d’aveuglement et paralyse la réaction des citoyens.
Pourtant, un simple coup d’œil aux premières réactions des medias nord-américains et européens suffit pour qu’on soit conduit à la triste conclusion qu’on n'a rien appris des tragédies d’hier puisque le présent commence à présenter d’extraordinaires similitudes avec le passé.
Alors, ne serait-ce que pour cette seule raison, la situation est suffisamment alarmante pour que soit qualifié d’irresponsable et même de criminel tout comportement et prise de position qui sous-estime le danger, fait preuve d’aveuglement et paralyse la réaction des citoyens.
Pourtant, un simple coup d’œil aux premières réactions des medias nord-américains et européens suffit pour qu’on soit conduit à la triste conclusion qu’on n'a rien appris des tragédies d’hier puisque le présent commence à présenter d’extraordinaires similitudes avec le passé.
mardi 22 novembre 2016
Appel pour la suspension de l’Accord d’Association Union Européenne - Israël
Depuis l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza et l’annexion de Jérusalem-Est et du plateau du Golan, en 1967, Israël viole quotidiennement le droit international et les résolutions des Nations Unies.
Parmi ces violations, dont certaines constituent des crimes de guerre, mentionnons la construction de colonies de peuplement dans les territoires occupés et celle du mur de séparation, le recours à des emprisonnements sans jugement, à des mauvais traitements et à des conditions de détention des Palestiniens contrevenant à la Quatrième Convention de Genève, le non-respect des règles sur la conduite des hostilités lors d’offensives contre Gaza et les entraves aux missions médicales dans les territoires occupés, etc.
dimanche 20 novembre 2016
Nous n'acceptons pas de voir notre passé commun insulté par Jean-Luc Mélenchon
Nous venons de lire le blog de Jean-Luc Mélenchon qui, pour s’en prendre à la couverture de sa campagne présidentielle par Le Monde, choisit de calomnier le passé militant d’un des journalistes de cette rédaction, en charge de l’Amérique latine.
Paulo Paranagua est ainsi décrit par le candidat de « La France insoumise » comme un « assassin repenti » en tant qu'ancien dirigeant de la « Fraction rouge de l'ERP d'Argentine », qu’il qualifie de « groupe de provocateurs ».
Jean-Luc Mélenchon n’hésite pas à qualifier Paulo Paranagua de « muse de la CIA », l’accusant à demi-mots d’être responsable « de la mort de toutes les personnes qui l’ont approché sur place ». Ces accusations sont lancées sans l’ombre du début d’une preuve, sans qu’aucun fait ne viennent les étayer. C’est inacceptable.
Paulo Paranagua est ainsi décrit par le candidat de « La France insoumise » comme un « assassin repenti » en tant qu'ancien dirigeant de la « Fraction rouge de l'ERP d'Argentine », qu’il qualifie de « groupe de provocateurs ».
Jean-Luc Mélenchon n’hésite pas à qualifier Paulo Paranagua de « muse de la CIA », l’accusant à demi-mots d’être responsable « de la mort de toutes les personnes qui l’ont approché sur place ». Ces accusations sont lancées sans l’ombre du début d’une preuve, sans qu’aucun fait ne viennent les étayer. C’est inacceptable.
vendredi 18 novembre 2016
USA : Don't mourn, organize ! (Ne prenez pas le deuil ! Organisez-vous !) , par Mathieu Dargel
Une fois le choc de l’élection de Trump passé, mardi dernier, les
organisations et courants politiques de la gauche radicale américaine
ont commencé à s’interroger sur les raisons et sur les conséquences de
cette élection. Nous avons déjà publié quelques-unes de ces analyses sur
notre site. Aujourd’hui, le débat est lancé. Comment résister, comment
mobiliser, quelle organisation, quelles structures ?
Dès le lendemain de l’élection de Donald Trump, le comité éditorial du magazine Jacobin (www.jacobinmag.com) posait en des termes très clairs le bilan de la campagne électorale, tant celle de Clinton que celle de Sanders et proposait à l’ensemble des forces de la gauche radicale américaine des pistes pour l’action et la réflexion.
Dès le lendemain de l’élection de Donald Trump, le comité éditorial du magazine Jacobin (www.jacobinmag.com) posait en des termes très clairs le bilan de la campagne électorale, tant celle de Clinton que celle de Sanders et proposait à l’ensemble des forces de la gauche radicale américaine des pistes pour l’action et la réflexion.
mardi 15 novembre 2016
Etat espagnol. «Les habitants d’Andalousie sont fatigués d’attendre des solutions qui n’arrivent jamais». Entretien avec Teresa Rodriguez
Teresa Rodríguez a fait des ravages lors du nouveau processus de
primaires [de Podemos Andalousie], où elle conserve le poste de
secrétaire générale de Podemos Andalousie. Les chiffres sont massifs:
Teresa a obtenu 75,64% des suffrages exprimés, accumulant un total de
13’184 voix, loin devant ses rivales, toutes deux s’inscrivant dans le
sillage de ce que l’on nomme «l’errejonisme, [du nom du numéro deux de
Podemos, Íñigo Errejón]. Carmen Lízarraga a à peine dépassé les 2000
voix (11,59%) alors que Begoña Gutiérrez, désignée par l’équipe de
Sergio Pascual, le secrétaire à l’organisation de Podemos – déposé [en
mars 2016] – doit se contenter d’une pauvre troisième place avec 1946 voix (11,16%). Sergio Pascual lui-même, qui se présentait au Conseil citoyen de
Podemos Andalousie, a été surpris par son triste et éloquent résultat:
3’455 voix, arrivant en 29e position sur les 34 délégués. La
victoire de Teresa Rodríguez est encore plus importante si l’on tient en
compte que la participation à ces élections primaires a triplé par
rapport aux précédentes, passant de 6000 suffrages à 17’622.
Préface de Michel Warschawski au livre d’Ilan Halevi : Question juive – La tribu, la loi, l’espace
Quiconque a connu Ilan d’un peu près sait qu’il était porteur d’identités nombreuses et a vécu de nombreuses vies. Et pourtant, on a toujours et encore des surprises.
Ilan et moi avons été amis pendant plus de quarante ans, mais c’est aujourd’hui, en relisant Question juive que je découvre encore une autre facette, qui m’avait échappée pendant des décennies.
Je l’avais pourtant lu au moment de sa publication, sans doute un peu rapidement et superficiellement, m’imaginant qu’il n’aurait rien de nouveau à m’apprendre sur un sujet dont j’avais déjà fait un mémoire au cours de mes études universitaires. Et voilà que Mariam, sa fille, m’a demandé d’écrire une préface pour sa réédition.
Moins arrogant que pendant ma jeunesse, je viens de relire l’ouvrage, du début à la fin, et je découvre encore un Ilan. L’expert en histoire juive. Quand on côtoyait Ilan, on n’avait de cesse de découvrir son immense érudition : il connaissait un nombre inimaginable de sujets, dont il pouvait parler pendant des heures, intégrant quantités d’anecdotes à une trame historique serrée. Sur le jazz il était intarissable, de même que sur l’histoire, ou plutôt les histoires, de l’Afrique ou des Caraïbes, avec des connaissances fournies et détaillées.
