lundi 29 décembre 2014

Les premières mesures d'un gouvernement mené par Syriza...

Le Parlement grec n'ayant pas été en mesure, après 3 tours de scrutins, d'élire le Président de la République proposé par le gouvernement, des élections législatives anticipées doivent se tenir le 25 janvier. Les sondages donnent Syriza vainqueur. Un gouvernement anti austérité pourrait voir le jour dans ce pays ravagé par la crise et la politique imposée par la Troïka depuis 6 années. Quelle sera la politique de Syriza ? Alexis Tsipras, son principal dirigeant, a tenu un important discours sur cette question le 13 septembre dernier lors de l'Exposition Internationale de Thessalonique. Il y résume les mesures d'urgence préconisées par Syriza. Nous reproduisons ce discours ci dessous. 

Thessalonique , 13 Septembre 2014 

Je suis heureux d’être de nouveau, ici, à l’Exposition Internationale de Thessalonique. Si je suis parmi vous aujourd’hui, ce n’est pas pour accomplir une simple formalité. Si je suis ici, c’est pour mettre en lumière quelques vérités et exposer mes engagements vis-à-vis du peuple grec en présentant un projet de sortie de crise fondé sur l’idée de progrès et de justice. Un projet qui définit les axes fondamentaux de la nouvelle orientation «post mémorandaire» de notre pays. 

Un projet concret, dont les propositions chiffrées démontrent que les principes de la politique gouvernementale de SYRIZA, fondés sur la justice sociale, la solidarité, l’état de droit, la transparence, la méritocratie, la sécurité économique et le respect de la dignité de tout citoyen ne sont pas dépourvus du sens des réalités économiques. 

dimanche 28 décembre 2014

Etats-Unis-Cuba. Une alternative à Cuba ? par Samuel Farber

Le 17 décembre 2014, Washington et La Havane ont aboutit à un accord portant sur un changement « révolutionnaire » de relations qui étaient, durant plus de cinquante ans, caractérisées par les efforts de la part des Etats-Unis de renverser le gouvernement cubain, y compris en soutenant des invasions, des blocus maritimes, le sabotage économique, des tentatives d’assassinat ainsi que des attaques terroristes. 

En vertu de ce nouvel accord, les trois derniers membres du groupe des « Cuban Five », détenus dans les prisons des Etats-Unis depuis 1998, ont été libérés. En échange, Cuba a libéré l’Américain Alain Gross ainsi que Rolando Sarraf Trujillo, un agent des services secrets américains jusqu’ici inconnu, présent sur l’île depuis près de vingt ans, aux côtés de plus cinquante prisonniers politiques cubains. 

La reprise de relations diplomatiques officielles ainsi qu’un assouplissement significatif sur les restrictions de voyage et les versements de devises (entre autres par la diaspora) à Cuba auront des conséquences bien plus grandes. 

L’accord couvre la normalisation politique mais non une entière normalisation des relations économiques: pour cela, il sera nécessaire que le Congrès rapporte le Helms-Burton Act [1] promulgué par le président Clinton en 1996. 

vendredi 26 décembre 2014

Cuba : une victoire et des risques – Déclaration du bureau exécutif de la IVe Internationale


La reprise des relations diplomatiques entre les USA et Cuba ainsi que la libération des trois Cubains condamnés aux USA à la prison à perpétuité pour espionnage constituent une victoire pour le peuple cubain. 

Depuis plus de 50 ans et sous une dizaine de présidents, l’administration nord-américaine a tout tenté pour détruire la révolution cubaine. Intervention militaire en 1961 à la Baie des Cochons, complots pour assassiner les dirigeants cubains, embargo économique pour asphyxier la vie de l’île, pressions de toutes sortes pour isoler le pays, tout avait été essayé pour briser Cuba. 

