samedi 31 janvier 2015

Le Forum de Davos, la Grèce, l’Espagne et… Podemos – « un parti extrémiste qui peut miner la productivité » par Jaime Pastor


La rencontre qui a lieu traditionnellement en Suisse fin janvier de chaque année est, comme on sait, un lieu de réunion des élites économiques et politiques mondiales. Elle constitue une occasion de poser des diagnostics à propos des risques et des menaces qui assaillent le monde… capitaliste et de proposer ensuite quelques thérapies (de choc généralement) destinées à susciter la « confiance » et à améliorer les perspectives de rentabilité du capital en ces années turbulentes. 

C’est pourquoi a surgi au début du siècle le Forum de Porto Alegre comme un espace alternatif et un lieu de réflexion, de métissage et de propositions d’actions d’un « mouvement des mouvements » qui, face au triomphalisme qui accompagnait la mondialisation néolibérale, pariait sur le slogan : « Un autre monde est possible ». 

Aujourd’hui, quand à cet « effet richesse » se substitue un brutal « effet pauvreté », est venu le moment de ressusciter un nouveau cycle de luttes similaires, avec encore plus de raisons si c’est possible, dans notre continent contre le Grand Pillage dont le peuple grec est la principale victime. 

Le Forum de Davos de cette année est précédé d’un rapport, élaboré à partir des opinions d’« experts », qui passent habituellement sans faire de vagues de séances en séances dans la station suisse, séances dédiées principalement à offrir un « récit » qui donne une image de confiance pour une prochaine sortie de la stagnation que connaît l’économie capitaliste. 

jeudi 29 janvier 2015

Grèce :déclaration de la Gauche internationaliste ouvrière (DEA), le 27 janvier 2015


Le renversement politique de la coalition d’Antonis Samaras (Nouvelle Démocratie – ND) et d’Evangelos Venizelos (PASOK-Mouvement socialiste panhellénique) aux élections du 25 janvier 2015 est surtout une victoire politique des forces de la résistance sociale. C’est-à-dire les forces de la classe ouvrière et des masses populaires qui, en Grèce, se sont battues depuis le déclenchement de la crise et le début des mémorandums (2010) contre les accords passés par la classe dirigeante grecque avec la troïka (BCE, UE, FMI) et contre les créanciers qui ont imposé une politique d’austérité brutale. C’est le résultat de grèves générales, de journées d’actions, des manifestations, du mouvement d’occupation des places, de luttes sectorielles et de combats locaux décisifs qui ont eu une certaine continuité, malgré le repli de la grande vague de résistance qui a atteint son pic lors des années 2010-2012. 

Durant cette période, ceux et celles qui luttaient depuis « en bas » ont constitué un ensemble de revendications, de souhaits et d’espoirs qui possède encore un caractère actif. La vigueur de ce cadre revendicatif réside dans l’exigence d’une politique anti-austerité qui, malgré les coups portés par les médias dominants, s’est exprimée en confiant et en déposant leurs espoirs dans et à la gauche. Cela constitue le fondement de la victoire politique de SYRIZA, qui a pris des dimensions massives ; de même que dans le maintien du Parti communiste (KKE).

mardi 27 janvier 2015

Bataille de Kobane : victoire héroïque, victoire politique…

Kobane a été repris par les combattant-e-s kurdes du YPG/YPJ. Il s'agit des unités armées du PYD lié au PKK (principale organisation du mouvement de libération kurde en Turquie), alliés aux peshmergas du PDK (dont l’influence porte sur le Kurdistan irakien) et à la coalition « Volcan de l’Euphrate », regroupant des groupes kurdes non affiliés au PKK et des groupes arabes sunnites dont certains participent à l’Armée Libre Syrienne (Liwa Thuwwar al-Raqqa) ou au Front Islamique (Brigade Al-Tawhid). 

