Il était clair, bien avant son lancement, que le référendum sur l’Union européenne contiendrait de sérieux risques pour la gauche, pour le multiculturalisme et l’antiracisme en Grande-Bretagne. La campagne elle-même ne pouvait qu’être un festival de racisme et de xénophobie et une issue favorable au Brexit ne pouvait que provoquer un glissement important à droite de la politique en Grande-Bretagne, aussi bien au niveau du gouvernement que de l’attitude de l’opinion publique. Le racisme et la xénophobie ne pouvaient qu’être renforcés et la gauche rejetée sur la défensive.
Maintenant, nous y sommes ! Le gouvernement de
Theresa May qui a été constitué après un nombre remarquablement limité de jours
de frénésie, est le plus à droite de l’ère moderne, pas seulement à propos du
Brexit mais dans tous les domaines ; et il joue ce rôle à plein. Osborne
est parti, remplacé par Phillip Hammond ; Nikki Morgan est parti, remplacé
par Justine Greening ; Michael Grove est parti, remplacé par Liz
Truss ; Amber Rudd est Ministre de l’Intérieur ; Jeremy Hunt est
resté à la Santé, sûrement pour poursuivre la confrontation avec la profession
médicale.
Le plus effrayant est peut-être la nomination
d’Andrea Leadsom, une fanatique du Brexit, à l’Environnement - le Ministère de
l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales. Ce n’est pas
seulement une climato-sceptique et un soutien au rétablissement de la chasse au
renard. Elle possède également des liens étroits avec le Tea Party
nord-américain.
Si Leadsom avait été élue à la direction du Parti
conservateur – ce qui aurait très bien pu se produire si la base du Parti
conservateur avait pu s’exprimer… - elle aurait été à la droite de May et la
manière dont elle a été écartée prématurément de la course pourrait bien
traduire des divisions au sein de la classe dominante sur la manière dont le
Brexit doit être mis en œuvre.
De toute façon, le changement de directionen faveur
de May représente un glissement significatif à droite et un changement qui a
conduit les Conservateurs à un positionnement plus uni et plus cohérent sur le
plan idéologique que ce n’était le cas sous Cameron, en dépit des problèmes
auxquels ils sont maintenant confrontés en tentant de mettre en œuvre le
Brexit. Pour l’instant, l’UKIP a été mis à l’écart du fait de ce qui est, en
réalité, une « ukipisation »du Parti conservateur.
De manière encore plus significative, les positions
clés en matière de Brexit – ce qui va être déterminant pour définir
l’orientation gouvernementale – ont été attribuées à des partisans très stricts
et très à droite du Brexit : David Davies en tant que Ministre du Brexit,
Liam Fox en tant que Ministre du Commerce extérieur (un poste nouvellement créé)
et Boris Johson comme Ministre des Affaires étrangères. Cela signifie que l’on
a donné à ces gens le pouvoir de reformater la place de la Grande-Bretagne dans
le Monde pour la nouvelle génération, s’ils y parviennent.
Il y a eu également des changements importants au
niveau de la structure gouvernementale. Le changement le plus significatif est
la disparition du Ministère de l’Energie et du Changement climatique qui a été
fusionné avec celui de l’Industrie : une catastrophe pour l’environnement
et la lutte contre le changement climatique.
La Droite du Parti conservateur, qui était restée en
embuscade à propos de l’UE depuis que David Cameron l’avait emporté sur David
Davis (ainsi que sur Liam Fox) en 2005 pour la Direction du Parti travailliste,
tient enfin sa vengeance. C’est maintenant elle qui est aux affaires et qui
dirige le spectacle.
Ce sont désormais à ces gens que le résultat du référendum
a donné l’opportunité de restructurer la politique britannique (et la place de
la Grande-Bretagne dans le Monde) à une échelle équivalente à celle dont
Thatcher a disposé après la défaite de la grève des mineurs dans les années 80.
Et ils comptent bien saisir cette opportunité à deux mains ! Ce ne sera
pas facile et il y aura de nombreux pièges dans le processus du Brexit. Mais, à
moins que la direction May ne soit mise en échec par une nouvelle élection – et
il n’y a que Corbyn qui puisse y parvenir – c’est là une direction très
dangereuse…
Même si May est plutôt encline à faire certaines
concessions sur le Brexit, il y aura de nombreux membres de la Droite
conservatrice pour se manifester et l’en empêcher. L’UKIP va attendre afin de
capitaliser en cas de retour en arrière et il y aura de nombreux députés
conservateurs près à s’insurger.
Tout cela ne constitue pas seulement un mauvais coup
pour la Gauche en Grande-Bretagne, mais sert aussi d’inspiration pour toutes
les forces droitières en Europe. D’ores et déjà, Le Pen applaudit des deux mains
à ces nouvelles et promet la tenue d’un référendum identique en France si elle
gagne l’élection présidentielle l’an prochain.
La jeunesse britannique est la catégorie sociale qui
a le plus perdu sous les gouvernements précédents ; pour la première fois,
elle vivra moins bien que la génération précédente ; elle est la plus
hostile à tout cela et a été la catégorie la plus favorable au maintien dans
l’UE et, à nouveau, c’est elle qui a le plus à perdre.
En Grande-Bretagne, il y a trois millions de
citoyens membres de l’Union européenne à qui l’on a refusé le droit de voter
lors de ce référendum. Ils se demandent ce que sera leur statut dans ce pays,lorsque
May aura fini de les utiliser comme une monnaie d’échange au cours des
négociations avec les élites de l’Union européenne.
Cela s’est traduit dans la manifestation qui a réuni
à Londres plus de 100.000 personnes, principalement des jeunes, immédiatement
après le vote, à l’appel des réseaux sociaux. Cette manifestation n’était pas
organisée par la Gauche ou par le Mouvement ouvrier ; mais elle était
organisée sur une base progressiste et fortement « pro-immigration ».
La situation de
la Gauche
SocialistResistance(1) s’était prononcée pour un
vote en faveur du maintien dans l’Union européenne, aux motifs que le
référendum serait un festival réactionnaire qui conduirait à un important
déplacement à droite de la politique britannique. Nous avons eu raison sur ces
deux points.
Les organisations d’extrême-gauche – le SWP, le
Socialist Party, Counterfire, le Parti communiste britannique – ont fait
campagne pour la sortie de l’UE en affirmant qu’un tel vote renverserait
Cameron, pousserait à gauche la situation politique et ouvrirait de nouvelles
opportunités pour des politiques radicales, voire même pour un nouveau
gouvernement travailliste. Elles se sont dramatiquement trompées. En fait, même
une semaine après la formation du gouvernement May, certains prétendent encore
qu’il n’y a pas eu de glissement à droite !
Un vote en faveur du Brexit conduisait naturellement
à la chute du gouvernement Cameron mais son remplacement, comme l’avait annoncé
SocialistResistance,
allait se faire sur la droite. Il allait bien sûr ouvrir la voie à un
réalignement politique en faveur de la droite dure – aussi bien au sein du
Parti conservateur que dans le cadre d’un mouvement plus large. En pratique,
cela s’est produit selon cette première option, de manière plus rapide et pire
que nous ne l’avions prédit.
Ceux qui ont repris les postions de SocialistResistance
sur le référendum - un vote critique pour le maintien dans l’UE afin de
combattre la xénophobie – ont été accusés par les partisans de gauche de la
sortie de l’UE d’être des « libéraux de gauche » ou encore
d’abandonner les principes de base sur la nature de classe de l’Union
européenne.
Sur le site Counterfire (2) John Rees nous a
accusés de pratiquer ce qu’il appelle une « école linéaire d’analyse
historique » :« il n’y
aura aucune embardée automatique à droite si des personnages comme Johnson ou
May deviennent leaders du Parti conservateur. Les Conservateurs vont seulement
subir leur plus importante défaite depuis celle de Thatcher. Le groupe
parlementaire est partagé par moitié. Ils n’ont plus qu’une majorité de dix-sept
sièges. Ils sont soumis à des enquêtes judiciaires pour fraude électorale portant
sur un nombre supérieur de sièges. Ils sont obligés d’opérer une série de
changements politiques. Il n’y a que des adeptes de l’école linéaire d’analyse
historique qui puissent ne pas voir les opportunités ouvertes à la gauche par
une telle situation ».
Alex Callinicos(3) se situait dans le même registre
dans International Socialism, juste
avant le vote. Tout en accusant la campagne « Une autre Europe est
possible » de glisser vers la collaboration de classe, il prétend qu’un
vote pour le Brexit ferait éclater le gouvernement Cameron, moins d’un an après
sa victoire électorale. Bien sûr ! Mais après ? En pratique, il a eu
deux fois tort : d’abord le vote en faveur du Brexit n’a pas apporté de
glissement vers la gauche, mais le plus important glissement à droite de la
politique britannique depuis l’arrivée au pouvoir de Thatcher en 1979. Et, sauf
inversion de cette tendance, ce vote pourrait aussi avoir des conséquences
désastreuses à long terme.
