samedi 19 octobre 2013

Expulsions de lycéen-ne-s : CGT, FSU et Solidaires se mobilisent aux côtés des lycéen-ne-s


Léonarda doit rentrer en France ! par la CGT

Stéphane Fratacci, préfet du Doubs et ex-secrétaire général à l’Immigration du ministère de l’Intérieur sous la présidence de N. Sarkozy, a fait procéder manu militari à l’interpellation de Léonarda, jeune collégienne Kosovare le 9 octobre dernier, lors d’une sortie scolaire. Sa famille avait été déboutée de ses demandes d’asile et d’admission exceptionnelle au séjour, au motif d’une « durée insuffisante de résidence en France »


Il est vrai qu’arrivée avec sa famille le 26 janvier 2009 en France, il manquait quelques mois à Léonarda pour atteindre les cinq ans irréguliers de présence en France nécessaires en principe pour prétendre à une admission exceptionnelle au séjour. Mais la circulaire du 28 novembre 2012 n’instaure pas ce critère en dogme absolu, puisqu’elle précise « durée de séjour qui ne pourra qu’exceptionnellement être inférieure à 5 ans ». 

Et justement pour Léonarda, il y a exception. Cette jeune fille de 15 ans est scolarisée depuis plus de trois ans. Elle parle couramment Français et a exprimé le désir de poursuivre sa scolarité en France. Issue d’une famille Rom Kosovare, elle a consenti, selon ses professeurs, « beaucoup d’efforts pour intégrer notre culture, nos règles de vie ». Et tout serait détruit par un préfet qui se croit encore sous N. Sarkozy et qui s’autorise, en plus, des conditions d’interpellation « à l’ancienne », particulièrement scandaleuses ? 

Il ne faudrait pas que le Ministre de l’Intérieur oublie que ce sont aussi ces méthodes que la majorité des électeurs ont condamnées le 6 mai 2012. Ce sont les luttes de milliers de travailleurs sans papiers sous N. Sarkozy, c’est la mobilisation de milliers d’étudiants contre la circulaire Guéant, soutenues par de larges pans de la société, qui ont permis les circulaires des 31 mai et 28 novembre 2012. Ces circulaires ont été une « avancée significative » pour la régularisation des travailleurs et des étudiants. Même si beaucoup reste encore à faire, par exemple permettre à ceux des migrants qui sont contraints au travail au noir par leurs employeurs à sortir de cette nasse. De même, la circulaire du 28 novembre 2012 est très insatisfaisante pour les parents d’enfants scolarisés et les jeunes majeurs. 

Et surtout, il y a un vrai problème d’application de cette circulaire : quand elle peut être favorable aux demandeurs, de trop nombreuses préfectures ne l’appliquent pas ou avec beaucoup de réticences, proclamant « les circulaires passent, les préfectures restent » ( !). Par contre, quand elle peut être défavorable aux demandeurs, là elle s’applique tout de suite. La preuve encore une fois avec Léonarda et sa famille ! M.Valls, finissez en avec les méthodes sarkozystes dans le Doubs comme ailleurs ! Faites revenir Léonarda et sa famille !

Expulsion indigne de Leonarda : Respecter le droit à l’éducation, par la FSU

Monsieur le Premier Ministre,

La FSU partage l’émotion et l’indignation générales face à l’expulsion de la jeune Leonarda et aux conditions de son interpellation. Elle constate que celle-ci intervient à la suite d’autres expulsions et notamment celle d’un élève d’un lycée professionnel parisien, Katchik pour lequel aujourd’hui manifestent des centaines de lycéens à Paris.

Ces affaires, au delà des circonstances et de l’émotion qu’elles provoquent, posent en fait la question du respect du droit à l’éducation, reconnu par des textes internationaux dont la France est signataire. En effet l’effectivité de ce droit est remise en cause si l’école devient un lieu où l’on doit sans cesse craindre l’expulsion ou si les familles en situation irrégulière ont peur de conduire leurs enfants à l’école. Elle l’est également si l’on expulse ou déplace des élèves en cours de scolarité sans se préoccuper de la rupture que provoque une telle expulsion.
C’est l’attachement à ce droit qui explique les multiples mobilisations contre les expulsions d’enfants ou de jeunes scolarisés qui avaient obligé Nicolas Sarkozy en 2005 à donner des consignes pour que la police n’intervienne pas à l’école et autour de l’école en matière d’expulsion et pour que l’on n’expulse pas les élèves avant la fin de leur année scolaire.

Enfin il est incompréhensible que d’un côté l’on ne cesse de parler de la nécessité pour les « étrangers » en situation irrégulière de montrer leur volonté d’intégration pour pouvoir être régularisés et que de l’autre l’on refuse de tenir compte de la scolarisation des élèves dans le service public français d’éducation, qui est censé être le lieu par excellence d’intégration et de formation aux valeurs de la République.

C’est pourquoi la FSU s’adresse à vous pour que non seulement Leonarda, Katchik et les autres puissent revenir mais pour que soient modifiées les règles en vigueur.
Nous demandons bien sûr qu’il soit rappelé fermement sur la base du respect du droit à l’éducation que la police n’interpelle pas des enfants ou des familles en situation irrégulière dans le cadre de l’école ou à proximité des établissements scolaires et qu’il soit clairement stipulé qu’aucune expulsion n’intervienne avant la fin au moins d’un cycle voire avant l’acquisition d’un diplôme.

Nous demandons qu’il soit précisé que la scolarisation des enfants doit être un des éléments déterminants d’appréciation pour les décisions de régularisation. Pour nous l’intérêt des enfants concernés doit être l’élément premier de toute décision prise en ce domaine.

C’est pourquoi la FSU demande le retour en France de Leonarda ainsi que de Katchik et de leurs parents.

Bien évidemment la FSU revendique un changement profond dans la politique de l’immigration : ces affaires sont exemplaires de tout ce qu’il y a d’inacceptable et contraire aux droits humains dans cette politique. Mais il nous semble que le gouvernement a en tout état de cause la responsabilité d’assurer l’effectivité du droit à l’éducation pour tous, en conformité avec les valeurs de notre République et aux engagements internationaux de la France.

Je vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, en l’expression de mes salutations respectueuses.
Bernadette Groison
Secrétaire Générale de la FSU

Valls bras armé d'une politique gouvernementale discriminatoire, Par Solidaires

L’expulsion au Kosovo de la famille Dibrani, dont les enfants étaient scolarisés, comme tous les autres cas d’expulsion, suscite à juste titre la colère des associations, des enseignants(es) et des lycéen(nes). Outre les méthodes policières inacceptables dans et aux abords des institutions scolaires, c’est la politique à l’égard des étrangers du gouvernement Hollande qui est en cause. Valls est l’exécutant zélé de cette politique qui poursuit celle de Sarkozy.

L’union syndicale Solidaires soutient toutes les mobilisations en cours et exige du gouvernement le retour immédiat en France des familles et des jeunes victimes d’une politique d’exclusion intolérable.

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