jeudi 28 août 2014

Grèce : les vautours? ou les peuples? Choisissons notre camp, appel de Syriza


Le vote, début août, par le Parlement grec, des dernières réformes ''structurelles'' engagées dans les Memoranda, marque la transition progressive du pays vers une nouvelle période de consolidation et de pérennisation du régime mémorandaire. Cette transition s'accompagne d'une opération de communication du gouvernement autour de la prétendue « fin de la Troïka ». 

Mais nous ne sommes pas dupes. Un départ éventuel du FMI, une évolution vers une surveillance exercée par une composante purement européenne, ne changeront pas le statut de notre pays devenu une colonie moderne. D'ailleurs, pendant que le gouvernement parle de la fin de la surveillance de la troïka, il livre un combat de plus en plus acharné pour l'application des 400 et quelques engagements mémorandaires. 

Le régime des Mémorandums enfonce de plus en plus notre pays dans la récession et en définitive dans le sous-développement, en affaiblissant sa position dans la répartition internationale du travail. Il transforme la Grèce en pays de main d'œuvre bon marché, il démantèle ses universités et condamne ses jeunes diplômés en exil, il dégrade le système de santé publique et baisse effroyablement les retraites. Sous une démocratie de façade, il tend à transformer les ministres en employés de la troïka soumis volontairement aux diktats néolibéraux de l'homogénéisation. 


La grande trouvaille du gouvernement grec pour promouvoir sa mise en scène de « la fin de la troïka » a été de fixer le lieu de son rendez-vous de septembre avec la troïka dans un lieu soi disant « neutre » comme Paris. Mais ses gesticulations et déclarations tapageuses ont été discréditées par la déclaration même du représentant de la Commission, Jonathan Todd, qui a affirmé que la réunion de Paris aura lieu « puisque le gouvernement grec l'a demandée » mais que celle-ci ne sera que «préparatoire» et rien de plus. 

Pourtant un voile de mystère recouvre encore l'agenda de la rencontre parisienne. Le 5 septembre se réunit aussi le Club de Paris : le déplacement du gouvernement grec à la capitale française serait-il en lien avec ces discussions sur l'aménagement de la dette grecque ? Et la déclaration récente de la Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, qui « attend des Européens qu'ils respectent leurs obligations vis-à-vis de la dette grecque », inciterait à une décote de la dette grecque ? Quoi qu'il en soit, nous savons très bien que tout allègement hypothétique de la dette portant sur la baisse des taux d'intérêt ou le rallongement de la durée des remboursements, accompagné de nouveaux engagements de réformes structurelles, ne sera qu'une nouvelle version du régime mémorandaire, une nouvelle atteinte à la protection de l'emploi, une continuation de la politique de l'austérité. 

De toute façon le gouvernement de A. Samaras ne dispose d'aucune légitimité, ni politique, ni morale pour engager le futur du pays. Il n'a ni la volonté ni la capacité de mener une négociation sur le règlement de la dette publique. Car aucune solution ne peut être viable sans l'annulation préalable des mémorandums, sans l'effacement d'une grande partie de la dette, sans la prévision d'une clause de croissance pour le remboursement de son reste, sans la reconstruction productive du pays. 

Face au mécontentement populaire, le gouvernement actuel Samaras-Venizelos, cultive la peur avec des formules outrancières encombrées d'inexactitudes historiques. 

Si SYRIZA s'empare du pouvoir, la Grèce deviendra une nouvelle Argentine, disent-ils. Incapable de mesurer les conséquences de son discours sur la dette argentine, le gouvernement grec n'a pas hésité à se ranger du côté des vautours en adoptant sottement la même argumentation. 

En tant que Grecs, victimes directes du capitalisme néolibéral, en tant que citoyens du monde indignés par les outrages commis à tous les peuples par des gouvernements corrompus et serviles, nous dénonçons les pratiques avilissantes du gouvernement Samaras-Venizelos, qui continue fidèlement l’œuvre dévastatrice de ceux qui les ont précédés. 

Nous déclarons clairement que SYRIZA rejette toute négociation entreprise par le gouvernement de coalition actuel et ne reconnaît aucun de ses engagements. 

Nous combattrons la transformation de notre pays en colonie de la dette. Notre priorité absolue est d'empêcher une catastrophe humanitaire et de répondre efficacement aux besoins sociaux. Aucun sacrifice pour l'euro. Aucune concession aux menaces des créanciers. Tels sont nos principes et parce qu'ils sont justes nous savons que nous aurons le soutien et la force du peuple grec. Nos combats sont aussi les vôtres! 

Soyons nombreux au rassemblement du Mercredi 3 Septembre à 18h30 devant la siégé du FMI à Paris 65-66 avenue Iéna, métro Kléber, 75016 (lieu à confirmer). 

 Les vautours? ou les peuples? Choisissons notre camp.

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