Je l’avais pourtant lu au moment de sa publication, sans doute un peu rapidement et superficiellement, m’imaginant qu’il n’aurait rien de nouveau à m’apprendre sur un sujet dont j’avais déjà fait un mémoire au cours de mes études universitaires. Et voilà que Mariam, sa fille, m’a demandé d’écrire une préface pour sa réédition.
Moins arrogant que pendant ma jeunesse, je viens de relire l’ouvrage, du début à la fin, et je découvre encore un Ilan. L’expert en histoire juive. Quand on côtoyait Ilan, on n’avait de cesse de découvrir son immense érudition : il connaissait un nombre inimaginable de sujets, dont il pouvait parler pendant des heures, intégrant quantités d’anecdotes à une trame historique serrée. Sur le jazz il était intarissable, de même que sur l’histoire, ou plutôt les histoires, de l’Afrique ou des Caraïbes, avec des connaissances fournies et détaillées.
jeudi 10 novembre 2016
Comment ce monstre a-t-il pu gagner ? par Socialist worker
Editorial publié sur le site Socialistworker.org
De nombreux lecteurs de Socialist Worker ayant de jeunes enfants nous ont commenté sur les réseaux sociaux, tard la nuit passée, qu’ils avaient couché leurs enfants en les assurant que le monstre ne gagnerait pas. Ils redoutaient d’avoir à expliquer comment «cela» pouvait se produire. Nous savons tous comment ils se sentent.
La victoire de Donald Trump expose la décrépitude à laquelle est arrivé le système politique américain après des décennies de gouvernement oligarchique des deux partis. Il s’agit d’un homme qui dispose de liens avec l’extrême droite raciste, un narcisse pathologique qui s’est lancé dans la course à la présidentielle avec le but de stimuler sa marque médiatique. Il horrifie et dégoûte non seulement des millions de membres de la classe laborieuse, mais une majorité de la classe dominante américaine.
De nombreux lecteurs de Socialist Worker ayant de jeunes enfants nous ont commenté sur les réseaux sociaux, tard la nuit passée, qu’ils avaient couché leurs enfants en les assurant que le monstre ne gagnerait pas. Ils redoutaient d’avoir à expliquer comment «cela» pouvait se produire. Nous savons tous comment ils se sentent.
La victoire de Donald Trump expose la décrépitude à laquelle est arrivé le système politique américain après des décennies de gouvernement oligarchique des deux partis. Il s’agit d’un homme qui dispose de liens avec l’extrême droite raciste, un narcisse pathologique qui s’est lancé dans la course à la présidentielle avec le but de stimuler sa marque médiatique. Il horrifie et dégoûte non seulement des millions de membres de la classe laborieuse, mais une majorité de la classe dominante américaine.
Etats-Unis – Trump à la Maison blanche : La droite dure contre l’establishment ?, par Dan La Botz*
Il est cependant sûr que sa victoire va conduire à des attaques contre le monde du travail, les femmes, les latinos, les afro-américains et les personnes LGBT Le triomphe de Trump est une défaite cuisante pour le Parti démocrate. Il marginalise le petit Parti Vert (1%), tandis que le Parti libertarien de Gary Johnson fait trois fois mieux.
mardi 8 novembre 2016
Chine : Xi Jinping, un nouveau Mao ?, par Pierre Rousset
Le sixième plénum du comité central du PCC a doté Xi Jinping du titre de « cœur du parti », décerné par le passé à Mao Zedong, puis Deng Xiaoping. Xi consolide sa mainmise sur le parti en vue du congrès qui se tiendra l’an prochain. Il cherche à prévenir l’explosion d’une crise sociale généralisée en poursuivant l’expansion internationale du nouvel impérialisme chinois.
Xi Jinping, officiellement surnommé Xi Dada (« tonton Xi »), contrôle aujourd’hui l’essentiel des rouages nationaux du régime. Il est secrétaire général du PCC, président de la commission militaire centrale et président de la République populaire. Il a aussi pris la direction de plusieurs organes en charge de la sécurité nationale, de la cybersécurité, des réformes économiques. Il s’est intronisé commandant en chef de l’armée, comme si son poste à la tête de la commission militaire ne suffisait pas.
Xi Jinping, officiellement surnommé Xi Dada (« tonton Xi »), contrôle aujourd’hui l’essentiel des rouages nationaux du régime. Il est secrétaire général du PCC, président de la commission militaire centrale et président de la République populaire. Il a aussi pris la direction de plusieurs organes en charge de la sécurité nationale, de la cybersécurité, des réformes économiques. Il s’est intronisé commandant en chef de l’armée, comme si son poste à la tête de la commission militaire ne suffisait pas.
dimanche 6 novembre 2016
Climat : la COP22 au Maroc et la ratification de l’accord de Paris : cette transition n’est pas la nôtre !, par Daniel Tanuro
Le
4 octobre, septante-quatre pays représentant plus de 55% des émissions
de gaz à effet de serre avaient ratifié l’accord de Paris sur le climat.
Il entrera donc en vigueur le 4 novembre, juste avant la COP22 à
Marrakech (Maroc), du 7 au 18 novembre.
Cet accord a été complété par un autre : le phasing out des HFC, décidé dans le cadre du Protocole de Montréal sur la couche d’ozone [1]. Le pouvoir radiatif de ces HFC est plusieurs milliers de fois supérieur à celui du CO2. Leur interdiction permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 90GT d’équivalent CO2 d’ici 2050, par rapport aux prévisions.
Discours rassurants
Cet accord a été complété par un autre : le phasing out des HFC, décidé dans le cadre du Protocole de Montréal sur la couche d’ozone [1]. Le pouvoir radiatif de ces HFC est plusieurs milliers de fois supérieur à celui du CO2. Leur interdiction permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 90GT d’équivalent CO2 d’ici 2050, par rapport aux prévisions.
Turquie : "jusqu'à ce que l'espoir apparaisse". Déclaration de Yeniyol, section Turquie de la IV. Internationale
La tentative de coup d’Etat militaire orchestrée par l’ancien allié du régime, la confrérie Gülen dans la nuit du 15 juillet 2016 a donné l’occasion à Erdogan d’entreprendre une tentative de coup d’Etat civil afin d’anéantir toute possibilité et capacité d’opposition au régime dictatorial que ce dernier essaye de forger.
L’arrestation, ce vendredi dernier, le 4 novembre 2016, des porte-paroles, dirigeants et députés du Parti démocratique des peuples (HDP), parti de gauche issu du mouvement kurde, signifie le franchissement d’une étape décisive pour la construction de cette dictature islamo-nationaliste.
L’arbitraire de l’Etat d’urgence qui a été décrété à la suite de la tentative putschiste a permis au “Duce” d’Ankara de s’engager dans une restructuration de tout l’appareil d’Etat ainsi que de la fonction publique. Ainsi des dizaines de milliers de personnes ont été limogé, licencié, arrêté dans le cadre d’opérations anti-terroristes. Plus d’une centaine de médias (journaux, télévision, radios, revues) ont été interdits, des milliers d’associations, d’écoles, de fondations, d’universités et d’hôpitaux ont été fermé.
