jeudi 22 novembre 2012

Notre démocratie contre leur austérité Unir nos forces pour une Europe pacifique, sociale, écologique et démocratique : appel


Une coalition déterminée à créer un nouveau rapport des forces en Europe annonce 6 mois de mobilisation contre les choix austéritaires de l'UE. Des actions à l'échelle européenne culmineront vers un «Alter Summit » * début juin. 

Dans le cadre de « Florence 10+10 », rassemblement organisé 10 ans après le premier Forum Social Européen de Florence (2002), le projet « Alter Summit » a été lancé devant une assemblée de 850 personnes issues de 20 pays d'Europe, représentant plus de 100 organisations, dont de nombreux syndicats (nationaux ou européens), mouvements sociaux, instituts de recherche et organisations écologistes, féministes ou altermondialistes. 

Le projet d'Alter Summit bénéficie aussi de l'appui de nombreuses personnalités culturelles et politiques. La volonté de réunir ce Sommet des peuples d'Europe et des alternatives se base sur un appel (www.altersummit.eu) qui identifie la dimension fondamentalement politique de la crise dans l'UE : les réponses austéritaires sont choisies en connaissance de cause, malgré qu'elles aggravent la crise, pour imposer un basculement de l'ordre social vers un modèle ultra-libéral – au prix de millions d'emplois, de reculs sociaux brutaux, et de menaces considérables sur la démocratie elle-même. 

14 N : grève générale, Espagne et au-delà, par Miguel Romero



Les manifestations du 14 novembre (14N) ont été les plus importantes que l’on ait connues jusqu’ici dans l’Etat espagnol. Enormes, enthousiastes, jeunes (et très jeunes), avec des pancartes bricolées, des slogans imaginatifs, un mélange de sigles dans les cortèges et, là où il n’y avait pas de parcours unitaire, une convergence de fait des convocations alternatives et officielles… Sans grands préparatifs des organisateurs, le « climat » semblait encore assez froid la veille… C’est que des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue en sachant qu’il n’y avait pas – à court ou moyen terme – de perspectives de changement, qu’il faudrait continuer à subir les « coupes » et à résister vaille que vaille… Tout cela ne peut être que l’expression d’une vague de fond puissante et durable. Les porte-paroles du gouvernement et du patronat peuvent ainsi répéter que « la politique des réformes continuera », et les médias à parler de « l’échec » de la mobilisation. (…) Pourtant, les dominants commencent à craindre la résistance sociale à laquelle ils se confrontent. Cela, nous l’avons gagné ; il nous coûtera de le consolider, mais ce serait un crime de le perdre. 

Si les manifestations comptent, quel sens a la grève générale ? 

mardi 20 novembre 2012

Nous accusons! La sourde oreille des grands médias sur la situation et la gravité des atrocités commises par Israël à Gaza par Hagit Borer, Grande Bretagne Antoine Bustros, Canada Noam Chomsky, USA David Heap, Canada Stephanie Kelly, Canada Máire Noonan, Canada Philippe Prévost, France Verena Stresing, France Laurie Tuller, France


Tandis que les nations d'Europe et d'Amérique du Nord commémoraient, le 11 novembre, les pertes militaires de guerres passées et présentes, Israël ciblait des civils. Le 12 novembre, à l’orée d’une nouvelle semaine, les lecteurs étaient inondés, pendant leur petit-déjeuner, de comptes rendus déchirants relatant les pertes humaines militaires passées et actuelles. Cependant, on semblait taire le fait essentiel selon lequel les pertes humaines les plus importantes lors des conflits armés contemporains touchent les populations civiles. Le matin du 12 novembre était également marqué par une absence criante d’information relatant les attaques militaires sur Gaza qui se sont poursuivies pendant tout le week-end. Une recherche superficielle confirme cette omission sur le réseau de télévision canadien Canadian Broadcasting Corporation (CBC) et les journaux canadiens dont le Globe and Mail, la Gazette de Montréal et le Toronto Star. De même en ce qui concerne le New York Times, la BBC, et les chaînes françaises de télévision France 2 et TF1. 