Comme l’a reconnu Obama, cette stratégie a failli. Face à la première puissance impérialiste mondiale, Cuba a tenu bon. Cela ne s’est pas fait sans difficultés, sans souffrances, mais Cuba a tenu, en devenant une référence anti-impérialiste pour toute la gauche latino-américaine. Plus, alors que dans les années 1990 le bloc soviétique s’effondrait sous les coups des pressions de l’impérialisme, de ses contradictions internes et de la bureaucratie qui joue alors un rôle actif dans la restauration capitaliste, nombre d’observateurs prédisaient la chute du régime cubain. Et il est vrai que, dépendant de l’aide soviétique, l’île allait connaître une crise sans précédent, l’économie cubaine devenant exsangue, ce que les Cubains ont appelé « la période spéciale ». 

mercredi 17 décembre 2014

" Le peuple grec n’acceptera ni d’instructions ni de menaces" : Syriza répond à Juncker et Moscovici


A quelques jours du 1er tour de l'élection présidentielle, le Président de la Commission européenne Junker et le commissaire européen prétendument socialiste Moscovici sont publiquement intervenus pour faire barrage à Syriza en soutenant le candidat de droite de la Nouvelle Démocratie. Au Parlement européen, la députée grecque de Syriza Sofia Sakorafa leur répond.

"Chers collègues, La Grèce, en vue des prochaines élections, reçoit une attaque vulgaire par les institutions européennes qui veulent terroriser son peuple. De cette tribune je voudrais m’adresser aux maîtres- chanteurs impitoyables des citoyens européens. 

Ceux qui s’intéressent prétendument à la démocratie et dans une nuit ils destituent des gouvernements élus, en mettant à leurs places des employés des banques. Ceux qui lors des élections européennes ont dupé les Européens avec le slogan «your vote – our action» et aujourd’hui ils les menacent de conséquences de leur vote. 

Je m’adresse à M. Juncker, l’hôte de voleurs d’impôts «légitimes» qui ose indiquer au peuple grec ce qu’il faut voter, de nous dire quels sont les montants totaux que les entreprises ont volés des citoyens grecs. 

lundi 15 décembre 2014

Italie : gève générale du 12 décembre, une mobilisation réussie


Il y a quarante cinq ans, le 12 décembre 1969, à 16 heures 37, une bombe explosait à Milan, à la Banque de l'Agriculture, faisant 16 morts et 88 blessés. L'attentat de la Piazza Fontana, ce qu'on appela par la suite le massacre d'Etat, marquait le début de la stratégie de la tension en Italie. D'abord attribué à un cercle anarchiste, cet attentat était, en vérité, organisé et réalisé par des mouvements néo fascistes, avec la complicité de vastes secteurs de l'appareil répressif de l'Etat italien et de l'Otan. Aujourd'hui, si les exécutants en sont parfaitement connus, tant par la justice que par les historiens, aucune condamnation définitive n'a été prononcée et les commanditaires, politiques, n'ont jamais été inquiétés. Le massacre de Piazza Fontana reste l'un des scandales les plus sombrers de la démocratie italienne. 

Les 50 000 manifestants de Milan, lors de la grève générale du 12 décembre 2014, qui défilaient contre la réforme du marché du travail, adopté le 3 décembre par le Parlement italien, avaient également en tête cet anniversaire. Avec le million d'autres manifestants, dans 54 cortèges à travers toute l'Italie (70 000 à Turin, 50 000 à Naples, 40 000 à Rome, 15 000 à Palerme ...), ils ont paralysé le pays au cri de « Cosi non va » (Ca ne va pas comme ça).

dimanche 14 décembre 2014

Allemagne : installation d’un gouvernement mené par Die Linke en Thuringe, par Manuel Kneller


Pour les prédictions, il vaut mieux s’en tenir au passé. Là, au moins, on peut être plus ou moins certain que quelque chose s’est passé, et on peut expliquer pourquoi. Dès que le prophète s’aventure dans le domaine de l’avenir, il risque de se voir démenti par les faits. Je n’avais pas pensé que l’installation d’un gouvernement Die Linke (La Gauche)/SPD/Verts dans le Land de Thüringen était possible. Je m’imaginais mal Sigmar Gabriel, chef du SPD co-gouvernant comme partenaire junior des partis chrétiens-conservateur au niveau fédéral, expliquer à la chancelière chrétienne-démocrate Angela Merkel, chef du gouvernement de la Grande Coalition CDU/CSU et SPD, que le SPD deviendrait partenaire junior d’un gouvernement régional mené par Die Linke.1 Mais c’est bel et bien ce qui s’est passé. 