L’arrestation, ce vendredi dernier, le 4 novembre 2016, des porte-paroles, dirigeants et députés du Parti démocratique des peuples (HDP), parti de gauche issu du mouvement kurde, signifie le franchissement d’une étape décisive pour la construction de cette dictature islamo-nationaliste.
L’arbitraire de l’Etat d’urgence qui a été décrété à la suite de la tentative putschiste a permis au “Duce” d’Ankara de s’engager dans une restructuration de tout l’appareil d’Etat ainsi que de la fonction publique. Ainsi des dizaines de milliers de personnes ont été limogé, licencié, arrêté dans le cadre d’opérations anti-terroristes. Plus d’une centaine de médias (journaux, télévision, radios, revues) ont été interdits, des milliers d’associations, d’écoles, de fondations, d’universités et d’hôpitaux ont été fermé.
samedi 5 novembre 2016
Turquie : Défense collective des député.e.s et co-président.e.s du HDP. 4 novembre 2016.
Ainsi il a conduit le pays dans une période d'affrontements, dans le seul but d'augmenter ses voix. Surfant sur les peurs, l'AKP a pu regagner la majorité durant les élections anticipées organisées dans ce chaos.
vendredi 4 novembre 2016
Le HDP est notre honneur ! Contre la dictature en Turquie !
Le régime d'Erdogan a franchi un nouveau cap la nuit du 3 au 4 novembre 2016 avec la mise en détention des deux co-présidents du HDP, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, ainsi que 9 autres députés.
Ces opérations de police font suite à de nombreuses autres qui ont été menées contre des "universitaires pour la paix", des journaux de gauche et kurdes, des syndicats et des associations...
Dans le même temps, des dizaines de milliers de personnes ont perdu leur emploi dans la fonction publique où le syndicalisme de gauche est décapité et une trentaine de mairies kurdes ont été mises sous tutelle de l'Etat (y compris la plus importante Amed/Diyarbakir dont les maires sont incarcérés) .
Ces opérations de police font suite à de nombreuses autres qui ont été menées contre des "universitaires pour la paix", des journaux de gauche et kurdes, des syndicats et des associations...
Dans le même temps, des dizaines de milliers de personnes ont perdu leur emploi dans la fonction publique où le syndicalisme de gauche est décapité et une trentaine de mairies kurdes ont été mises sous tutelle de l'Etat (y compris la plus importante Amed/Diyarbakir dont les maires sont incarcérés) .
mardi 1 novembre 2016
Etat espagnol : la crise du PSOE ou la fin d’un cycle historique de la social-démocratie, par Jaime Pastor
« Le PSOE ne communique que du haut vers le bas, il fonctionne comme courroie de transmission de l’Etat vers la société. De la sorte, un parti ne peut survivre. Il se transforme en nomenclature », affirmait le 30 octobre 1990 Jesús Ibáñez [1].
Alors même qu’il a été possible de vérifier à nouveau la ferme volonté de Rajoy de ne rien changer sur l’essentiel des politiques développées jusqu’à aujourd’hui, la majorité du groupe parlementaire socialiste, à l’exception de 15 de ses membres – parmi eux tous les députés du PSC [Parti socialiste catalan] – a fini par s’abstenir lors du vote d’investiture [comme président du gouvernement] d’un parti qualifié d’organisation criminelle par les tribunaux.
Alors même qu’il a été possible de vérifier à nouveau la ferme volonté de Rajoy de ne rien changer sur l’essentiel des politiques développées jusqu’à aujourd’hui, la majorité du groupe parlementaire socialiste, à l’exception de 15 de ses membres – parmi eux tous les députés du PSC [Parti socialiste catalan] – a fini par s’abstenir lors du vote d’investiture [comme président du gouvernement] d’un parti qualifié d’organisation criminelle par les tribunaux.
jeudi 27 octobre 2016
Le theatre national Habima dans les colonies : oui au boycott culturel, par Michael Warschawski
Combien de fois avons-nous été attaqué, dans le cadre de la campagne BDS, pour avoir soutenu le boycott universitaire et culturel ? Des dizaines de fois, avec une présence substantielle de militant/es de gauche dans le camp des critique.
Leur argument est a double volet: premièrement, que la culture serait une zone neutre, qui n'est pas et ne doit pas être mêlée au conflit colonial en Palestine, la culture serait la Confédération Suisse du conflit. Deuxièmement, les acteurs culturels et universitaires seraient de "notre" camp, des gens biens qui ne doivent donc pas être sanctionnés.
A ce propos, il est important de rappeler que le BDS n'a jamais cible des individus ou des œuvres mais des institutions et des évènements. La récente affaire du Théâtre Habima dans la colonie de Kiryat Arba démontre à quel point cette position ne tient pas la route. Déjà le nom de la compagnie théâtrale montre l'inanité de cette "exceptionalité culturelle": une décision gouvernementale datant de 1958 a changé le nom de cette noble et trés ancienne institution en "Théâtre National Habima".
Leur argument est a double volet: premièrement, que la culture serait une zone neutre, qui n'est pas et ne doit pas être mêlée au conflit colonial en Palestine, la culture serait la Confédération Suisse du conflit. Deuxièmement, les acteurs culturels et universitaires seraient de "notre" camp, des gens biens qui ne doivent donc pas être sanctionnés.
A ce propos, il est important de rappeler que le BDS n'a jamais cible des individus ou des œuvres mais des institutions et des évènements. La récente affaire du Théâtre Habima dans la colonie de Kiryat Arba démontre à quel point cette position ne tient pas la route. Déjà le nom de la compagnie théâtrale montre l'inanité de cette "exceptionalité culturelle": une décision gouvernementale datant de 1958 a changé le nom de cette noble et trés ancienne institution en "Théâtre National Habima".
mardi 25 octobre 2016
Alep - Mossoul, et retour, par Francis Sitel et Roland Mérieux
Daech va perdre sa capitale, Mossoul, deuxième ville d'Irak, où fut proclamé son Califat. Face à une forte coalition militaire soutenue puissamment par les États-Unis, Daech va devoir se retirer.
Au prix de plusieurs inconnues.
Quelle va être la durée de la guerre pour reprendre complètement Mossoul face aux snippers, aux mines et aux voitures piégées ? Et donc combien de militaires et surtout de civils tué-es ? Quelle ampleur du flot de réfugié-es ?
Et, pour l’avenir, comment vont se négocier les bénéfices de cette victoire entre les diverses composantes de la coalition : Kurdes, gouvernement turc, régime irakien, forces sunnites, Occidentaux... Entre les unes et les autres en effet, les intérêts sont aussi importants que contradictoires.
Quelle va être la durée de la guerre pour reprendre complètement Mossoul face aux snippers, aux mines et aux voitures piégées ? Et donc combien de militaires et surtout de civils tué-es ? Quelle ampleur du flot de réfugié-es ?
Et, pour l’avenir, comment vont se négocier les bénéfices de cette victoire entre les diverses composantes de la coalition : Kurdes, gouvernement turc, régime irakien, forces sunnites, Occidentaux... Entre les unes et les autres en effet, les intérêts sont aussi importants que contradictoires.
lundi 24 octobre 2016
Grèce. SYRIZA, le congrès de la social-démocratisation, par Antonis Ntavanellos
Cet article a été écrit un jour avant la tenue du deuxième
Congrès de SYRIZA qui s’est déroulé du 13 au 16 octobre. Officiellement,
3000 délégués étaient présents. Alexis Tsipras a obtenu 93,54% des
suffrages. Il n’y avait pas d’autre candidat à la présidence du parti.
