dimanche 17 août 2014

Russie : nous avons besoin d’une « Troisième Voie », par Kirill Medvedev (Gauche Ouverte)


La guerre en Ukraine a provoqué une crise grave au sein de la gauche radicale russe - et globalement dans toute l’aile gauche de l’opposition à Poutine et à sa politique. Une partie de cette gauche s’est lancée tête baissée dans le soutien aux mouvements sécessionnistes qui ont pris le pouvoir dans certaines régions russophones du sud-est de l’Ukraine - certains allant jusqu’à presser Poutine d’intervenir militairement pour défendre les « Républiques populaires » autoproclamées dans ces régions. 

En juillet, une conférence s’est tenue à Yalta (en Crimée, annexée quelques semaines auparavant par la Russie). Cette conférence - organisée autour du« Manifeste du Front populaire pour la libération nationale de l’Ukraine, de la Novorossiya et de la Russie transcarpathique » [1] - a réuni côte à côte des militants de gauche et des nationalistes russes (y compris les plus virulents). 


Le point de vue sur les événements en Ukraine présentées dans cet article, écrit par Kirill Medvedev et publié sur le site socialiste russe Open Left (Gauche Ouverte), est très différent des idées qui ont été mises en avant lors de la conférence de Yalta. Contrairement au « Manifeste de Yalta", par exemple, il prend en compte la question de l’impérialisme russe et des éléments fascistes au sein de la direction des « Républiques populaires » de Donetsk et de Lougansk et défend une perspective globalement internationaliste. 

Bien que n’étant pas nécessairement d’accord avec l’ensemble des arguments avancés dans cet article, nous publions une traduction de celui-ci afin d’illustrer la nature de la discussion sur l’Ukraine au sein de la gauche radicale russe. (Avanti4.be) 

La nécessité d’une « troisième voie » distincte d’un soutien aveugle à l’un ou l’autre des camps présents dans la crise ukrainienne - une « troisième voie » dont certains d’entre nous ont déjà discuté ces derniers mois - est particulièrement claire aujourd’hui, parce que c’est la seule chance de reconstruire une opposition démocratique qui s’est presque totalement désintégrée en Russie. 

Un double échec 

Le Maidan, la mobilisation la plus forte et la plus tenace qui ait eu lieu sur les territoires de l’ex-URSS, offrait sans aucun doute une chance de parvenir à une percée démocratique unique, pouvant servir d’exemple pour l’Europe de l’Est, pour les pays de la Communauté des États Indépendants [la fédération très lâche qui regroupe encore neuf Etats de l’ex-URSS] et pour de nombreux autres pays. L’Anti-Maidan, les troubles dans le sud-est de l’Ukraine, représentait sans aucun doute une chance de « briser les chaînes » ; il représentait la possibilité de concevoir le développement de l’Europe de l’Est en suivant une voie différente de celle imposée par les dirigeants de l’Union européenne et du FMI, à savoir la désindustrialisation, les privatisations et le néo-libéralisme. De toute évidence, ces deux chances ont été manquées. Une révolution est faite par une minorité active, mais son sort dépend de sa capacité à attirer la majorité de son côté et de la convaincre qu’elle a les mêmes intérêts [que cette minorité]. 

Même avant sa victoire, le mouvement de Maidan s’est montré incapable de s’adresser à la population du Sud-Est avec un message clair, disant « Nous sommes une nation ; nous avons les mêmes intérêts ; dans la nouvelle Ukraine, il y aura une place pour différentes traditions culturelles et historiques et pour différentes orientations politiques et économiques. » Au lieu de cela, il y a eu, au mieux, la certitude que les habitants du Sud-Est accepteraient tout ce qu’auraient réalisé les révolutionnaires à Kiev et, au pire, le racisme social et le chauvinisme les plus repoussants, qui sont devenus par la suite la base idéologique de l’ATO [Opération anti-terroriste - nom donné par le gouvernement de Kiev à son offensive militaire dans le Sud-Est.] 

Les républiques qui ont émergé dans le sud-est de l’Ukraine sont, sans aucun doute, le résultat d’une aventure de politique étrangère menée par les autorités russes. Dans ce jeu, elles ont saisi leur chance et, malgré leurs vacillations, elles ont tenté de tourner à leur avantage le mécontentement justifié d’une grande partie des habitants du sud-est face au nouvel establishment de Kiev et à sa politique. 

