Le 4 Octobre, le Bloc de Gauche a atteint le meilleur résultat aux élections législatives portugaises qu’il ait jamais obtenu, avec plus de 500.000 suffrages (soit 10.2%). Cela fait du Bloc le troisième parti en importance numérique au Parlement. Si l’on ajoute le Parti Communiste Portugais qui a obtenu 8.3% des suffrages, la gauche a obtenu près de 20% des voix, contre les politiques d’austérité et le néolibéralisme.
Ce résultat vient deux semaines après les élections grecques au
cours desquelles Syriza dirigé par Alexis Tsipras a remporté une autre
victoire significative bien qu’il ait accepté un troisième mémorandum
austéritaire alors que, dans le même temps, Unité populaire, la
coalition anti-austérité constituée par d’anciens membres de Syriza qui
s’opposaient au mémorandum n’a pas réussi à rentrer au Parlement,
manquant de peu le seuil de 3%. Ces résultats constituent un important
matériau pour poursuivre le débat en cours au sein de la gauche
internationale quant aux tactiques et aux stratégies révolutionnaires
aujourd’hui.
Todd Chretien et Dan Russell ont interviewé Catarina Principe, une militante du Bloc de Gauche sur le résultats des élections, la nature du Bloc et le contexte historique actuel.
En 1974, une fraction de gauche des forces armées a renversé le prétendu Nouvel Etat (Estado Novo), la dictature fasciste qui régnait depuis les années 30. Ce coup a provoqué de qui est connu sous le nom de « Révolution des Œillets », un soulèvement qui a duré plus de deux années et a secoué la société portugaise jusque dans ses fondements. Peux-tu expliquer en quoi l’héritage de ces évènements a influencé le Bloc et, plus généralement, la vie politique portugaise ?
Catarina Principe : Lors des débuts de la révolution, le Parti communiste constituait la force politique centrale et, dans une certaine mesure, il a soutenu le mouvement populaire ; mais il a également tenté d’en bloquer certains aspects. Après la chute de la dictature en 1974, l’on a assisté à la formation de pas moins de 37 nouveaux partis politiques, mais aucun d’entre eux n’a été capable de devenir une force puissante et majoritaire au sein de la classe ouvrière et du processus révolutionnaire.
Aussi, de ce point de vue, le Bloc a tiré la leçon que pour avoir une influence politique significative dans le paysage que nous connaissons aujourd’hui, il faut prendre de la distance avec le concept de petites organisations révolutionnaires. Il fallait construire un parti large capable d’incorporer différents secteurs de la gauche et différentes tendances idéologiques. Ainsi la Gauche a appris des hauts et des bas – surtout des bas… - de la révolution portugaise.
Nous avons aussi affronté la question de l’incapacité des nombreux cadres révolutionnaires qui avaient alors émergé à traiter avec le réformisme. En un certain sens, la gauche révolutionnaire avait réduit le réformisme à n’être qu’un autre masque du capitalisme et avait surestimé la capacité du réformisme à influences des secteurs entiers de la classe ouvrière.
La Gauche n’avait pas non plus eu l’expérience de la confrontation avec le réformisme au sein du mouvement syndical, sur les lieux de travail et sur le terrain électoral. Aussi, il était très difficile pour la Gauche de traiter les positions politiques mises en avant par le Parti socialiste (Partito Socialista, désigné par ses initiales : PS), notre version nationale de la social-démocratie.
Peux-tu indiquer comment le Bloc s’est constitué et comment il est organisé aujourd’hui, au plan local et national ?
Catarina Principe :Le Bloc a été constitué en 1999 principalement par trois partis et des gens qui n’étaient pas membres d’une organisation en particulier. Il y avait un groupe trotskiste affilié à la Quatrième Internationale (le Parti Socialiste Révolutionnaire, PSR), un groupe issu de la tradition maoïste appelé Union démocratique et Populaire (UDP et une organisation venue de la tradition eurocommuniste appelée Politique XXI (Politica XXI).
La plupart des membres du Bloc d’aujourd’hui n’ont jamais fait partie de l’une de ces trois organisations ; ainsi nous nous efforçons de construire un parti avec une base d’adhésion large, et nous avons réussi à rassembler au sein d’une même organisation une grande partie de la gauche de la société portugaise.
Aujourd’hui, le Bloc est une organisation basée sur l’adhésion individuelle d’environ 12.000 membres. Il est important de rappeler que la population actuelle du Portugal est d’environ 10 millions d’habitants ; c’est donc un nombre significatif d’adhérents pour une organisation de gauche. Nous avons des sections locales, des sections régionales et une direction nationale. Et nous avons aussi des groupes de travail par thèmes et activités comme le syndicalisme, l’écologie, les étudiants, l’éducation aussi bien au niveau lycéen qu’étudiant.
