mardi 1 octobre 2013
Italie : naissance de Sinistra Anticapitalista et de Communia Network
Issue de la scission qu'a connu l'organisation italienne Sinistra Critica, deux nouvelles organisations ont tenu leurs assemblées fondatrices ce mois de septembre : Sinistra Anticapitalista et Communia Network. Nous vous invitons à lire ci-dessous des extraits de leurs résolutions.
1 - Résolution finale de l’Assemblée de fondation de Sinistra Anticapitalista (Gauche anticapitaliste)
http://anticapitalista.org/2013/09/28/resolution-finale-de-lassemblee-de-fondation-de-sinistra-anticapitalista/
Le séminaire fondateur tenu à Chianciano les jours 20, 21 et 22 Septembre 2013 approuve vivement la proposition de donner la vie, à partir d’aujourd’hui, à Sinistra Anticapitalista (« Gauche anticapitaliste »), organisation politique communiste, féministe, écologiste et internationaliste qui travaillera à promouvoir le luttes contre toutes les formes d’exploitation, d’oppression, de domination sur les personnes et la nature.
Les femmes et les hommes de Sinistra Anticapitalista s’organisent pour donner vie à la perspective d’une rupture révolutionnaire qui permette de commencer à construire une société socialiste autogérée, libre de toute exploitation, de l’aliénation et de l’oppression, dans laquelle chacun puisse participer d’une manière démocratique et pluraliste aux choix pour le nouvel avenir. L’Assemblée approuve le document « De la classe ouvrière et des mouvements sociaux un projet révolutionnaire et libertaire pour le socialisme » proposé comme base pour la discussion et les conclusions de Franco Turigliatto, assume le document « Travail et non-travail à l’époque du pacte budgétaire européen » approuvé par la conférence ouvrière de Turin le 1er et le 2 Juin, adopte le symbole choisi à la fin de l’assemblée.
L’assemblée remercie les nombreux invités nationaux et étrangers qui ont contribué à enrichir le débat et renforcer son approche internationaliste. En particulier, l’Assemblée tient à réaffirmer sa solidarité avec les luttes du peuple grec contre la politique du gouvernement Samaras et de la troïka européenne, avec la bataille de la coalition SYRIZA et, surtout, avec l’initiative des camarades de DEA et de la plate-forme de gauche.
Sinistra Anticapitalista, en se référant au parcours de Sinistra Critica et en le revendiquant, en particulier l’expérience de la rupture avec le gouvernement Prodi en 2007 et la sortie consécutive du Partito della Rifondazione Comunista, aujourd’hui a l’intention de travailler à construire une organisation forte et indépendante, qui dépasse aussi les limites et les ambiguïtés de l’expérience de Sinistra Critica qui ont contribué à en accélérer la conclusion.
La première tâche politique et organisationnelle sera construire ou reconstruire et renforcer les comités locaux, en leur fournissant des directions capables de coordonner leur travail et maintenir leur projet dans le cadre du projet global de Sinistra Anticapitalista. En même temps il faut établir et faire fonctionner les Directions et les Responsables de secteur, dans le but de répartir notre projet global dans les divers mouvements. On prendra en charge une politique attentive des locaux, on abordera le problème d’un siège national et d’un fonctionnement organisationnel ordonné et structuré. Il faut renforcer le fonctionnement du Coordinamento Nazionale, comme agent de liaison entre les territoires et comme un outil de direction politique. L’exécutif sera l’organe de gestion des activités quotidiennes et de l’organisation de ses secteurs d’intervention.
La rupture politique qui a eu lieu dans Sinistra Critica, fait que Sinistra Anticapitalista est née avec un fort déséquilibre générationnel et de genre dans ses rangs et dans ses cadres dirigeants. Ce problème sera étudié et traité au plus tôt par le Coordinamento Nazionale, en vue d’adopter, dans des délais politiquement rapides, toutes les initiatives utiles pour commencer à le résoudre, même dans le cadre de la redéfinition de notre présence et de notre enracinement sur le territoire. On développera la campagne d’adhésions à notre organisation la plus ample possible, en particulier à partir de décembre, quand on ouvrira les adhésions 2014.
En même temps il faudra mener la campagne « 30.000 euro pour la souscription, 30.000 gifles à la résignation » dans le but d’atteindre ce chiffre d’ici à la fin de l’an 2013, afin de permettre à Sinistra Anticapitalista de développer son propre projet qui, comme on le sait, au sujet des ressources économiques est entièrement fondé sur l’autofinancement et sur les contributions volontaires des membres. On développera une activité de formation détaillée, qui commencera avec le séminaire sur la conception marxiste de l’économie organisé par le nouveau « Centro Livio Maitan ».
Sur la question de l’environnement et, plus généralement, sur le thème de l’écosocialisme, Sinistra Anticapitalista va organiser les prochains mois un séminaire d’approfondissement dans lequel, entre autre, on définira plus clairement les formes de coordination de l’intervention de nos camarades dans les mouvements pour la défense du territoire, de la nature et des biens communs.