La répartition des sièges au nouveau parlement de Thüringen ne laissait que deux possibilités, après que le parti Die Linke avait obtenu 28% des voix et était sorti des élections régionales comme deuxième force en termes de poids électoral (même si Die Linke avait perdu des voix en chiffres absolus) et que la CDU excluait une coalition avec l’AfD: Soit une « grande coalition » du CDU (34 sièges) avec le SPD (12 sièges), soit une coalition du parti Die Linke (28 sièges) avec le SPD (12 sièges) et les Verts (6 sièges). Dans les deux cas, la majorité de 46 députés contre 45 ne pouvait-être que minimale. 

vendredi 12 décembre 2014

Michel Warschawski : « La gauche israélienne n’a plus d’adresse politique », entretien à Politis


À trois mois des élections législatives, Michel Warschawski analyse le glissement à droite de la société israélienne. Un processus déjà ancien.  Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, vient de dissoudre la Knesset pour provoquer des élections anticipées. Objectif : un nouveau coup de barre à droite. 

Comment expliquer ce glissement général vers la droite extrême, non seulement du gouvernement mais aussi de la société israélienne ? 

Michel Warschawski : Le glissement ne date pas d’aujourd’hui. Je pense qu’il remonte à 2000, au moment de Camp David et du suicide de la gauche avec Ehud Barack [1]. Et je ne parlerais pas d’un glissement général vers l’extrême droite, mais plutôt de la disparition de la gauche comme force politique. En termes de société, les rapports sont plus ou moins restés les mêmes. Il y a effectivement un glissement de l’opinion publique à droite, mais il convient de ne pas l’exagérer. Il reste une forte minorité à gauche, mais qui n’a pas d’adresse politique et s’exprime soit par quelqu’un comme Yaïr Lapid [2], soit en quittant le pays. Cette émigration concerne surtout les jeunes, qui s’en vont à cause de l’atmosphère de racisme et de violence. Il faudrait que la population se dise « ça suffit comme ça ! » et décide d’un vrai soulèvement. Là, on se dit bien « ça suffit comme ça », mais on le fait en pensant « ça me dégoûte », et on ne parle plus que de partir. Même si on ne le fait pas forcément. 

mercredi 10 décembre 2014

Un ministre palestinien tué en Cisjordanie


Ziad Abou Ein, ministre en charge de la colonisation dans le gouvernement palestinien, est mort, à la suite d'une interposition brutale de soldats israéliens voulant s'opposer à la plantation d'oliviers. Il participait à une marche pacifique en compagnie de trois cents palestiniens, à Tourmous Ayya, près de Ramallah, pour protester contre la confiscation des terres par l'occupant israélien. 

Saisi à la gorge, brutalisé et frappé au thorax, selon des témoignages, Ziad Abou Ein s'est effondré et est décédé peu après. 

« Ensemble! Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire », dénonce et condamne la violence meurtrière du gouvernement israélien qui s'abat tous les jours sur la population palestinienne et est responsable de la mort d'un ministre palestinien. 

jeudi 4 décembre 2014

Grèce : solidarité avec Nikos Romanos


Depuis le 10 novembre, le jeune Grec Nikos Romanos est en grève de la faim. Emprisonné depuis 2012 après une arrestation extrêmement brutale, détenu dans des conditions infâmes, il est parvenu à obtenir son bac en prison. Il a même été récompensé pour ses efforts par le ministre de la Justice ! 

Aujourd'hui Nikos Romanos, après avoir passé le concours d'entrée à l'université, demande que ses droits légaux soient respectés et qu'il soit autorisé à sortir assister aux cours à l'université d'Athènes où il est inscrit. L'État grec lui refuse cette exigence légitime et méprise sa lutte pour le droit à étudier. 

Après 25 jours de grève de la faim, il est en danger de mort. Il y a six ans, Nikos Romanos voyait mourir dans ses bras son ami Alexis Grigoropoulos, 15 ans, tué par balle par la police. Il subit maintenant à son tour la répression, le durcissement des procédures et la négation de ses droits. 

mardi 2 décembre 2014

En solidarité avec le peuple burkinabè, appel


Nous, mouvements sociaux, organisations et partis politiques progressistes, personnalités et citoyen-ne-s saluons avec respect et admiration le peuple burkinabè. 

Nous nous réjouissons avec le peuple du Burkina de la chute de Blaise Compaoré. Retrouvant sa dignité, s’inspirant des périodes les plus glorieuses de son histoire, mais aussi des idéaux de Thomas Sankara, nous affirmons qu’il montre l’exemple pour l’ensemble des pays africains et pour l’ensemble des peuples du monde qui luttent pour leur souveraineté et leurs droits fondamentaux. 

En solidarité avec le peuple burkinabè : 

- Nous condamnons fermement les actes de la France qui a exfiltré le dictateur Blaise Compaoré.