Tout au long de cette période, de nombreux militants de gauche (dont moi) ont espéré très fortement que les manifestants du Donbass (tout comme les manifestants de Maidan) créeraient et mettraient en application leur propre programme social et démocratique commun. Cela aurait pu amener les deux mouvements à se rapprocher et à mettre en évidence les éléments progressistes de leurs programmes et à repousser à l’arrière-plan la question de l’intégrité territoriale de l’Ukraine (et de la Russie, et de tout autre pays qui se trouverait dans une situation similaire). En effet, il va sans dire, que chaque socialiste et démocrate doit soutenir sans hésitation l’auto-détermination révolutionnaire des habitants de tel ou tel territoire. 

La prise de pouvoir des « reconstructeurs du Monde russe » 

Outre les problèmes d’auto-organisation et d’initiative politique qui existent vraiment dans le sud-est de l’Ukraine (comme en Russie et dans de nombreux autres endroits), ce qui est aussi important est le fait que les « gens en colère » du Donbass n’avaient au début aucun objectif politique plus ou moins défini. Il était donc tout à fait logique que soit apparu, à la tête de la mobilisation, un petit nombre de cadres, venant d’abord et avant tout de Russie, qui avaient une expérience militaire ou de direction, qui disposaient d’ un certain degré de soutien (même s’il était incertain et instable) de Moscou, et qui étaient motivés par un objectif politique clairement défini - la renaissance et l’extension du « Monde russe ». 

L’égalitarisme et l’anti-fascisme soviétiques rudimentaires qui sont caractéristiques de la majorité de la population du Donbass ne sont certainement pas les pires - c’est un euphémisme - des valeurs qui prévalent actuellement dans les territoires de l’ancienne Union soviétique. 

Mais il est impossible de considérer sérieusement comme un signe d’une politique démocratique et de gauche l’ « anti-fascisme » des reconstructeurs de droite [de l’Empire russe] et des anciens membres de l’Unité Populaire Russe [2], des commentaires jetés à la cantonade sur les nationalisations qui ne sont qu’une pointe de l’iceberg de leur politique, et la rhétorique anti-occidentale et anti-européenne qui joue sur les sentiments inconditionnellement réactionnaires parmi les masses [3]. Et il n’y a rien de gauche en soi dans les déclarations anti-oligarchiques. Dans leur ensemble, elles pourraient faire partie d’un programme de droite comme de gauche, y compris d’un programme national-socialiste. 

Toute comparaison avec les révolutions cubaine ou bolivarienne est également impossible, à moins que nous nous abstenions de reconnaître la Russie comme un impérialisme local, qui envoie dans les républiques voisines des cadres armés avec des idées comme celles-ci : « Les frontières du monde russe sont beaucoup plus larges que les frontières de la Fédération de Russie. Je remplis une mission historique au nom de la nation russe, un "super-ethnos", unie par le christianisme orthodoxe russe. « Tout comme dans le Caucase, je me bats en Ukraine contre les séparatistes mais, cette fois-ci, pas contre les Tchétchène mais contre les Ukrainiens. Parce que la Russie existe, la grande Russie, l’empire russe. 

Et maintenant, les séparatistes ukrainiens à Kiev se battent contre l’Empire russe ». (Alexander Borodai) [4] Il est tout à fait évident que la majorité des habitants du Donbass ne vivent pas de fantasmes « reconstructionnistes ». Dans leur vie quotidienne et leur travail, ils ont leurs propres problèmes et leurs propres intérêts. Ceux-ci divergent des intérêts des combattants et des commandants qui se sont invités chez eux, quels que soient les espoirs qu’ils ont pu avoir en eux dans un premier temps. Une autre chose est tout aussi évidente : même si un programme radical-démocratique de gauche commençait soudainement à se frayer un chemin par en bas, les reconstructeurs du « Monde russe » mettraient instantanément la main dessus ou tout simplement l’écraseraient, avec le soutien de Moscou. 

La clé de la situation est un changement en Russie 

Par conséquent : la possibilité d’arriver à « briser les chaînes » en Ukraine, qui avait commencé à apparaître comme un résultat de l’Anti-Maidan, ne pourra effectivement devenir une réalité que par un changement radical en Russie. Non pas le changement qui a lieu sous la bannière de la lutte pour le « Monde russe », contre un système judiciaire distinct pour les jeunes [5], contre l’Euro-Sodome et autres perspectives du même acabit. 