Cette victoire marque probablement la fin d’une séquence commencée le 15 septembre 2014. Le soutien logistique des puissances occidentales ne doit pas tromper : c’est une victoire héroïque et chèrement payée de nombreuses vies, plusieurs centaines même si aucun chiffre fiable n’est disponible. La bataille de Kobane renforce bien évidemment la position du mouvement kurde en Syrie et en Turquie et marque un coup d’arrêt ne serait-ce que symbolique pour l’EI. 

Elle signifie également un nouveau camouflet pour le gouvernement turc du parti conservateur-autoritaire-ultralibéral de l’AKP. Le président turc Erdogan n’est pas particulièrement enthousiaste en ce qui concerne l’EI mais comptait sur la défaite des troupes kurdes liées au PKK afin s’améliorer le rapport de force en sa faveur en Turquie. Après cela, il s’agissait probablement de se débarrasser de l’EI par l’intervention de la coalition tout en s’assurant de la chute d’Al-Assad en Syrie... Et ainsi gagner sur tous les tableaux. 

L’échec de la restructuration de la dette grecque en 2012 : quelques enseignements à tirer, par Eric Toussaint (CADTM)


En 2012, la Troïka a procédé à une restructuration de la dette grecque qui n’a pas été bénéfique : pourquoi ? |1| 

C’est exact. Le contexte est le suivant : à partir de début 2010, la Grèce a été victime d’attaques spéculatives des marchés financiers qui ont exigé des taux d’intérêt totalement exagérés en contrepartie de financement servant à rembourser sa dette. La Grèce était donc au bord de la cessation de paiement parce qu’elle ne parvenait pas à refinancer sa dette à des taux raisonnables. La Troïka est intervenue avec un plan d’ajustement structurel sous la forme d’un « Mémorandum ». Il s’agissait de nouveaux crédits octroyés à la Grèce, à condition qu’elle rembourse ses créanciers : c’est-à-dire avant tout des banques privées européennes, à savoir dans l’ordre les banques françaises, allemandes, italiennes, belges... Ces crédits étaient bien évidemment assortis de mesures d’austérité qui ont eu un effet brutal, voire catastrophique, sur les conditions de vie des populations et l’activité économique elle-même. 

En 2012, la Troïka a organisé une restructuration de la dette grecque concernant uniquement les créanciers privés, à savoir des banques privées des États de l’Union européenne qui avaient déjà réussi à fortement se désengager mais conservaient tout de même certaines créances sur la Grèce, et d’autres créanciers privés tels que des fonds de pension de travailleurs grecs. Cette restructuration impliquait une réduction de la dette grecque de l’ordre de 50 à 60 % à l’égard des créanciers privés. 

lundi 26 janvier 2015

Lendemain(s) de victoire, par Stathis Kouvelakis

La victoire de Syriza est un espoir et une opportunité immense pour la gauche radicale et le mouvement ouvrier européen. On peut le dire aussi de façon inverse, un échec aurait des conséquences incalculables. Quelques rapides commentaires sur les premières difficultés et problèmes. 

Tout d'abord, Syriza a frôlé mais en fin de compte échoué à obtenir la majorité absolue. Son résultat final (36,3%) s'est situé dans la fourchette basse de ce qu'annonçaient les sondages sortie des urnes, celui de la Nouvelle Démocratie dans la fourchette haute. D'où un certain retournement d'ambiance dans le local de campagne et devant les Propiléa hier. 

Par ailleurs, pour avoir vécu beaucoup de soirées électorales dans le centre ville d'Athènes, je dois dire que celle-ci a mobilisé assez peu de monde comparée aux soirs de victoire du Pasok dans les années 1980-1990. Même si les 8,5% d'écart avec la ND sont un résultat important, il faut rendre compte des raisons de cette dynamique de moindre ampleur qu'espérée. 

dimanche 25 janvier 2015

Le message de la Grèce, capitale de la gauche, par Raoul-Marc Jennar


Athènes, 500 ans avant notre ère, nous a offert un embryon de démocratie. 2500 plus tard, la majorité du peuple grec, une nouvelle fois, montre le chemin. 

