Les quartiers libérés d’Alep Est, ni sous le contrôle du régime
Assad, ni sous celui des forces djihadistes, sont tombés il y a quelques
jours sous le déluge de feu de l’aviation russe et du régime Assad et
des avancées au sol des forces pro-régime, composée de centaines de
soldats d’élite de la Garde républicaine et de la 4e division syrienne,
mais surtout de milliers de combattants irakiens, afghans et libanais,
encadrés par l’Iran et le Hezbollah. Dans la conquête des quartiers Est
de la ville d’Alep, les forces pro-régime ont commis de nouveaux crimes.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme affirmait
disposer d’éléments crédibles indiquant que quelque 82 civils ont été
abattus par des membres des forces pro-régime chez eux ou dans la rue
durant la conquête des quartiers d’Alep Est.
Pour rappel, Alep-Est subissait un siège depuis juillet 2016 et les
populations civiles manquaient de nourriture, d’eau, de médicaments et
d’autres produits de première nécessité. Avant la conquête totale des
quartiers libérés d’Alep Est, environ 50 000 personnes avaient fui, en
majorité vers les zones contrôlées par le régime et une minorité,
plusieurs milliers, vers les quartiers de Sheikh Maqsoud, sous la
direction des forces kurdes du PYD. Selon certaines sources, le régime
aurait d’ailleurs ordonné aux forces armées kurdes du PYD, les YPG, de
quitter son bastion de Sheikh Maqsoud avant la fin de l’année[1].
Les hommes âgés entre 18 et 45 ans fuyant vers les zones sous le
contrôle du régime étaient séparés du reste des civiles pour être
interrogé par les services sécurités d’Assad. Pour certains, leurs sorts
sont encore inconnus. Beaucoup craignent des exécutions sommaires ou
des incarcérations arbitraires dans les geôles du régime, tandis qu’une
majorité des nouveaux jeunes arrivants étaient mobilisés par l’armée du
régime pour combattre contre l’opposition armée, pour certains contre
leurs anciens camarades…
La victoire des forces pro-régime provoque un nouveau déplacement
forcé de populations, entre 50 000 et 80 000 personnes, en grande
majorité des civils, suite à un accord entre l’opposition armée et le
régime. Le transfert forcé de population se finissait, à l’heure où nous
écrivons, et avait été retardé par des milices pro-iraniennes qui ont
attaqué les premiers convois, tandis que d’autres milices pro-régime
attaquaient et volaient des civils fuyant les régions Est de la ville.
Des combattants liés au groupe jihadiste de Jund Al-Aqsa,[2] allié
de Fateh al-Sham (ex Jabhat al-Nusra), ont aussi brulé les bus devant
évacuer les blessés de deux villes habités par des populations
syriennes, Kefraya et Fuaa, de confessions chiites dans la province
d’Alep, bloquant temporairement le départ des civils d’Alep Est, qui
pour nombre d’entre eux ont condamné cet acte sur les réseaux sociaux.
Les forces armées de l’opposition étaient composées d’entre 7 000 et
10 000 combattants, dont environ quelques centaines de djihadistes (de
Jabhat Fateh al-Sham), les estimations allant de 250 à 700[3],
et non la majorité comme certains journalistes l’ont affirmé. Les
groupes d’oppositions armées principaux étaient composés de brigades
locales, en grande majorité liés à l’Armée Syrienne Libre et de quelques
groupes à dénominations islamiques mais qui ne sont ni salafistes, ni
djihadistes. Les différents groupes avaient formé un commandement unifié
sous le nom de « l’armée d’Alep » pour défendre les quartiers sous
leurs contrôles, tout en continuant à être minés par des divisions. Cela
ne signifie nullement que ces groupes n’ont pas commis de crimes. Pour
ma part, j’ai condamné systématiquement leurs bombardements contre les
civils des régions sous le contrôle des forces du régime et des
quartiers kurdes de Sheikh Maqsoud, et autres exactions.
D’ailleurs, certaines brigades islamiques et de l’ASL affiliées au
gouvernement turc, dépendant de son assistance politique et militaire,
avaient quitté le front d’Alep, assiégé depuis juillet, pour participer à
l’intervention turque en Syrie depuis l’été contre Daech, mais surtout
contre les forces kurdes du PYD. Des milliers de soldats des forces
armées d’opposition syrienne ont dès lors été détournées du front d’Alep
pour les intérêts du gouvernement turc au détriment des Syriens. Le
président turc, Recep Tayyip Erdogan, est en effet resté silencieux sur
les événements d’Alep, tandis que son premier ministre déclarait qu’il
ne voyait pas d’objection à la présence d’Assad dans une période de
transition. Erdogan, a en en fait conclu un accord avec les dirigeants
russes et iraniens qui peut être résumé de la manière suivante : Alep
pour ces derniers et Jarablus et autres régions frontalières pour le
premier.