Leïla Shahid: "Notre stratégie non-violente face à Israël est un échec" , entretien à la RTBF


La déléguée générale de l'Autorité palestinienne auprès de l'Union européenne a accordé un entretien poignant à la RTBF. Leïla Shahid estime que le conflit qui se ravive à Gaza sert les intérêts électoraux de Benjamin Netanyahou et pointe la responsabilité de la communauté internationale. Surtout, elle constate l'échec de la stratégie de la négociation avec Israël. "Nous avons commencé à négocier à Madrid en 1990, (...) on a arrêté la lutte armée, (...) et Israël nous a donné une claque", constate-t-elle. 

Leïla Shahid, l’armée israélienne a mobilisé 75 000 réservistes. Les blindés se déploient petit à petit. Vous craignez un conflit terrestre ? 

- Oui, je pense que cette situation absolument tragique, parce que c’est la répétition de ce que la population de Gaza a vécu il y a à peine 4 ans, c'est une guerre annoncée. C’est presque indécent de prétendre qu’on est surpris que ça recommence puisque, depuis l’offensive de 2008-2009, rien n’a changé à Gaza et qu’une population occupée depuis 45 ans ne peut pas continuer à vivre humiliée comme elle l’est et qu’il était évident que la communauté internationale aussi est responsable parce qu’elle n’a rien fait de tout ce qu’elle a promis, Union européenne incluse. Et je pense que l’arrière-pensée de Monsieur Netanyahou dans cette nouvelle guerre qu’il prépare est vraiment beaucoup plus électorale qu’autre chose. Il n’a pas le scrupule d’en faire payer le prix ni à la population civile israélienne, qui est bien sûr incessamment terrorisée par les missiles et les obus que les Palestiniens tirent de Gaza, ni à une population palestinienne encore plus terrorisée… 

vendredi 16 novembre 2012

Appel du collectif national pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens

Le collectif national appelle à un rassemblement de solidarité avec Gaza Samedi 17 novembre à 15h place de l’OPERA sur les mots d'ordre suivant : 
- Arrêt des bombardements sur Gaza 
- Levée immédiate du blocus de Gaza 
- Un Etat palestinien admis à l'ONU 
- Halte à l'impunité d'Israël : des sanctions immédiates 

Depuis plusieurs jours, l'armée israélienne a intensifié bombardements et incursions sur le territoire palestinien de la bande de Gaza, causant la mort de plusieurs civils Palestiniens, dont des enfants. Une nouvelle étape a été franchie par le gouvernement israélien en assassinant Ahmad Jabbari, chef de la branche militaire du Hamas. 

Aujourd'hui, l'Etat d’Israël a officiellement annoncé et repris ses opérations militaires contre Gaza, infligeant à nouveau bombardements morts et destructions à la population gazaouie, soumise à un blocus illégal et inhumain depuis 2007. Ceci entraîne des répliques qui touchent aussi des civils israéliens. 

jeudi 15 novembre 2012

Portugal : congrès du Bloc de Gauche, par Fred Borras, Gauche Anticapitaliste

Le Bloc de gauche du Portugal, fondé en 1999, tenait son VIIIe congrès national les 9, 10 et 11 novembre à Lisbonne dans un contexte d'approfondissement des diktats de la Troïka (UE, FMI, BCE). Un seul chiffre illustre le résultat catastrophique des politiques d'austérité drastiques imposées au pays : environ 0,5 % de la population, soit 500 000 personnes, dont une grande masse de jeunes, a choisi d'émigrer depuis un an ! C'est colossal. Le chômage, la pauvreté et la misère se répandent à vitesse « grand V », les salaires, pensions et indemnités sont diminuées de façon substantielle générant un développement très important des inégalités entre la masse et les riches. Les coupes budgétaires se multiplient au point même que militaires et policiers descendent dans la rue. 

Le ras-le-bol est tel que le 15 de septembre dernier, un million de personnes sont descendues dans la rue, une levée en masse inédite depuis la révolution des œillets. Conscient qu'il n'y pas de solution purement nationale de sortie de la crise et de la nécessité de faire apparaître une convergence de la gauche anti-austéritaire européenne, le bloc a choisi d'ouvrir son congrès par un meeting internationaliste (1). 

Sous le mot d'ordre « L'Europe contre l'austérité ! » se sont succédé à la tribune Céline Meneses, représentant le Parti de gauche dont le leader, Jean-Luc Mélenchon malade n'a pu se rendre sur place, Gabrielle Zimmer de Die Linke (Allemagne), Cayo Lara d'Izquierda Unida (Espagne) et Alexis Tsipras de Syriza en différé depuis Athènes où il était retenu compte tenu de la situation dans son pays. Alda Sousa, Marisa Matias et Francisco Louça respectivement députées européennes et coordinateur national sortant intervenaient pour le BE. 

mardi 13 novembre 2012

Etat espagnol : à qui ne profite pas la grève ? par Esther Vivas


« La grève ne profite en rien à l’Espagne. Elle donne une mauvaise image de l’Espagne », disait le président Mariano Rajoy dans l’une de ses premières réactions suite à l’appel du 14 novembre (14N). Mais à qui la grève ne profite-t-elle pas ? A ceux qui bénéficient de la situation de crise actuelle, évidemment. C’est à eux qu’une grève générale ne plaît pas et c’est pour cela, précisément, qu’il faut la faire. 

Presque six millions de chômeurs, une personne sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, 532 expulsions par jour, plus d’un million de personnes qui souffrent de la faim… Les raisons de faire grève ne manquent pas. Une grève qui ne profite pas à Mariano Rajoy, ni à ses « amis », ni aux intérêts de ses « amis ». La voici la raison de la grève, un acte fort contre les tentatives de la minorité financière de sacrifier la majeure partie de la société pour sauver ses affaires et augmenter ses privilèges. 

Mauvaise image ? 

lundi 12 novembre 2012

Russie : appel des forces de la gauche russe (Front de Gauche, Action Autonome, Mouvement Socialiste de Russie) à leurs compagnons de lutte.


Aujourd’hui, nous, représentants des organisations de gauche de Russie, adressons un appel à la solidarité à nos compagnons de lutte du monde entier. Cette demande et votre réponse sont très importantes à nos yeux. Il ne s’agit pas d’un énième cas de condamnation d’innocents par la « justice » punitive de la Fédération de Russie ou d’une nouvelle vie humaine brisée par l’Etat. 

Aujourd’hui nous faisons face à une campagne de répression sans précédent dans l’histoire récente de la Russie, dont l’objectif est de saper la gauche russe en tant que force organisée. La stratégie du pouvoir allie arrestations, menaces, passages à tabac, usage agressif des médias ainsi que l’interdiction imminente de groupes politiques entiers. Cette stratégie est désormais beaucoup plus ferme et beaucoup moins prévisible que tout ce que nous avons vu auparavant. 

Le mouvement de contestation de masse qui s’est lancé en décembre 2011 a radicalement bousculé la tradition de passivité politique et sociale qui prévalait pendant les années Poutine. (…) Les événements qui précédèrent l’inauguration du troisième mandat présidentiel de Poutine le 6 mai dernier ont impulsé le mouvement « occupy » à Moscou. Celui-ci a occupé le centre-ville pendant tout le mois de mai et des milliers de jeunes gens y ont pris part. A ce moment, les organisations de gauche, qui se trouvaient plutôt en périphérie des intervenants libéraux reconnus jusqu’alors, ont commencé à jouer un rôle de plus en plus central dans le mouvement. Les évéènements de mai ont donné un signal fort aux autorités : le mouvement a définitivement dépassé les limites de l’acceptable, les élections sont derrière nous et le moment est venu de montrer les dents. Presqu’instantanément l’affaire des « troubles de l’ordre public massifs » a été lancée et la première arrestation a eu lieu.

mercredi 7 novembre 2012

Grèce : 48 heures de grève générale


La Grèce est une nouvelle fois en grève générale mardi 6 et mercredi 7 novembre en réaction au vote du 3ème Mordorandum. A l’appel des deux principaux syndicats du pays, des dizaines de milliers de grecs ont manifesté dans la rue pour protester contre le projet pluri-annuel d’austérité déposé lundi au parlement. 

Soulignons que ce texte de 500 pages a été distribué lundi aux députés pour être voté mercredi soir au Parlement ! Bel exemple de processus démocratique. 

Mardi, en raison de l’appel à la grève générale, Athènes était quasiment déserte, aucun transport en commun, ni taxi, ne circulait, la plupart des services publics étaient fermés. La grève touche aussi la justice, juges et avocats, ainsi que les hôpitaux et le transport aérien et maritime. 

L'Europe qu'ils veulent nous imposer : faillite de la stratégie du FMI et de l'union Européenne en Bulgarie

Manifestation des professionnels de la santé à Sofia
Depuis le milieu des années 1990, la Bulgarie a la réputation d’avoir le marché du travail le plus déréglementé d’Europe et détient de loin le coût du travail le plus faible des vingt-sept États membres de l’Union européenne.  