Depuis plus de cinq ans, le peuple grec souffre et se révolte. Dans l’indifférence et le mépris des médias dominants, avec la complicité active de la social-démocratie vendue aux thèses patronales. 

A tous les résignés, à tous les sceptiques, à tous les déçus de ces PS qui ont renié le socialisme, avec Syriza, le peuple grec nous dit : une révolution citoyenne est possible. Ne subissons plus. Résistons.

vendredi 23 janvier 2015

Syriza : la bataille électorale et la question «d’un gouvernement de gauche», par Maria Bolari, SYRIZA


La montée des espoirs et des attentes des salarié·e·s et de vastes couches populaires offre la possibilité pour Syriza de gagner une majorité absolue au plan parlementaire et, de ce fait, d’enregistrer une victoire politique majeure pour la gauche radicale en Grèce. Cela représenterait (et représentera) une riposte venant «d’en bas» à ceux qui attendent que Syriza soit piégée par une alliance contre nature dans la formation d’un gouvernement [1], à ceux qui développent des scénarios de «gouvernement d’unité nationale», ainsi qu’à ceux qui ont pour projet une simple «rupture momentanée à gauche», la dite «parenthèse Syriza». 

La vague des forces sociales qui pousse Syriza repose sur la volonté d’un secteur de la classe laborieuse et sur la promesse, largement ressentie, de mettre fin à l’austérité. Je pense que la majeure partie des couches populaires nous reconnaissent parce que nous nous sommes engagés: à rétablir le salaire minimum à hauteur de 751 euros (niveau avant 2010), à réinstaurer la 13e allocation de retraite pour les retraité·e·s disposant de revenus très bas; à réintroduire le système des conventions collectives; à supprimer les impôts directs sur les revenus annuels inférieurs à 12’000 euros, ainsi que les impôts immobiliers (expropriatoires pour des chômeurs et des revenus dits modestes); il en va de même pour le fuel domestique dans cette période hivernale [la presse rapporte quotidiennement la situation de familles devant vivre sans eau chaude et sans chauffage].

mardi 20 janvier 2015

Grèce, le réveil va sonner.... par Mathieu Dargel


Ce réveil-matin est l’un des symboles de la solidarité qui se développe à travers toute l’Europe avec le peuple grec. Brandi lors de distributions de tracts ou d’actions de popularisation des positions de Syriza, il exprime le fait que l’heure est bientôt venue de se débarrasser du gouvernement d’Antonis Samaras, des plans d’austérité et des diktats de la Troïka. 

A moins d'une semaine des élections législatives, l’ensemble des sondages donne pour acquise la victoire de Syriza. Sans aucune exception, depuis le début de la campagne, l’écart avec la Nouvelle Démocratie varie entre trois et six points. Toute la question est de savoir si Syriza obtiendra la majorité absolue de 150 sièges à la Vouli (le Parlement) et les sondages, qui se succèderont jusqu’au dernier jour, donnent quotidiennement des réponses contradictoires (entre 145 et 155...). 

Dans cette situation, le jeu de la droite grecque et des forces néo-libérales est clair, il s’agit de tout faire pour éviter la victoire totale de Syriza et, anticipant une situation économique difficile, créer toutes les conditions de l’échec de ce qu’ils appellent la « parenthèse de gauche » et la démobilisation rapide du peuple grec. En Grèce même, plusieurs manœuvres sont en cours. La campagne indécente et mensongère d’Antonis Samaras et de la Nouvelle Démocratie, pour commencer. Il s’agit, en tout premier lieu, de déclencher des réactions de peur : peur du chaos économique, peur des immigrés, peurs sécuritaires. Les clips de campagne de Nouvelle Démocratie n’hésitent pas à récupérer l’émotion qui a suivi les attentats de Paris, en disant notamment : « A Paris, il y a eu un attentat qui a fait au moins douze morts, et ici (en Grèce) certains accueillent et demandent même plus d’immigrants illégaux ». 

dimanche 18 janvier 2015

Grèce. SYRIZA face à des choix difficiles, par Dimitris Belladis


SYRIZA peut devenir une force de contestation anti-néolibérale et anti-capitaliste. Mais cette coalition peut, malheureusement, être la charnière d’un gouvernement appliquant une politique social-libérale. Il n’existe pas de troisième solution. 