Quand le Bloc s’est constitué, les trois partis sont devenus des associations politiques ; ce qui a signifié qu’ils devenaient des courants politiques au sein du Bloc. Aujourd’hui, la distribution interne est différente et il y a eu des restructurations tout au cours de l’année dernière. Jusqu’à il y a deux ans, nous définissions le rôle des trois courants comme relevant d’une « hégémonie partagée ». Cela signifiait que dans ces premières années, chacun de ces trois courants animait différents domaines de travail dans lesquels ils avaient historiquement développé des racines plus fortes.
Par exemple, le PSR a pris en charge les questions concernant l’oppression comme le féminisme, les questions LGBT, l’organisation de l’antiracisme, ainsi que les questions liées au travail précaire. L’UDP – qui était la plus grosse organisation des trois – a pris en charge les questions syndicales, parce qu’ils avaient plus de militants dans le mouvement syndical. Et Politique XXI a pris en charge de nombreuses questions liées à l’internationalisme.
Quoi qu’il en soit, les choses ont changé au cours des dernières années et ces divisions n’existent plus de la manière où elles ont existé. Il y a eu de nombreuses restructurations des courants, dont la dissolution du PSR dans une tendance plus large incluant des secteurs de Politique XXI et de nombreux militants désignés comme « indépendants » et la création d’une autre tendance large constituée de l’UDP ainsi que de nombreux militants qui auparavant n’étaient pas membres d’une tendance. Cette réorganisation interne est actuellement toujours en cours.
Quels étaient les principaux thèmes de la campagne électorale ? Le succès électoral du Bloc est-il le résultat du fait qu’il a été perçu comme une force qui luttait déjà sur ces thèmes avant la période électorale ?
Au Portugal, depuis au moins quatre ans, l’austérité est la question politique centrale. Le Bloc est l’un des rares partis opposés à l’austérité ; c’est sur cette question qu’il a centré à la fois son activité politique des années précédentes et son programme électoral.
Catarina Principe :Qu’est ce que cela signifie ? Très spécifiquement, cela signifie : chômage, précarité et démantèlement de l’Etat social avec, par exemple, des coupes budgétaires, des fermetures d’écoles et d’hôpitaux ainsi que des menaces sur la pérennité du système de sécurité sociale.
En plus, de manière tout à fait critique, il y a la question de l’immigration. Au cours des dernières années, le Portugal a connu le plus important flux migratoire de son histoire, supérieur même à celui des années 60 pendant la dictature. Parlons chiffres : au cours des deux ou trois dernières années, plus d’un demi million de gens ont quitté le pays, un chiffre encore une fois à mettre en rapport avec celui de la population (autour de 10 millions). C’est donc un très grand nombre de gens qui sont partis.
D’un autre côté, comme on ne peut pas parler austérité sans aborder la question de la dette, le Bloc a également mis depuis plusieurs années ce thème au centre de ses activités politiques. Par exemple : nous avons organisé de nombreux débats pour expliquer la relation qui existe entre l’austérité et la dette, la nécessité absolue de restructurer la dette, de l’annuler en partie, de diminuer les taux d’intérêt, etc.
Je pense aussi qu’il est très important de mentionner une question qui a été au centre de cette campagne : la relation avec l’Union européenne et avec l’euro.
Avant cette campagne, le Bloc avait une sorte de position vacillante sur la question de l’Union européenne et de l’euro. Par bien des aspects, cette positon était assez semblable à celle adoptée par Syriza. Mais, au vu de ce qui vient d’arriver à Syriza qui a été acculé à une situation où ils ont dû signer le troisième mémorandum et reconnaître que leur objectif n’était pas de rompre avec l’élite européenne et ses institutions, le Bloc s’est rendu compte qu’il devait préciser sa position.
Pendant cette campagne, les forces politiques qui nous sont hostiles ont tenté de présenter le Bloc comme irresponsable et affirmé que le Bloc serait incapable de gouverner à cause de ce qui était arrivé à Syriza. Nos adversaires disaient : « Regardez Syriza ! Il n’y a pas d’autre option que l’austérité ! ».
En dépit de cela, le Bloc a été capable de renverser ce récit. Nous avions peur que l’effet Syriza soit très négatif pour nous, mais en réalité cet effet a été minime. C’est parce que le Bloc a été capable de rejeter la responsabilité de ce qui s’était produit en Grèce sur les élites européennes, tout en renforçant en même temps notre critique de l’Union européenne et de l’euro. Pour la première fois, le Bloc a dit publiquement que s’il était nécessaire de quitter la zone euro pour mettre fin à l’austérité et reconquérir la souveraineté, alors nous le ferions.
« Plus un seul sacrifice pour l’euro » a constitué un message important pour nous dans cette campagne. À mon avis, c’est un changement politique très positif qui a ouvert un espace pour une gauche euro-critique d’une manière qui n’existait pas auparavant (bien que le Parti communiste ait toujours été euro-critique). Cela contredit aussi le récit selon lequel la gauche ne peut pas se développer si elle adopte une approche euro-critique. En réalité, nous avons été capables de modifier notre perspective dans un sens plus euro-critique et, néanmoins, de réaliser nos meilleurs résultats électoraux jamais atteints.
