vendredi 25 janvier 2013

Non aux accords de libre échange entre l'Union européenne et l'Amérique latine, par Béatrice Whitaker


Depuis les années 1990, l’Europe essaie d’avoir la mainmise sur les richesses de l’Amérique latine. Traditionnellement les autorités gouvernementales de ce continent ont toujours maintenu un rôle d’assujettissement ou de dépendance vis-à-vis des États-Unis. L’Union européenne initie alors des négociations du marché avec le Mercosur, soit par l’exploitation des ressources naturelles de territoires du continent par les transnationales européennes, soit par d’autres moyens, dont le but est de favoriser les intérêts de leurs transnationales. 

En 2007, l’UE entame des discussions dites de « coopération » avec le Pérou, la Colombie, la Bolivie et l'Équateur. L’UE est intéressée par la dérégulation des marchés, par les privatisations des services publics, par la libéralisation des investissements étrangers dans les secteurs stratégiques : services, télécommunications, propriété intellectuelle, etc. Lorsque la Bolivie et l'Équateur se sont rendu compte que l’UE refusait toute proposition alternative visant à une l’amélioration sur le plan social ou environnemental de leur pays, ils ont quitté la table de négociations. 

vendredi 18 janvier 2013

Soutien au peuple kurde, soutien aux femmes kurdes, vérité sur les crimes, par la Marche Mondiale des Femmes


Déclaration du Comité International de la Marche Mondiale des Femmes 

Au moment même où nous vous envoyons ce message, se tiennent les funérailles des trois femmes kurdes : Sakine Cansiz, co-fondatrice du PKK (Parti des travailleuses du Kurdistan), Fidan Dogan, représentante du KNK (Congrès National du Kurdistan) et l’activiste Leyla Soylemez. Le 9 janvier, elles ont été retrouvées exécutées, une balle dans la nuque, dans le siège du bureau d’Information Kurde à Paris en France, pays où elles vivaient exilées. 

Ces trois femmes portent le visage et le nom de toutes les femmes anonymes qui luttent pour l’indépendance du peuple kurde. 

 L’exécution de ces trois femmes, effectuée de façon très professionnelle, a lieu au moment où l’État Turc et Abdullah Ocalan, leader du PKK, incarcéré depuis 1999, renouvellent les dialogues pour démarrer un processus de paix et mettre ainsi fin à une guerre non déclarée où plus de 40 000 kurdes ont été exécutés depuis 1984. 

mardi 15 janvier 2013

La France intervient au Mali et réaffirme son rôle de gendarme en Afrique, par l'association Survie


C’est finalement le 10 janvier 2013 que la France est entrée en guerre au Mali. La communication du gouvernement français, reprise sans questionnement par les principaux médias, tend aujourd’hui à légitimer par tous les moyens et tous les arguments cette nouvelle intervention militaire française sur le sol africain et son rôle de "gendarme de l’Afrique". Pour Survie, association qui dénonce depuis longtemps l’ingérence et la domination de la France envers ses anciennes colonies africaines, il est important de rappeler quelques éléments de contexte et d’analyse critique sur cette intervention française, sans minimiser l’ampleur de la crise que connait le Mali.

La menace que font peser ces groupes armés sur la population et l’intégrité du Mali est indéniable. Leurs exactions sont connues et ont provoqué la fuite de centaines de milliers de personnes. Après le calvaire vécu par les populations dans le Nord, le soulagement des Maliens en ce moment est compréhensible. Si l’intervention française semble effectivement avoir mis un coup d’arrêt à l’offensive vers le sud du pays de mouvements armés qui se revendiquent d’un islam radical, il existe cependant d’autres motifs, militaires et politiques, à l’opération Serval rendant la conduite française des opérations critiquable. 