210 délégués ont pris le risque de voter contre lui. Lors du premier
Congrès, Tsipras avait réuni 74,08% des suffrages. Si des voix
d’opposition à la politique droitière se sont fait entendre, aucune
rupture ne s’est manifestée. Comme à la période du PASOK, le «pouvoir a
ses douceurs» et le clientélisme assure des emplois, pour l’heure. (Réd.
A l’Encontre)
Le deuxième congrès de SYRIZA a lieu du 13 au 16 octobre 2016 [1].
Normalement, ce congrès devrait être au centre de l’intérêt de ses membres, de la société grecque et, y compris, de la gauche internationale. SYRIZA est au gouvernement d’un pays saccagé par la crise et les créanciers. Il a obtenu cette position gouvernementale en janvier 2015, dans la foulée d’une vague de luttes sociales et d’espoir, qui a pu encore être constatée dans son ampleur à l’occasion du référendum du 5 juillet 2015, avec 61,31% de non à l’application des politiques mémorandaires.
Normalement, ce congrès devrait être au centre de l’intérêt de ses membres, de la société grecque et, y compris, de la gauche internationale. SYRIZA est au gouvernement d’un pays saccagé par la crise et les créanciers. Il a obtenu cette position gouvernementale en janvier 2015, dans la foulée d’une vague de luttes sociales et d’espoir, qui a pu encore être constatée dans son ampleur à l’occasion du référendum du 5 juillet 2015, avec 61,31% de non à l’application des politiques mémorandaires.
samedi 22 octobre 2016
Leila Khaled, figure historique de la résistance palestinienne, par Dimitris Konstantakopoulos
L’État Islamique est une organisation criminelle qui a été
créée et est utilisée par les Etats-Unis. En ce qui concerne la Russie
elle n’est intervenue en Syrie qu’après plusieurs années de guerre.
C’était le moyen pour Assad, et son gouvernement, de renforcer la
capacité de la Syrie, en particulier pour assurer la viabilité
économique et la suffisance nutritionnelle du pays, mais aussi pour
forger une armée capable d’intervenir pour sa défense. Ainsi que le
souligne Leila Khaled, cadre principal du Front populaire pour la
libération de la Palestine, dans cette interview.
Le FPLP (Front populaire de Libération de la Palestine) est après le Fatah, la deuxième force la plus puissante de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine). Elle a son siège à Damas et c’est l’organisation la plus importante de la gauche palestinienne, avec des positions plus combatives que celles du Fatah. Nous avons profité de la visite récente de Leila Khaled à Athènes, alors qu’elle participait au festival « Résistance », organisé par le journal « Dromos tis Aristeras » (« vers la gauche ») pour obtenir de première main, les avis de l’une des personnalités centrales du mouvement palestinien, sur les développements dramatiques qui se déroulent actuellement dans l’ensemble du Moyen-Orient.
Le FPLP (Front populaire de Libération de la Palestine) est après le Fatah, la deuxième force la plus puissante de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine). Elle a son siège à Damas et c’est l’organisation la plus importante de la gauche palestinienne, avec des positions plus combatives que celles du Fatah. Nous avons profité de la visite récente de Leila Khaled à Athènes, alors qu’elle participait au festival « Résistance », organisé par le journal « Dromos tis Aristeras » (« vers la gauche ») pour obtenir de première main, les avis de l’une des personnalités centrales du mouvement palestinien, sur les développements dramatiques qui se déroulent actuellement dans l’ensemble du Moyen-Orient.
Elections régionales dans l’Etat espagnol : Galice, Pays Basque : Chaos du PS après la défaite, par Jean Verhagen
Le 24 septembre passé, les élections régionales se sont déroulées en Galice et dans la Communauté autonome basque. Dans les deux régions, le parti socialiste (PSOE) continue sa chute et pousse vers la sortie son secrétaire général.
Pays Basque : l’autodétermination s’affirme
Le Parti Nationaliste Basque (PNV), centre-droite autonomiste, gagne son pari. Le résultat des élections anticipées confirme le soutien dont jouit le parti, qui récupère de nombreuses voix des électeurs·trices des partis unionistes et augmente son total de voix et ses sièges (28 sur 75).
EH BILDU, coalition de la gauche indépendantiste, fait également un bon score et se confirme deuxième force (18 sur 75), malgré l’interdiction judiciaire faite à son leader, Arnaldo Otegi, de se présenter.
Pays Basque : l’autodétermination s’affirme
Le Parti Nationaliste Basque (PNV), centre-droite autonomiste, gagne son pari. Le résultat des élections anticipées confirme le soutien dont jouit le parti, qui récupère de nombreuses voix des électeurs·trices des partis unionistes et augmente son total de voix et ses sièges (28 sur 75).
EH BILDU, coalition de la gauche indépendantiste, fait également un bon score et se confirme deuxième force (18 sur 75), malgré l’interdiction judiciaire faite à son leader, Arnaldo Otegi, de se présenter.
mercredi 19 octobre 2016
Contre les bombardements en Syrie et au Yémen ! , par Gilbert Achcar
L’opinion politique arabe se divise en deux catégories principales.
Il y a, d’un côté, ceux qui condamnent les bombardements destructeurs et meurtriers des villes et des campagnes de Syrie par le régime et son maître russe tout en restant silencieux au sujet des bombardements destructeurs et meurtriers des villes et des campagnes yéménites par la coalition conduite par l’Arabie saoudite, lorsqu’ils ne les soutiennent pas.
De l’autre, il y a ceux qui condamnent les bombardements destructeurs et meurtriers des villes et des campagnes du Yémen par la coalition menée par l’Arabie saoudite alors qu’ils se taisent sur les bombardements destructeurs et meurtriers des villes et des campagnes de Syrie par le régime et son maître russe, lorsqu’ils ne les soutiennent pas.
Il y a, d’un côté, ceux qui condamnent les bombardements destructeurs et meurtriers des villes et des campagnes de Syrie par le régime et son maître russe tout en restant silencieux au sujet des bombardements destructeurs et meurtriers des villes et des campagnes yéménites par la coalition conduite par l’Arabie saoudite, lorsqu’ils ne les soutiennent pas.
De l’autre, il y a ceux qui condamnent les bombardements destructeurs et meurtriers des villes et des campagnes du Yémen par la coalition menée par l’Arabie saoudite alors qu’ils se taisent sur les bombardements destructeurs et meurtriers des villes et des campagnes de Syrie par le régime et son maître russe, lorsqu’ils ne les soutiennent pas.
mardi 18 octobre 2016
Colombie. Un Etat (faible), deux pays (forts), par Raúl Zibechi
La déroute fracassante du processus de paix lors du référendum de
dimanche 2 octobre 2016 dernier montre qu’il ne suffit pas de signer des
accords pour sceller la réconciliation. La Colombie est divisée en deux
moitiés qui ne se reconnaissent pas, et ne se reconnaîtront pas, parce
qu’elles ont besoin de manières de se retrouver et de dialoguer qui ne
soient pas du style du processus de La Havane, élitiste et distant.
