lundi 29 décembre 2014

Les premières mesures d'un gouvernement mené par Syriza...

Le Parlement grec n'ayant pas été en mesure, après 3 tours de scrutins, d'élire le Président de la République proposé par le gouvernement, des élections législatives anticipées doivent se tenir le 25 janvier. Les sondages donnent Syriza vainqueur. Un gouvernement anti austérité pourrait voir le jour dans ce pays ravagé par la crise et la politique imposée par la Troïka depuis 6 années. Quelle sera la politique de Syriza ? Alexis Tsipras, son principal dirigeant, a tenu un important discours sur cette question le 13 septembre dernier lors de l'Exposition Internationale de Thessalonique. Il y résume les mesures d'urgence préconisées par Syriza. Nous reproduisons ce discours ci dessous. 

Thessalonique , 13 Septembre 2014 

Je suis heureux d’être de nouveau, ici, à l’Exposition Internationale de Thessalonique. Si je suis parmi vous aujourd’hui, ce n’est pas pour accomplir une simple formalité. Si je suis ici, c’est pour mettre en lumière quelques vérités et exposer mes engagements vis-à-vis du peuple grec en présentant un projet de sortie de crise fondé sur l’idée de progrès et de justice. Un projet qui définit les axes fondamentaux de la nouvelle orientation «post mémorandaire» de notre pays. 

Un projet concret, dont les propositions chiffrées démontrent que les principes de la politique gouvernementale de SYRIZA, fondés sur la justice sociale, la solidarité, l’état de droit, la transparence, la méritocratie, la sécurité économique et le respect de la dignité de tout citoyen ne sont pas dépourvus du sens des réalités économiques. 

dimanche 28 décembre 2014

Etats-Unis-Cuba. Une alternative à Cuba ? par Samuel Farber

Le 17 décembre 2014, Washington et La Havane ont aboutit à un accord portant sur un changement « révolutionnaire » de relations qui étaient, durant plus de cinquante ans, caractérisées par les efforts de la part des Etats-Unis de renverser le gouvernement cubain, y compris en soutenant des invasions, des blocus maritimes, le sabotage économique, des tentatives d’assassinat ainsi que des attaques terroristes. 

En vertu de ce nouvel accord, les trois derniers membres du groupe des « Cuban Five », détenus dans les prisons des Etats-Unis depuis 1998, ont été libérés. En échange, Cuba a libéré l’Américain Alain Gross ainsi que Rolando Sarraf Trujillo, un agent des services secrets américains jusqu’ici inconnu, présent sur l’île depuis près de vingt ans, aux côtés de plus cinquante prisonniers politiques cubains. 

La reprise de relations diplomatiques officielles ainsi qu’un assouplissement significatif sur les restrictions de voyage et les versements de devises (entre autres par la diaspora) à Cuba auront des conséquences bien plus grandes. 

L’accord couvre la normalisation politique mais non une entière normalisation des relations économiques: pour cela, il sera nécessaire que le Congrès rapporte le Helms-Burton Act [1] promulgué par le président Clinton en 1996. 

vendredi 26 décembre 2014

Cuba : une victoire et des risques – Déclaration du bureau exécutif de la IVe Internationale


La reprise des relations diplomatiques entre les USA et Cuba ainsi que la libération des trois Cubains condamnés aux USA à la prison à perpétuité pour espionnage constituent une victoire pour le peuple cubain. 

Depuis plus de 50 ans et sous une dizaine de présidents, l’administration nord-américaine a tout tenté pour détruire la révolution cubaine. Intervention militaire en 1961 à la Baie des Cochons, complots pour assassiner les dirigeants cubains, embargo économique pour asphyxier la vie de l’île, pressions de toutes sortes pour isoler le pays, tout avait été essayé pour briser Cuba. 

Comme l’a reconnu Obama, cette stratégie a failli. Face à la première puissance impérialiste mondiale, Cuba a tenu bon. Cela ne s’est pas fait sans difficultés, sans souffrances, mais Cuba a tenu, en devenant une référence anti-impérialiste pour toute la gauche latino-américaine. Plus, alors que dans les années 1990 le bloc soviétique s’effondrait sous les coups des pressions de l’impérialisme, de ses contradictions internes et de la bureaucratie qui joue alors un rôle actif dans la restauration capitaliste, nombre d’observateurs prédisaient la chute du régime cubain. Et il est vrai que, dépendant de l’aide soviétique, l’île allait connaître une crise sans précédent, l’économie cubaine devenant exsangue, ce que les Cubains ont appelé « la période spéciale ». 

mercredi 17 décembre 2014

" Le peuple grec n’acceptera ni d’instructions ni de menaces" : Syriza répond à Juncker et Moscovici


A quelques jours du 1er tour de l'élection présidentielle, le Président de la Commission européenne Junker et le commissaire européen prétendument socialiste Moscovici sont publiquement intervenus pour faire barrage à Syriza en soutenant le candidat de droite de la Nouvelle Démocratie. Au Parlement européen, la députée grecque de Syriza Sofia Sakorafa leur répond.

"Chers collègues, La Grèce, en vue des prochaines élections, reçoit une attaque vulgaire par les institutions européennes qui veulent terroriser son peuple. De cette tribune je voudrais m’adresser aux maîtres- chanteurs impitoyables des citoyens européens. 

Ceux qui s’intéressent prétendument à la démocratie et dans une nuit ils destituent des gouvernements élus, en mettant à leurs places des employés des banques. Ceux qui lors des élections européennes ont dupé les Européens avec le slogan «your vote – our action» et aujourd’hui ils les menacent de conséquences de leur vote. 

Je m’adresse à M. Juncker, l’hôte de voleurs d’impôts «légitimes» qui ose indiquer au peuple grec ce qu’il faut voter, de nous dire quels sont les montants totaux que les entreprises ont volés des citoyens grecs. 

lundi 15 décembre 2014

Italie : gève générale du 12 décembre, une mobilisation réussie


Il y a quarante cinq ans, le 12 décembre 1969, à 16 heures 37, une bombe explosait à Milan, à la Banque de l'Agriculture, faisant 16 morts et 88 blessés. L'attentat de la Piazza Fontana, ce qu'on appela par la suite le massacre d'Etat, marquait le début de la stratégie de la tension en Italie. D'abord attribué à un cercle anarchiste, cet attentat était, en vérité, organisé et réalisé par des mouvements néo fascistes, avec la complicité de vastes secteurs de l'appareil répressif de l'Etat italien et de l'Otan. Aujourd'hui, si les exécutants en sont parfaitement connus, tant par la justice que par les historiens, aucune condamnation définitive n'a été prononcée et les commanditaires, politiques, n'ont jamais été inquiétés. Le massacre de Piazza Fontana reste l'un des scandales les plus sombrers de la démocratie italienne. 