La priorité sur le terrain est en effet donnée à la lutte contre
l’autonomie et à la prévention de toute expansion des forces kurdes du
PYD au nord-est de la Syrie. La Turquie a d’ailleurs émis le 22 novembre
un mandat d’arrêt contre le leader du PYD, Saleh Muslim, tout en
continuant la répression tout azimut menée contre les représentants et
membres du HDP en Turquie. L’intervention militaire turque a d’ailleurs
causé la mort de nombreux civils, arabes et kurdes, en Syrie, notamment à
la suite de bombardements de son aviation. Ces derniers jours, la ville
d’al-Bab, proche de la frontière turque et occupée par Daech, a, par
exemple, été bombardée par l’aviation militaire turque, provoquant la
mort d’au moins 47 civils (bilan qui risque de s’alourdir car des
personnes sont toujours portées disparues[4]).
Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’Iran, de
la Turquie et de la Russie se sont d’ailleurs rencontrés le 20 décembre
pour discuter du futur de la Syrie. À l’issue de cette conférence, les
trois puissances ont adopté une déclaration commune visant à mettre fin
au conflit en Syrie, par laquelle elles s’engagent à œuvrer à la mise en
place d’un cessez-le-feu dans l’ensemble du pays, et que la priorité
aujourd’hui en Syrie doit être de lutter contre le terrorisme et non
d’aller vers un changement de régime à Damas. Dans les nombreuses
manifestations populaires ces dernières semaines en solidarité avec Alep
à travers les zones libérées en Syrie, les populations locales
exprimaient également leur ras-le-bol des divisions entre les groupes de
l’opposition armée et exigeaient leur unification sous un seul
leadership.
Alep Est, un symbole d’une alternative démocratique et inclusive…
Revenons sur la chute d’Alep Est et sur l’alternative démocratique
que la ville a pu représenter. Les quartiers d’Alep Est ont été libérés
par des forces de l’opposition armée venant de la province d’Alep à la
fin de l’été 2012. En mars 2013, le conseil local d’Alep, constitué de
civils élus démocratiquement par les populations locales, a vu le jour,
remplaçant le conseil révolutionnaire transitoire qui avait été mis en
place à l’automne 2012 par les groupes de l’opposition armée et certains
groupes civils.
À cette époque, plus d’1,5 millions de personnes vivaient dans ces
régions. Ce conseil était renouvelé tous les ans et comptait vingt-cinq
élus. Les élections étaient organisées via des listes parmi lesquelles
votaient des assemblées regroupant soixante-trois conseils de quartiers
de la zone libérée. La dernière élection a eu lieu en novembre 2015. Le
Conseil local administrait le territoire et était responsable de la
gestion des besoins de base des habitants : éducation, infrastructures
civiles, hôpitaux, entretien de la voirie, etc. Les représentants du
conseil organisaient des rencontres avec les conseils de quartiers pour
prendre connaissance des besoins des habitants. Il y avait six cents
employés qui travaillaient au sein des conseils de quartiers[5].
Là encore, cela ne signifie en rien que tout était parfait ; il y avait
par exemple un déficit de participation des femmes aux hautes
responsabilités du conseil local.
De nombreuses organisations populaires ont vu le jour également,
organisant de nombreuses activités démocratiques, sociales, éducatives
et culturelles (théâtres, concerts, festivals), tandis que des médias
locaux – radios et journaux particulièrement – furent créés. De
nombreuses campagnes populaires et démocratiques s’opposant au régime et
aux forces islamiques fondamentalistes étaient organisés. Dans le même
temps, les activistes et organisations populaires s’acharnaient à
délivrer un message inclusif contre le confessionnalisme et le racisme.
Ce sont ces activistes qui ont défié au début les pratiques autoritaires
de certains groupes armés, mais surtout – en lien avec les populations
locales – se sont opposés aux mouvements fondamentalistes islamiques.
Installé dans la ville en 2013, Daech en a ainsi été chassé début
2014 à la suite de mobilisations massives populaires, et de l’offensive
de groupes de l’opposition armée liés à l’ASL. Ce fut ensuite au tour de
Jabhat al-Nusra de subir à l’époque l’opposition du mouvement populaire
dans la ville pour ses pratiques réactionnaires et autoritaires, d’où
d’ailleurs sa faible présence dans ces régions.
Ces exemples d’Alep Est peuvent être retrouvés dans d’autres régions
libérées de Syrie, encore aujourd’hui, et c’est pour cette raison
qu’elles sont et ont été la cible première du régime Assad et de ses
alliés. Alep a subi un déluge de feu depuis l’été 2013, d’abord par les
forces du régime, puis accompagné par les forces aériennes russes à
partir d’octobre 2015. Ces bombardements sont symptomatiques de la
barbarie employée pour mettre fin à toute forme de résistance populaire
dans le pays. La population des quartiers libérés de la ville d’Alep est
passé d’environ 1,5 million d’habitant·e·s au début l’été 2013, avec
une riche société civile d’organisations populaires, à 250 000 personnes
manquant de tout à l’été 2016.