L’écroulement du gouvernement de coalition entre la Nouvelle Démocratie et le PASOK (Mouvement socialiste panhellénique) – malgré les efforts coordonnés du capital et des institutions de l’Eurozone pour étayer le gouvernement Samaras et malgré la propagande annonçant l’écroulement de l’économie grecque – la perspective des élections a ouvert une possibilité historique pour SYRIZA et pour l’ensemble de la gauche grecque et internationale. 

C’est la première fois depuis la période de l’occupation [les forces de l’Axe occupent la Grèce depuis avril 1941, dès la fin de l’occupation en octobre 1944 s’ouvre une période dite de guerre civile] – période où s’est offerte la possibilité pour la gauche communiste traditionnelle en Grèce et en Europe d’assumer le pouvoir gouvernemental – que la gauche radicale peut disposer seule ou sous forme de coalition d’une telle possibilité. C’est aussi la première fois depuis la crise économique internationale de 2007-2008 qu’un pays placé sous la supervision d’instances internationales (la Troïka) aura l’occasion de disposer d’un gouvernement de gauche. 

samedi 17 janvier 2015

Austérité en Grèce, ça suffit ! Troïka dégage !, par Guillaume Floris

Les marchés financiers et les dirigeants de l’Union Européenne (UE) tremblent. Le 25 janvier, le peuple grec pourrait donner une majorité parlementaire à Syriza, la coalition de gauche opposée à l’austérité imposée depuis 6 ans. 

La dictature de l’Europe de la finance 

En 2008, les grandes banques privées (allemandes et françaises en particulier) ont été sauvées de la crise par des dizaines de milliards d’euros offerts par l’UE et par les états européens dont la Grèce. 

A partir de 2010, ces banques et les marchés financiers ont exigé des taux d’intérêt de plus en plus élevés pour les prêts accordés à la Grèce. En empruntant auprès de la Banque Centrale Européenne au taux d’intérêt de 1%, ces mêmes banques privées (sauvées en 2008…) ont ensuite prêté ces sommes à la Grèce à des taux d’intérêt allant de 6% à 30% ! 

Ce pays a dû emprunter de plus en plus – la dette publique est passée de 120% à 175% du PIB – pour rembourser… des intérêts exorbitants aux banquiers spéculateurs ! Le Fonds Monétaire International (FMI), la Commission Européenne (CE) et la Banque Centrale Européenne ont alors mis sous tutelle la Grèce. Cette « Troïka » (FMI, CE et BCE) a imposé une série de « mémoranda ». 

mardi 13 janvier 2015

PEDIGA Allemagne : la digue tient, pour le moment ...., par Jean-Jacques Boislaroussie


Dans une Europe travaillée par les formations d’extrême droite ou de droite extrême, xénophobes et islamophobes, l’Allemagne est restée relativement épargnée. L’Histoire de ce pays, le travail critique qui y a été accompli après la guerre ont évidemment joué un grand rôle. Les tensions sociales et les peurs identitaires qui traversent l’ensemble du continent ne l’épargnent pas, mais la parole politique d’extrême droite est restée longtemps marginalisée et rejetée. 

Le NPD, parti d’extrême droite fondé en 1964 a connu des succès conjoncturels ou dans quelques Länder de l’ancienne RDA, mais n’a jamais pu accéder au Bundestag. Un de ses représentants a été élu au Parlement européen en 2014, mais avec 1 % des suffrages... 