La coalition de droite « Le Portugal d’abord » (Portugal à Frente, PaF en abrégé) – constitué du Parti Social-Démocrate (PSD) et du Parti Populaire (CDS-PP), les deux partis qui ont gouverné le Portugal au cours des quatre dernières années et appliquer les mesures d’austérité – est arrivée en tête aux élections bien qu’elle n’ait pas réussi à obtenir la majorité. Est que cela signifie que les conservateurs vont constituer un gouvernement minoritaire ? Et, dans ce cas, quelles seront les conséquences ?
Catarina Principe :Selon la Constitution portugaise, il est possible de former un gouvernement minoritaire. Et, comme vous l’avez dit, le parti conservateur qui dirigeait déjà une coalition avec un parti plus petit, le CDS-PP – si l’on voulait faire des analogies, cette coalition ressemble beaucoup à la CDU allemande – n’a pas la majorité absolue au Parlement.
Néanmoins, la Constitution autorise la formation d’un gouvernement minoritaire s’il peut s’assurer l’engagement d’autres partis à lui fournir suffisamment de votes pour mettre en œuvre sa politique. Aussi bien le Parti Communiste que le Bloc – qui, à eux deux, représentent 20% des députés – ont déjà publiquement déclaré qu’ils ne fourniraient pas ce soutien. Cela signifie que la balle est maintenant dans le camp du PS.
On peut s’attendre à ce que notre PS – notre social-démocratie gagnée au libéralisme et traditionnelle – apporte ce soutien parlementaire pour que les conservateurs puissent former un gouvernement minoritaire, de droite. Ce n’est pas une surprise : si l’on regarde leurs programmes électoraux, sur le fond, ils sont assez semblables.
Il y a pire : le PS ne va pas seulement permettre la formation d’un gouvernement conservateur ; le plus vraisemblable est qu’ils soutiennent aussi ses principales mesures d’austérité. Cela signifie que le PS est en voie de se compromettre lui-même en votant au Parlement toutes les principales mesures d’austérité du programme de la Droite, comme la réduction de 674 millions des retraites qui a déjà été promise à Bruxelles ou encore le budget de l’Etat.
Ainsi, une fois de plus, le PS a prouvé qu’il ne constitue nullement une alternative, même s’il a mené une campagne alarmiste, proclamant que le vote pour le Bloc ou pour le Parti communiste était en fait un vote pour la droite. Mais, alors que le PS a mis en avant cette ligne pendant les deux dernières semaines de la campagne électorale, il a néanmoins perdu sévèrement.
A l’opposé du soutien que le PS va probablement apporter aux conservateurs, tant le Bloc que le Parti communiste ont proposé de débattre la possibilité de former un gouvernement majoritaire avec le PS pour mettre fin à l’austérité. Ce serait possible dans la mesure où, à eux trois, ces partis ont effectivement une majorité de sièges de députés. Néanmoins, c’est surtout une manœuvre tactique parce que aussi bien le Bloc que le Parti communiste savent que les conditions qu’ils mettront à un tel gouvernement de la gauche seront rejetées par le PS.
C’est donc une manœuvre tactique, mais une manoeuvre importante et justifiée car elle pousse le PS à clarifier sa position : est-ce qu’il veut ou non en finir avec l’austérité ? Il a dit qu’il s’opposait à l’austérité, mais cela va s’avérer clairement un mensonge s’il soutient un gouvernement de droite, ce qui est exactement ce qu’il va faire maintenant.
Il y a un autre problème. L’élection présidentielle est prévue pour Janvier, mais la Constitution indique que le Président en fonction ne peut pas dissoudre le Parlement ni appeler à de nouvelles élections au cours des six derniers mois de son mandat. Cela va donc obliger le PS à prendre une décision. Notre position est qu’il n’y aura pas de gouvernement de la gauche parce que le PS n’acceptera pas nos conditions anti-austérité à la constitution d’un tel gouvernement, comme de mettre fin aux baisses de salaires, de défendre les retraites et de restructurer la dette.
Étant donnée la probabilité d’un gouvernement de droite, dans quelle direction le Bloc va-t-il concentrer son énergie pour construire l’opposition à la mise en œuvre des coupes budgétaires ?
Catarina Principe : Très bonne question ! Bien que les 10% obtenus par le Bloc représentent la plus grande victoire de notre histoire, cela ne signifie pas que nous ne soyons pas confrontés à des problèmes difficiles.
Au cours des deux dernières années, les mobilisations et les mouvements sociaux ont été pratiquement inexistants. En dépit de mesures brutales d’austérité, nous avons connu peu de mouvements de résistance ou de moments de contestation. En même temps, pour être populaires, nous sommes très dépendants de nos résultats électoraux et, on peut le dire, de la bonne volonté des médias dominants.