Les deux Colombie(s) qui se sont heurtées dimanche 2 octobre incarnent deux mondes qui se craignent. C’est une réalité qui précède, de beaucoup, le positionnement idéologique et a engendré des distances culturelles sur lesquelles prennent forme les divergences politiques. Ces deux mondes ont eu plus d’effet que les longues négociations entre le gouvernement de Juan Manuel Santos et les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) à La Havane. Cette réalité de ces deux mondes a survolé l’appui international massif à la signature de la paix et a déjoué le plus sérieux et ferme effort de surmonter une guerre civile de 52 années.
Les deux Colombie(s) qui se sont heurtées dimanche 2 octobre incarnent deux mondes qui se craignent. C’est une réalité qui précède, de beaucoup, le positionnement idéologique et a engendré des distances culturelles sur lesquelles prennent forme les divergences politiques. Ces deux mondes ont eu plus d’effet que les longues négociations entre le gouvernement de Juan Manuel Santos et les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) à La Havane. Cette réalité de ces deux mondes a survolé l’appui international massif à la signature de la paix et a déjoué le plus sérieux et ferme effort de surmonter une guerre civile de 52 années.
dimanche 16 octobre 2016
Guerre et paix : Remarques et questions, par Ben Cramer et Louis Aminot
Le feu
s’ouvre à Mossoul en Irak.
Cela saute
aux yeux, il y a aujourd'hui un « dérèglement géopolitique ». Selon
nous, la situation présente exige que nous le prenions en compte .... Quelques
exemples :
a) Vers
une nouvelle guerre froide ? Quelles leçons n'avons-nous pas tirées de l'effondrement
du Mur de Berlin. Quelles erreurs ont été commises par l'Occident depuis 25 ans
? Que sont devenus les militants qui ont combattu les euromissiles ? N’avaient-ils
pas compris qu’il ne fallait pas humilier la Russie qui avait officiellement
perdu la guerre froide ? N’avaient-ils pas compris qu'il ne fallait pas
réarmer et étendre l'OTAN ? Même si nous savons que Moscou et Washington jouent
à se faire peur et cherchent surtout à effrayer les petits peuples ....
mercredi 12 octobre 2016
Jeremy Corbyn, le contretemps. Sur la crise du parti travailliste britannique en 2016, par Thierry Labica
Dans ce premier article d’une série sur la situation politique en
Grande-Bretagne, Thierry Labica revient sur ce qu’il est advenu du
parti travailliste depuis l’arrivée à sa tête de Jeremy Corbyn, militant
de son aile gauche mais aussi animateur de longue date du mouvement
anti-guerre et pour le désarmement nucléaire.
Depuis bientôt un an, le rapprochement a souvent été fait entre l’audience exceptionnelle de la campagne du candidat du parti démocrate, Bernie Sanders, aux Etats-Unis et l’élection de Jeremy Corbyn à la tête du parti travailliste britannique et, par là même, de l’opposition parlementaire travailliste au gouvernement conservateur au pouvoir. Là où la possibilité même d’une gauche politique reconnaissable semblait avoir depuis longtemps disparu, les audiences de masse du candidat de la gauche démocrate et de celui de la gauche travailliste sont venues infléchir, et peut-être déstabiliser, une partie au moins des normes idéologiques qui depuis les années 1980 ont défini l’ordre de l’audible en politique.
Depuis bientôt un an, le rapprochement a souvent été fait entre l’audience exceptionnelle de la campagne du candidat du parti démocrate, Bernie Sanders, aux Etats-Unis et l’élection de Jeremy Corbyn à la tête du parti travailliste britannique et, par là même, de l’opposition parlementaire travailliste au gouvernement conservateur au pouvoir. Là où la possibilité même d’une gauche politique reconnaissable semblait avoir depuis longtemps disparu, les audiences de masse du candidat de la gauche démocrate et de celui de la gauche travailliste sont venues infléchir, et peut-être déstabiliser, une partie au moins des normes idéologiques qui depuis les années 1980 ont défini l’ordre de l’audible en politique.
mardi 11 octobre 2016
La dette grecque : le monde sans pitié de l’Eurogroupe, par Romaric Godin (La Tribune)
L’Eurogroupe n’a versé qu’une partie de la tranche prévue à la Grèce. Un nouveau geste de défiance envers le gouvernement grec.
L’Eurogroupe n’est pas tendre avec le gouvernement grec. La délégation hellénique se rendait pourtant à Bruxelles lundi 10 octobre avec l’espoir de voir se débloquer les 2,8 milliards d’euros de la tranche du programme prévue pour cet automne. Alexis Tsipras, le premier ministre grec, avait réussi, non sans peine, à faire accepter les 15 « mesures préliminaires » exigées par les créanciers. Du reste, les 18 autres ministres des Finances en ont convenu et ont applaudi. Mais ils n’ont libéré que 1,1 milliard d’euros sur les 2,8 milliards prévus.
L’Eurogroupe n’est pas tendre avec le gouvernement grec. La délégation hellénique se rendait pourtant à Bruxelles lundi 10 octobre avec l’espoir de voir se débloquer les 2,8 milliards d’euros de la tranche du programme prévue pour cet automne. Alexis Tsipras, le premier ministre grec, avait réussi, non sans peine, à faire accepter les 15 « mesures préliminaires » exigées par les créanciers. Du reste, les 18 autres ministres des Finances en ont convenu et ont applaudi. Mais ils n’ont libéré que 1,1 milliard d’euros sur les 2,8 milliards prévus.
dimanche 9 octobre 2016
Syrie. Quatre ans. Plus long que la guerre d'Espagne. par Vincent Présumey
Voici maintenant quatre ans
qu'une insurrection populaire pour la démocratie éclatait en Syrie, dans le
prolongement des révolutions tunisienne et égyptienne, quatre ans que la «
gauche », y compris souvent la plus « à gauche », se tait ou soutient ouvertement
la dictature, suivant tout un panel de propos allant du « c'est bien compliqué
tout cela ma petite dame » à « mieux vaut un tyran laïque et anti-impérialiste
qui tue tout le monde que des islamistes » en passant par « c'est louche et
compliqué quand même cette rébellion ».
samedi 1 octobre 2016
Espagne. Crise du PSOE. Entre résignation et nostalgie de l’«hégémonie perdue», par Jaime Pastor
Dans toute l’Europe, malgré les changements pleins d’espoirs comme la
victoire de Jeremy Corbin dans le Parti travailliste britannique [voir sur ce site les articles publiés en date du 27 septembre 2016],
la crise de la social-démocratie, étroitement liée à celle de l’Union
européenne, se révèle difficilement réversible. La crise qui touche sa
composante espagnole, le Parti socialiste ouvrier espagnol, révèle des
particularités qui se manifestent déjà par des risques croissants de
fracture interne [qui se sont exacerbés ces derniers jours], en plein
changement d’époque et de cycle que nous sommes en train de vivre.