Ses liens avec la myriade de groupuscules ultra-nationalistes et avec la scène néo-nazie dans la jeunesse sont avérés . Il conteste la « culture de la culpabilité » dans la société Allemande ce qui le conduit à cultiver des positions révisionnistes. Autres éléments : la défense d’une « communauté populaire allemande » contre l’immigration, le durcissement du droit d’asile et une articulation entre nationalisme et antilibéralisme avec le slogan Sozial geht nur national (« le social ne peut être que national »). 

mercredi 7 janvier 2015

Grèce : « Nous demandons la solidarité de nos camarades d’Europe »


Entretien avec Antonis Ntavanellos, membre du Bureau politique de Syriza et animateur de DEA (Gauche ouvrière internationaliste). 

Quelles sont les principales décisions de ce week-end ? 

 La principale décision du Comité central puis de la Conférence de Syriza [le samedi 3 janvier 2015 à Athènes], c’est que la campagne se fera sur la base du programme de Thessalonique [1], sur des questions liées aux acquis démocratiques et aux libertés, ainsi que sur le financement du programme. La politique de Syriza est officiellement la suivante: promesse de suppression des mémorandums et des mesures réactionnaires, refus de demander de nouveaux prêts ou nouveau mémorandum, bataille sur la question de la dette au niveau européen, en liant la question de la dette grecque à celle de l’Italie, de la France, du Portugal… 

vendredi 2 janvier 2015

« Un renversement pour la Grèce, un message à l’Europe » - Entretien avec Alexis Charitsis, Syriza


En Grèce, Le premier ministre Antonis Samaras n’a pas réussi à faire élire un Président de la République. Des élections législatives cruciales auront lieu dès janvier 2015.Les sondages donnant Syriza gagnant, une certaine panique s’empare des institutions de la Troïka – Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international – dont les politiques d’austérité ont produit des ravages économiques et sociaux.

Pour mieux comprendre comment Syriza envisage cette échéance cruciale et se prépare à l’épreuve du pouvoir, nous avons interrogé Alexis Charitsis, membre de son secrétariat. Qui insiste sur l’impact de cette éventuelle victoire dans toute l’UE.

Comment Syriza aborde-t-il ces élections, dans un contexte où les intentions de vote lui sont très favorables ? 

Alexis Charitsis : Syriza a depuis longtemps placé la nécessité d’élections générales en tête de son programme politique. Pas seulement pour renverser le gouvernement actuel et prendre sa place, mais comme le seul moyen démocratique pour mettre fin à la politique d’austérité désastreuse qui a été la pierre angulaire de l’administration actuelle. 

jeudi 1 janvier 2015

“Un succès de Syriza en Grèce servirait de locomotive à la gauche radicale en Europe” -Entretien avec Stathis Kouvélakis


Le 25 janvier les Grecs seront appelés à voter lors d’élections législatives anticipées. La coalition de la gauche radicale Syriza menée par Alexis Tsipras pourrait les remporter. Décryptage avec le professeur de philosophie politique, membre de Syriza, Stathis Kouvélakis. 

La coalition de la gauche radicale Syriza existe depuis 2004, mais on l’a connue en France lors de sa percée électorale aux européennes de 2012, où elle était arrivée deuxième suite à l’explosion du bipartisme traditionnel. Elle pourrait désormais remporter les législatives fin janvier 2015. Comment vous expliquez cette progression fulgurante ? 

Stathis Kouvélakis - Trois facteurs entrent en ligne de compte. Le premier réside dans la violence de la crise économique et sociale en Grèce, et dans la tournure qu’elle a prise suite à la purge austéritaire qui lui a été infligée à partir de 2010 à travers les fameux mémorandum [accords signés par le gouvernement grec avec la Troïka pour parvenir à terme à un autofinancement du pays, ndlr]. 

Le deuxième facteur réside dans le fait que la Grèce – et maintenant l’Espagne – sont les seuls pays où cette crise économique et sociale s’est transformée en crise politique. L’ancien système politique qui reposait sur un bipartisme très stable s’est effondré.