Le camouflage multilatéral d’une opération française 

lundi 14 janvier 2013

Il y a urgence à ce que le Mali retrouve les conditions de sa souveraineté - communiqué du MRAP


Le MRAP exprime sa vive inquiétude face à la situation qui règne au Mali. Les djihadistes qui occupent la moitié Nord du pays, tuent, pillent, et veulent imposer leur dictature au Sud et scinder le pays. Le MRAP assure de sa solidarité le peuple malien qui souffre de violences inacceptables. La protection des civils et l’arrêt des violences s’imposent. 

Les origines de cette situation sont multiples : pour rétablir la paix, il faut donner au Mali les conditions économiques, sociales et politiques de sa souveraineté. Une fois de plus, parce que la « communauté internationale » laisse se dégrader des situations visiblement dangereuses sans prendre les mesures préventives nécessaires, nous nous retrouvons devant l’impossible choix entre une intervention militaire étrangère ou le massacre de civils et l’instauration de régimes inacceptables. 

Pour le MRAP, la solution n’est ni l’un ni l’autre : tout doit être mis en œuvre en amont pour éviter à l’avenir de tels dilemnes. Si une opération pour arrêter l’offensive armée des groupes djihadistes devait être engagée, le MRAP regrette que cette intervention de la France n’ait pas été décidéé dans le cadre d’une mission clairement définie par l’ONU, dans le respect des principes de la Charte des Nations-Unies, en accord avec les forces africaines. 

mardi 8 janvier 2013

Depardieu et Poutine, par Radoslav Pavlovic


Parler de cette affaire, dont se délecte la presse, dite sérieuse ou celle de caniveau, serait sans objet dans cette feuille politique [1] s’il ne s’agissait que des odeurs de caniveau ou des couloirs d’avion. Or l’histoire de Depardieu, qui en vingt quatre heures remplace ses amours belges pour l’amour exclusif pour Poutine (merci pour la bourgeoisie hospitalière belge !), n’est pas l’affaire de son ego plus gros que son ventre, pas plus que l’affaire de l’argent à planquer quelques parts. C’est une affaire hautement politique qu’on passe facilement sous silence. 

Tandis qu’une grande partie de nos concitoyens s’enfoncent dans la misère, les nantis du spectacle – portes drapeau du cocorico français (Depardieu, Bardot…), de ceux qui pendant presqu’un siècle disaient aux communistes « Cocos, allez à Moscou si vous n’aimez pas la France » – optent, à l’instar de tous les bourgeois de tous les temps, pour leur intérêt de classe avant tout. Le patriotisme dans le monde où l’argent est roi est inventé pour les imbéciles. Leur amour soudain pour la Russie n’est pas l’affaire de l’argent ni des éléphants, mais de choix politique prémédité. 

vendredi 4 janvier 2013

De la nourriture pour manger ou pour jeter ? par Esther Vivas


Nous vivons dans un monde d’abondance. On produit aujourd’hui plus de nourriture qu’à aucune autre période de l’histoire. La production alimentaire a été multipliée par trois depuis les années 1960, tandis que la population mondiale, depuis lors, n’a fait que doubler. Il y a donc bien assez de nourriture pour tout le monde. Malgré cela, selon ce qu’indique la FAO, 870 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim et, chaque année, on gaspille 1,3 milliard de tonnes de nourriture, soit un tiers de la production planétaire. 

De la nourriture pour manger ou pour jeter ? Telle est la question. Dans l’Etat espagnol, d’après la Banque Alimentaire, on jette chaque année 9 millions de tonnes de nourriture en bon état. En Europe, ce chiffre atteint 89 millions, selon une étude de la Commission européenne, soit 179 Kg par habitant et par an. Un nombre qui serait même encore plus élevé si on incluait dans ce rapport les résidus des aliments d’origine agricole dans le processus de production ou ce qui est rejeté dans la mer par l’industrie de la pêche. En définitive, on estime qu’en Europe, tout au long de la chaîne agroalimentaire, du champ à l’assiette, on perd jusqu’à 50% des aliments sains et comestibles. 

Gaspillage et dilapidation d’un côté et famine et pénurie de l’autre.