Toutes les villes et les quartiers dans lesquels existait une
alternative populaire, démocratique et inclusive, ont été visés, comme
dans le cas de la ville de Daraya, dans la province de Damas, il y a
quelque mois par exemple, et continuent à être visés, de même que les
infrastructures civiles sur lesquelles se fondent ces expériences. Par
exemple, 382 attaques ont eu lieu contre des installations médicales en
Syrie entre mars 2011 et juin 2016, dont 90 % des bombardements ont été
menés par les forces de Damas et de Moscou.[6] Elles
ont ainsi tué plus de 700 travailleurs·euses du personnel médical en
Syrie. Cela sans oublier les multiples bombardements d’institutions
civiles, comme celles des défenses civiles, connus sous le nom de «
casques blancs », des boulangeries, écoles, usines, etc.
Ce sont ces exemples d’auto-organisations populaires et
démocratiques, y compris avec leurs imperfections, qui sont craints par
dessus tout par le régime depuis 2011. Non pas l’opposition officielle –
en exil, corrompue et liée à des États autoritaires de la région –, ni
les forces fondamentalistes islamiques qui constituent de fait un allié
objectif du régime, dont ce dernier a d’ailleurs favorisé le
développement, par ses pratiques autoritaires et confessionnelles.
Pour preuve, la reconquête par Daech de la ville de Palmyre est
intervenue le 11 décembre, malgré la présence des forces russes, et n’a
pas inquiété outre mesure le régime, qui concentrait ses forces et celle
de ses alliés sur Alep Est. Ces dernières ont dû évacuer Palmyre juste
avant l’entrée des combattants de Daech. Ces derniers ont trouvé dans la
ville des réserves d’armes lourdes, dont des armes anti-aériennes. Les
dirigeants officiels du régime ont déclaré à plusieurs reprises
que Daech ne constituait pas une priorité, tandis que l’aviation russe a
concentré ses frappes dans sa grande majorité sur les zones dans
lesquelles les forces de Daech n’étaient pas présentes.
Le peuple syrien en lutte sans alliés au niveau international et régional…
Les puissances occidentales se bornent à exprimer leurs regrets, mais
n’agissent même pas sur un plan humanitaire. Le 19 décembre dernier, le
Conseil de sécurité a certes voté à l’unanimité, y compris la Russie,
de déployer des observateurs de l’ONU et d’autres organisations à Alep
pour y superviser les évacuations et garantir la sécurité des civils.
Cela ne change néanmoins pas l’orientation politique générale des
États-Unis et des États européens qui, loin de prôner un processus
démocratique en Syrie, ne s’opposent pas au dictateur Assad et à sa
clique malgré leurs crimes. En outre, la coalition internationale sous
la direction des États-Unis, qui bombarde des positions de Daech en
Syrie et en Irak depuis août 2014, a causé la mort de plus de 1 900
civils dans les deux pays depuis le début des frappes.
Il existe une tendance générale, au niveau mondial, qui vise à «
liquider » la révolution syrienne et ses aspirations démocratiques au
nom de la « guerre contre le terrorisme ». La victoire de Donald Trump aux
États-Unis renforce cette tendance, lui qui a en effet déclaré à
plusieurs reprises qu’il souhaite conclure des accords avec Poutine sur
la Syrie. Malgré le manque de continuité et la volatilité des positions
de Trump en matières de politique internationale, la nomination récente
de Rex Tillerson, patron du géant pétrolier ExxonMobil, au poste de
Secrétaire d’État (équivalent du ministre des Affaires Etrangères),
confirme la tendance évoquée. C’est une personnalité en effet connue
pour ses positions pro-russes, qui a d’ailleurs reçue en 2013 des mains
de Poutine la plus haute distinction russe pour un civil (l’ordre de
l’Amitié).
Dans ce contexte, la conquête d’Alep s’inscrit dans la volonté du
régime d’Assad et de ses alliés, russe et iranien, de bénéficier d’un
fait accompli lors de l’entrée en fonction du nouveau président à
Washington le 20 janvier 2017. Le problème des États occidentaux, voire
de certaines forces de gauche, dans leur politique dite « réaliste »,
est de penser qu’on peut réussir à se débarrasser de Daech et de ses
semblables, considérés comme ennemis principaux en Syrie et ailleurs,
avec les mêmes éléments qui ont nourri leur développement : soit l’appui
au maintien de régimes ou de groupes autoritaires et confessionnels,
soit le soutien apporté à des politiques néolibérales et des
interventions militaires…
Or, il ne suffit pas de mettre fin militairement aux capacités de
nuisance de Daech et consorts, au risque de les voir réapparaître à
l’avenir comme ce fut le cas dans le passé ; il s’agit de s’attaquer aux
conditions politiques et socio-économiques qui ont permis leur
développement. Il faut se rappeler que Daech, élément fondamental de la
contre-révolution, a connu une progression sans précédent à la suite de
l’écrasement des mouvements populaires, en se nourrissant de la
répression massive perpétrée par les régimes autoritaires d’Assad et
consorts, et en attisant les haines religieuses.