Mais un changement sous la bannière de changements sociaux et démocratiques radicaux dans le pays, et une réorientation de l’économie, non plus pour garantir les besoins de l’armée, des bureaucrates, de la police, des services de sécurité et de petits groupes de grands hommes d’affaires mais, à la place, dans le sens des besoins sociaux, de la science et de l’industrie. Bien sûr, il est difficile d’imaginer de tels changements aujourd’hui. 

D’une part, les événements en Ukraine ont presque complètement démoralisé et divisé l’opposition russe, et ont divisé les différentes ailes (en premier lieu, l’aile gauche) au sein de l’opposition. 

D’autre part, ils ont confronté les autorités à un nouveau problème : que faire avec ces émotions qui ont été interminablement stimulées par la propagande russe, et que faire des dirigeants et des combattants dans le Sud-Est qui ont construit leur autorité dans le contexte de l’hystérie « anti-fasciste » entretenue par les médias. [Pour les autorités russes] il est clair qu’il ne reste plus d’autre question que de savoir comment coopter en leur sein, sous une forme ou une autre et à un degré ou un autre, ces dirigeants et les émotions qui se cachent derrière eux. La question du fascisme en Ukraine... 

Et ici nous en arrivons au thème du fascisme. L’expression « la junte de Kiev » qui est galvaudée par les propagandistes russes ne contribue en aucune façon à aider à clarifier la situation, bien que des éléments précis du fascisme soient visibles dans l’Ukraine post-révolutionnaire. Il y a d’abord les formations militaires qui garantissent la position des oligarques et qui sont composées de combattants motivés par la politique ultra-nationaliste qui ont été recrutés essentiellement par des organisations d’extrême-droite. 

Les tentatives faites par les autorités (qui ne sont pas en soi fascistes) pour soutenir et utiliser ces structures ont souvent conduit à une perte de contrôle sur celles-ci ou à un renoncement à essayer de les contrôler - historiquement, la dynamique de la relation entre les autorités bourgeoises et le fascisme réside précisément dans cet aspect. Il n’est donc pas approprié de traiter le régime de Porochenko [le nouveau président ukrainien -NdT] ou celui de Poutine de « fasciste », dans le but de marquer des points dans la bataille de propagande en cours actuellement. 

D’une façon ou une autre, il est nécessaire d’avoir une véritable discussion sur le fascisme en Ukraine, y compris dans le contexte de la situation européenne générale en ce qui concerne l’extrême-droite. Il doit y avoir une discussion sur le lien entre les activités particulièrement brutales des soldats et des combattants pro-Kiev et de l’idéologie ultra-nationaliste. Mais il doit être clair que la haine raciste, la torture et la violence contre de paisibles citoyens ne sont en aucune façon moins criminelles quand elles ont lieu sous un drapeau russe, orange et noir [6] ou soviétique. 

Et si nous croyons qu’une catastrophe humanitaire se déroule dans le sud-est de l’Ukraine, nous devons exiger la fin de l’ATO et une résolution de la situation sous contrôle international, et non pas une résolution qui repose sur l’aide militaire du régime autoritaire de droite russe à ses « frères ». ...et en Russie 

Bien sûr, la question du fascisme doit être discutée encore plus sérieusement en ce qui concerne la Russie, dans la mesure où la poursuite de la logique des événements dans la « République populaire de Donetsk" et l’exemple de Kolomoisky et ses bataillons privés [7] donnent une impulsion à la formation d’éléments similaires de fascisme classique en Russie ainsi. Il a déjà été dit plus d’une fois que, dans l’avenir immédiat - mais les événements dans le Donbass peuvent tourner court - le scénario le plus probable qui nous attend est l’infiltration de certains « héros de la République Populaire du Donbass » au sein des autorités au pouvoir en Russie et la formation, sous une forme ou une autre, de structures paramilitaires composées de miliciens rentrés en Russie, qui seront placées sous le patronage de grands hommes d’affaires et de groupes appartenant à l’élite qui ont un esprit « patriotique ». 