Le défi que l’actuel secrétaire général du PSOE, Pedro Sanchez, a lancé aux directions de certaines des fédérations socialistes les plus importantes, et particulièrement à la très puissante fédération de l’Andalousie [dirigée par Susana Diaz], en les mettant en demeure de devoir concourir lors de primaires pour l’élection du secrétaire général le prochain 23 octobre et lors d’un congrès la première semaine de décembre, constitue sans aucun doute un fait inédit dans l’histoire de ce parti.
Le défi que l’actuel secrétaire général du PSOE, Pedro Sanchez, a lancé aux directions de certaines des fédérations socialistes les plus importantes, et particulièrement à la très puissante fédération de l’Andalousie [dirigée par Susana Diaz], en les mettant en demeure de devoir concourir lors de primaires pour l’élection du secrétaire général le prochain 23 octobre et lors d’un congrès la première semaine de décembre, constitue sans aucun doute un fait inédit dans l’histoire de ce parti.
mercredi 28 septembre 2016
Allemagne. Elections à Berlin. Erosion des partis du «juste milieu», par Manuel Kellner
Les
élections dans le Land de Berlin (élections régionales) confirment des
tendances lourdes apparues lors de celles qui se sont déroulées dans le
Land de Mecklenburg-Vorpommern (Mecklembourg-Poméranie-Occidentale) deux
semaines avant.
Avant tout, l’AfD (Alternative für Deutschland, l’Alternative pour l’Allemagne) – le parti de droite extrême et d’extrême droite – se présentait pour la première fois dans ce Land. Il obtient 14, 2% des voix. C’est beaucoup dans une grande ville. Les partis établis sont, dorénavant, qualifiés «d’anciens – d’ex-partis populaires» («ehemalige Volksparteien») dans les grands médias. [L’AfD siège dans les assemblées de dix des seize Länder.]
Avant tout, l’AfD (Alternative für Deutschland, l’Alternative pour l’Allemagne) – le parti de droite extrême et d’extrême droite – se présentait pour la première fois dans ce Land. Il obtient 14, 2% des voix. C’est beaucoup dans une grande ville. Les partis établis sont, dorénavant, qualifiés «d’anciens – d’ex-partis populaires» («ehemalige Volksparteien») dans les grands médias. [L’AfD siège dans les assemblées de dix des seize Länder.]
mardi 27 septembre 2016
Podemos face au défi européen. Entretien avec Josep Maria Antentas
Malgré
son succès, Podemos refuse toujours d’aborder sérieusement la question
de l’Union européenne et de ce qu’il faudrait faire pour transformer
véritablement l’Espagne.
En Espagne, la réaction populaire contre l’austérité qui a commencé avec le mouvement des Indignés – communément appelé 15-M, en référence au 15 mai, le jour du début des manifestations en 2011 – a permis l’émergence de formations politiques nouvelles bénéficiant d’un large soutien. Podemos, un parti qui a émargé à partir du mouvement 15-M, est un nouvel acteur majeur dans la scène politique nationale.
En décembre 2015, pour la première fois depuis la fin de la dictature franquiste en 1977, les élections générales espagnoles n’ont pas réussi à produire de majorité parlementaire. Podemos a recueilli environ 20% des voix, juste derrière la droite du Parti Populaire (PP) et le Parti Socialiste (PSOE). Aucune coalition n’ayant pu se former, de nouvelles élections ont été annoncées pour juin 2016.
Avant la tenue de ce second scrutin, Podemos a conclu une alliance avec la Gauche Unie (IU), une coalition issue des partis historiques de la gauche espagnole. Mais cette nouvelle coalition, appelée Unidos Podemos, n’a pas réussi à mobiliser sa base et le PP a gagné les élections à la suite de ce second vote.
En Espagne, la réaction populaire contre l’austérité qui a commencé avec le mouvement des Indignés – communément appelé 15-M, en référence au 15 mai, le jour du début des manifestations en 2011 – a permis l’émergence de formations politiques nouvelles bénéficiant d’un large soutien. Podemos, un parti qui a émargé à partir du mouvement 15-M, est un nouvel acteur majeur dans la scène politique nationale.
En décembre 2015, pour la première fois depuis la fin de la dictature franquiste en 1977, les élections générales espagnoles n’ont pas réussi à produire de majorité parlementaire. Podemos a recueilli environ 20% des voix, juste derrière la droite du Parti Populaire (PP) et le Parti Socialiste (PSOE). Aucune coalition n’ayant pu se former, de nouvelles élections ont été annoncées pour juin 2016.
Avant la tenue de ce second scrutin, Podemos a conclu une alliance avec la Gauche Unie (IU), une coalition issue des partis historiques de la gauche espagnole. Mais cette nouvelle coalition, appelée Unidos Podemos, n’a pas réussi à mobiliser sa base et le PP a gagné les élections à la suite de ce second vote.
Le gouvernement Tsipras sur la voie de la plus importante liquidation de la richesse nationale dans l’histoire du pays, par Panayotis Lafazanis, secrétaire du Conseil Politique de Laïki Enotita (Unité Populaire)
Le projet de loi multiple a été déposé par le gouvernement pour être
voté selon des procédures exprès antidémocratiques, qui humilient une
nouvelle fois le parlement en en faisant un simple décor dressé à la
va-vite pour légaliser des dispositions mémorandaires. Il constitue une
monstruosité profondément réactionnaire qui affecte lourdement le cœur
du pays, de l’économie et du peuple.
Ce projet de loi impose une nouvelle offensive mémorandaire contre l’assurance sociale, au détriment des professions et des activités économiques à petit et très petit revenu. Elle conduira à une nouvelle vague d’épuisement et d’élimination de milliers de personnes dans les professions scientifiques, techniques et libérales, en particulier parmi les jeunes et les plus pauvres, mais aussi la disparition de milliers de petites entreprises, avec pour conséquence une nouvelle escalade du chômage et du désespoir dans notre société.
Ce projet de loi impose une nouvelle offensive mémorandaire contre l’assurance sociale, au détriment des professions et des activités économiques à petit et très petit revenu. Elle conduira à une nouvelle vague d’épuisement et d’élimination de milliers de personnes dans les professions scientifiques, techniques et libérales, en particulier parmi les jeunes et les plus pauvres, mais aussi la disparition de milliers de petites entreprises, avec pour conséquence une nouvelle escalade du chômage et du désespoir dans notre société.
lundi 26 septembre 2016
Jeremy Corbyn réélu à la tête du Parti travailliste, réactions dans la gauche britannique, par François Coustal
Après le référendum sur la sortie de l’Union européenne – le fameux
« Brexit » – la droite du Parti travailliste a tenté de remettre en
cause la légitimité de Jeremy Corbyn, premier leader élu directement par
les militants et les sympathisants.
Officiellement, il lui était reproché de ne pas s’être suffisamment investi en faveur du maintien de la Grande-Bretagne dans l’UE. En pratique, l’appareil du Parti travailliste et son groupe parlementaire - qui se revendiquent directement de l’héritage de Tony Blair – n’ont jamais admis le désaveu qu’a constitué l’élection de Jeremy Corbyn, après l’échec électoral de 2015. Il faut d’ailleurs rappeler que la proposition de faire élire le dirigeant du Parti directement par les adhérents et les sympathisants (recensés ou affiliés) avait pour but de restreindre l’influence, réelle ou supposée, des syndicats sur le Parti travailliste, dans la mesure où cette influence était considérée par les héritiers de Blair comme le vestige d’un passé révolu, celui des origines « ouvrières » du Parti travailliste. Las ! L’affaire s’est totalement retournée.
