jeudi 27 mars 2014

Slovénie : congrès fondateur de la Gauche unie - « Il faut une solidarité active des pays pauvres des marges de l’UE »


« Sans solidarité des classes ouvrières et des États marginalisés de la périphérie de l’Union européenne, nous ne sortirons pas de la crise », estime Luka Mesec, coordinateur de la Gauche unie slovène. Celle-ci vient de tenir son congrès fondateur, en vue des élections européennes du 25 mai. En présence d’Alexis Tsipras, le candidat de la gauche à la présidence de l’UE. Le Congrès de la Gauche unie a eu lieu début mars à l’hôtel Union de Ljubljana. Initiative pour le socialisme démocratique (IDS), Parti démocratique du travail (DSD) et Parti pour le développement durable de la Slovénie et l’écosocialisme (TSR) se présenteront ensemble aux élections européennes le 25 mai prochain. « Espérons que ce ne soit là qu’un premier projet commun, car nous souhaitons construire un mouvement socialiste en Slovénie… » 

mardi 25 mars 2014

L’Ukraine : le printemps des peuples est arrivé en Europe, par Zbigniew Marcin Kowalewski

Le Printemps arabe est arrivé en hiver 2010, dans le voisinage de l’Europe : dans les pays situés sur l’autre rive de la Méditerranée. Quatre ans plus tard, on voit que ce printemps des peuples n’est pas seulement arabe. Egalement en hiver, il fit irruption en Europe, bien que, pour l’instant, dans les périphéries extérieures de l’Union européenne. 

Nous ne nous rendions pas compte, probablement, à quel point le processus de l’intégration capitaliste de l’Europe contribuait à l’accumulation explosive des tensions dans ses périphéries proches mais extra-européennes. C’est encore plus vrai à présent, dans ses périphéries le plus proches, désormais européennes, comme nous l’indique l’Ukraine. Le lien fut cette fois-ci direct, clairement visible : au début, le conflit a éclaté autour de la question de l’adhésion à l’UE. Ce fut le premier mot d’ordre qui a commencé à rassembler les foules, qui fit naître un mouvement social de masse et qui déclencha une énorme tourmente, avec y compris la menace d’une guerre. Pas une guerre civile, contrairement à la Libye ou à la Syrie – bien qu’on y comptait et on y incitait en Russie et dans tous les réseaux de propagande qui lui sont rattachés à travers le monde – , mais une guerre internationale. 

samedi 15 mars 2014

Turquie : la flamme de Gezi n’est pas prête de s’éteindre, par Emre Öngün (Ensemble)


Başçalan-Haramzadeler333-Berkin, ces trois noms résument la crise politique et sociale que traverse la Turquie. Ils illustrent également les deux aspects de cette crise : d’une part, l’affrontement entre la confrérie Gülen et l’AKP[1] et, d’autre part, l’indignation de masse contre l’autoritarisme toujours croissant du gouvernement. Başçalan (traduisible par « Premier voleur ») et Haramzadeler333 sont les noms de deux comptes sur Twitter et Youtube diffusant depuis plusieurs semaines des enregistrements d’Erdogan et/ou de ses proches. Ces enregistrements mêlent toutes sortes d’affaires. On y entend Erdogan dire à son fils de se débarrasser de l’argent détenu au domicile familial (il s’agit d’une somme de 30 millions d’euros) ou de refuser un dessous de table parce que la somme n’est pas suffisante ; Erdogan prendre à partie le propriétaire du quotidien à grand tirage Milliyet suite à un titre qui lui a déplu, obtenir le renvoi du rédacteur en chef du journal, et en arriver à faire sangloter le propriétaire à la fin ; discuter de la mise au pas de la Cour des comptes etc… 

mercredi 12 mars 2014

Etat Espagnol : les Marches du 22 mars sur Madrid, «une réponse coordonnée» - "Ces politiques d’austérité provoquent la souffrance, la pauvreté, la faim et y compris des morts"


Non au paiement de la dette, non aux coupes budgétaires; oui au travail et au logement dignes et aux droits sociaux garantis. Ces cinq points résument le manifeste et les revendications des Marches pour la dignité, une mobilisation coordonnée depuis différents points du pays et qui conflueront, le 22 mars 2014, en une grande manifestation à Madrid. 

Différents membres de ces marches ont expliqué lors d’une rencontre à l’Ateneo de Madrid, le 26 février, leurs principales revendications. Ils/elles représentaient quelques-unes des luttes les plus importantes de ces dernières années, comme celles des travailleurs de la santé, du nettoyage, du métro et des transports publics ainsi que d’entreprises privées comme Coca-Cola [une usine d’embouteillage de la région de Madrid est menacée de fermeture] ou Panrico [1] qui se trouvent en plein conflit du travail. Irene Montero, membre de la coordination madrilène, déclare: «Les responsables de la situation dans laquelle nous nous trouvons sont les instituts financiers et le gouvernement.» 

vendredi 7 mars 2014

La révolution ukrainienne. Interview de Vasyl Cherepanin


Vasyl Cherepanin dirige le centre de recherché “Culture Visuelle” de Kiev et est l’éditeur de la version ukrainienne du magazine "Krytika politiczna" (Critiques Politiques). Il a été un des organisateurs de la conférence organisée par l’initiative « Post Globalization » à Kiev en juin 2013 en préparation du contre-G20 de St Petersburg (1) et qui a participé le 2 mars 2014 aux débats avec les militants « Indignados » de Madrid. 

