mardi 27 octobre 2015

Argentine. Un scénario politique inattendu dans un pays en crise

Jorge Altamira et Nicolas del Canto

Le dimanche 25 octobre 2015 se déroulaient en Argentine conjointement les élections à la présidence du pays, celles de gouverneurs des provinces, celles de maires, de députés et sénateurs. La corrélation entre ces différents niveaux est étroite. Des élections primaires, avec un quorum, déterminent les listes et candidats possibles. Ces primaires ont eu lieu en août. Ce 25 octobre, trois candidats polarisaient les votes. 
 
Deux sont issus du péronisme. Daniel Scioli devait être «théoriquement» l’héritier de la présidence de Nestor Kirchner [de 2003 à 2007], puis celle de sa femme Cristina Fernandez Kirchner [de 2007 à 2015]. Une grande partie de la gauche officielle latino-américaine soutenait Daniel Scioli. Ce fils d’un riche entrepreneur de l’électro-domestique a été recruté par Carlos Menem en 1996. Ce qui est déjà tout un programme. Il a été durant huit ans gouverneur de la province de Buenos Aires et combina, dans la tradition, clientélisme et distribution de prébendes avec une hausse des impôts, tout en se refusant d’appliquer de brutales coupes budgétaires. Il se présentait sous la dénomination Frente para la Victoria (FpV). 

De la même famille péroniste se présentait Sergio Massa, qui durant dix ans fut un homme clé du kirchnerisme. Massa, qui défendait sa position sous les couleurs d’Unidos por una nueva alternativa, avait à ses côtés Roberto Lavagna (ministre de l’Economie de 2002 à 2005) et Martin Redrado (ancien directeur de la banque centrale). Face à ces deux candidats difficiles à qualifier de gauche se profilait le fils d’un des plus riches entrepreneurs de l’Argentine, Mauricio Macri, sous le logo PRO-Cambiemos. Au même titre que les deux épigones péronistes, Macri multiplia les déclarations selon lesquelles il n’allait pas appliquer une politique d’ajustement structurel, cela dans un contexte de crise économique et sociale croissante. Il n’hésita même pas à inaugurer l’unique statue de Peron à Buenos Aires alors qu’Evita Peron est bien visible sur la principale avenue.
Les résultats des élections sur la base de 97,19% des suffrages (le taux de participation se situait à hauteur de 80%) sont les suivants : D. Scioli, 36,86%; M. Macri, 34,33%; S. Massa, 21,34%.
Selon la Constitution argentine, adoptée en 1944, le système de ballottage est le suivant: pour gagner au premier tour, un candidat doit obtenir plus de 45% des voix, ou entre 40 et 44% mais avec une avance de 10 points sur le second. Les résultats susmentionnés indiquent qu’il y aura ballottage et un second tour entre Scioli et Macri. Depuis 1995, ce cas de figure ne s’était jamais produit. Certes, en 2003, comme aucun candidat n’avait atteint le seuil de 40%, un second tour était envisagé. Mais Carlos Menem, qui avait eu l’audace de se représenter aux élections présidentielles, et obtenu 24% face à un autre péroniste Nestor Kirchner, avec 22%, décida de se retirer non seulement parce que tous les sondages le donnaient pour largement vaincu, mais aussi parce qu’il traînait plus d’une casserole judiciaire.

Dès lors, le second tour, qui se fera le 22 novembre, constitue un événement politique en Argentine et, vu le poids de ce pays, en Amérique latine. Scioli est loin d’avoir gagné ce second tour. Il a été contraint d’accepter un débat public avec Macri, ce qu’il avait refusé sans états d’âme, antérieurement. Les raisons de la défaite de Scioli, donné par tous les instituts de sondage comme gagnant, sont multiples. Elles sont mentionnées dans les deux textes que nous publions ci-dessous. Une des grandes surprises de ces élections fut la défaite du candidat péroniste dans la province de Buenos Aires, décisive. La jeune partisane de Macri, Maria Eugenia Vidal, a battu la caricature de ganster politique péroniste qu’est Hannibal Fernandez. Pourtant, lors des primaires (élections internes au kirchnerisme), Fernandez avait battu Julian Dominguez, président de la Chambre des députés. Ce dernier est un ami intime du pape François! Un des prêtres les plus proches du pape, Pepe di Paola, s’était fait photographier avec Dominguez. Il a répété l’exploit en se faisant photographier aux côtés de Maria Eugenia Vidal. Comme quoi le pape François, jésuite argentin, sait s’occuper des questions politico-familiales péronistes.
La gauche radicale se présentait sous le titre Front de gauche et des travailleurs (FIT), dont les deux principales composantes sont le PTS (Parti des travailleurs socialistes) et Politica Obrera, dont le leader historique est Jorge Altamira. Dans le cadre des élections primaires est sorti premier un jeune membre du PTS, Nicolas del Cano. Pour l’heure, nous portons à la connaissance de nos lectrices et lecteurs les deux prises de position publiées le 26 octobre au matin par Altamira et Del Cano. Le FIT n’a pas connu l’envol qu’il espérait. Dans le scénario inédit électoral et social-politique qui s’annonce, les défis se multiplieront face aux deux composantes principales du FIT, qui manifestent entre elles des rapports aussi «fraternels» que ceux entre Massa et Scioli. (Rédaction A l’Encontre)
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Jorge Altamira: La victoire du macrisme et ses conséquences