Officiellement, il lui était reproché de ne pas s’être suffisamment investi en faveur du maintien de la Grande-Bretagne dans l’UE. En pratique, l’appareil du Parti travailliste et son groupe parlementaire - qui se revendiquent directement de l’héritage de Tony Blair – n’ont jamais admis le désaveu qu’a constitué l’élection de Jeremy Corbyn, après l’échec électoral de 2015. Il faut d’ailleurs rappeler que la proposition de faire élire le dirigeant du Parti directement par les adhérents et les sympathisants (recensés ou affiliés) avait pour but de restreindre l’influence, réelle ou supposée, des syndicats sur le Parti travailliste, dans la mesure où cette influence était considérée par les héritiers de Blair comme le vestige d’un passé révolu, celui des origines « ouvrières » du Parti travailliste. Las ! L’affaire s’est totalement retournée.
dimanche 11 septembre 2016
Pas de « Sortie de gauche » de l’UE sans une « Europe Debout », par Catherine Samary
Depuis le traumatisme grec – à la fois diktat néo-colonial de
l’euro-groupe et acceptation par Tsipras de s’y soumettre malgré
« l’OXI » - le « Non » populaire grec – la gauche radicale européenne
débat de « plans B », sans aucun consensus stratégique ni tactique. Le
référendum du Royaume-Uni (RU) en est l’amère illustration sans que la
gauche anti-raciste et opposée à l’UE ait les conditions d’expression
d’une alternative crédible aux institutions et politiques dominantes,
nationales, européennes et internationales. Moins médiatisé que le
Brexit, le referendum du 6 avril dernier aux Pays-Bas, rejetant l’accord
d’association de l’Ukraine avec l’UE illustre honteusement les mêmes
« choix » piégés pour la gauche internationaliste.
N’est-il pas temps de rendre visible une « Europe Debout ! »
plurielle mais contestataire des politiques et institutions dominantes,
construisant un espace politique européen alternatif dans/hors/contre
l’UE ?
Yanis Varoufakis. Désobéir, pour une autre Europe, par Roger Martelli
Mediapart
vient de publier un appel de Yannis Varoufakis et de son mouvement
DiEM25. À la fois hostile à "l’européisme" et au "souverainisme", il
plaide pour un mouvement pan-européen de désobéissance. Une prise de
parti qui mérite considération.
Yanis Varoufakis a quitté le gouvernement grec à l’été 2015, après l’acceptation grecque de l’accord imposé par l’Eurogroupe. Il n’a alors pas mâché ses mots pour critiquer la gestion d’Alexis Tsipras. Ce n’est pas pour autant qu’il a rallié les options des partisans résolus d’un Lexit (départ de gauche de l’Union). Dans le texte publié par Mediapart, il se démarque ainsi vigoureusement des propositions de son compatriote Statis Kouvelakis, du Britannique Tariq Ali, de l’Espagnol Vincenç Navarro et de l’Italien Piero Fassina.
Yanis Varoufakis a quitté le gouvernement grec à l’été 2015, après l’acceptation grecque de l’accord imposé par l’Eurogroupe. Il n’a alors pas mâché ses mots pour critiquer la gestion d’Alexis Tsipras. Ce n’est pas pour autant qu’il a rallié les options des partisans résolus d’un Lexit (départ de gauche de l’Union). Dans le texte publié par Mediapart, il se démarque ainsi vigoureusement des propositions de son compatriote Statis Kouvelakis, du Britannique Tariq Ali, de l’Espagnol Vincenç Navarro et de l’Italien Piero Fassina.
samedi 10 septembre 2016
Prenez garde gentlemen européens à l’automne grec, par Agnès Matrahji
Voilà où est arrivée la Grèce avec le fardeau migratoire… Après la
période estivale, septembre revient sur le devant de la scène avec une
multitude de problèmes : l'été n'a fait qu'aggraver la situation. Etat
des lieux depuis Lesbos.
NB de la rédaction de Mediapart : Agnès Matrahji, qui signe ici son premier billet dans le Club de Mediapart, habite l'île grecque de Lesbos. Elle était l'invitée de notre soirée exceptionnelle consacré aux réfugiés, organisée au Théâtre de la Ville à Paris en mai dernier. Son témoignage avait également été recueilli à l'occasion d'un reportage en images à Lesbos en février dernier, que l'on peut visionner ici.
Il n’y a pas d’été pour ceux qui attendent dans des camps en Grèce depuis plusieurs mois que leur demande d’asile soit acceptée pour un pays meilleur que celui qu’ils ont quitté. Il n’y a pas de trêve à l’angoisse de l’attente, de la faim, du sommeil sous une tente. Les esprits et les nerfs sont surchauffés sous le soleil de plomb des lieux de détention où ils s’entassent. Lieux de détention, de rétention ?
NB de la rédaction de Mediapart : Agnès Matrahji, qui signe ici son premier billet dans le Club de Mediapart, habite l'île grecque de Lesbos. Elle était l'invitée de notre soirée exceptionnelle consacré aux réfugiés, organisée au Théâtre de la Ville à Paris en mai dernier. Son témoignage avait également été recueilli à l'occasion d'un reportage en images à Lesbos en février dernier, que l'on peut visionner ici.
Il n’y a pas d’été pour ceux qui attendent dans des camps en Grèce depuis plusieurs mois que leur demande d’asile soit acceptée pour un pays meilleur que celui qu’ils ont quitté. Il n’y a pas de trêve à l’angoisse de l’attente, de la faim, du sommeil sous une tente. Les esprits et les nerfs sont surchauffés sous le soleil de plomb des lieux de détention où ils s’entassent. Lieux de détention, de rétention ?
mardi 6 septembre 2016
Allemagne : victoire de l'extrême-droite, par Manuel Kellner
Le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale est un Land au nord-est de l’Allemagne, situé sur le territoire de l’ex-RDA. Il n’y a que 1,33 million de personnes qui y ont le droit de vote. Néanmoins, le résultat des élections régionales du 4 septembre 2016 dans ce Land secoue le débat politique en Allemagne jusqu’au niveau fédéral. C’est une victoire spectaculaire de l’AfD (Alternativefür Deutschland, semblable au FN français ou au UKIP britannique). Tous les autres partis perdent à son profit, surtout le SPD social-démocrate, la CDU chrétienne-conservatrice, et plus encore le parti Die Linke (La Gauche).
En 2011, seuls 51,5 % de l’électorat avaient participé aux élections, cette fois-ci ce sont à peu près 61 %. C’est surtout l’AfD, avec un profil raciste et xénophobe agressif, qui a pu mobiliser l’attention publique et les voix de ceux qui ne s’étaient pas rendus aux urnes il y a cinq ans.
dimanche 4 septembre 2016
Venezuela : Depuis le chavisme, construire une opposition de gauche au gouvernement
AMO est le symbole le plus fort de la capitulation de la direction du PSUV (Parti socialiste unifié du Venezuela) et du gouvernement, mais ce n’est pas le seul. Examiné d’aujourd’hui, on peut vérifier comment, étape par étape, depuis plus de trois ans, le gouvernement a construit un parcours de contre-réformes réactionnaires qui progressent dans le démantèlement du projet Chavez, et avant tout, des droits et des conquêtes réalisés par notre peuple dans tous les domaines : économique, politique, social.
samedi 3 septembre 2016
Brésil DOCUMENT : le discours de Dilma Roussef devant le Sénat
Le 1er janvier 2015, j’ai entamé mon deuxième mandat en tant que
Présidente de la République fédérative du Brésil. J’ai été élue avec 54
millions de voix.