Avec leurs co-penseurs nouvellement recrutés [8], les dirigeants de la République populaire du Donbass sont devenus des personnages « cultes » qui pourraient être pleinement utilisés dans n’importe quel conflit ou action de répression et qui pourraient servir de preuve du caractère "national-patriotique" des autorités au pouvoir. Dans le cas d’une crise, ils pourraient être promus à des postes de premier plan, et dans le cas d’extrême danger - aux postes les plus élevés. L’effondrement politique d’une partie de la gauche En parallèle, bien sûr, les forces de « l’anti-libéralisme » pourraient se renforcer, mais sans dévier le cours néolibéral général de l’économie. Ils ne pourraient se renforcer qu’en trouvant un « traître national » libéral pour servir d’épouvantail représentant les opposants de tout type. 

A en juger par toutes les éléments disponibles aujourd’hui, certains militants de gauche sont également prêts à jouer un rôle majeur dans ce travail - certains d’entre eux tout simplement par haine des « libéraux », et d’autres parce qu’ils veulent s’assurer une petite position confortable dans la nouvelle situation. Ce qui les attend, c’est la fusion complète avec un programme ultra-conservateur, lié par une sauce globale « anti-libérale » et anti-occidentale. Il suffit de jeter un coup d’œil, par exemple, sur le rapport de la « Conférence de la Résistance à Yalta » (sur le site rabkor.ru) qui rapporte : « Dans sa contribution, Vasily Koltashov, chef de l’Institut de Recherche Mondiale et des Mouvements Sociaux, a souligné que "La lutte contre les nouvelles autorités de Kiev est vraiment une lutte contre l’Union Européenne, non seulement sous la forme d’un rejet de la politique de la destruction de la famille et des relations hétérosexuelles, mais sous la forme d’un rejet de l’ensemble des politiques néo-libérales anti-sociales des élites occidentales." » 

Tous ceux qui ne sont pas d’accord avec ce consensus rénové, tous ceux qui veulent un changement social réellement démocratique et réellement progressiste en Russie, tous ceux qui espèrent que notre pays puisse être un exemple de démocratie, de justice et d’éducation pour tous, plutôt qu’un petit prédateur régional - tous ces gens ont besoin d’une nouvelle opposition. 

Surmonter les divergences sur l’Ukraine 

Mais pour que cela soit possible, il est nécessaire, aussi difficile que ce soit, de mettre de côté les divergences sur l’Ukraine. Bien sûr, il est impossible de surmonter les différences avec ceux qui ont passé tout leur temps ces derniers mois à grincer des dents devant un écran d’ordinateur, en soutenant les troupes de l’ATO et s’en prenant aux « Colorados » [mot d’argot pour désigner les séparatistes - NdT]. 

Il est également impossible de surmonter les différences avec ceux qui ont appelé hystériquement à marcher sur Kiev et Lviv afin d’éliminer les « Banderistes » et le « fascisme ukrainien ». [9] Mais il est tout à fait possible de sympathiser avec ces Ukrainiens qui ne veulent pas vivre avec le régime actuel et de plus en plus anti-démocratique de Kiev, comme il est tout à fait possible de sympathiser avec les Ukrainiens qui veulent défendre leur Etat contre toute intervention russe. 

Ce n’est pas notre guerre. Mais ceux qui s’y battent - des deux côtés - sont "nos gens", à l’exception d’une minorité de voyous d’extrême-droite, de leurs dirigeants idéologiques et militaires, de leurs mécènes et de leurs pom-pom girls dans les chaînes de télévision nationales. Une telle position est parfaitement susceptible d’être comprise et d’être partagée par un grand nombre de personnes de couches les plus diverses de la société. Et celles-ci peuvent diffuser cette position vers la majorité. 

Un programme orienté vers la majorité 

Nous avons besoin d’un programme de changement radical, orienté vers la majorité. Un programme qui réunit des revendications démocratiques et sociales. Un programme qui procède du fait que le remplacement d’un groupe d’hommes d’affaires au pouvoir par un autre groupe, plus « démocratique », ne conduit pas à quelque chose de positif. Un programme qui tend en même temps vers la décentralisation et vers l’unité du pays, parce que l’expérience de l’Ukraine a encore une fois montré à tout le monde à quoi mène le rêve des « Etats nationaux unitaires » quand les conditions historiques et culturelles ne sont pas appropriées pour un tel Etat. 