Les 50 000 manifestants de Milan, lors de la grève générale du 12 décembre 2014, qui défilaient contre la réforme du marché du travail, adopté le 3 décembre par le Parlement italien, avaient également en tête cet anniversaire. Avec le million d'autres manifestants, dans 54 cortèges à travers toute l'Italie (70 000 à Turin, 50 000 à Naples, 40 000 à Rome, 15 000 à Palerme ...), ils ont paralysé le pays au cri de « Cosi non va » (Ca ne va pas comme ça).

dimanche 14 décembre 2014

Allemagne : installation d’un gouvernement mené par Die Linke en Thuringe, par Manuel Kneller


Pour les prédictions, il vaut mieux s’en tenir au passé. Là, au moins, on peut être plus ou moins certain que quelque chose s’est passé, et on peut expliquer pourquoi. Dès que le prophète s’aventure dans le domaine de l’avenir, il risque de se voir démenti par les faits. Je n’avais pas pensé que l’installation d’un gouvernement Die Linke (La Gauche)/SPD/Verts dans le Land de Thüringen était possible. Je m’imaginais mal Sigmar Gabriel, chef du SPD co-gouvernant comme partenaire junior des partis chrétiens-conservateur au niveau fédéral, expliquer à la chancelière chrétienne-démocrate Angela Merkel, chef du gouvernement de la Grande Coalition CDU/CSU et SPD, que le SPD deviendrait partenaire junior d’un gouvernement régional mené par Die Linke.1 Mais c’est bel et bien ce qui s’est passé. 

La répartition des sièges au nouveau parlement de Thüringen ne laissait que deux possibilités, après que le parti Die Linke avait obtenu 28% des voix et était sorti des élections régionales comme deuxième force en termes de poids électoral (même si Die Linke avait perdu des voix en chiffres absolus) et que la CDU excluait une coalition avec l’AfD: Soit une « grande coalition » du CDU (34 sièges) avec le SPD (12 sièges), soit une coalition du parti Die Linke (28 sièges) avec le SPD (12 sièges) et les Verts (6 sièges). Dans les deux cas, la majorité de 46 députés contre 45 ne pouvait-être que minimale. 

vendredi 12 décembre 2014

Michel Warschawski : « La gauche israélienne n’a plus d’adresse politique », entretien à Politis


À trois mois des élections législatives, Michel Warschawski analyse le glissement à droite de la société israélienne. Un processus déjà ancien.  Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, vient de dissoudre la Knesset pour provoquer des élections anticipées. Objectif : un nouveau coup de barre à droite. 

Comment expliquer ce glissement général vers la droite extrême, non seulement du gouvernement mais aussi de la société israélienne ? 

Michel Warschawski : Le glissement ne date pas d’aujourd’hui. Je pense qu’il remonte à 2000, au moment de Camp David et du suicide de la gauche avec Ehud Barack [1]. Et je ne parlerais pas d’un glissement général vers l’extrême droite, mais plutôt de la disparition de la gauche comme force politique. En termes de société, les rapports sont plus ou moins restés les mêmes. Il y a effectivement un glissement de l’opinion publique à droite, mais il convient de ne pas l’exagérer. Il reste une forte minorité à gauche, mais qui n’a pas d’adresse politique et s’exprime soit par quelqu’un comme Yaïr Lapid [2], soit en quittant le pays. Cette émigration concerne surtout les jeunes, qui s’en vont à cause de l’atmosphère de racisme et de violence. Il faudrait que la population se dise « ça suffit comme ça ! » et décide d’un vrai soulèvement. Là, on se dit bien « ça suffit comme ça », mais on le fait en pensant « ça me dégoûte », et on ne parle plus que de partir. Même si on ne le fait pas forcément. 

mercredi 10 décembre 2014

Un ministre palestinien tué en Cisjordanie


Ziad Abou Ein, ministre en charge de la colonisation dans le gouvernement palestinien, est mort, à la suite d'une interposition brutale de soldats israéliens voulant s'opposer à la plantation d'oliviers. Il participait à une marche pacifique en compagnie de trois cents palestiniens, à Tourmous Ayya, près de Ramallah, pour protester contre la confiscation des terres par l'occupant israélien. 

Saisi à la gorge, brutalisé et frappé au thorax, selon des témoignages, Ziad Abou Ein s'est effondré et est décédé peu après. 

« Ensemble! Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire », dénonce et condamne la violence meurtrière du gouvernement israélien qui s'abat tous les jours sur la population palestinienne et est responsable de la mort d'un ministre palestinien. 

jeudi 4 décembre 2014

Grèce : solidarité avec Nikos Romanos


Depuis le 10 novembre, le jeune Grec Nikos Romanos est en grève de la faim. Emprisonné depuis 2012 après une arrestation extrêmement brutale, détenu dans des conditions infâmes, il est parvenu à obtenir son bac en prison. Il a même été récompensé pour ses efforts par le ministre de la Justice ! 

Aujourd'hui Nikos Romanos, après avoir passé le concours d'entrée à l'université, demande que ses droits légaux soient respectés et qu'il soit autorisé à sortir assister aux cours à l'université d'Athènes où il est inscrit. L'État grec lui refuse cette exigence légitime et méprise sa lutte pour le droit à étudier. 

Après 25 jours de grève de la faim, il est en danger de mort. Il y a six ans, Nikos Romanos voyait mourir dans ses bras son ami Alexis Grigoropoulos, 15 ans, tué par balle par la police. Il subit maintenant à son tour la répression, le durcissement des procédures et la négation de ses droits. 

mardi 2 décembre 2014

En solidarité avec le peuple burkinabè, appel


Nous, mouvements sociaux, organisations et partis politiques progressistes, personnalités et citoyen-ne-s saluons avec respect et admiration le peuple burkinabè. 

Nous nous réjouissons avec le peuple du Burkina de la chute de Blaise Compaoré. Retrouvant sa dignité, s’inspirant des périodes les plus glorieuses de son histoire, mais aussi des idéaux de Thomas Sankara, nous affirmons qu’il montre l’exemple pour l’ensemble des pays africains et pour l’ensemble des peuples du monde qui luttent pour leur souveraineté et leurs droits fondamentaux. 

En solidarité avec le peuple burkinabè : 

- Nous condamnons fermement les actes de la France qui a exfiltré le dictateur Blaise Compaoré. 

vendredi 28 novembre 2014

Appel aux mouvements sociaux pour la mobilisation pour le prochain Forum Social Mondial, Tunisie 2015

 
Cher (e)s ami(e)s, 

La dernière réunion du Conseil International tenue à Hammamet du 29 octobre au 2 novembre dernier a permis d’avancer sensiblement sur toutes les questions liées à l’organisation de la prochaine édition du Forum Social Mondial de 2015 à Tunis. 

Cette réunion du CI a permis de manière participative de définir les orientations méthodologiques à prendre et d’évaluer le degré de mobilisation des mouvements sociaux en Tunisie, au Maghreb et dans le reste de l’Afrique, et sur le plan international. Elle a aussi permis d’évaluer la situation politique des mouvements dans un contexte mondial jugé préoccupant, car marqué par le triomphe du capitalisme financier sauvage, le recul des droits économiques et sociaux, la militarisation du monde et la guerre, l’accaparement des terres et des ressources, et la dégradation de l’environnement. 

mardi 25 novembre 2014

Portugal : pluraliste et uni, prêt pour la lutte ? Le Bloc de Gauche à la croisée des chemins, par Flavia Verri (Ensemble!)


Le Portugal est actuellement un pays ravagé par 3 années de politiques d'austérité menées de concert par la Troïka et le gouvernement de Passos Coelho et Paulo Portas. La dévastation de l'économie se traduit par une dette extérieure record, une dette publique au dessus de 130 %, un PIB qui recule de 6 %, la destruction de plus d'un demi-million d'emplois et le départ vers l'étranger de 330 personnes par jour ! 

L'austérité s'est matérialisée aussi par de nombreuses privatisations, la fin de l’État social et par l' « intérioricide », la déqualification et la disparition des services publics des régions intérieures. C'est dans ce contexte que s'est tenue la IXème Convention du Bloc de Gauche (le Bloco ou BE). 