De toute façon, les partisans de gauche de la sortie
de l’UE défendent toujours les mêmes positions trois semaines après le vote…
Voilà la position défendue, trois semaines après le vote, par Peter Taaffe(4) dans
Socialisme Aujourd’hui : « le vote pour quitter l’Union
européenne a ébranlé les institutions capitalistes, en Grande-Bretagne et
internationalement. C’est une autre réfraction de la colère contre la pauvreté
de masse et l’austérité brutale et d’un sentiment grandissant d’hostilité
contre la classe dominante. Il est totalement erroné de tirer des conclusions complètement
pessimistes telles que celles de petits groupes de gauche qui n’y voient qu’un
festival de réaction en Grande-Bretagne et in encouragement pour les forces de
droite, en Europe et ailleurs ».
La carte raciale
Maintenant, il devrait être clair – si ça ne l’était
pas auparavant – qu’au final ce référendum ne portait pas sur l’Union
européenne, mais sur l’immigration. A savoir : êtes-vous pour la libre
circulation, oui ou non ? Ce scenario s’est déroulé interview après
interview, dans les rues. Et la réponse était très majoritairement : trop
d’immigration ! Mettez fin à la libre circulation ! Et, compte-tenu
de ces faits inconfortables que sont l’histoire coloniale et impérialiste de la
Grande-Bretagne, des décennies de racisme institutionnel bipartisan pratiqué à
la fois par les Conservateurs et les Travaillistes et, depuis des années, la xénophobie répugnante des tabloïdes – le Sun, le Mail et l’Express, en
particulier – il ne pouvait en être autrement.
Depuis le vote, le racisme s’est renforcé ; les
crimes inspirés par la haine raciste ont doublé ; la situation politique
s’est déplacée vers la droite. Le Parti conservateur a évolué vers la droite et
nous nous dirigeons vers un processus de sortie de l’Union européenne qui sera
structuré par la Droite xénophobe et où mettre fin à la libre circulation des
personnes et réduire au maximum l’immigration seront les mots d’ordre.
Bien sûr, on ne peut réduire le référendum à
l’immigration. Il y avait d’autres enjeux, dont la pauvreté, l’aliénation et la
réaction contre l’establishment. Mais au final, c’est le racisme qui a dynamisé
et diffusé son venin dans la campagne pour le Brexit. C’est le racisme qui a
été la force motrice de la participation au vote.
Richard Seymour (5) l’a noté ainsi : « c’est la question de la libre
circulation des travailleurs à l’intérieur de l’Union européenne qui a mobilisé
les énergies en faveur de la sortie de l’Union européenne ». Il
poursuit : « en fait, la
plupart de ceux qui ont voté pour la sortie n’avaient pas grande expérience de
l’immigration : c’est dans les zones où vivent le plus de ressortissants
de l’Union européenne que l’on trouve le plus de votes en faveur du maintien
dans l’UE. Mais c’est comme cela que ça marche au Royaume-Uni quand il s’agit
de questions raciales ». Naturellement, il y a des exceptions à cela.
Mais c’est largement exact.
De toute manière, la dynamique raciste aurait
difficilement pu être plus claire. Dès le début, la principale campagne pour le
Brexit a décidé de se concentrer presque exclusivement sur l’immigration. Et le
vote pour le Brexit a pris la tête dans les sondages. Bien sûr, il y aeu une
réaction anti-establishment. Le problème est qu’une telle réaction n’est pas
nécessairement progressiste. En fait, c’est la base d’une grande partie du
soutien à l’UKIP.
En pratique, les principaux partisans du Brexit ont
mené la campagne la plus ouvertement raciste des temps modernes, et ils ont été
très efficaces. Utiliser la carte raciale est maintenant devenu une manière
« normale » de faire de la politique. A moins d’un retournement
rapide de situation, cela va provoquer de sérieux dommages dans la société
britannique. Le pire dommage à long-terme causé par cette campagne référendaire
en Grande-Bretagne est d’avoir rendu le racisme « respectable ».