Contrairement à ce que l’on avait prévu, la nouveauté dans le champ politique électoral s’est produite dans le camp des partis capitalistes qui sont en faveur de l’ajustement et non pas dans celui qu’occuperait en la matière le Front de gauche (FIT, front électoral réunissant le Parti des travailleurs socialistes et Politica Obrera). Les signaux qui anticipaient cette situation, certes, à première vue, y compris depuis les élections primaires, faisaient apparaître la possibilité que la candidate du macrisme battrait le Front pour la victoire (représenté par Scioli et par le Parti justicialiste dans la province de Buenos Aires). Dans ce cas de figure, il en découlait que Macri pourrait participer au deuxième tour. La question politique qui concentra la préoccupation des électeurs ne fut pas l’ajustement – ce sur quoi les principaux candidats étaient d’accord – bien que la discussion sur la sortie de la crise économique attirât une attention dominante dans la dernière phase de la campagne électorale. La motivation principale de l’électorat fut d’empêcher une victoire d’Hannibal Fernandez dans la province de Buenos Aires et de l’appareil des responsables municipaux de la capitale, et au-delà, dans la province, d’empêcher la continuité des appareils comme celui de Milagro Sala, députée de la province de Jujuy, ou de la Campora (l’appareil kirchneriste).


«Hannibal Fernandez a fabriqué la chute de Scioli Pour la Victoire.» Le vote progressiste contre les porte-parole de l’autoritarisme, de la répression et de l’espionage, d’un côté, s’est combiné, de l’autre, avec l’appui au secteur qui s’affirmait avec le plus de détermination en faveur d’une sortie de la crise au moyen d’une dévaluation interne (baisse des salaires, augmentation des impôts, réduction des dépenses sociales dans un climat de dépréciation du taux de change du peso). La forte «dollarisation» stimulée par le gouvernement de Cristina Kirchner, soit par le biais d’une épargne en dollars, soit par des opérations de spéculation boursière, a poussé un secteur de la classe moyenne en faveur de la dévaluation [projet de Macri]. Les «marchés» ont salué la victoire de Macri avec une forte hausse des obligations de la dette publique et des actions. Les votes dits de progrès en faveur de Margarita Stolbizer lors des élections primaires ont passé en masse du côté du macrisme et non pas de celui du Front de gauche, sans affecter les résultats de la candidature de Massa qui a augmenté son résultat de quelques points en relation avec les primaires.