Le fait que le Bloc ait bénéficié d’un score étonnant cette fois-ci ne signifie pas que nous ne soyons pas exposés à une chute de ce score la prochaine fois, comme cela s’est produit entre 2009 et 2011, lorsque nous avons perdu la moitié de nos suffrages. Cela signifie – là, je vous donne mon opinion personnelle – qu’il y a des choses très concrètes à faire immédiatement. J’en vois quatre.
D’abord, il nous faut renforcer la mobilisation sociale. Cela implique de repenser notre stratégie en matière d’organisation des travailleurs précaires. Nous avons fait des efforts au cours des années passées et nous avons obtenu des succès, mais pas aussi nombreux que ceux que nous espérions. Et, au sein de ce qui reste du mouvement syndical, nous avons mené des débats avec des secteurs du Parti communiste qui restent très influents dans ce cadre. Ces débats portaient particulièrement sur la question de la réorganisation du mouvement ouvrier dans une situation où le chômage est très élevé, où la précarité est massive et où le taux d’adhésion aux syndicats est tombé à 20%.
En second, la défense de l’Etat social est un domaine important pour nous. Par exemple, nous devons être plus actifs dans la défense des écoles publiques et des hôpitaux, notamment de la Sécurité sociale. Nous devons développer nos interventions et y intégrer les structures et les organisations qui ont une base locale ou communautaire. Par exemple, dans de petits villages, il existe des structures qui essaient de sauver leur hôpital de proximité.
Troisièmement, il nous faut recenser toutes les expériences et les structures de solidarité directe, comme ces gens qui créent des coopératives. Il n’y en a pas autant qu’en Grèce, mais il y en a. Nous devons mettre ces expériences en contact les unes avec les autres.
Quatrièmement, nous devons construire des campagnes qui interpellent les racines profondes du projet européen. Par exemple, nous pourrions prendre en compte les campagnes en faveur d’une citoyenneté garantie à tous les émigrés. Nous pourrions revendiquer un salaire minimum commun à l’échelle européenne. Ce sont là des choses qui, en théorie, sont possibles. Mais elles sont impossibles à réaliser dans le cadre des structures de l’Union européenne qui sont fondées sur l’inégalité. Aussi, je dirai qu’il s’agit de réformes non réformistes ; en d’autres termes de réformes qui devraient être possibles mais qui, en fait, mettraient en cause les fondements profonds de l’Union européenne et de la zone euro.
Je l’ai déjà indiqué : nous devons continuer à travailler dans le cadre de l’Union européenne parce que c’est le cadre réel dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui. Mais, en même temps, il nous faut essayer de commencer à penser hors de ces limites. Nous devons construire des liens plus forts avec les mouvements sociaux autour de l’Europe.
Telles sont les tâches auxquelles nous sommes confrontés. Elles ne sont pas simples mais, heureusement, nous allons pouvoir avancer.
Une dernière question : aux Etats-Unis, nous sommes habitués à avoir des politiciens qui sont corrompus, qui sont des créatures des entreprises multinationales, qui n’ont aucun compte à rendre à leur base. Peux-tu rapidement nous dire quel type de gens vont représenter le Bloc au Parlement et quels rapports ils entretiennent avec le parti et les mouvements sociaux ?
Catarina Principe : La première chose à dire est que nous ne nous attendions pas à avoir autant d’élus ! Une fois cela dit, le Bloc a - de façon tout à fait intentionnelle - composé sa liste parlementaire de manière hétérogène, avec beaucoup de gens qui viennent de mouvements différents et d’expériences différentes. Ainsi, le groupe parlementaire du Bloc va connaître un roulement de 80%. 80% de nos députés qui viennent d’être élus sont nouveaux : ils n’ont jamais été députés auparavant.
Par exemple, nous avons fait élire Luis Monteiro qui, à 22 ans, sera le plus jeune député. C’était déjà un militant lycéen très actif et c’est maintenant une personnalité importante du mouvement étudiant.
En même temps, nous avons aussi comme élue Domicilia Costa : âgée de 69 ans, elle était femme au foyer. A Gaia, la plus grande banlieue de Porto, depuis 40 ans, elle a joué un rôle central dans l’organisation de la défense des droits des locataires et, aujourd’hui, également des droit des retraités. Ce ne sont que deux exemples de la diversité des élus du Bloc, de la diversité des expériences de mobilisations sociales qu’ils représentent.
Cela a toujours été notre tradition, bien qu’elle n’ai pas toujours été couronnée de succès en pratique. Nous avons toujours essayé de composer nos listes de candidats – et, par défaut, d’élus – de manière à inclure une large variété d’expérience, de régions, de genre, de génération, etc.
Nous ne considérons pas le Parlement comme un but en soi, mais comme un haut-parleur pour les mouvements. C’est particulièrement vrai aujourd’hui, bien qu’il s’agisse d’un groupe parlementaire comportant pas mal de gens inconnus qui ne s’attendaient pas à être député au cours de leur existence. J’espère, précisément à cause de cela, que nous pourrons essayer de construire une relation plus organique entre les mouvements dont ces gens sont partie prenante et leur travail au Parlement.
Cette interview a été publiée au lendemain des élections législatives portugaises sur Socialistworker.org, le site du Socialist Workers Party (SWP, Grande-Bretagne). Traduction par François Coustal, Ensemble!
Todd Chretien et Dan Russell ont interviewé Catarina Principe, une militante du Bloc de Gauche sur le résultats des élections, la nature du Bloc et le contexte historique actuel.
En 1974, une fraction de gauche des forces armées a renversé le prétendu Nouvel Etat (Estado Novo), la dictature fasciste qui régnait depuis les années 30. Ce coup a provoqué de qui est connu sous le nom de « Révolution des Œillets », un soulèvement qui a duré plus de deux années et a secoué la société portugaise jusque dans ses fondements. Peux-tu expliquer en quoi l’héritage de ces évènements a influencé le Bloc et, plus généralement, la vie politique portugaise ?
Catarina Principe : Lors des débuts de la révolution, le Parti communiste constituait la force politique centrale et, dans une certaine mesure, il a soutenu le mouvement populaire ; mais il a également tenté d’en bloquer certains aspects. Après la chute de la dictature en 1974, l’on a assisté à la formation de pas moins de 37 nouveaux partis politiques, mais aucun d’entre eux n’a été capable de devenir une force puissante et majoritaire au sein de la classe ouvrière et du processus révolutionnaire.
Aussi, de ce point de vue, le Bloc a tiré la leçon que pour avoir une influence politique significative dans le paysage que nous connaissons aujourd’hui, il faut prendre de la distance avec le concept de petites organisations révolutionnaires. Il fallait construire un parti large capable d’incorporer différents secteurs de la gauche et différentes tendances idéologiques. Ainsi la Gauche a appris des hauts et des bas – surtout des bas… - de la révolution portugaise.
Nous avons aussi affronté la question de l’incapacité des nombreux cadres révolutionnaires qui avaient alors émergé à traiter avec le réformisme. En un certain sens, la gauche révolutionnaire avait réduit le réformisme à n’être qu’un autre masque du capitalisme et avait surestimé la capacité du réformisme à influences des secteurs entiers de la classe ouvrière.
La Gauche n’avait pas non plus eu l’expérience de la confrontation avec le réformisme au sein du mouvement syndical, sur les lieux de travail et sur le terrain électoral. Aussi, il était très difficile pour la Gauche de traiter les positions politiques mises en avant par le Parti socialiste (Partito Socialista, désigné par ses initiales : PS), notre version nationale de la social-démocratie.
Peux-tu indiquer comment le Bloc s’est constitué et comment il est organisé aujourd’hui, au plan local et national ?
Catarina Principe :Le Bloc a été constitué en 1999 principalement par trois partis et des gens qui n’étaient pas membres d’une organisation en particulier. Il y avait un groupe trotskiste affilié à la Quatrième Internationale (le Parti Socialiste Révolutionnaire, PSR), un groupe issu de la tradition maoïste appelé Union démocratique et Populaire (UDP et une organisation venue de la tradition eurocommuniste appelée Politique XXI (Politica XXI).
La plupart des membres du Bloc d’aujourd’hui n’ont jamais fait partie de l’une de ces trois organisations ; ainsi nous nous efforçons de construire un parti avec une base d’adhésion large, et nous avons réussi à rassembler au sein d’une même organisation une grande partie de la gauche de la société portugaise.
Aujourd’hui, le Bloc est une organisation basée sur l’adhésion individuelle d’environ 12.000 membres. Il est important de rappeler que la population actuelle du Portugal est d’environ 10 millions d’habitants ; c’est donc un nombre significatif d’adhérents pour une organisation de gauche. Nous avons des sections locales, des sections régionales et une direction nationale. Et nous avons aussi des groupes de travail par thèmes et activités comme le syndicalisme, l’écologie, les étudiants, l’éducation aussi bien au niveau lycéen qu’étudiant.
Quand le Bloc s’est constitué, les trois partis sont devenus des associations politiques ; ce qui a signifié qu’ils devenaient des courants politiques au sein du Bloc. Aujourd’hui, la distribution interne est différente et il y a eu des restructurations tout au cours de l’année dernière. Jusqu’à il y a deux ans, nous définissions le rôle des trois courants comme relevant d’une « hégémonie partagée ». Cela signifiait que dans ces premières années, chacun de ces trois courants animait différents domaines de travail dans lesquels ils avaient historiquement développé des racines plus fortes.
Par exemple, le PSR a pris en charge les questions concernant l’oppression comme le féminisme, les questions LGBT, l’organisation de l’antiracisme, ainsi que les questions liées au travail précaire. L’UDP – qui était la plus grosse organisation des trois – a pris en charge les questions syndicales, parce qu’ils avaient plus de militants dans le mouvement syndical. Et Politique XXI a pris en charge de nombreuses questions liées à l’internationalisme.
Quoi qu’il en soit, les choses ont changé au cours des dernières années et ces divisions n’existent plus de la manière où elles ont existé. Il y a eu de nombreuses restructurations des courants, dont la dissolution du PSR dans une tendance plus large incluant des secteurs de Politique XXI et de nombreux militants désignés comme « indépendants » et la création d’une autre tendance large constituée de l’UDP ainsi que de nombreux militants qui auparavant n’étaient pas membres d’une tendance. Cette réorganisation interne est actuellement toujours en cours.
Quels étaient les principaux thèmes de la campagne électorale ? Le succès électoral du Bloc est-il le résultat du fait qu’il a été perçu comme une force qui luttait déjà sur ces thèmes avant la période électorale ?
Au Portugal, depuis au moins quatre ans, l’austérité est la question politique centrale. Le Bloc est l’un des rares partis opposés à l’austérité ; c’est sur cette question qu’il a centré à la fois son activité politique des années précédentes et son programme électoral.
Catarina Principe :Qu’est ce que cela signifie ? Très spécifiquement, cela signifie : chômage, précarité et démantèlement de l’Etat social avec, par exemple, des coupes budgétaires, des fermetures d’écoles et d’hôpitaux ainsi que des menaces sur la pérennité du système de sécurité sociale.
En plus, de manière tout à fait critique, il y a la question de l’immigration. Au cours des dernières années, le Portugal a connu le plus important flux migratoire de son histoire, supérieur même à celui des années 60 pendant la dictature. Parlons chiffres : au cours des deux ou trois dernières années, plus d’un demi million de gens ont quitté le pays, un chiffre encore une fois à mettre en rapport avec celui de la population (autour de 10 millions). C’est donc un très grand nombre de gens qui sont partis.
D’un autre côté, comme on ne peut pas parler austérité sans aborder la question de la dette, le Bloc a également mis depuis plusieurs années ce thème au centre de ses activités politiques. Par exemple : nous avons organisé de nombreux débats pour expliquer la relation qui existe entre l’austérité et la dette, la nécessité absolue de restructurer la dette, de l’annuler en partie, de diminuer les taux d’intérêt, etc.
Je pense aussi qu’il est très important de mentionner une question qui a été au centre de cette campagne : la relation avec l’Union européenne et avec l’euro.
Avant cette campagne, le Bloc avait une sorte de position vacillante sur la question de l’Union européenne et de l’euro. Par bien des aspects, cette positon était assez semblable à celle adoptée par Syriza. Mais, au vu de ce qui vient d’arriver à Syriza qui a été acculé à une situation où ils ont dû signer le troisième mémorandum et reconnaître que leur objectif n’était pas de rompre avec l’élite européenne et ses institutions, le Bloc s’est rendu compte qu’il devait préciser sa position.
Pendant cette campagne, les forces politiques qui nous sont hostiles ont tenté de présenter le Bloc comme irresponsable et affirmé que le Bloc serait incapable de gouverner à cause de ce qui était arrivé à Syriza. Nos adversaires disaient : « Regardez Syriza ! Il n’y a pas d’autre option que l’austérité ! ».
En dépit de cela, le Bloc a été capable de renverser ce récit. Nous avions peur que l’effet Syriza soit très négatif pour nous, mais en réalité cet effet a été minime. C’est parce que le Bloc a été capable de rejeter la responsabilité de ce qui s’était produit en Grèce sur les élites européennes, tout en renforçant en même temps notre critique de l’Union européenne et de l’euro. Pour la première fois, le Bloc a dit publiquement que s’il était nécessaire de quitter la zone euro pour mettre fin à l’austérité et reconquérir la souveraineté, alors nous le ferions.
« Plus un seul sacrifice pour l’euro » a constitué un message important pour nous dans cette campagne. À mon avis, c’est un changement politique très positif qui a ouvert un espace pour une gauche euro-critique d’une manière qui n’existait pas auparavant (bien que le Parti communiste ait toujours été euro-critique). Cela contredit aussi le récit selon lequel la gauche ne peut pas se développer si elle adopte une approche euro-critique. En réalité, nous avons été capables de modifier notre perspective dans un sens plus euro-critique et, néanmoins, de réaliser nos meilleurs résultats électoraux jamais atteints.
La coalition de droite « Le Portugal d’abord » (Portugal à Frente, PaF en abrégé) – constitué du Parti Social-Démocrate (PSD) et du Parti Populaire (CDS-PP), les deux partis qui ont gouverné le Portugal au cours des quatre dernières années et appliquer les mesures d’austérité – est arrivée en tête aux élections bien qu’elle n’ait pas réussi à obtenir la majorité. Est que cela signifie que les conservateurs vont constituer un gouvernement minoritaire ? Et, dans ce cas, quelles seront les conséquences ?
Catarina Principe :Selon la Constitution portugaise, il est possible de former un gouvernement minoritaire. Et, comme vous l’avez dit, le parti conservateur qui dirigeait déjà une coalition avec un parti plus petit, le CDS-PP – si l’on voulait faire des analogies, cette coalition ressemble beaucoup à la CDU allemande – n’a pas la majorité absolue au Parlement.
Néanmoins, la Constitution autorise la formation d’un gouvernement minoritaire s’il peut s’assurer l’engagement d’autres partis à lui fournir suffisamment de votes pour mettre en œuvre sa politique. Aussi bien le Parti Communiste que le Bloc – qui, à eux deux, représentent 20% des députés – ont déjà publiquement déclaré qu’ils ne fourniraient pas ce soutien. Cela signifie que la balle est maintenant dans le camp du PS.
On peut s’attendre à ce que notre PS – notre social-démocratie gagnée au libéralisme et traditionnelle – apporte ce soutien parlementaire pour que les conservateurs puissent former un gouvernement minoritaire, de droite. Ce n’est pas une surprise : si l’on regarde leurs programmes électoraux, sur le fond, ils sont assez semblables.
Il y a pire : le PS ne va pas seulement permettre la formation d’un gouvernement conservateur ; le plus vraisemblable est qu’ils soutiennent aussi ses principales mesures d’austérité. Cela signifie que le PS est en voie de se compromettre lui-même en votant au Parlement toutes les principales mesures d’austérité du programme de la Droite, comme la réduction de 674 millions des retraites qui a déjà été promise à Bruxelles ou encore le budget de l’Etat.
Ainsi, une fois de plus, le PS a prouvé qu’il ne constitue nullement une alternative, même s’il a mené une campagne alarmiste, proclamant que le vote pour le Bloc ou pour le Parti communiste était en fait un vote pour la droite. Mais, alors que le PS a mis en avant cette ligne pendant les deux dernières semaines de la campagne électorale, il a néanmoins perdu sévèrement.
A l’opposé du soutien que le PS va probablement apporter aux conservateurs, tant le Bloc que le Parti communiste ont proposé de débattre la possibilité de former un gouvernement majoritaire avec le PS pour mettre fin à l’austérité. Ce serait possible dans la mesure où, à eux trois, ces partis ont effectivement une majorité de sièges de députés. Néanmoins, c’est surtout une manœuvre tactique parce que aussi bien le Bloc que le Parti communiste savent que les conditions qu’ils mettront à un tel gouvernement de la gauche seront rejetées par le PS.
C’est donc une manœuvre tactique, mais une manoeuvre importante et justifiée car elle pousse le PS à clarifier sa position : est-ce qu’il veut ou non en finir avec l’austérité ? Il a dit qu’il s’opposait à l’austérité, mais cela va s’avérer clairement un mensonge s’il soutient un gouvernement de droite, ce qui est exactement ce qu’il va faire maintenant.
Il y a un autre problème. L’élection présidentielle est prévue pour Janvier, mais la Constitution indique que le Président en fonction ne peut pas dissoudre le Parlement ni appeler à de nouvelles élections au cours des six derniers mois de son mandat. Cela va donc obliger le PS à prendre une décision. Notre position est qu’il n’y aura pas de gouvernement de la gauche parce que le PS n’acceptera pas nos conditions anti-austérité à la constitution d’un tel gouvernement, comme de mettre fin aux baisses de salaires, de défendre les retraites et de restructurer la dette.
Étant donnée la probabilité d’un gouvernement de droite, dans quelle direction le Bloc va-t-il concentrer son énergie pour construire l’opposition à la mise en œuvre des coupes budgétaires ?
Catarina Principe : Très bonne question ! Bien que les 10% obtenus par le Bloc représentent la plus grande victoire de notre histoire, cela ne signifie pas que nous ne soyons pas confrontés à des problèmes difficiles.
Au cours des deux dernières années, les mobilisations et les mouvements sociaux ont été pratiquement inexistants. En dépit de mesures brutales d’austérité, nous avons connu peu de mouvements de résistance ou de moments de contestation. En même temps, pour être populaires, nous sommes très dépendants de nos résultats électoraux et, on peut le dire, de la bonne volonté des médias dominants.
Le fait que le Bloc ait bénéficié d’un score étonnant cette fois-ci ne signifie pas que nous ne soyons pas exposés à une chute de ce score la prochaine fois, comme cela s’est produit entre 2009 et 2011, lorsque nous avons perdu la moitié de nos suffrages. Cela signifie – là, je vous donne mon opinion personnelle – qu’il y a des choses très concrètes à faire immédiatement. J’en vois quatre.