Après 15 ans d'existence, pour ce parti-référence de la gauche européenne, l'enjeu était de taille : adopter une orientation qui rompe avec les politiques d'austérité imposées par la Troïka, crédible et audible à une échelle de masse, qui ne s'allie pas au PS et à la logique du bipartisme, qui affirme l'unité dans l'action et la construction de mobilisations porteuses d'une alternative. 

Chili, quarante ans après...Le Mouvement de la Gauche Révolutionnaire (MIR), en héritage


Le 5 octobre 1974, Miguel Enríquez, secrétaire général du Mouvement de la Gauche Révolutionnaire (MIR), était assassiné lors d’un combat inégal avec les services secrets de la dictature du Général Pinochet, rue Santa Fé, à Santiago du Chili. 40 ans après, dans la capitale chilienne comme dans le reste du pays, des commémorations ont été organisées par plusieurs collectifs politiques, organisations sociales et revues (comme le bimensuel Punto Final : puntofinal.cl), avec des présentations de livres ou des meetings, non seulement en mémoire du dirigeant politique que fut Miguel, mais aussi au nom de tous les ré­sis­tant·e·s qui ont lutté contre la Junte et sont morts pour avoir cherché à transformer le Chili dans une perspective socialiste. 

Le MIR naît en octobre 1965, de la confluence de plusieurs petits courants de la gauche critique (trotskistes, guévaristes, chrétiens radicaux, ex-socialistes ou communistes) qui s’opposent au parlementarisme et à l’électoralisme du PC chilien et aspirent à construire une organisation marxiste révolutionnaire. L’air du temps est alors marqué par la guerre froide, les luttes anti-impérialistes, et surtout, dans ce sud de l’Amérique latine, par l’impact continental de la révolution cubaine et les discussions autour de la lutte armée. 

lundi 24 novembre 2014

Résistance électorale d’une gauche latino-américaine en mutation, par Richard Neuville

 

Quinze années après le début des expériences post-néolibérales en Amérique latine, les consultations électorales de cet automne en Bolivie, au Brésil et en Uruguay revêtaient un enjeu important pour la continuité des processus de transformation sociale. Confrontées à une offensive de la droite, qui s’est notamment traduite par sa victoire dans les grandes villes lors des élections municipales au printemps dernier en Equateur et une tentative de déstabilisation au Venezuela, la gauche latino-américaine allait-elle consolider ses positions après ses victoires au Salvador et au Chili début 2014 et fin 2013 ? Les résultats des élections du mois d’octobre semblent avoir apporté un élément de réponse. Evo Morales a été réélu pour un troisième mandat en Bolivie, le Parti des travailleurs a remporté une quatrième victoire consécutive au Brésil et le Frente Amplio (Front large) se trouve en position favorable pour obtenir un troisième mandat en Uruguay. Objectivement et indépendamment de la caractérisation de cette gauche et des politiques distinctes dans ces trois pays, l’usure du pouvoir ne se traduit pas encore totalement au niveau électoral et les résultats démontrent plutôt une consolidation malgré un recul en termes de voix particulièrement marqué au Brésil. Dans les trois pays, les électorats des candidat-e-s sortant-e-s se sont fortement mobilisés pour assurer la continuité mais ces victoires sont probablement plus fragiles qu’il n’y paraît.

vendredi 21 novembre 2014

Mexique : vivants ils les ont pris, vivants nous les voulons - appel international


Notre douleur, notre rage 

Et maintenant comment faire pour continuer à avancer dans cette nouvelle étape ? Depuis le 26 septembre 2014, le Mexique se voit tel qu'il est et le monde à nouveau découvre une réalité que l'on ne peut plus cacher et qui s'est révélée de la façon la plus terrible qui soit. Iguala est le lieu où le Mexique de douleur et de mort ne peut plus ignorer sa réalité, c'est le lieu qui a empli le monde entier d'indignation, c'est le lieu où le secret muet s'est converti en un cri de douleur et de rage. 

43 étudiants disparus, trois étudiants assassinés. Tous assassinés et disparus à Iguala, tous assassinés et disparus par l’État. Tous assassinés et disparus par le pacte d'impunité qui lie la classe politique. 

vendredi 14 novembre 2014

Burkina Faso : Oser franchir l’étape du politique, par Paul Martial (collectif Afrique en lutte)


« Personne n'ignore par expérience que le danger inconnu est mille fois plus saisissant et plus terrible que le péril visible et matérialisé ».  
Alexandre Dumas 

La fuite de Blaise Compaoré, suite à la mobilisation exceptionnelle du peuple Burkinabé,a un effet positif pour toutes les populations qui sont actuellement sous le joug de dictatures et de Présidents à vie.Beaucoup se font discrets, certains annoncent leur volonté de ne plus se présenterc’est le cas de Boni Yayi au Bénin quand d’autres tentent de limiter la portée de la mobilisation populaire, voiremême d’imposer une censure à la télévision publique comme c’est le cas en Guinée Equatoriale avec Teodoro Obiang Nguema. Cette victoire populaire au « pays des hommes Intègres »est confrontée à trois problèmes dont les probabilités de risque sont différenciées. 

Le risque de revanche extérieure 

Dans la plus pure tradition françafricaine le gouvernement français de François Hollande a exfiltré le dictateur vers Côte d’ivoire. La France interfère donc dans les affaires internes d’un pays souverain, alors qu’aucune voie officielle ne le lui a demandé.

mercredi 12 novembre 2014

Appel international des intellectuels en soutien à l’insurrection du peuple burkinabé


Le jeudi 30 octobre, le peuple du Burkina Faso a mis un terme à 27 ans de régime de Blaise Compaoré. Celui-ci a, en effet, accédé au sommet de l’Etat après l'assassinat de Thomas Sankara, et placé l’économie du pays sous le contrôle de son clan, voire de sa famille. Ils se sont accaparés les richesses, laissant la population dans le dénuement. Les infrastructures sanitaires, le système d’enseignement et l’emploi se sont considérablement dégradés, privant les populations et principalement la jeunesse de toute perspective. 

C’est contre cette dictature militaire de fait que les Burkinabé se sont mobilisés depuis l’assassinat, en décembre 1998, du journaliste d’investigation Norbert Zongo, qui avait mis en lumière les sombres pratiques, la corruption, la violence et l’incurie du régime. Le mouvement « Trop, c’est trop » est né à cette occasion. 

mardi 11 novembre 2014

Catalogne : un 9N qui modifie la carte politico-institutionnelle de l’Etat espagnol, par Jaime Pastor


L’événement vécu en Catalogne dimanche 9 novembre (9N) a été un exercice de participation démocratique et de désobéissance massives, joyeuses et festives contre l’Etat et le gouvernement. Comme l’écrit Suso de Toro [écrivain galicien, animateur de télévision et journaliste] ce gouvernement a été tourné en ridicule devant le monde entier, en annonçant, tout d’abord, que la consultation ne va pas tenir, et puis, face le fait accompli, il a l’a déclaré «antidémocratique, inutile et stérile.» Un ridicule qui peut être encore accentué si, en réponse à la pression électoraliste de UPyD [1] aurait recours à la Cour pénale pour criminaliser les promoteurs du référendum.. 

Certes, cette consultation «alternative» n’a pas été celle – par la faute du gouvernement et la Cour constitutionnelle – qui était initialement prévue avec toutes les garanties démocratiques. Elle a dû faire face au boycott de toutes les forces et de tous les secteurs catalans partisans d’un double non. 

