lundi 26 mai 2014

Résultats et décryptage des élections européennes dans l'Etat espagnol, par Richard Neuville




Résume du scrutin dans toute l'Espagne




Votes comptabilisés :
15920815
45.84 %
Abstentions :
18810754
54.16 %
Votes nuls :
290189
1.82 %
Votes blancs:
357339
2.29 %





Votos por partidos en Total España
Partis
Elu-e-s
Votes
PP
16
4074363
26.06 %
PSOE
14
3596324
23 %
LA IZQUIERDA PLURAL
6
1562567
9.99 %
PODEMOS
5
1245948
7.97 %
UPyD
4
1015994
6.5 %
CEU
3
850690
5.44 %
 EPDD
2
629071
4.02 %
C's
2
495114
3.16 %
LPD
1
324534
2.07 %
PRIMAVERA EUROPEA
1
299884
1.91 %

  • Izquierda unida : 6 sièges (dont 5 siégeront au groupe GUE et 1 Iniciativa per Cataluña-Els Verds qui siègera au groupe Verts comme précédemment).
  • PODEMOS : 5 sièges (formation issue du mouvement des indigné-e-s, soutenu notamment par Izquierda anticapitalista et plusieurs formations d’extrême-gauche) – Difficile de savoir s’ils se rattacheront à un groupe parlementaire. Podemos est arrivé en 3e position dans 5 régions dont Madrid (11,28%) mais n’atteint pas les 5% en Catalogne, où le vote a été très polarisé par la question nationale.
  • LPD (Los pueblos deciden) : 1 élu Euskal Herria Bildu qui partagera son siège avec le BNG (Bloc nationaliste galicien). Dans la mesure où les élu-e-s du Sinn Fein avec lesquels ils entretiennent d’étroites relations siègent dans le groupe GUE, il n’est pas impossible qu’il se rattache au groupe GUE.
  • CEU : Coalition pour UE : nationalistes centre-droit : 3 sièges (dont 2 CiU Convergencia i unió Catalogne et 1 PNV Parti nationaliste basque)
  • EPDD : L' Esquerra pel Dret a Decidir (La gauche pour le droit de décider) : nationalistes de gauche modérée : 2 élus (dont 1 ERC gauche républicaine catalane et 1 pour la Nouvelle gauche catalane).
  • UPyD : Union du progrès et Démocratie (fédéralistes adversaires des groupes autonomistes dans l’Etat espagnol - centre gauche) : 4 élu-e-s. Formation qui progresse d’élections en élections.
  • C’S : Parti de la citoyenneté : 2 élu-e-s (Formation d’origine catalane mais présente dans tout l’Etat espagnol) – formation républicaine opposée au nouveau statut autonome de la Catalogne.
  • Primavera europea : 1 élu. Coalition de gauche, écologiste, fédéraliste et autonomiste modérée présente en dehors des régions autonomes historiques de l’Etat espagnol que sont la Catalogne, la Galice et le Pays basque. La coalition regroupe Compromis (Communauté de Valence), Chunta aragonesa (Aragon), Parti castillan, les socialistes indépendants d’Extremadure, etc. L’élu se rattachera au groupe des Verts européens.

La gauche alternative et radicale regroupe un peu plus de 20 % des voix (IU : 9,99 %, Podemos : 7,97% et LPD : 2,07%). IU multiplie ses votes par trois par rapport à 2009 et se rapproche du score historique de 1996. Elle obtient ses meilleurs résultats dans les Asturies (12,93%), bien que devancé par Podemos, et en Andalousie (11,6%) (avec notamment 14,9% dans la province de Cordoue).
Podemos, qui a bénéficié d’une bonne couverture médiatique, aurait enlevé plus de voix au PSOE qu’à IU.
EH Bildu est en tête dans 2 provinces sur 3 du Pays basque (31, 24% en Guipuzcoa et 19 ,5% en Alava).

Pour la première fois depuis le retour de la démocratie, la somme des résultats du Parti populaire (26,6%) et du parti socialiste (23%) est inférieure à 50%, ces deux partis perdent respectivement 7 sièges et 9 sièges par rapport à 2009. Après des élections municipales autonomiques et municipales catastrophiques, le PSOE récupère une partie de son électorat dans ses bastions historiques où il arrive en tête : Andalousie (35%), Extrémadure (38%) et les Asturies (26%).

Il y aura 10 député-e-s catalans sur 54 au parlement européen (proportionnellement supérieur au poids démographique de la Catalogne dans l’Etat espagnol). Pour la première fois depuis la Seconde République, l’ERC (23,7%) arrive en tête à une élection et devance CiU (21,9%). Dans cette région, la participation a été supérieure de 10% par rapport à 2009.

En conclusion, le paysage politique de l’Etat espagnol est sensiblement modifié. Le bipartisme (PP et PSOE) perd 30% par rapport à 2009 et la majorité mais conserve cependant 30 sièges sur 54. La gauche unie se rapproche de ses scores historiques avec 16 années de recul. La percée de Podemos, formation créée il y a trois mois, est un des principaux enseignements de ce scrutin. Enfin, les partis nationalistes réalisent des scores élevés dans les régions historiques : Catalogne et Pays basque où ils sont majoritaires.


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