Lousteau
La semaine antérieure aux grands meetings finaux a commencé par «le grande Lousteau» : comme s’il y avait eu une corrida électorale avec Lousteau contre Macri-Larreta [Horacio Rodriguer Larreta, chef du cabinet gouvernemental de Macri pour la ville de Buenos Aires] dans l’ultime phase conduisant au ballottage impliquant le second tour pour la ville de Buenos Aires. Or, maintenant [après le 25 octobre], il y a une corrida entre Macri et Scioli-Hannibal pour les élections à l’échelle nationale. Ceux qui demandaient au Front de gauche de voter pour Lousteau afin de battre Macri dans la capitale vont nous demander maintenant de voter pour ce Macri contre Scioli lors du deuxième tour. Curieusement, le «vote utile» qu’a inventé Massa pour soustraire des voix à Macri a favorisé Macri contre Scioli. Ledit vote utile ne fut pas un instrument publicitaire ingénieux pour enlever des voix aux troisièmes forces, mais l’expression d’un courant électoral visant à empêcher qu’Hannibal Fernandez, que les Berni [Sergio Berni, kirchneriste], les Curto [Hugo Omar Curto, justicialiste], les Fellner-Sala [Eduardo Fellner et Milagro Sala, alliés justicialistes poru l’exécutif de la province de Jujuy] maintiennent leurs postes gouvernementaux. C’est ce qu’avait anticipé la rébellion contre la fraude électorale à Tucuman où actuellement Scioli a vu sa position reculer par rapport aux élections primaires. Existe donc la possibilité d’une issue à la De la Rua [président de l’Argentine du 10 décembre 2009 au 20 décembre 2001] où le vote progressiste a abouti à une option d’ajustement structurel. La montée du macrisme a comme fondement cette contradiction politique, dont la caractéristique se vérifiera dans le développement d’une politique de dévaluation interne et de hausse des impôts. La première du quotidien Clarin [opposé à Kirchner], en fin de semaine, annonçait la victoire de Scioli au premier tour. Il y a là le témoignage de la désorientation qui a caractérisé l’«establishment» dans cette étape, d’un côté, et la fragilité de la montée de Macri de l’autre. Le macrisme a été le bénéficiaire fondamental de l’option de la «rénovation» dans le sens générationnel et de candidatures sans trajectoire politique.
Front de gauche
Selon les résultats provisoires du dimanche 25 octobre durant la nuit, notre Front de gauche a obtenu le pourcentage de votes acquis lors des primaires. Autrement dit, il n’a pas capitalisé les votes de gauche et de centre gauche qui n’ont pas pu dépasser le quorum fixé lors des primaires [et qui ne pouvait donc présenter de candidats]. Le Front de gauche n’a pas réussi l’objectif minimal d’obtenir trois députés nationaux, bien qu’il se soit opposé à la présentation de Nestor Pitrola [dirigeant de Politica Obrera] pour le district de Buenos Aires. Ce résultat du Front de gauche en aucune mesure n’indique une défaite politique, mais un fort ralentissement qui relègue son niveau de protagonisme politique de pointe dans la nouvelle étape qui commencera après le deuxième tour de novembre prochain. Un bilan complet exige de connaître quel a été le type de recrutement militant effectué par le Front et les partis le composant, ce qui est le critère décisif. L’expérience nous enseigne que les politiques d’ajustement et les crises qui se profilent n’assurent pas une croissance de la gauche révolutionnaire dans un futur immédiat si elle n’entre pas dans cette étaple d’ajustement et de crise avec, antérieurement, un ancrage plus grand dans la classe ouvrière et la jeunesse. Une caractéristique de ces élections, c’est que l’électorat ne paraît pas avoir conscience de la dimension de l’ajustement qui va venir, à la différence de ce qui s’est passé en 2001, mais en répétant ce qui s’est produit en 1999 [10 décembre 1999, départ de Menem qui laisse la place à de la Rua]. Cette différence de niveau entre la tendance objective de la crise, d’un côté, et la compréhension qu’en a l’électorat, de l’autre, a été le facteur objectif des résultats inférieurs à ceux espérés par le Front de gauche. On ne peut pas revendiquer une quatrième position dans l’échelle électorale quand cela est le produit d’une chute spectaculaire de Stoebizer et non d’une croissance propre du Front. L’auto-proclamation électorale, à quelque prix que ce soit, est une manifestation d’électoralisme.
Amérique latine
Il est très probable que l’essor spectaculaire du front macriste aura un grand impact sur les pays gouvernés par le secteur dit bolivarien (spécialement au Venezuela [Maduro] et en Equateur [Correa]) et dans l’avenir sur le gouvernement de Dilma Rousseff au Brésil. Cela va susciter une impulsion puissante à un macrisme continental. En Argentine, l’expérience «nationale et populaire» [référence au kirchnerisme] s’est écroulée sous son propre poids, sous celui de sa propre responsabilité, sous celui de ses propres limites de classe et de ses propres contradictions. Toutefois, le macrisme latino-américain ne dispose pas de la base sociale ni de la capacité politique nécessaires pour appliquer les violents ajustements qu’impose la crise en Amérique latine, sans traverser des convulsions tout aussi violentes. Il est impératif que dans le continent la gauche combative se sépare du cadavre du chavisme et du centre gauche, et s’organise politiquement sous une forme indépendante pour faire que les masses soient aptes à livrer une lutte de dimension historique. Le Front de gauche devra convoquer une conférence latino-américaine pour débattre de la nouvelle situation qui s’est créée, de l’énorme crise économique, d’un côté, et de l’épuisement du bolivarisme et du centre gauche, de l’autre. Tout indique qu’une victoire de Macri lors du deuxième tour devra renforcer considérablement le macrisme en Espagne, le nouveau parti Ciudadanos, pays dans lequels se dérouleront des élections le 20 décembre 2015. Ciudadanos, qui réunit les caractéristiques principales du macrisme, met en question la droite franquiste de l’Etat espagnol depuis un angle de droite «rénovée» qui rend possibles des alliances, où cela lui convient, avec le PSOE [comme en 
Andalousie] et y compris avec Podemos.
Second tour
Le second tour se présente de façon complètement imprévue. Scioli se présentait, dans le scénario antérieur, comme l’acteur d’un ajustement qui pouvait compter sur un appareil pour l’imposer politiquement, c’est-à-dire les gouverneurs, les maires des grandes villes, la bureaucratie syndicale. Mais avec la victoire massive du macrisme dans la province de Buenos Aires [qui réunit 37% des électeurs], le rapprochement de Juan Schiaretti [gouverneur de la province de Cordoba] du macrisme et la disposition de Juan Urtubey [gouverneur de la province de Salta] à faire de même, le font de Macri – qui détient déjà le gouvernement de la capitale – affronte le deuxième tour avec un appui de l’appareil étatique plus solide que celui dont dispose Scioli. Il s’agit d’un tournant violent dans la concurrence politique.