Mais le nombre de participant·e·s a atteint les 2 305 290 personnes; et l’écho de cette initiative a été mondial. Et cette action «illégale» a acquis une audience sans précédent en Europe.

vendredi 7 novembre 2014

F. Hollande a bafoué la dignité du peuple burkinabè


Ensemble ! exprime sa profonde indignation après l’information de l’utilisation des moyens militaires français, à la disposition du président de la République, pour faciliter la fuite de celui qui fut le caudillo du Burkina Faso. Cette utilisation de l’argent des contribuables français est honteuse. 

Renversé par son peuple le 30 octobre après 27 ans de pouvoir personnel et après avoir tenté un coup d’état constitutionnel de plus, ce personnage est soupçonné d’un rôle douteux dans les guerres sanguinaires de Sierra Léone et du Libéria, des trafics d’armes et de diamants qui fleurirent dans ces circonstances. 

De même, des enquêtes sont nécessaires pour établir son degré de responsabilité dans les nombreux assassinats politiques qui eurent lieu pendant son règne, à commencer par celui, fondateur, de Thomas Sankara, qui permit son accession au pouvoir. 

mercredi 5 novembre 2014

Burkina : l'apppel commun des syndicats


UNITE D’ACTION SYNDICALE (UAS) LES CENTRALES SYNDICALES DU BURKINA FASO : 
• Confédération Générale du Travail du Burkina (CGT-B) • Confédération Nationale des Travailleurs du Burkina (CNTB) • Confédération syndicale Burkinabé (CSB) • Force Ouvrière – Union Nationale des Syndicats Libres (FO- UNSL) • Organisation Nationale des Syndicats Libres (ONSL) • Union Syndicale des Travailleurs du Burkina (USTB) LES SYNDICATS AUTONOMES : SAIB – SATB – SAMAE – SATEB –SBM- SNEAB –SNESS -SYNATEB– SYNATEL SYNATIC–SYNTAS– SYNTRAPOST– SYNAPAGER–SYNATIPB –SYNATRAD–SYSFMAB– UGMB 

Ouagadougou, le 3 novembre 2014

Depuis l’annonce du projet de loi portant révision de la Constitution, diverses manifestations ont été organisées pour rejeter cette forfaiture que préparait le Régime COMPAORE. Ces manifestations ont culminé le jeudi 30 octobre 2014, jour du vote dudit projet par les députés. La force de la mobilisation, la détermination des manifestant(e)s et particulièrement de la jeunesse ont permis d’empêcher le vote à l’Assemblée Nationale. A Ouagadougou, la colère des manifestants s’est abattue sur l’Assemblée Nationale, sur Azalaï Hôtel Indépendance, sur la Radio Télévision du Burkina, sur les domiciles et immeubles de certains dignitaires et proches du parti au pouvoir. Tout cela a abouti à la démission du Président Blaise COMPAORE. 

lundi 3 novembre 2014

Catalogne : le 9 novembre, un affrontement annoncé, par Marti Caussa


Après avoir commencé par ignorer le nouveau 9N [9 novembre : référendum sur le statut de la Catalogne], le gouvernement de Mariano Rajoy a décidé de demander à la Cour constitutionnelle de le suspendre. Que cela arrive ou non, le 9N va être un jour très important pour la mobilisation. Elle va voir s’affronter, d’une part, les défenseurs du droit à décider et, d’autre part, le gouvernement et tout ce qui soutient le déni du droit démocratique. 

Comme la situation change chaque semaine, vous devez commencer à vous rappeler ce qui est arrivé après le 14 octobre, le jour où Artur Mas [président de la Généralité de Catalogne depuis le 27 décembre 2010 et ayant remplacé l’historique et corrompu Jordi Pujol à la tête de la Convergència i Unió, coalition des partis du centre-droit] lors de la convocation de la première consultation. Mas fit la proposition d’un nouveau 9N très décaféiné : non fondé sur une loi adoptée par le Parlement, mais sur«les mécanismes juridiques existants» qui ne sont pas divulgués afin d’empêcher une nouvelle suspension par la Cour constitutionnelle; consultation pas contrôlée par des fonctionnaires de la Generalitat, mais par des bénévoles ; sans l’existence préalable d’un recensement, mais avec des documents d’identité présentés au moment même du vote ; avec moins de bureaux de vote et sans qu’ils soient communiqués à l’avance, leur localisation devant être recherchée à partir de l’Internet ; etc. 

jeudi 30 octobre 2014

« L’appel d’Alexis Tsipras pour une Conférence internationale sur la dette est légitime », par Eric Toussaint

 

INTERVIEW d’Éric Toussaint réalisée par Tassos Tsakiroglou (journaliste au quotidien grec Le Journal des Éditeurs) [1]

Tassos Tsakiroglou : Manuel Valls et Matteo Renzi demandent plus de temps pour réduire le déficit, en échange des réformes nécessaires pour que leurs pays deviennent plus compétitifs. Est-ce là un véritable défi pour un consensus sur l’austérité en Europe ? Cela peut-il mener à des résultats positifs ? 

Eric Toussaint : Je pense que la requête qu’ils adressent à la Commission européenne sera rejetée, car cette dernière veut poursuivre les mesures d’austérité brutales au niveau européen, en particulier dans la périphérie (Grèce, Espagne, Irlande, Chypre, Portugal et les pays d’Europe centrale et orientale), mais aussi dans des pays comme la France, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas, l’Autriche et l’Allemagne. Si les gouvernements italien et français arrivaient à persuader la Commission européenne d’abandonner les politiques d’austérité, cela serait positif. Mais c’est impossible, d’autant plus qu’en même temps, F. Hollande et M. Renzi entendent précariser encore un peu plus les travailleurs sur le marché du travail. En Italie, Renzi mène par exemple une attaque contre des conquêtes sociales que Berlusconi n’avait pas réussi à détruire. De plus, nous savons que ce que fait le gouvernement Valls en France est en faveur des grandes entreprises privées et notamment des grandes banques et assurances privées. 

mardi 28 octobre 2014

Russie : Libérez Koltchenko !, par Vincent Présumey


« Notre plus grande erreur, c’est l’oubli de l’internationalisme. » « L’antifascisme n’est pas un crime, libérez l’antifasciste de Crimée, Aleksandr Koltchenko. » Ce sont là des slogans de l’importante manifestation tenue à Moscou contre l’intervention russe en Ukraine le 21 septembre dernier. 

Qui est Aleksandr Koltchenko ? 

Probablement le militant antifasciste le plus célèbre de Crimée. Se réclamant de l’anarchisme, de l’antifascisme, de la défense de l’environnement et de la défense des droits des travailleurs. Ayant diffusé un film sur l’assassinat de la journaliste indépendante criméenne Anastasia Baburova, à Moscou en 2009, il avait déjà été attaqué au couteau par une bande fasciste. 

Lors de l’intervention militaire russe en Crimée répliquant au renversement du président ukrainien Ianoukovtich, Aleksandr Koltchenko a organisé des manifestations pacifiques de protestation contre l’occupation militaire de facto et le référendum truqué, aux côtés de citoyens tatars, ukrainiens, ou russes, notamment le 19 mai dernier à Simféropol. 

mardi 21 octobre 2014

Kobané : "Nous luttons pour toute l'humanité", par Narin Afrin Commandante des Forces de défense des femmes (YPJ)


Codirigeante des Unités de protection populaires, Narin Afrin organise la résistance dans Kobané. Elle lance un appel à la communauté internationale.