Résultat: elle est l’un des pays où le taux d’emploi s’est le plus détérioré depuis 2008 et elle arrive aujourd’hui en deuxième place après la Grèce en ce qui concerne la pauvreté généralisée. «La Bulgarie est la preuve flagrante qu’une stratégie économique fondée sur les bas salaires et la flexibilité du travail est vouée à l’échec», dénonce la CSI (Confédération syndicale internationale) dans son rapport «Nouveaux fronts», publié le 10 octobre. 

 QUATRE EUROS PAR JOUR POUR SURVIVRE 

Avec près d’un million d’emplois détruits ces quatre dernières années, le taux de chômage s’élève désormais à 19% si l’on tient compte des travailleurs découragés de chercher un emploi et qui n’apparaissent donc plus dans les statistiques, estime l’OIT (Organisation internationale du travail). 

mardi 6 novembre 2012

« Il existe une culture anti-globalisation et anti-autoritaire qui représente l’avenir de l’Europe ». Entretien avec Francisco Louça (Bloc de Gauche)


Francisco Louça (1956), député du Bloc de Gauche au Parlement portugais, est une figure historique de la gauche anticapitaliste européenne. Dans les années 1970, il fut l’un des principaux protagonistes de la lutte contre la dictature de Salazar et il est aujourd’hui une des personnalités politiques les plus connues au Portugal. Entretien réalisé par Jacobo Rivero pour le journal espagnol « Diagonal ». 

La manifestation du 15 septembre, où un million et demi de personnes sont descendues dans les rues de Lisbonne et de 40 autres localités du pays pour protester contre les mesures d’austérité, est la plus grande mobilisation depuis celle du 1er Mai 1974 qui avait suivi la victoire de la Révolution des Œillets. Quels sont les points communs entre ces deux événements ? 

 Francisco Louça : Il s’agit de deux contextes complètement distincts. Il est vrai qu’on peut comparer ces deux manifestations quant à la participation de la population, mais le 25 avril 1974, c’est la chute de la dictature militaire et quatre ou cinq jours plus tard, ce fut le 1er Mai, une fête de la liberté, celle d’un peuple qui s’est dressé et a vaincu une dictature vieille de près d’un demi siècle. Aujourd’hui, c’est totalement différent. Il y a beaucoup de monde aussi, dont bon nombre n’a aucun engagement politique, sorti dans la rue pour dire qu’il existe des alternatives à la politique de la Troïka, pour revendiquer le droit à l’emploi, rejeter la précarité, la pauvreté, l’exploitation, pour de nombreuses raisons différentes… Mais il existe bel et bien un point commun : la démocratie, ce sont les gens qui la font, la république, ce sont les gens, et prendre la rue à partir de cette perspective représente un changement extrêmement important au Portugal. 

Portugal, Bloc de Gauche : lettre de démission de député de Francisco Louçä


A mes amis, parlons de l’avenir 

J’ai communiqué à l’instant au Président de l’Assemblée de la République la fin de mon mandat comme député. Mais je ne viens pas vous dire au revoir, je viens pour vous parler d’avenir. 

Je quitte le parlement pour une seule et unique raison : ma conception personnelle du principe républicain implique de marquer des limites à la représentation politique que j’ai assumée et exige la simplicité de reconnaître que cette responsabilité doit être exercée avec parcimonie. 

Après treize ans, je réclame la liberté d’influer sur mon temps : c’est maintenant le moment d’une rénovation qui rendra le Bloc plus fort. Il n’est pas nécessaire de préciser que je continue ma vie politique avec les mêmes valeurs et avec le même engagement au Bloc de Gauche dans cette lutte sans trêves pour la justice sociale. J’emmènerai toujours avec moi ma vieille Rossinante. 

Mais je vous dis aussi, pour qu’on ne me le demande plus jamais en ces temps gris, que je sors exactement comme je suis entré, avec ma profession, sans aucun subside et sans aucune pension. Je veux également préciser de la manière la plus claire possible, tout spécialement aujourd’hui, que je ne fais aucune concession au populisme antiparlementaire. Les partis ou les personnalités qui espèrent bénéficier de cette démagogie auront toujours ma condamnation frontale.