La grande bourgoisie d’Argentine et Obama vont changer de cheval et pourraient appuyer leur candidat préféré. C’est un scénario qui marginalise le Front de gauche, qui appelle à voter blanc, comme cela ne peut être envisagé autrement, mais met en évidence le coup de frein que le Front a connu le dimanche 25 octobre. Nous proposons une campagne d’assemblées de militants et sympathisants qui discutent un bilan de fond des élections et de la situation politique qui en découle. Ces assemblées pourront élaborer un plan de mobilisation et d’objectifs prioritaires pour la nouvelle étape. Les contradictions et conflits de cette nouvelle étape donneront une impulsion décisive à la gauche révolutionnaire. (Jorge Altamira, dirigeant de PO, publié sur le site de Politica Obrera; traduction A l’Encontre)
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Del Cano: «Le kirchnerisme avec un candidat de droite a ouvert le chemin à Macri»

«Les résultats tardifs officiels de l’élection présidentielle aboutissent à une quasi-situation de pat entre le Front pour la victoire (FPV) de Daniel Scioli et le PRO-Cambiemos de Mauricio Macri. Cela provoque un tremblement de terre politique sur la scène nationale. Il est certain déjà qu’il y aura un deuxième tour et le scénario est ouvert», a déclaré le candidat présidentiel du Front de gauche et des travailleurs (FIT) Nicolas del Cano.
Le candidat du FIT a aussi affirmé que «ce déplacement à droite du champ politique national est le résultat de l’orientation politique qu’a adoptée l’officialisme [le kirchnerisme péroniste] durant ladite décennie gagnée [par opposition à la «décennie perdue» initiée au milieu des années 1980]».
«Le kirchnerisme a choisi un candidat droitier [Scioli], fils politique du menemisme [par référence à Carlos Menem, président de juillet 1989 au 10 décembre 1999], qui, il y a peu de jours, annonçait la mise sur pied d’un cabinet gouvernemental (avec Sergio Berni et Alejandro Granados – ministre de la Sécurité de la province de Buenos Aires – entre autres) qui aurait pu tranquillement être nommé par Mauricio Macri. Face à cette situation, nous savons que beaucoup de kirchneristes furent surpris par les résultats obtenus par PRO-Cambiemos», a affirmé Del Cano.
Dans la province de Buenos Aires, où s’est imposée la macriste Maria Eugenia Vidal, Del Cano affirme que «le candidat du “progressisme” officialiste était Hannibal Fernandez, exduhaldiste [lié au péroniste Duhalde, référence à Eduardo Duhalde, président par intérim de 2002 à 2003, vice-président sous Menem] grossier comme lui-même s’est auto-définit et qui à l’occasion de la disparition de Jorge Julio Lopez [militant de base «disparu» sous la dictature de 1976 à 1979, et à nouveau «disparu» en 2006 sous le gouvernement de Nestor Kirchner, sans qu’il réapparaisse depuis lors] en est arrivé à affirmer qu’il pouvait “se trouver dans la maison de sa tante”. En outre, il fut un des responsables politiques du piège qui conduit au massacre de Puente Pueyrredon [qui se produisit le 26 juin 2002 dans la station de métro Avellaneda dans le Grand Buenos Aires] où furent assassinés Maximiliano Kosteki et Dario Santillan.»
Le jeune candidat du FIT, Del Cano, a affirmé: «De plus, Scioli a mis en place une coalition pour gouverner avec les barons féodaux du “pejotismo” [les bas-fonds du péronisme] et toute la bureaucratie syndicale afin de se préparer pour l’ajustement structurel.»
Del Cano a résumé ainsi son analyse: «Face à un tel contexte qu’eux-mêmes ont construit, les kirchneristes sont surpris que Macri ait obtenu ses résultats, alors qu’eux-mêmes ont ouvert la voie à Macri avec un candidat droitier. Dans ce contexte, le résultat des élections pour le Front de gauche fait qu’il se situe comme quatrième force sur l’échiquier national, avec environ 1 million de suffrages (à divers niveaux, fédéral, étatique) et avec la conquête de nouveaux députés, ce qui en fait une élection remarquée. Les élections ont consolidé le FIT comme une force politique nationale pour affronter la droite et l’ajustement que préparent aussi bien Scioli que Macri, et pour défendre les droits des femmes, des travailleurs et de la jeunesse.» (Publié sur le site du Parti des travailleurs socialistes en date du 26 octobre 2015; traduction A l’Encontre)

http://www.alencontre.org

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