L’interventionnisme des États de la région ou au-delà, conjugué aux
politiques néolibérales – qui n’ont cessé d’appauvrir les classes
populaires – et à la répression des forces démocratiques et syndicales,
ont grandement contribué, et contribuent toujours, au développement de
Daech. Il s’agit de lutter contre ces éléments, tout en soutenant les
mouvements populaires démocratiques et non confessionnels qui, malgré
des reculs importants, persistent dans la région, défiant à la fois les
régimes autoritaires et les organisations fondamentalistes religieuses.
Nos destins sont liés
Face à la guerre et aux crimes sans fin du régime d’Assad et de ses
alliés contre le peuple syrien, face à la volonté croissante des
puissants de liquider les aspirations démocratiques de la révolution
syrienne, il nous faut réaffirmer notre soutien à la lutte du peuple
syrien pour la démocratie, la justice sociale et l’égalité, contre
toutes les formes de confessionnalisme et de racisme.
Dans cette perspective, il est aussi crucial de ne pas séparer la
lutte pour l’autodétermination des Kurdes de la dynamique de la
révolution syrienne. C’est la mobilisation populaire massive de toutes
les composantes du peuple syrien qui a contraint le régime d’Assad,
durant l’été 2012, à se retirer de certains régions à majorité kurde du
nord de la Syrie et à conclure un accord pragmatique et temporaire de
non confrontation avec les forces du PYD, n’empêchant néanmoins pas des
combats sporadiques entre les deux acteurs, pour concentrer sa
répression criminelle sur d’autres régions en révolte. La défaite de la
révolution syrienne marquera le retour de l’oppression des populations
kurdes sous un régime chauvin et autoritaire qui a toujours affirmé son
opposition à toute forme de reconnaissance des droits du peuple kurde en
Syrie.
Pour cela, l’urgence absolue est d’arrêter la guerre, qui ne cesse de
créer des souffrances terribles, empêche le retour des réfugié·e·s et
des déplacé·e·s internes, et ne profite qu’aux forces
contre-révolutionnaires issues des deux bords. Il importe également de
dénoncer toutes les interventions étrangères qui s’opposent aux
aspirations à des changements démocratiques en Syrie, que ce soit sous
la forme d’un soutien au régime (Russie, Iran, Hezbollah) ou en se
proclamant « amis du peuple syrien » (Arabie Saoudite, Qatar et
Turquie). Une nouvelle fois, comme nous l’avons vu, le peuple syrien en
lutte pour la liberté et la dignité n’a pas d’amis dans son combat…
De même, nous devons refuser toutes les tentatives, qui se
multiplient actuellement, de légitimer à nouveau le régime d’Assad au
niveau international, visant à permettre à ce dernier de jouer un rôle
dans le futur du pays. En outre, un blanc-seing donné aujourd’hui à
Assad et à ses crimes accroîtrait immanquablement le sentiment
d’impunité des États autoritaires, de la région et d’ailleurs, leur
permettant d’écraser à leur tour leurs populations si celles-ci venaient
à se révolter.
Il nous faut donc réaffirmer notre solidarité avec les forces
démocratiques et progressistes qui luttent contre le régime criminel
d’Assad et les forces fondamentalistes religieuses, tout en exigeant des
protections pour les civils. Dans cette perspective, il est urgent de
renforcer toutes les mobilisations qui, à travers le monde, visent à
recréer une véritable solidarité internationaliste et progressiste,
dénoncent toutes les puissances impérialistes internationales et
régionales sans exception, ennemies des peuples en luttes, tout en
s’opposant aux politiques néolibérales, sécuritaires et racistes, en
particulier les politiques criminelles de fermeture des frontières des
États européens qui ont transformé la Méditerranée en vaste cimetière
pour les personnes fuyant les guerres, les dictatures et la misère.
Ici, là-bas : inexorablement, nos destins sont liés…
Joseph Daher, activiste et universitaire. Il est fondateur du blog Syria Freedom Forever et l’auteur du livre Hezbollah: The Political Economy of the Party of God. Il a également écrit deux articles pour Contretemps sur la révolution syrienne.
http://www.contretemps.eu/daher-revolution-syrie-alep/
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