« Mon premier devoir en tant que commandante est de démontrer aux femmes qu’elles peuvent s’autodéterminer. Toutes les femmes qui terminent leur formation avec succès sont la preuve que les femmes démentent le fait qu’elles ne peuvent pas combattre. 

Nous ne sommes pas pour les armes, pas pour la guerre et nous ne voulons pas que les gens meurent mais nous n’avons pas le choix. Pour exister, nous combattons contre cette mentalité obscurantiste. 

jeudi 16 octobre 2014

La Tunisie convoque à nouveau la prochaine édition du FSM en mars 2015

C’est le Maghreb qui a demandé de maintenir le lieu « Les mouvements sociaux, acteurs clés » 

La solidarité internationale, plus que jamais indispensable 

Le printemps arabe vit actuellement une phase de frustration et de recul. Dans cette perspective, la prochaine édition du Forum Social Mondial, qui se tiendra de nouveau à Tunis, du 24 au 28 mars 2015, s’avère particulièrement importante. « Cette session est nécessaire dans la mesure où elle permettra, entre autres, d’élever le niveau de conscience des citoyens en vue de se mobiliser davantage pour faire face aux injustices, aux inégalités, et pour la liberté et la dignité des peuples », souligne Mimoun Rahmani, chercheur en économie, membre actif du Forum Social du Maghreb. Rahmani est aussi un analyste politique et social incontournable de la région, militant d’ATTAC-Maroc et membre du groupe de coordination du CADTM Afrique (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde). 

Sergio Ferrari Collaboration de presse d’E-CHANGER/COMUNDO Organisation de coopération solidaire activement présente au FSM. Co-organisatrice des délégations suisses aux FSM. 

Interview de Mimoun Rahmani

mardi 14 octobre 2014

La question kurde en Turquie : une clé de la guerre en cours au Moyen-Orient, par Emre Ongün (Ensemble!)

En Turquie, la violence de la répression envers les manifestants exprimant leur solidarité avec Kobane et contre l’EI (dizaines de morts, plusieurs départements kurdes mis en état de siège) interpelle par sa brutalité même exercée par le gouvernement Erdogan. Pourtant, la Turquie reste un allié des Etats-Unis et de l’UE, et bien qu’il existe une complaisance envers l’EI, celui-ci ne peut être considéré comme un allié à proprement parler du gouvernement turc[1].

Alors comment expliquer cette situation ? La crise provoquée par l’avancée de l’Etat Islamique apparaît autant comme un produit de la crise de l’impérialisme que la cause de son approfondissement. Cela se traduit particulièrement dans l’évolution de la situation au Kurdistan et ses conséquences non seulement Syrie mais également en Turquie, comme le montre la résistance de la mouvance PKK à Kobane (ou selon son nom usuel en arabe Aïn Al-Arab) et les événements qui y sont reliés. 

lundi 13 octobre 2014

Pourquoi le monde ignore-t-il les Kurdes révolutionnaires en Syrie ? par David Graeber

Manifestation à Nantes à l'initiative des associations kurdes
Au sein de la zone où se déroule la guerre de Syrie, une expérience démocratique est en train de se faire écraser par l’État islamique. Que le reste du monde n’en soit pas conscient est un scandale. 

En 1937, mon père s’est porté volontaire pour combattre dans les Brigades internationales pour défendre la République espagnole. Une tentative de coup d’État fasciste avait été temporairement mise en échec par la révolte des ouvriers, dirigée par les anarchistes et les socialistes. Dans une grande partie de l’Espagne une véritable révolution sociale avait suivi, instaurant dans des villes entières une gestion de démocratie directe, mettant les industries sous contrôle des travailleurs et favorisant un renforcement radical du pouvoir des femmes. 

Les révolutionnaires espagnols espéraient créer une société libre qui serait un exemple pour tout le monde. Au lieu de cela, les puissances mondiales ont décrété une politique de « non-intervention », ils ont maintenu un blocus rigoureux à l’encontre de la République, même après que Hitler et Mussolini, prétendument d’accord sur une non-intervention, ont commencé à engager des troupes et à fournir des armes pour renforcer le camp fasciste. Le résultat a été des années de guerre civile qui ont pris fin avec l’écrasement de la révolution et quelques-uns des plus sanglants massacres d’un siècle sanglant. 

dimanche 12 octobre 2014

Guerre au Moyen-Orient. Éléments de discussion, par Francis Sitel (Ensemble!)


C'est bien une nouvelle guerre qui est engagée en Irak et Syrie. Faut-il dire, comme titrait un article de l'Humanité, « une guerre de plus pour Washington » ? Le risque d'une telle formule est de relativiser ce qui se joue, et de tout réduire à la seule dimension impérialiste (états-unien de surcroît). Bref, d'étouffer de dérangeantes interrogations par de sécurisants clichés. 

Or, par guerre on désigne autre chose qu'une opération militaire, même d'envergure. Et qui dit guerre, dit inévitablement grands bouleversements et fortes perturbations. Parce que la guerre provoque de brutales clarifications, et aussi déchaîne désinformation et manipulation, créant confusion et égarements. D'où la nécessité, face à des réalités complexes, voire déroutantes, d'ouvrir des pistes de réflexion, d'assumer la discussion avec ses possibles désaccords.

Est-ce, comme les précédentes, une guerre voulue et orchestré par l’impérialisme ?

mercredi 8 octobre 2014

Syrie. De Kobané à Alep, un horizon ténébreux; une solidarité plus nécessaire, par Charles-André Udry


Les médias internationaux centrent leur attention sur l’offensive des forces dudit Etat islamique (EI) contre la ville de Kobané, territoire kurde en Syrie, proche de la frontière turque. Cette ville, qui comptait par le passé 70’000 habitant·e·s, a reçu des milliers et des milliers de réfugié·e·s des villages environnants fuyant les massacreurs de l’EI. Puis, elle s’est vidée, avec des dizaines de milliers de réfugié·e·s se dirigeant en direction de la Turquie. Avec des hésitations et des difficultés, car la présence de policiers et de l’armée turque rendait épouvantable le passage en Turquie; en particulier pour les jeunes gens, car ce sont des combattants kurdes potentiels pour le pouvoir d’Ankara. 

L’entrée en Turquie – où des camps d’accueil et d’endiguement ont été mis en place – pour une partie de ces familles kurdes (d’origine syrienne) se faisait après une attente plus que pénible et longue, dans ce rude territoire. 

Ce 4 octobre 2014, des centaines de Kurdes, résidant en Turquie (réfugiés ou non), se sont précipités vers la frontière syrienne pour exprimer leur soutien aux milices kurdes de Kobané: ils ont été arrosés de gaz lacrymogènes par la police turque! Le pouvoir d’Ankara voulait établir une «zone tampon» dans le nord de la Syrie pour «protéger» les réfugié·e·s et surtout le territoire turc de leur présence, en tant que Kurdes. 

samedi 4 octobre 2014

Kobanê est en danger, réagissez ! Manifestation en solidarité avec la résistance de Kobanê contre Daesh


Au nom de l’humanité, la France doit soutenir la résistance de Kobanê contre Daesh ! Appel à manifester samedi 4 octobre, Paris 15h, Invalides (sortie métro) - Trocadéro 

Depuis le 15 septembre, les gangs armés de l’Etat islamique (EI ou Daesh en arabe) lancent des offensives sur trois fronts contre le canton de Kobanê, au Kurdistan de Syrie, utilisant des armes lourdes saisies en Irak et en Syrie. Dans le cadre de ces offensives, ils bénéficient du soutien militaire, politique et logistique de la Turquie. 