Tout d’abord que faisais-tu pendant le mouvement Maidan ? 

VC : Le centre de recherche Culture Visuelle a participé à Maidan depuis décembre 2013. Nous avons aidé à organiser un programme d’éducation dans le cadre de l’université ouverte de Maidan pour ceux qui étaient sur la place appelé « Global Protests » qui a cherché à situer l’insurrection ukrainienne dans un contexte plus large, celui des insurrections du printemps arabe, des mouvements Occupy et Indignados et des différents mouvements sociaux que le monde a connu en 2013. Nous avons participé également au réseau de protection des militants blessés qui étaient dans les hôpitaux et qui risquaient d’être enlevés par la police. Les groupes de gauche et les activistes ont été impliqués dans beaucoup d’acitivités, en particulier « SOS Maiden », une sorte de média alternatif et d’aide juridique pour le mouvement Maidan. 

jeudi 6 mars 2014

Un an après la mort de Chávez : Où va le Venezuela ?, par Guillermo Alveira


Selon le gouvernement et ses porte-paroles étrangers, le Venezuela est actuellement confronté à une tentative de coup d’Etat fasciste et pro-impérialiste. Selon les conservateurs du monde entier et la presse du grand capital, nous sommes face à de légitimes protestations démocratiques de masse durement réprimées par une « dictature » socialiste. La réalité est autre. 

Un coup d’Etat est impossible du fait que les forces armées – y compris leur secteur le plus conservateur et les militaires intégrés à la « bolibourgeoisie » - appuient la dite « révolution bolivarienne », autrement dit un projet nationaliste et redistributif ayant le soutien populaire. C’est un capitalisme d’Etat qui repose sur la rente pétrolière et qui est enrobé d’une rhétorique « socialiste » : une tentative de dirigisme vertical, paternaliste et bureaucratique de l’économie qui vise à asseoir le gouvernement sur la mobilisation de la majorité sociale et qui ne prend que marginalement en compte les profits des capitalistes. 

mardi 4 mars 2014

Solidarité avec le peuple ukrainien, par Hélène Adam


Une fois encore, les mobilisations populaires ont conduit à la destitution d’un dirigeant, oligarque richissime et honni, Viktor Ianoukovitch. Les événements se sont enchaînés comme conduits par un gigantesque et implacable engrenage, désormais « classique ». Le même scénario a dominé les révolutions arabes en Egypte ou en Tunisie pour ne citer qu’elles. 

Mais l’Ukraine est dans le champ de domination de la Russie de Poutine. Ce qui représente aujourd’hui la menace concrète d’une intervention militaire musclée. Les peuples contre l’autocratie Le « putsch » commence de fait le 21 novembre 2013, quand, de manière unilatérale, le président Ukrainien Viktor Ianoukovitch, décide de rompre les négociations en cours et déclare que l’Ukraine ne signera pas l’accord d’association avec l’Union Européenne. 

lundi 3 mars 2014

En Centrafrique, la politique et l'armée française sont un problème, pas la solution !


Le 25 février, le parlement français a voté pour une prolongation de la mission militaire en Centrafrique. Ce vote intervient dans un contexte dramatique pour la population centrafricaine prise dans un engrenage de guerre civile et d'exactions massives. 

Le gouvernement avait présenté l'envoi de troupes françaises comme une garantie pour éviter la dégradation de la situation, ce qu'elles s'avèrent incapables de faire. 

Solidarité avec le mouvement populaire qui a chassé Ianoukovitch, par Ensemble !


La crise politique en Ukraine a atteint une nouvelle phase avec la chute du président-gangster Ianoukovitch et l'accentuation de l'interventionnisme du gouvernement russe. Le renversement de Ianoukovitch n'est pas un coup d'Etat mais le résultat d'une mobilisation de masse multiforme et contradictoire ainsi que de l'indignation face à la répression meurtrière. Ce mouvement n'a pas de ligne claire mais ne peut pas être réduit aux forces réactionnaires et ultranationalistes qui y participent et doivent être combattues. 

Parallèlement, les mobilisations de masse parmi la population russophone ne sont pas de simples manipulations de Moscou mais des manifestations d’inquiétudes profondes face aux premières initiatives du nouveau gouvernement au sujet de l’avenir économique, de l’intégrité et de la diversité de l’Ukraine.