La réponse apportée par les partisans du Brexit à
ceux qui sont exploités et aliénés a été : les immigrants prennent les
emplois des Britanniques ; ils font baisser les salaires et ils vivent des
allocations. Leur campagne télévisée était illustrée par une carte de l’Europe
où toutes les flèches – représentant les flux de migrants - étaient dirigées
vers la Grande-Bretagne, principalement en provenance de l’Est. Durant la
campagne, une députée travailliste Jo Cox a été assassinée par un fasciste aux
cris de « la Grande-Bretagne
d’abord ! ». Il est difficile de séparer ces actions, au moins à
ce moment-là, du discours politique majoritaire chez les partisans du Brexit. C’était
un avertissement quant aux forces très déplaisantes qui sont à l’œuvre.
Pire que cela : les conclusions du sondage
Ashcroft « sortie des urnes » montrent que les catégories qui ont une
bonne opinion du multiculturalisme, du féminisme, du mouvement écologiste et de
l’immigration ont voté majoritairement pour le maintien dans l’UE, alors que
celles qui en ont une mauvaise opinion ont voté pour le Brexit, dans des
proportions encore supérieures. C’est là un paysage tout à fait effrayant.
Il y a eu un autre développement tout aussi
remarquable. Les organisations qui se sont prononcées pour une sortie de gauche
de l’UE ont de longues histoires marquées par l’antiracisme. Avant comme après
le vote, elles ont sous-estimé et cherché à minimisé le racisme et la
xénophobie développés lors du référendum. Il en va demême de la situation des
2,4 millions de citoyens de l’Union européenne qui vivent dans ce pays et qui
vont servir de monnaie d’échange lors des négociations sur le Brexit avec
l’Union européenne.
La campagne pour la sortie de gauche a refusé de
prendre le sort de ces populations en considération comme étant un des problèmes
lors de la campagne et n’a rien dit depuis à ce sujet. Lorsque j’avais soulevé
cette question lors du meeting de lancement de la campagne, on m’avait répondu
que ce n’était pas un vrai problème…
Elections
générales
L’éventualité d’élections législatives anticipées
est très dangereuse pour le Parti travailliste parce que le vote en faveur du
Brexit a poussé à droite la situation politique. L’une des raisons pour
lesquelles May souligne que « Brexit,
ça signifie Brexit » et qu’une réduction importante de l’immigration
est sa ligne rouge dans les négociations avec l’Union européenne est de pouvoir
parler au nom du Brexit lors des prochaines élections législatives lorsqu’elles
auront lieu.
Elle ne décidera d’élections anticipées que
lorsqu’elle aura une avance confortable dans les sondages et qu’elle aura
confiance dans ses capacités à profiter efficacement du vote Brexit. Le Parti
travailliste a besoin detemps pour faire face au vote en faveur du Brexit et
commencer à déplacer à nouveau la situation vers la gauche avant de pouvoir
espérer gagner une élection.
Ceux qui, au sein du groupe parlementaire
travailliste, complotent avec les Conservateurs pour éliminer Jeremy Corbyn au
prétexte que son départ serait nécessaire pour pouvoir gagner la prochaine
élection pourraient difficilement se tromper plus ! La clé pour battre le
type de gouvernement que construit May est précisément l’alternative radicale
anti-austérité et antiraciste que représente Corbyn. Cette approche est la
seule qui ait une chance de déchirer le brouillard xénophobe, de donner un
véritable espoir aux démunis et aux marginalisés, et de construire le type de
mouvement qui est nécessaire.
L’argument des comploteurs du groupe parlementaire
selon lequel le meilleur moyen de gagner est d’en revenir aux politiques qui
ont déjà provoqué la défaite lors des deux dernières élections est absurde.
C’est une mécompréhension complète de la dynamique actuelle de la vie politique
britannique.
Pour gagner les prochaines élections, le Parti
travailliste a besoin non pas de revenir aux vieilles politiques faillies, mais
d’avoir un programme radical de mesures pour liquider l’austérité afin de
mobiliser les défavorisés, les opprimés et les oubliés. Un brouet de politiques
empruntées aux Conservateurs ne permettra pas la mobilisation nécessaire.
Il sera très difficile d’aboutir à une majorité
absolue travailliste si, comme c’est probable, les propositions de la
commission sur le redécoupage de réduire le nombre de sièges à Westminster sont
retenues. Le Parti travailliste doit appeler à une alliance parlementaire
contre l’austérité avec le SNP et les Verts, dès maintenant et lors de la
prochaine campagne électorale, quelle que soit la date à laquelle elle aura
lieu.