D’abord, il nous faut renforcer la mobilisation sociale. Cela implique de repenser notre stratégie en matière d’organisation des travailleurs précaires. Nous avons fait des efforts au cours des années passées et nous avons obtenu des succès, mais pas aussi nombreux que ceux que nous espérions. Et, au sein de ce qui reste du mouvement syndical, nous avons mené des débats avec des secteurs du Parti communiste qui restent très influents dans ce cadre. Ces débats portaient particulièrement sur la question de la réorganisation du mouvement ouvrier dans une situation où le chômage est très élevé, où la précarité est massive et où le taux d’adhésion aux syndicats est tombé à 20%.
En second, la défense de l’Etat social est un domaine important pour nous. Par exemple, nous devons être plus actifs dans la défense des écoles publiques et des hôpitaux, notamment de la Sécurité sociale. Nous devons développer nos interventions et y intégrer les structures et les organisations qui ont une base locale ou communautaire. Par exemple, dans de petits villages, il existe des structures qui essaient de sauver leur hôpital de proximité.
Troisièmement, il nous faut recenser toutes les expériences et les structures de solidarité directe, comme ces gens qui créent des coopératives. Il n’y en a pas autant qu’en Grèce, mais il y en a. Nous devons mettre ces expériences en contact les unes avec les autres.
Quatrièmement, nous devons construire des campagnes qui interpellent les racines profondes du projet européen. Par exemple, nous pourrions prendre en compte les campagnes en faveur d’une citoyenneté garantie à tous les émigrés. Nous pourrions revendiquer un salaire minimum commun à l’échelle européenne. Ce sont là des choses qui, en théorie, sont possibles. Mais elles sont impossibles à réaliser dans le cadre des structures de l’Union européenne qui sont fondées sur l’inégalité. Aussi, je dirai qu’il s’agit de réformes non réformistes ; en d’autres termes de réformes qui devraient être possibles mais qui, en fait, mettraient en cause les fondements profonds de l’Union européenne et de la zone euro.
Je l’ai déjà indiqué : nous devons continuer à travailler dans le cadre de l’Union européenne parce que c’est le cadre réel dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui. Mais, en même temps, il nous faut essayer de commencer à penser hors de ces limites. Nous devons construire des liens plus forts avec les mouvements sociaux autour de l’Europe.
Telles sont les tâches auxquelles nous sommes confrontés. Elles ne sont pas simples mais, heureusement, nous allons pouvoir avancer.
Une dernière question : aux Etats-Unis, nous sommes habitués à avoir des politiciens qui sont corrompus, qui sont des créatures des entreprises multinationales, qui n’ont aucun compte à rendre à leur base. Peux-tu rapidement nous dire quel type de gens vont représenter le Bloc au Parlement et quels rapports ils entretiennent avec le parti et les mouvements sociaux ?
Catarina Principe : La première chose à dire est que nous ne nous attendions pas à avoir autant d’élus ! Une fois cela dit, le Bloc a - de façon tout à fait intentionnelle - composé sa liste parlementaire de manière hétérogène, avec beaucoup de gens qui viennent de mouvements différents et d’expériences différentes. Ainsi, le groupe parlementaire du Bloc va connaître un roulement de 80%. 80% de nos députés qui viennent d’être élus sont nouveaux : ils n’ont jamais été députés auparavant.
Par exemple, nous avons fait élire Luis Monteiro qui, à 22 ans, sera le plus jeune député. C’était déjà un militant lycéen très actif et c’est maintenant une personnalité importante du mouvement étudiant.
En même temps, nous avons aussi comme élue Domicilia Costa : âgée de 69 ans, elle était femme au foyer. A Gaia, la plus grande banlieue de Porto, depuis 40 ans, elle a joué un rôle central dans l’organisation de la défense des droits des locataires et, aujourd’hui, également des droit des retraités. Ce ne sont que deux exemples de la diversité des élus du Bloc, de la diversité des expériences de mobilisations sociales qu’ils représentent.
Cela a toujours été notre tradition, bien qu’elle n’ai pas toujours été couronnée de succès en pratique. Nous avons toujours essayé de composer nos listes de candidats – et, par défaut, d’élus – de manière à inclure une large variété d’expérience, de régions, de genre, de génération, etc.
Nous ne considérons pas le Parlement comme un but en soi, mais comme un haut-parleur pour les mouvements. C’est particulièrement vrai aujourd’hui, bien qu’il s’agisse d’un groupe parlementaire comportant pas mal de gens inconnus qui ne s’attendaient pas à être député au cours de leur existence. J’espère, précisément à cause de cela, que nous pourrons essayer de construire une relation plus organique entre les mouvements dont ces gens sont partie prenante et leur travail au Parlement.
Cette interview a été publiée au lendemain des élections législatives portugaises sur Socialistworker.org, le site du Socialist Workers Party (SWP, Grande-Bretagne). Traduction par François Coustal, Ensemble!
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