Nous devons nous orienter vers les syndicats, qui se battent tous les jours pour les droits des travailleurs, sans laquelle aucun changement démocratique n’est possible. Nous devons nous orienter vers l’intelligentsia et tous ceux qui ne veulent pas « fuir en masse » du pays mais qui veulent travailler dans leur propre pays dans des conditions normales. 

Nous devons nous orienter vers les jeunes, qui tôt ou tard commenceront à se révolter contre interdits conservateurs débilitants. Ces personnes sont tout à fait capables de former une vraie majorité en opposition à l’idéologie actuelle - et, en réalité, éphémère - de « Pour Poutine, pour Staline, pour le Monde russe ». Et nous devons exiger que ceux qui ont manipulé avec un cynisme particulier la psyché de millions de téléspectateurs dans les derniers mois soient traduits en justice. Nous devons exiger le libre accès aux chaînes de télévision centrales pour les différentes forces politiques (en dehors de ceux qui font de la propagande en faveur des conflits ethniques et religieux), les mouvements sociaux et les syndicats. Notre ennemi est au Kremlin. Kirill Medvedev. 

Publié sur le site Avanti4.be 

Source : http://www.workersliberty.org/node/23504 Traduction française, intertitres et notes par Jean Peltier (à partir de la traduction anglaise réalisée par Workers’ Liberty) 

Notes : 

[1] Si l’ukrainien est évidemment la langue dominante en Ukraine, le sud-est du pays (8 provinces) comporte une forte minorité de russophones, qui sont même majoritaires dans les 2 provinces les plus orientales, celles de Loubansk et de Donetsk. Ces deux provinces correspondent au bassin houiller du fleuve Don (connu sous le diminutif russe de Donbass). Pour les sécessionnistes pro-russes, l’appellation de Novorossiya (Nouvelle Russie) désigne en premier lieu les deux provinces du Donbass dans lesquelles ils ont créé des « Républiques Populaires » mais, pour les plus exaltés d’entre eux, la Nouvelle Russie couvre tous les territoires du sud-ouest où vivent des russophones. Leur but est d’imposer la sécession de cette Nouvelle Russie et de la faire rejoindre la Russie. La Transcarpathie est, par contre, une petite province située à l’extrême-ouest du pays, le long de la frontière hongroise où existe un courant autonomiste local mais que les pro-russes ont décidé d’intégrer à leur combat. 

[2] L’Unité Populaire Russe est le parti de Pavel Goubarev, Gouverneur du Peuple de la République Populaire du Donbass.

[3] On peut supposer que ceci est une référence à l’importance des attaques contre les droits des homosexuels dans la propagande séparatiste. 

[4] Borodai est le Premier ministre de la République Populaire du Donbass. 

[5] Les ultra-nationalistes russes sont très hostiles à la création d’un système judiciaire distinct pour les jeunes contrevenants. Par exemple : « La justice des mineurs est l’arme la plus forte utilisée contre l’humanité. Nos ennemis irréconciliables - la mafia sioniste - ne reculent devant rien pour transformer nos enfants en animaux et les asservir à jamais » (voir : http://www.1-sovetnik.com/articles/article-915.html). 

[6] L’orange et le noir sont les couleurs du ruban de Saint-Georges, portés par les séparatistes. 

[7] Kolomoisky est un oligarque ukrainien pro-russe qui a créé, et qui finance, le Bataillon Dniepr. 

[8] L’« Eurasie » est un concept stratégique défendu par un courant ultra-nationaliste en plein développement en Russie. Cette théorie assigne comme objectif à la Russie actuelle non seulement la « reconstruction" d’une puissance régionale réunifiant toutes les régions où vivent des Russes mais aussi un rôle central et dirigeant sur l’ensemble du continent euro-asiatique. Le combat des sécessionnistes pro-russes en Ukraine est considéré comme essentiel par les théoriciens de l’ « Eurasie » et la plupart des dirigeants sécessionnistes inscrivent leur action dans cette perspective. 

[9] Stepan Bandera est un dirigeant nationaliste ukrainien qui, dans sa lutte contre les Polonais et les Russes qui occupaient chacun des parties de l’Ukraine, a collaboré activement pendant la Deuxième guerre mondiale avec les Nazis. Une partie des nationalistes ukrainiens aujourd’hui voient en lui un héros de la lutte pour la lutte pour l’indépendance tandis que les pro-russes voient en lui un pur fasciste et un anti-russe.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire