jeudi 25 janvier 2018

Face au consensus nationaliste et à la déraison militariste : Nous condamnons la guerre d’Erdogan sur Afrine!

Après des semaines de préparation morale, de pression diplomatique et de désinformation massive l’Etat turc a finalement attaqué l’enclave à majorité kurde d’Afrine, situé au nord-ouest de la Syrie. En jouant habilement sur les clivages entre Washington et Moscou, le Président turc a réussi à lancer une opération militaire d’envergure composée de frappes aériennes, de déploiement de milices islamistes et de l’incursion des troupes de l’armée turque sur le sol Syrien prêtes à l’offensive.

Nous condamnons fermement cette guerre, cyniquement dénommée “Rameau d’Olivier”, qui n’aura d’autre conséquence que d’aggraver les tensions entre les peuples turcs, kurdes et arabes, de repousser toute espérance de vie commune et dont l’ultime objectif est incontestablement la consolidation du régime dictatoriale d’Erdogan. 

mardi 9 janvier 2018

Catalogne : quel paysage après les élections ? par Josep Maria Antentas

1- Le 21 décembre (21D) a dessiné le paysage d’une insolite mobilisation électorale, avec une participation historique de 79,04 % (il s’agit des chiffres officiels après le décompte des votes de l’étranger). Le rapport de forces entre les deux grands blocs en lice est relativement similaire à celui du 27 septembre 2015 (27S) : 2 079 340 voix (47,49 %) et 70 députés indépendantistes vs. 1 902 061 voix (43,49 %) et 57 députés partisans de l’Article 155. Et, entre les deux, un auto-proclamé modeste troisième espace, celui de Catalunya en Comú-Podem : 326 360 voix (7,45 %) et 8 députés. 

Au sein de chaque camp c’est un parti conservateur qui est en position hégémonique : Ciudadanos, indiscutablement, pour le bloc consitutionnaliste, face à un Parti Populaire (PP) qui s’effondre et un Parti des Socialistes de Catalogne qui, malgré une légère progression, ne parvient pas à sortir de son rôle périphérique dans la politique catalane ; et Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne), pour le bloc indépendantiste, quoique d’une façon beaucoup plus précaire et pratiquement à égalité avec l’ERC (Esquerra Republicana de Catalunya – Gauche républicaine de Catalogne). 

2ème congrès d'Anticapitalistas. Entretien avec Brais Fernandez

Anticapitalistas (section de la IVe Internationale dans l'Etat espagnol) a tenu son second congrès à Madrid (7-9 décembre 2017). Pour en comprendre le contexte et les défis, notre journal s'est entretenu avec Brais Fernández, membre de la direction [réd.]. 

Qu'est-ce que Anticapitalistas, comment est-il né ? 

Brais Fernández : Anticapitalistas est la continuation de Izquierda Anticapitalista. Nous avons changé de nom pour nous adapter aux règles imposées par la direction de Podemos: celles-ci empêchent les militant•e•s d'une structure partidaire de participer aux organes dirigeants de Podemos. Autre raison: le terme «gauche» s'est très fortement dévalué en Espagne après le 15M (Abréviation désignant le mouvement des Indignés espagnols, ayant débuté avec l'occupation de la Plaza del Sol, le 15 mai 2011). 

Au-delà de ces raisons, il y a un changement de conception politique. Izquierda Anticapitalista se concevait comme un groupement anticapitaliste large (même s'il n'a pas réussi à concrétiser ce but), à la gauche de la gauche réformiste. 

vendredi 5 janvier 2018

Iran. L’ensemble du régime en point de mire, par Babak Kia

Depuis le jeudi 28 décembre, la République Islamique d’Iran est secouée par une vague de contestation sociale inédite depuis le mouvement de 2009 contre la réélection d’Ahmadinejad. Les manifestations actuelles ont éclaté à Mashhad, deuxième ville du pays située à l’ouest, avant de s’étendre à de nombreuses villes et régions iraniennes. Depuis jeudi, les manifestations sont quotidiennes, elles s’amplifient et touchent désormais plus d’une quarantaine de villes petites, moyennes et grandes. 

Contrairement à la mobilisation de 2009 qui se situait d’abord sur le terrain démocratique, ce sont bien les questions sociales qui sont au centre de la vague actuelle et Téhéran n’est pas l’épicentre de la contestation. 

Autre différence majeure, la mobilisation actuelle se situe en extériorité totale aux « débats » qui opposent les différentes factions du pouvoir. C’est bien l’ensemble du régime qui est dans la ligne de mire de la contestation.