Lors de mon discours d’investiture, j’ai pris l’engagement de préserver et de défendre la Constitution, ainsi que celui de respecter les lois, et de tout faire pour le bien du peuple brésilien, de subvenir aux besoins de l’Union et de soutenir l’intégrité et l’indépendance du Brésil.
Durant l’exercice de la Présidence de la République, j’ai respecté fidèlement l’engagement que j’avais pris devant la Nation et devant ceux qui m’avaient élue. Et j’en suis fière. J’ai toujours cru en la démocratie et en l’état de droit, et j’ai toujours vu la Constitution de 1988 comme l’une des grandes conquêtes de notre peuple.
Lors de mon discours d’investiture, j’ai pris l’engagement de préserver et de défendre la Constitution, ainsi que celui de respecter les lois, et de tout faire pour le bien du peuple brésilien, de subvenir aux besoins de l’Union et de soutenir l’intégrité et l’indépendance du Brésil.
Durant l’exercice de la Présidence de la République, j’ai respecté fidèlement l’engagement que j’avais pris devant la Nation et devant ceux qui m’avaient élue. Et j’en suis fière. J’ai toujours cru en la démocratie et en l’état de droit, et j’ai toujours vu la Constitution de 1988 comme l’une des grandes conquêtes de notre peuple.
vendredi 2 septembre 2016
Contre le coup d’État au Brésil !, l'appel du Collectif de Solidarité France-Brésil
Cette nuit, les sénateurs brésiliens ont voté l'impeachment de DilmaRousseff, présidente élue avec 54 millions de votes.
La démocratie au Brésil est encore une fois en grand danger : après le coup d'État militaire de 1964 ayant instauré une dictature de 21 ans, aujourd'hui se déroule un coup d'Etat législatif orchestré par le Congrès depuis mai dernier.
Le Collectif de Solidarité France-Brésil dénonce le retrait forcé de la présidente accusée à tort de corruption. En juillet 2016, le Ministère Public Fédéral a conclu que les charges imputées à Dilma Rousseff étaient infondées. Il lui est reproché également une mauvaise gestion fiscale. Il s'agit pourtant de pratiques budgétaires courantes au Brésil dont il a été démontré qu'elle n'était pas directement responsable.
jeudi 1 septembre 2016
La Syrie dans l'étau.intervention de Gilbert Achcar au FSM de Montréal le 10 août.
État du centre de l’échiquier politique et historique du Moyen-Orient, La Syrie est aujourd’hui un champ de ruines résultant de la guerre multiforme mettant aux prises la dictature de Bachar El-Assad face à une galaxie d’organisations d’opposition don’t un fort courant djihadiste. Ces confrontations sont alimentées et manipulées par l’ingérence des grandes puissances de même que par celles de divers pays de la région qui cherchent à affirmer leur hégémonie, notamment Israël, la Turquie, l’Arabie saoudite et l’Iran. L’opposition démocratique résiste de peine et de misère.(Programme, Nouveaux Cahiers du socialisme - NCS)
Les principaux intervenant-e-s à ces conférences étaient Samar Yasbek (auteure syrienne) Assad Al Achi Baytna (Plate-forme syrienne de la société civile Baytina) et Gilbert Achcar chercheur franco-libanais, dont nous transcrivons l’essentiel de son intervention.
dimanche 28 août 2016
La place de l’église orthodoxe en Grèce, entretien avec Angélique Kourounis
Angélique Kourounis : La place de l’Eglise est une place dominante, proéminente, énorme, qui de surcroit ne correspond pas au taux de croyants, mais qui correspond totalement aux traditionalistes.
On va prendre un exemple : le blasphème. Il est absolument interdit de blasphémer et si la loi était appliquée en Grèce, ce qui est rarement le cas, toute personne qui blasphème irait en prison pour plusieurs mois. Or, les grecs blasphèmes du matin au soir de la façon la plus injurieuse qui soit. Ces mêmes grecques là se disent croyants, mais ne vont jamais à l’église, pratiquent encore moins les préceptes de la chrétienté, par contre le vendredi saint et à Pâques, ils sont tous à l’église.
lundi 22 août 2016
Le triste anniversaire du 3e mémorandum grec, par le CADTM
Une véritable volte-face du gouvernement par rapport à ses engagements de campagne et au résultat du référendum du 5 juillet. |2| Depuis lors, les débats stratégiques vont bon train au sein de la gauche radicale sur les alternatives possibles |3|,
mais un point est sûr : ce troisième mémorandum approfondit et
consolide les deux précédents. Car qui dit accord de prêt avec l’Union
européenne, dit conditions. Tandis que la Grèce n’est plus sous les feux
des projecteurs médiatiques, retour (non exhaustif) sur un an de casse
sociale, d’assujettissement exacerbé et de dislocation du pays.
jeudi 18 août 2016
Grèce : La mort sociale des retraités, par Stathis Kouvelakis
Le parlement grec a voté le 5 mai 2016 un projet de loi aux lourdes conséquences pour la population puisqu’il portait à la fois sur la réforme des retraites et de nouvelles mesures fiscales. La discussion à la Vouli (= parlement grec) étalée sur un week-end a duré moins de 48 heures. Cette hâte s’explique facilement : il s’agissait en effet de faire passer de nouvelles décisions anti populaires avant la réunion de l’eurogroupe du lundi 6 mai. Le vote de ces mesures dans les délais impartis figurait en première ligne des exigences posées par la Troïka pour valider l’examen (review) de la mise en œuvre des engagements contractés par le gouvernement grec lors de la signature du troisième mémorandum. Après tout, ce même mémorandum, signé par Alexis Tsipras en juillet 2015 (un document de plus de mille pages sans les annexes), qui impliquait l’ensemble des mesures que le parlement grec ne fait que valider depuis cette date, avait également été voté en moins de 48 heures, là encore pour se conformer aux ultimatums de la Troïka et parfaire le tableau de la vassalisation du pays et de ses institutions représentatives.
mardi 9 août 2016
Syrie. Alep: broyer une population, pour «négocier»… à Genève, par Laure Stephan et témoignage du Dr Raphaël Pitti
C’est une lutte capable de changer le cours de la guerre d’après les partisans du régime; une bataille «à la vie à la mort», pour
les militants anti-Assad. Dans les deux camps, les combats en cours,
qui pourraient sceller le sort d’Alep, la seconde ville de Syrie divisée
en deux depuis 2012, apparaissent cruciaux. Le face-à-face militaire ne
se joue pas dans le cœur de la ville, mais dans ses alentours, sur un
front situé au sud-ouest de l’ancienne capitale économique, autour de
positions dont la consolidation reste précaire.
Inscription à :
Articles (Atom)