Pour le Parti travailliste, l’un des moyens
d’augmenter ses chances pour les prochaines élections est de se battre pour une
réforme électorale radicale. A commencer par la fin du système majoritaire à un
tour. Cela ne permettrait pas seulement de gagner des suffrages lors de cette
élection, mais de restructurer le système pour le mettre en adéquation avec les
nouvelles réalités de la politique britannique. Cela permettrait également
d’augmenter le taux de participation puisque chaque vote compterait ; ce
qui est un facteur favorisant la participation, comme l’a montré le référendum.
La structure politique de la Grande-Bretagne qui a
prévalu au cours du XX° siècle s’est effondrée avec l’émergence de nouveaux
partis. Le système électoral sur lequel elle reposait est devenu synonyme de
tout ce qui est anti-démocratique et corrompu. De partis plus petits (aussi
bien de droite que de gauche) ont émergé, rassemblant un nombre significatif de
suffrages ; principalement le Parti Vert et l’UKIP en Angleterre ou le SNP
en Ecosse. Nous avons désormais un système avec, en réalité, six partis. Dans
ces conditions, le système majoritaire à un seul tour n’est plus seulement
anti-démocratique, mais totalement scandaleux.
Lors des dernières élections législatives, des
partis appartenant aussi bien à la droite qu’à la gauche ont recueilli des
millions de voix, mais n’ont obtenu qu’une représentation minimale. L’Ecosse, à
juste titre, se dirige vers l’indépendance, bien que le fait de savoir si
l’administration May donnera son accord (comme Cameron l’avait fait) demeure une
question ouverte. En toute éventualité, l’Ecosse ne sera pas encore
indépendante en 2020 ; mais ensuite, nul ne sait.
Jeremy Corbyn doit prendre le taureau par les cornes
et se positionner fortement en faveur de la réforme électorale. John MCDonnell,
Clive Lewis (6) et d’autres se sont déjà exprimés dans ce sens, de concert avec
Caroline Lucas et Owen Jones (7). Pour le parti travailliste, ce serait une
grosse erreur d’aller à la prochaine élection, quelle que soit son échéance,
sans des propositions radicales en faveur de la proportionnelle, permettant que
chaque vote compte et pas seulement quelques circonscriptions marginales. La
représentation proportionnelle ne permet pas seulement de gagner des
voix ; elle s’avère cruciale dans une situation aussi volatile où le vieux
consensus s’effondre. Il faut également y ajouter le droit de vote à 16 ou 17
ans.
Ces propositions doivent être partie intégrante d’un
manifeste qui traite également de la crise du logement, de la destruction du
système de Santé (NHS), du développement des contrats « zéro heures »
et des banques alimentaires, de la montée du racisme et des autres formes
d’inégalité. C’est là le chemin qu’il nous faut parcourir, un chemin qui
mobilisera un nombre encore plus important de gens que ceux que Jeremy Corbyn a
réussi à mobiliser au cours de cette mémorable année passée.
Alan
Thornett (SocialistResistance)
Traduction et notes : François Coustal
Notes
(1)SocialistResistance
est la section britannique de la Quatrième Internationale ; ses militants
et militantes sont actifs au sein de LeftUnity.
(2)Counterfire
est un site et une organisation de gauche révolutionnaire, animé par d’anciens
dirigeants du SocialistWorkers Party (SWP).
(3) Alex
Callinicos est porte-parole du SocialistWorkers Party (SWP), la principale
organisation de la gauche révolutionnaire au Royaume-Uni.
(4)
Peter Taaffe est le principal dirigeant du Socialist Party (SP), une
organisation de la gauche révolutionnaire britannique
(5)
Richard Seymour est journaliste dans la presse écrite et à la radio. Il a
quitté le SWP en 2013. Il anime un blog politique célèbre : Lenin’stomb (http://www.leninology.co.uk )
(6) John Mc Donnell est dirigeant du Parti
Travailliste et Ministre des finances dans le « cabinet fantôme » de
Jeremy Corbyn. Clive Lewis représente la gauche du Parti travailliste ; il
est ministre de la défense dans le « cabinet fantôme ».
(7) Dirigeante du Parti Vert d’Angleterre et du Pays
de Galles, Caroline Lucas est la seule députée écologiste. Journaliste et
essayiste, Owen Jones se revendique de la gauche travailliste.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire