mercredi 6 août 2014
Après avoir compté ses morts, Gaza essaie de soigner ses plaies (RFI)
Les combats ont cessé dans la bande de Gaza. Depuis 48h, un cessez-le-feu est en vigueur. Une trêve qui doit permettre à l'armée israélienne et au Hamas de négocier les conditions d'une paix durable. A Gaza, les Palestiniens profitent de ce moment de répit pour tenter de reprendre le cours de leur vie normale après des semaines d'une violence inouïe.
L'offensive israélienne a fait 1900 morts dont 400 enfants. Des milliers de maisons détruites, des rues entières rayées de la carte... Les bombardements de l'armée israélienne ont ravagé la bande de Gaza.
Selon le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies, l'Otcha, un demi-million de Palestiniens ont été déplacés depuis le début du conflit. 100 000 n'ont plus de maison après les bombardements de l'armée israélienne. « Les Palestiniens commencent maintenant à sortir de leurs abris et à constater les dégâts de la guerre, explique Katleen Mass, directrice de l'Otcha à Gaza. Ils sont frappés par l’ampleur des destructions et des pertes. Ca prendra des semaines et des mois entiers pour réparer tout ce qui a été détruit, en particulier les maisons des gens. Beaucoup ont perdu leur logement et il est très difficile d’obtenir des matériaux de construction à Gaza à cause du blocus imposé par Israël. »
Katleen Mass estime que l'on peut s’attendre à ce que les Palestiniens doivent vivre en dehors de leurs propres maisons pendant des mois, voire des années. « La plupart des personnes qui se sont réfugiés dans les écoles et les abris de l’ONU ont peur d’en sortir, poursuit-elle. D’abord parce que le cessez-le-feu est toujours très fragile, ensuite parce qu’ils n’ont nulle part où aller. » La reconstruction de Gaza se chiffrerait à plusieurs milliards de dollars selon les autorités palestiniennes.
Dans l'immédiat, les Nations unies indiquent avoir besoin de 400 millions de dollars pour venir en aide aux habitants de Gaza.
Une enfance traumatisée
Plus de 400 enfants ont été tués, insiste Catherine Weibel, porte-parole de l'Unicef à Jérusalem. « Nous avons 400 000 enfants qui sont en état de choc, s'inquiète-t-elle. Ils ont besoin d'un soutien psychologique. » Avec un quart de la population dans des abris, dont une grande partie d'enfants vivants dans des conditions d'hygiène déplorables, l'organisation internationale fait un appel aux dons pour aider les plus jeunes à boire, à manger et à se vétir. « Les besoins sont vraiment immenses », déplore Catherine Weibel.
Tant bien que mal, le retour à la normale
« Au moment où le cessez-le-feu a commencé, les médecins palestiniens ont quitté les hopitaux et sont rentrés chez eux, raconte Nicolas Palarus, coordinateur de projet pour Médecins sans frontières. Le staff hospitalier est resté quatre semaines sur place sans rentrer. Ils en ont profité pour sortir et voir leurs familles. » Beaucoup de médecins étrangers commencent à entrer sur Gaza. L'ONG parvient également à faire entrer des médicaments et du matériel médical. « Il n'y a plus d'urgence comme il y a eu pendant la guerre, estime Nicolas Palarus. Là, c'est très calme. C'est une drôle de situation. Je ne sais pas comment la décrire... entre l'espoir et la peur. La population reste inquiète. Elle espère que c'est terminé mais elle a du mal à le croire. »
(article repris du site de RFI : http://www.rfi.fr/moyen-orient/20140807-apres-avoir-compte-morts-gaza-essaie-soigner-plaies/ )
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