Il faudra continuer la discussion entre les camarades femmes de Sinistra Anticapitalista, qui a commencé au cours de cette réunion; on mettra en place tous les outils identifiés par les camarades pour la communication circulaire entre elles et vers l’ensemble de l’organisation. Au début de l’année 2014 on tiendra un séminaire consacré à l’activité dans les mouvements et à la présence de l’agir féministe dans l’ensemble de l’action et de l’identité de Sinistra Anticapitalista.
En ce qui concerne les initiatives politiques, dans les semaines qui suivent, on mettra en place une proposition pour une campagne politique sur l’Europe, sur la nature patronale et antipopulaire de son action et sur les revendications nécessaires sur le plan démocratique, social et politique, voire en élaborant la proposition d’un plan d’urgence pour lutter contre les politiques d’austérité.
Nous confirmons l’attitude unitaire qui caractérisa l’action de Sinistra Critica depuis son apparition en tant qu’organisation indépendante en 2008 et sa tentative de créer une gauche unitaire inspiré par l’anticapitalisme et radicalement alternative au centre-gauche social-libéral. Aujourd’hui cette exigence, face à l’aggravation de l’offensive néolibérale des employeurs et des gouvernements et aux fruits empoisonnés de cinq ans d’une crise économique très grave, trouve encore plus de raison d’actualité.
Pour cette raison Sinistra Anticapitalista est pleinement engagée dans le projet et dans la construction de Ross@, mouvement unitaire anticapitaliste et libertaire, et dans le but de travailler pour son succès politique et organisationnel, contribuant à sa construction avec les propositions qui y sont propres. Les camarades de Sinistra Anticapitalista rejoignent individuellement Ross@, en gardant la double appartenance (comme le prévoit le Statut de ce mouvement), et s’engagent, ainsi que tous-toutes les autres militant-e-s de Ross@ pour en développer au mieux les caractéristiques et le potentiel. Dans ce but aussi et afin de soutenir dans Ross@ les positions politiques les plus efficaces (comme l’explique le chapitre 4 du document « De la classe ouvrière et des mouvements sociaux un projet révolutionnaire et libertaire pour le socialisme ») la croissance de notre organisation sera extrêmement précieuse. Tout cela doit être fait dans une initiative plus générale, afin de regrouper dans le Pays, le front social et politique d’opposition aux politiques d’austérité le plus large possible. Il faudra s’engager afin que convergent toutes les tendances et toutes les organisations syndicales de classe, ainsi que les mouvements de défense du territoire et l’environnement, les mouvements pour le droit au logement, ceux pour la défense des «biens commun», ceux contre les guerres et pour la paix.
Il faut développer un programme d’urgence pour lutter contre la crise et contre l’austérité, mettant au centre de l’attention la lutte contre le chômage, la nationalisation des entreprises qui ferment ou qui licencient, de celles qui ne respectent pas l’environnement et la santé des employés et des citoyens; il faut développer la défense du caractère public des services, leur qualité et la re-nationalisation de ceux qui ont déjà été privatisés, la relance de ce qui était autrefois notre projet de loi sur les salaires, la nationalisation des banques. La semaine de mobilisation du 12 au 19 Octobre est une occasion importante pour avancer dans cette direction.
La manifestation nationale « La Grand-Route » (en italien « La via maestra » n.d.t.) du 12 Octobre, pour défendre la Constitution Italienne, souligne à juste titre les dangers de nouvelles distorsions autoritaires de la structure institutionnelle de notre pays, mais elle évacue la dénonciation de la responsabilité évidente et centrale dans ce plan du centre-gauche et du Président de la République, ainsi que les bouleversements constitutionnels déjà effectués, tout d’abord à propos de l’article 81 qui a introduit l’obligation de l’équilibre budgétaire public. En outre, l’appel à la mobilisation se tait sur le fait que la Constitution n’a pas été en mesure d’empêcher aucun des massacres sociaux menés par les gouvernements de droite comme de centre-gauche sur le terrain des retraites, du travail et des conditions de vie des classes populaires. C’est donc avec cette approche critique que nous participerons à ce rendez-vous.
La grève et la manifestation du 18 Octobre (des syndicaux de base n.d.t.) sont un rendez-vous très important parce qu’ils ne se limitent pas à être une initiative de témoignage des organisations syndicales de base e de conflit quoique légitime. En effet, le 18 octobre est, jusqu’à présent, le seul évènement de lutte pour le monde du travail contre les politiques économiques et sociales du Patronat et du Gouvernement. Conscients de cela, nous soutiendrons cette grève et cette manifestation, en poussant à la convergence croissante et à la cohésion entre tous les secteurs et les syndicats classistes, suivant notre position traditionnelle. Le 19 octobre nous serons dans les rues de Rome avec les mouvements de lutte pour le logement, pour la défense du territoire et de l’environnement, des biens communs et des services publics. Cet manifestation sera une première expérience de convergence en public entre les différents mouvements. Et son lien explicite avec la grève de la veille fait effectivement allusion à la convergence avec les luttes des travailleurs-euses.