En échange de la libération de ses 49 otages retenus par l’EI, cette dernière a livré des tanks et des armes aux djihadistes. Les dizaines de milliers de réfugiés qui ont dû fuir devant l’arrivée de l’EI sont amassés le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie. 

Avec la population kurde de Turquie qui a massivement afflué à la frontière pour les soutenir, ils sont pris en étau entre les djihadistes de Daesh et l’armée turque. Cette dernière réprime violemment les manifestations et a jusqu’ici tué trois personnes et blessé de nombreuses autres. 

mercredi 1 octobre 2014

Russie, Ukraine : les rouges et verts se mobilisent contre la répression, par Vladimir Claude Fisera


Le 21 septembre dernier à Moscou, un cortège de plusieurs centaines de militants rouges et verts mais aussi libertaires (aux drapeaux noirs et rouges) et féministes (drapeaux violets) a participé à la grande manifestation de la Coalition Antimilitariste de Russie aux cris de "Poutine, assez de baratin, assez de guerre! " et des pancartes portant ces mots : "notre plus grave erreur, c'est l'oubli de l'internationalisme". La banderole de tête portait ces mots : " La guerre, c'est le malheur (biéda), pas la victoire (pobiéda)!"

Plusieurs banderoles proclamaient : "L'antifascisme n'est pas un crime, libérez l'antifasciste de Crimée, Alexandre Koltchenko !". En effet, le 3o mai dernier, après une manifestation le 19 mai à Simféropol en Crimée protestant contre l'occupation russe de la Crimée, quatre militants, Alexandre Koltchenko, Oleg Sentsov,Guennadi Afanassiev, et Alexeï Tchirni, étaient arrêtés en Crimée, enlevés et déportés en Russie dans le plus grand secret sous l'accusation farfelue (dévoilée bien plus tard suite à la protestation d'Amnesty International) d'avoir organisé 2 actes terroristes à Simféropol et d'en avoir planifié un autre.

Le 21 septembre, dans la rue à Moscou contre la guerre en Ukraine - Entretien avec Kirill Buketov


["solidaritéS] a posé trois questions à Kirill Buketov, militant socialiste antiautoritaire russe, après la manifestation anti-guerre du 21 septembre, qui a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes à Moscou. 

Jean Batou – Etiez-vous nombreux dans la rue le 21 septembre ? Quelles étaient vos revendications ? Quels milieux et forces politiques étaient représentés

Kirill Buketov – Nous avons été surpris par le grand nombre des participant-e-s qui ont exigé que les dirigeants russes stoppent leur intervention militaire en Ukraine, qu’ils cessent la répression et qu’ils libèrent les prisonniers politiques. « Fuck RT ! », les médias manipulateurs sponsorisés par Poutine, était souvent repris en cœur. Socialement très mélangés, les manifestant-e-s représentaient la gauche et les forces démocratiques. 

mardi 30 septembre 2014

Ukraine : Résister à la polarisation nationaliste et à l’invasion russe. Construire un Parti démocratique de gauche. Un point de vue féministe


Nina Potarskaya est l’une des figures de la gauche féministe ukrainienne, initiatrice des escouades féministes de Maiden et membre de l’Opposition de gauche, qui a participé à l’organisation de plusieurs conférences successives des forces de gauche à Kiev, en novembre 2013, mars et septembre 2014. La dernière d’entre elles a décidé de construire un Parti démocratique de gauche, qui est la première tentative de ce type en Ukraine. 
Jean Batou

Peux-tu expliquer la dynamique sociale et politique du processus de Maiden, qui a conduit au renversement du régime de Yanukovych en février 2014, et peux-tu essayer de montrer la différence avec le cours des événements à l’Est du pays ? 

Nina Potarskaya – J’aimerais tout d’abord rappeler la nature des protestations sociales en Ukraine avant et après Maiden. Les enquêtes d’opinion montrent que durant les quatre dernières années, les principales raisons du mécontentement populaire, à l’Est comme à l’Ouest du pays, étaient dues à des problèmes économiques. 

lundi 29 septembre 2014

La guerre contre l’Etat islamique et ses conséquences intérieures, par François Calaret (Ensemble !)


Le déclenchement de la guerre contre l’« Etat islamique » ouvre une période de grandes incertitudes. Contrairement à ce qu’affirmait le journal « L’Humanité », dans son édition du 24 septembre, ce n’est probablement pas simplement « une guerre de plus » menée par les Etats Unis et leurs alliés, mais un évènement qui met en jeu des bouleversements beaucoup plus importants et qui en même temps révèlent des évolutions profondes à l’œuvre au sein des sociétés. 

Pour les Etats Unis, une guerre contrainte 

En quoi le conflit contre l’« Etat islamique » se différencie t-il des guerres menées par les Etats, que ce soit en Irak en 1991, en Afghanistan en 2001, en Irak encore en 2003 – pour ne citer que les principales interventions ? On peut considérer que la période précédente depuis la chute du Mur de Berlin était marquée par « l’hyperpuissance américaine » et par la force d’entraînement du leadership US, que ce soit par Bush I, Clinton, ou dans une forme plus exacerbée par Bush II (qui révélait déjà une fragilité). Mais cela correspondait à un « agenda » US, plus ou moins maîtrisé et destiné à assurer leur hégémonie. 

jeudi 25 septembre 2014

Le Brésil vote le 5 octobre prochain, par Rémy Querbouët


L'élection présidentielle brésilienne de 2014 se tiendra le 5 octobre prochain, avec, si nécessaire, un second tour le 26 octobre. Ce même jour seront également élus les gouverneurs des états, les sénateurs et les députés fédéraux et des états car il s'agit, comme tout les 4 ans, d'une élection générale. 

Initialement annoncée comme une formalité pour l’actuelle présidente Dilma Roussef, cette élection s’avère chaque jour plus incertaine, notamment depuis la mort accidentelle d’Eduardo Campos, candidat du petit PSB (Parti Socialiste Brésilien) et son remplacement par sa colistière l’écologiste Marina Silva. Rappelons que Marina Silva, alors candidat du Partido Verde, avait recueilli près de 20% des suffrages lors de la précédente présidentielle de 2010, et Dilma Roussef 47%. Mais depuis lors, les quatre années de présidence Roussef ont nourri beaucoup de désillusion. 

Les derniers sondages éloignent la possibilité d'une réélection au 1er tour et annoncent un face à face Roussef – Silva serré pour le second tour. Aécio Neves , candidat du Parti Social Démocrate Brésilien (PSDB) droite, est annoncé comme numéro trois. La gauche radicale se présente divisée avec pas moins de trois candidat-e-s : Luciana Genro pour le PSOL, J.M de Almeida pour le PSTU et Mauro Iasi pour le Parti Communiste. Quatre autres candidats participent à l’élection. 

mercredi 24 septembre 2014

Ecosse-Catalogne : le défi démocratique du droit à décider a gagné, par Jaime Pastor


Le Non à l’indépendance a gagné, de justesse et par le recours au chantage à la peur du futur (la campagne du Better together en est venue à s’appeler «le projet de la peur»), mais le résultat obtenu par le Oui montre clairement que si le Royaume-Uni veut survivre, il ne pourra plus exister comme auparavant. 

L’option que David Cameron a refusé d’inclure dans la question du référendum (la Devo-Max) et qu’il a dû récupérer dans l’étape finale de la campagne pour pouvoir mettre en échec le Oui est maintenant sur la table, pour autant que cela ne se passe pas comme au Canada où les promesses faites ont vite été oubliées… 

Ce qui est le plus important, c’est que nous assisterons probablement à une progression de l’activisme de base écossais au sein de la société britannique grâce au processus d’auto-organisation qui s’est produit avec des initiatives telles que la Radical Independence Campaign (RIC), Women for Independence et autres organisations en faveur du Oui. Et cela en tant qu’expression de ce qu’un journaliste a qualifié d’«insoumission populiste» non seulement contre l’«unionisme», mais aussi contre les politiques néolibérales de David Cameron. Parce que, comme l’a écrit Owen Jones [du quotidien The Independent], dans toute la propagande en faveur du Oui, on pouvait lire également qu’on ne voulait «plus jamais vivre sous un gouvernement Tory». 

Qui a gagné la guerre de Gaza ? par Joseph Daher


La Bande de Gaza détruite, mais le peuple palestinien est debout et victorieux 

L’Etat d’Israël n’a économisé aucun moyen pour tenter de réduire à néant la résistance et la population palestinienne de la bande de Gaza. Plus de 50 jours de bombardements ont en effet causé la mort de plus de 2100 pa­les­ti­nien·ne·s, presque tous civils, dont 500 enfants, et en ont blessé 11 000 autres. Les dégâts matériels sont énormes, alors que près d’un demi-million de Gazaouis – le tiers de la population – a été déplacé, logeant dans des écoles, des hôpitaux et des centres des Nations Unies, eux-mêmes la cible d’attaques%u200A ; près de 55 000 maisons ont été touchées par les raids israéliens dont, selon l’Onu, au moins 17 200 totalement ou quasi totalement détruites ; plus de 100 000 personnes ont besoin d’une solution de relogement. 

L’opération « Bordure protectrice », nom donnée à l’offensive militaire israélienne, a été la plus longue et la plus sanglante des quatre offensives lancées par Tel Aviv depuis son retrait de la bande de Gaza en 2005. De son côté, Israël a perdu 65 soldats et 6 civils, dont un enfant. La mort des civils israéliens relève de la responsabilité directe de l’Etat d’Israël de sa politique d’occupation, de colonisation et d’Apartheid. La résistance populaire palestinienne, sous toutes ses formes, militaires et/ou pacifiques, est en effet un droit inaliénable pour un peuple en lutte pour sa libération et son émancipation, que ce soit contre une dictature autoritaire, une occupation et/ou une intervention étrangère. 

Irak-Syrie : soutenir les peuples contre l'Etat islamique, par Ensemble


A l’initiative du président américain, Barack Obama, suivi par le britannique David Cameron et le président François Hollande, une coalition internationale se met en place pour amplifier des frappes aériennes contre le « califat » prétendument instauré en Irak et en Syrie par « l’Etat Islamique (EI) ». Un représentant du gouvernement français a annoncé que cette guerre pourrait « durer des années ». 

« L’EI » est une entité politique particulièrement réactionnaire et barbare, qui est le produit des crises et des guerres multiples qu’a connues la région ces dernières années. « L’EI » est le résultat de la politique désastreuse des Etats Unis en Irak qui ont imposé une dictature autoritaire excluant la composante sunnite du peuple irakien et provoquant des fractures profondes au sein de la population. 

L'accaparement des ressources de la région (en particulier le pétrole) au profit des multinationales constitue un enjeu majeur de cette politique. Les jeux d’influence des puissances régionales comme la Turquie, l’Arabie Saoudite ou le Qatar sans oublier Israël, l'Iran... ont renforcé ces divisions attisées par les impérialismes occidentaux et les multinationales. 

samedi 13 septembre 2014

Moyen-Orient. «Un processus révolutionnaire à long terme avec des phases contre-révolutionnaires» - Entretien avec Gilbert Achcar conduit par Brian Ashley


Nous publions ici un entretien avec Gilbert Achcar réalisé au début de la dernière semaine du mois d’août 2014. Il permet de saisir la logique de l’agression de l’Etat israélien contre Gaza et plus généralement le peuple palestinien. De plus, il permet de disposer d’un cadre de compréhension pour ce qui a trait auxdites crises syrienne et irakienne et au développement de l’Etat islamique (Daech). 

La nomination du nouveau premier ministre irakien Haïdar al-Abadi – qui vient de former son gouvernement – conduit-elle à un sérieux changement?  Des analystes sont moins optimistes que la diplomatie internationale. Ainsi, Myriam Benraad du CERI affirme: «Comme on le voit très bien, les élites qui étaient déjà au pouvoir depuis plusieurs années sont toujours présentes, avec de manière très symbolique Nouri al-Maliki qui, désormais, a un portefeuille de vice-président.» 

jeudi 11 septembre 2014

Chili, l'autre 11 septembre


Ce jeudi 11 septembre, 41 ans après le coup d'état sanglant de Pinochet, ils et elles étaient plusieurs milliers à se retrouver devant le stade de Santiago, là où des milliers de chilien-ne-s ont été enfermés et torturés. En hommage aux victimes, mais aussi avec le sentiment partagé qu'une vraie démocratie, sociale, écologique, politique, est toujours à construire contre la dictature du Capital.

lundi 8 septembre 2014

Ecosse : les enjeux du 18 septembre, par François Coustal (Ensemble)


Ce week-end, pour la première fois, un sondage donnait une légère avance (51 % contre 49) au vote en faveur de l’indépendance. Pronostiquer la victoire du « Oui » » à partir de ce seul élément serait pour le moins osé. Il n’en reste pas moins qu’il indique sûrement une tendance : celle de la remontée du « oui », alors que, il y a quelques mois, au tout début de la campagne référendaire en Ecosse, les partisans de l’indépendance partaient avec un retard certain (près de 20 points). D’autant qu’ils ont été contraints d’affronter une sorte d’union sacrée pro-britannique qui regroupe la coalition gouvernementale au pouvoir au Royaume-Uni – c’est-à-dire les Conservateurs alliés aux Libéraux-Démocrates – mais aussi son « opposition officielle », le Parti travailliste (Labour Party). 

Ainsi que l’UKIP – le Parti pour l’Indépendance du Royaume-Uni - un mouvement anti-européen et anti-immigrés dont les dernières élections européennes ont sanctionné la progression inquiétante. Il ne s’agit pas seulement d’une convergence de facto : toutes ces forces, qui occupent, au moins au plan institutionnel, la quasi totalité du champ politique au Royaume-Uni, se sont effectivement regroupées au sein d’une coalition - « Better together » - qui mène une campagne acharnée contre l’indépendance écossaise. Comme si cette cause-là l’emportait de loin sur les divergences que ces forces politiques du système ont ou prétendent avoir entre elles… 

dimanche 7 septembre 2014

Brésil. Interview de Luciana Genro, candidate du PSOL


Dans un mois, le 5 octobre prochain, se tiendront les élections présidentielles au Brésil. Nous vous invitons à lire ci-dessous un entretien avec Luciana Genro, candidate du parti Socialiste et Liberté (PSOL)


Quel regard portez-vous sur le moment politique actuel, celui des élections [présidentielles] qui s’approchent ? 

Luciana Genro : les élections sont toujours un moment très important qui permet la discussion sur le futur du pays. Nous nous trouvons dans une situation dans laquelle les deux candidates et le candidat favoris des médias [Dilma Rousseff, Marina Silva et Aécio Neves représentent le même modèle économique, celui qui est ancré dans la financiarisation de l'économie, la domination des banques et l'agronégoce. 

Quels sont à votre avis les principaux problèmes et questions du Brésil d’aujourd’hui ? 

Luciana Genro : le problème principal est celui d’une économie tournée vers le paiement des intérêts de la dette publique. Le Brésil fait un effort budgétaire gigantesque. Plus de 50% de la perception des impôts provient des salarié·e·s qui gagnent jusqu’à trois salaires minimaux et une grande partie de ces ressources est utilisée pour le paiement des intérêts de la dette. Le 40% de notre budget est utilisé à cette fin, à partir d’un effort budgétaire alors que l’excédent primaire (solde positif avant le paiement des intérêts) de 90 milliards de reais par an qui implique l’Union, les Etats fédéraux et les municipalités.

jeudi 4 septembre 2014

Syrie-Irak. «Pour condamner de façon efficace l’Etat islamique, il faut qu’on comprenne ce dont il est l’expression»


Entretien avec François Burgat conduit par Alexandra Cagnard (RFI)

«Deuxième message à l’Amérique», c’est l’intitulé de la vidéo postée par l’Etat islamique sur internet. Une vidéo dans laquelle l’organisation revendique l’assassinat du reporter américain Steven Sotloff [1]. Une mise en scène de décapitation, deux semaines après l’annonce de l’assassinat d’un autre journaliste américain James Foley [2]. Et un message à Barak Obama: «Tous comme tes missiles continueront à frapper notre peuple, notre couteau continuera à frapper les nuques de ton peuple»

Avec la mort de Steven Sotloff, quelle est la stratégie de l’EI? James Foley James Foley Pour en parler, François Burgat, directeur de recherches au CNRS, ancien directeur de l’IFPO (Institut Français du Proche-Orient). Il est l’auteur du livre «Pas de printemps pour la Syrie» aux éditions La Découverte, 2013. 

RFI: Comment analysez-vous ce nouvel acte de l’Etat islamique? Quelle est selon vous la logique engagée par l’organisation? 

lundi 1 septembre 2014

Israël a perdu la guerre à Gaza mais le combat pour la justice continue, par Ali Abunimah


Il y a une raison claire de célébrer l’accord de cessez-le-feu conclu aujourd’hui entre Israël et la résistance palestinienne : 51 jours et nuits de destruction et de massacres incessants de la part d’Israël se sont achevés à Gaza. Avec l’annonce qu’Israël avait accepté de réouvrir les frontières de Gaza, Hamas a proclamé la victoire et les Palestiniens, en particulier à Gaza, sont en train de la célébrer. Chez beaucoup d’Israéliens, pendant ce temps, il y a un sentiment d’amertume et de défaite. 

Ce que Netanyahu et ses collègues ont amené sur Israël, dans un conflit entre l’armée la plus forte de la région et une organisation de 10 000 personnes, n’est pas seulement une défaite. C’est une débâcle”, écrit Amir Oren d’Haaretz, admettant ainsi de façon étonnante la dimension du revers subi par Israël. 

Quelques observateurs traitent les derniers événements avec une précaution compréhensible. “Je ne me sens pas d’humeur à me réjouir, je suis seulement content qu’il n’y ait plus de morts parmi les gens, les enfants”, m’a écrit l’écrivain de Gaza Omar Ghraieb. À part les plus de 2100 morts, “tant de gens ont été blessés, des maisons bombardées, des tours rasées, la vie déformée”, a ajouté Ghraieb. “Je préférerais juste voir de près ce qui attend Gaza”. Israël a effectivement une longue histoire de violations d’à peu près tous les accords jamais signés avec les Palestiniens, depuis les accords d’Oslo en 1993 jusqu’aux précédents cessez-le-feu à Gaza. Israël avait accepté de réouvrir les passages dans son accord de cessez-le-feu de novembre 2012 avec la résistance palestinienne, mais a renié [ses engagements]. Cette fois-ci, Israël sait que les enjeux sont bien plus élevés s’il les viole encore. 

jeudi 28 août 2014

Grèce : les vautours? ou les peuples? Choisissons notre camp, appel de Syriza


Le vote, début août, par le Parlement grec, des dernières réformes ''structurelles'' engagées dans les Memoranda, marque la transition progressive du pays vers une nouvelle période de consolidation et de pérennisation du régime mémorandaire. Cette transition s'accompagne d'une opération de communication du gouvernement autour de la prétendue « fin de la Troïka ». 

Mais nous ne sommes pas dupes. Un départ éventuel du FMI, une évolution vers une surveillance exercée par une composante purement européenne, ne changeront pas le statut de notre pays devenu une colonie moderne. D'ailleurs, pendant que le gouvernement parle de la fin de la surveillance de la troïka, il livre un combat de plus en plus acharné pour l'application des 400 et quelques engagements mémorandaires. 

Le régime des Mémorandums enfonce de plus en plus notre pays dans la récession et en définitive dans le sous-développement, en affaiblissant sa position dans la répartition internationale du travail. Il transforme la Grèce en pays de main d'œuvre bon marché, il démantèle ses universités et condamne ses jeunes diplômés en exil, il dégrade le système de santé publique et baisse effroyablement les retraites. Sous une démocratie de façade, il tend à transformer les ministres en employés de la troïka soumis volontairement aux diktats néolibéraux de l'homogénéisation. 

La population de Gaza soulagée, par Ziad Medoukh - mercredi 27 août 2014


Bonjour de Gaza la vie 
Premier jour calme sans bombes ni mis­siles depuis plu­sieurs mois dans la bande de Gaza 
Les bruits des avions, des bombes et des roquettes ont cessé 
La population est soulagée 

La vie reprend son cours tout dou­cement, des mil­liers de réfugiés rentrent chez eux, ils sont en train de découvrir un paysage d’après-guerre. 

Malgré les pertes humaines très lourdes (2150 morts et 11000 blessés) et la des­truction massive, les Pales­ti­niens de Gaza sont confiants, ils sont capables de recons­truire leurs maisons, écoles et bâti­ments détruits par l’armée de l’occupation israélienne. 

Le chemin est très long, mais avec notre volonté et notre déter­mi­nation, nous allons rendre Gaza de nouveau une ville vivante, dyna­mique et développée. 

Je tiens à remercier tous les amis, soli­daires, asso­cia­tions, et per­sonnes de bonne volonté pour leur soutien aux Pales­ti­niens de Gaza pendant les 50 jours de cette agression israé­lienne contre notre popu­lation civile. 

lundi 25 août 2014

La perspective historique du massacre de Gaza de 2014 par Ilan Pappé*


L’opération d’Israël, « Bordure protectrice » contre la bande de Gaza assiégée

La population dans Gaza et ailleurs en Palestine est déçue par le manque de réaction internationale véritable au carnage et à la destruction que l’agression israélienne a jusqu’à présent laissés derrière elle dans la Bande. L’incapacité d’agir, ou l’absence de volonté, semble être avant tout l’acceptation de la version et de l’argumentation israéliennes pour la crise à Gaza. 

Israël a développé une version très claire sur l’actuel carnage dans Gaza. Cette tragédie n’a pas été causée par une attaque non provoquée de missiles du Hamas sur l’État juif, et à laquelle Israël, en état de légitime défense, se devait de réagir. Même si les médias occidentaux de grande diffusion, des universitaires et personnalités politiques ont pu émettre des réserves sur la proportionnalité de la force mise en œuvre par Israël, ils n’en acceptent pas moins l’essentiel de cet argument. 

Cette version israélienne est totalement rejetée dans le monde du cybermilitantisme et des médias alternatifs. Là, il semble que la condamnation de l’action israélienne, en tant que crime de guerre, soit généralisée et consensuelle.