jeudi 13 février 2014

Révolte sociale en Bosnie-Herzégovine : « Qui sème la misère récolte la colère », par Catherine Samary

Le printemps est en avance sur le froid qui règne. Nul ne sait jusqu'où ira l’explosion sociale et démocratique. Mais dores et déjà, on sait qu'elle laissera des traces profondes et pourrait faire tâche d'huile: les peuples de la région commencent à voir «ce qui fait système», tant dans les griefs que dans les aspirations exprimées. 

De la dénonciation des « privatisations criminelles » on pourrait voir émerger celle des institutions euro-atlantistes qui les ont encadrées. La Bosnie-Herzégovine, véritable mini-Yougoslavie, a été particulière déchirée et détruite par la décomposition de l’ex-Fédération, ce qui n'a pas effacé des relations régionales (voire familiales et nationales) étroites. Aux années 1990 de «transition guerrière» – dont trois ans de nettoyages ethniques et quelque 100 000 morts – se sont ajoutés les désastres de la «transition pacifiée» – dépendance étroite envers le capital étranger, avec les nouvelles banques privées –, mais aussi d’un contrôle euro-atlantiste plus visible qu'ailleurs. 

mardi 11 février 2014

Suisse : Résistons au rouleau compresseur raciste et xénophobe ! par SolidariteS


L'establishment politique helvétique, en rang serré derrière Economiesuisse, association faîtière du patronat, a combattu l'initiative de l'UDC «contre l'immigration de masse» avec des positions quasi identiques à celles mises en avant par ses partisans. De part et d'autre, il s'agissait de défendre la prospérité de la Suisse, les uns en donnant un tour de vis supplémentaire à l'immigration en revenant à la préférence nationale, les autres en poursuivant une politique d'immigration «choisie», fondée sur la préférence européenne. 

lundi 10 février 2014

Bosnie-Herzégovine : les cahiers de doléances et les revendications de Tuzla, Sarajevo et Bihać


Traduction de la banderole :
 
« Je ne veux pas partir, je ne veux pas demander l’asile à l’étranger. Je veux que les gens vivent mieux dans mon pays. Allons les virer ! »

Démision des dirigeants actuels, mise en place d’exécutifs provisoires, annulation des privatisations, égalité des salaires... Tant à Sarajevo qu’à Tuzla - et dans toutes les villes de Bosnie-Herzégovine - des assemblées générales élaborent des cahiers de revendications, des programmes de transition. Cet exercice inédit de démocratie directe s’exprime sur Je veux que les gens vivent mieux dans mon pays. Allons les virer ! »les réseaux sociaux, principalement sur Facebook, où circulent ces résolutions. 

dimanche 9 février 2014

Réactions de Jean-Pierre Page et Michel Warschawski à la rencontre CGT - CRIF


Réaction de Jean-Pierre Page à la rencontre CRIF-CGT 

 Chers camarades, 

J’apprend avec stupéfaction que la direction de la CGT a rencontré officiellement le CRIF. A ma connaissance cela doit être la première fois sauf si B. Thibault le faisait sans en informer syndicats CGT et militants ! Evidemment tout est possible ! On peut consulter le site du CRIF et y lire entre un homage appuyé au criminel Ariel Sharon et un appel à agresser l’Iran, le compte rendu de cette réunion ! "Thierry Lepaon qui partage le point de vue des dirigeants du CRIF pour lesquels il faut tout faire pour éviter que le conflit israélo-arabe ne soit importé en France", ajoute " le secrétaire general de la CGT a démenti tout soutien de la CGT au BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanction) et affirmé que si des militants de la CGT ont pu ici ou là, afficher un tel soutien, ils n’avaient aucun mandat pour le faire" ! Eloquent !!! 

Bosnie-Herzégovine : ce n’est plus une révolte, c’est la révolution !


« Tous ensemble ! » Tout est parti de Tuzla mercredi 5 février, mais le mouvement a vite gagné l’ensemble de la Bosnie-Herzégovine. Vendredi, Zenica, Sarajevo et Mostar étaient en feu. Dans cette ville, les manifestants ont incendié les sièges du HDZ et du SDA, les deux partis nationalistes. Parmi les manifestants, les divisions ethniques sont en effet oubliées. 

Ces manifestations marquent peut-être le début d’un « Printemps bosnien ». Elles ont débuté à Tuzla mercredi 5 février et se sont rapidement étendues aux autres villes de Bosnie-Herzégovine. Elles sont l’expression d’une révolte populaire. En cause : les conditions de vie des Bosniens, et une situation économique et sociale déplorable. 

dimanche 2 février 2014

Egypte, trois ans après - Entretien avec Hany Hanna par Alain Baron

Parmi les personnes ayant voté lors du référendum des 14 et 15 janvier, combien ont approuvé la Constitution? 

Hany Hanna: 98,1 % des suffrages exprimés se sont portés sur le OUI. Seul le Front Thuwar (Voie de la révolution), qui regroupe des forces limitées, avait appelé à voter NON. D’autres courants révolutionnaires, comme le Mouvement du 6 avril avaient appelé à l’abstention. 

L’abstention est-elle très différente de celle des précédents référendums constitutionnels? 

Hany Hanna: L’abstention a été de 61,4 %. Cela n’est en fait pas très différent des deux scrutins constitutionnels précédents. L’abstention n’a en effet baissé que de 6,6 % par rapport 2012, ce qui est très peu étant donné l’intensité de la campagne incitant à aller voter. Le pourcentage d’abstention a par contre augmenté de 2,4 % par rapport à 2011. 

samedi 1 février 2014

Etat espagnol : la lutte paie, par Esther Vivas


On nous le répète sur tous les tons : « lutter ne sert à rien ». « Tant d’années de crises et tant de protestations, et tout ça pourquoi ? », insistent d’autres, inoculant ainsi l’apathie et la résignation. « Ce qui viendra après pourrait être pire encore » dit la machinerie de la peur. Ils nous veulent soumis, tête baissée. Interdiction d’avoir des rêves de changement. Néanmoins, l’histoire se rebelle, indomptable. Et elle nous montre, en dépit de certains, que la lutte paie. 

La victoires contre la privatisation de la santé publique à Madrid, la lutte des voisins de Gamonal, celle des travailleurs du secteur du nettoyage de la Municipalité de Madrid, et le combat contre les expulsions de locataires en sont de bons exemples. Il n’est pas facile d’obtenir des victoires concrètes quand la politique politicienne trahit nos droits et se vend au capital. Difficile de vaincre, quand l’appareil d’Etat défend ceux qui ont le plus et brise les droits et les libertés démocratiques. Tâche ardue que celle du changement quand les médias sont aux mains d’intérêts privés. Mais, malgré tout cela, il y a des victoires, petites et grandes, qui nous montrent la voie.