Dans le Congrès national de la CGIL, qui va bientot commencer, son groupe dirigeant s’efforcera de cacher ses responsabilités concernant la détérioration des conditions de vie et de travail de la classe ouvrière (à partir de la passivité avec laquelle on a approuvé la réforme Fornero des retraites, l’infâme accord du 31 mai et le pacte de Gênes à l’appui des réclamations de Confindustria) à travers un consensus de façade, derrière lequel joueront les luttes habituelles de pouvoir entre les différentes coteries bureaucratiques. Il faudra donc soutenir avec force la position courageusement alternative du Réseau 28 Avril et des autres tendances syndicales disponibles, engageant dans cette lutte lors du Congrès autant de camarades que possible afin de créer dans la confédération et dans ses structures un courant syndical organisé qui soit capable de donner sa contribution décisive à la reconstruction du syndicalisme de classe, de façon unitaire avec les syndicats de base.
Il faut combattre toutes les tendances à la guerre, propres à la politique du capitalisme en crise profonde et face à une structure géopolitique qui met en cause toutes les hiérarchies de pouvoir à niveau global. Il faut soutenir les luttes en cours dans de nombreux pays contre les politiques d’austérité et contre l’appauvrissement général que ces politiques provoquent. En particulier il faut soutenir les luttes révolutionnaires de nombreux peuples arabes contre les dictatures du Moyen-Orient et du Maghreb qui dirigent leur pays de manière autoritaire ou totalitaire. Pour cette raison aussi, il faut combattre toute tentation impérialiste de trouver ou d’inventer des excuses pour déchaîner des actions d’agression contre ces pays, ce qui ne peut avoir pour effet que de rétablir la légitimité du dictateur du moment pour le faire apparaître comme un héros anti-impérialiste et, en parallèle, de marginaliser les courants laïcs, démocratiques et socialistes, donnant force aux intégristes et terroristes.
2) Naissance de Communia Network, idées et pratiques en dehors du marché
http://www.communianet.org/news/nasce-communia-network-idee-e-pratiche-fuori-mercato
Le 22 septembre 2013 nait à Rome "Communia Network", un nouveau projet social et politique qui est le fruit d'idées et d'expériences qui se mesurent avec la nouvelle phase. La crise et la marginalisation progressive d'alternatives crédibles imposent un changement résolu de marche. Un passage délicat et complexe, qui est en rupture avec sa propre tradition pour naviguer en mer ouverte. En cherchant justement à pénétrer dans le contexte socio-économique et culturel en cours de changement profond et en expérimentant de nouveaux processus de subjectivation politique et sociale.
Le système économique dominant ne repart pas, mais continue à être solidement en place. Personne n'a mis en crise la crise et donc les politiques d'austérité et la dévastation de l'environnement continuent de plein gré. La crise aujourd'hui devient de plus en plus écologique et sociale. La nécessité d'une riposte collective adéquate est urgente. Les mouvements et les nouveaux printemps nous indiquent la route, fondée sur le protagonisme (l'action) de sujets sociaux en chair et os.
Le pas suivant que nous estimons incontournable est l'augmentation du conflit à travers l'auto-organisation et la pratique d'une démocratie réelle, en promouvant des logiques hors marché.
Expérimenter des multiples lieux de conflit, en essayant de les lier en une perspective commune. De l'usine et d'une nouvelle idée d'espaces récupérés moyennant l'autogestion conflictuelle, en passant par la centralité de la lutte à la dette, à la précarité du travail et à la marchandisation des savoirs, des expériences de secours mutuel à la défense des biens communs, de la lutte des femmes et des revendications des sujets LGBT.
Des pas, certes partiels, mais qui peuvent commencer à rompre les équilibres actuels et en même temps évoquer d'autres rapports économiques et sociaux. Ce projet veut être ouvert, participé et croitre au plein milieu de la réalité contemporaine. En commençant des prochaines échéances.
Nous voulons participer à la semaine contre la précarité et en défense des biens communs du 12 au 19 octobre, dans laquelle il y aura la journée internationale contre la dette, le 15 octobre, en valorisant toutes les formules qui permettent d'élargir les expériences auto-organisées et conflictuelles.
Nous voulons continuer le parcours du Forum pour une nouvelle finance publique et sociale en lançant les campagnes d'automne sur l'audit de la dette et la réappropriation de la CDP (Caisse de dépots et Prets).
Nous voulons promouvoir Agorà, l'étape italienne d'Occupy Europe. Pour cela nous mettons en place un site capable d'analyser la réalité et de (faire) connaitre des cultures et des styles de vie qui sont en train de s'affirmer. ConscientEs qu'il sagit de mettre à point un nouveau lexique politique en syntonie avec l'existant. Un site qui représente le centre de gravité politique et culturel de ce processus, avec une rédaction qui en sera aussi l'instrument de coordination.
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