lundi 10 février 2014
Bosnie-Herzégovine : les cahiers de doléances et les revendications de Tuzla, Sarajevo et Bihać
Traduction de la banderole :
« Je ne veux pas partir, je ne veux pas demander l’asile à l’étranger. Je veux que les gens vivent mieux dans mon pays. Allons les virer ! »
Démision des dirigeants actuels, mise en place d’exécutifs provisoires, annulation des privatisations, égalité des salaires... Tant à Sarajevo qu’à Tuzla - et dans toutes les villes de Bosnie-Herzégovine - des assemblées générales élaborent des cahiers de revendications, des programmes de transition. Cet exercice inédit de démocratie directe s’exprime sur Je veux que les gens vivent mieux dans mon pays. Allons les virer ! »les réseaux sociaux, principalement sur Facebook, où circulent ces résolutions.
Les travailleurs et les citoyens de Tuzla reconnaissent que la perspective d’un nouvel avenir s’entrouvre avec la démission du gouvernement, qui était la première exigence des manifestants. La colère et la rage contre les autorités doivent maintenant être mises au service de la construction d’un nouveau système de gouvernement.
Les travailleurs et les citoyens de Tuzla appellent à :
- maintenir l’ordre public et la paix par une coopération entre les citoyens, la police et la protection civile pour éviter la criminalisation, la politisation et la manipulation des manifestations ;
- la mise en place d’un gouvernement technique, composé d’experts apolitiques, n’ayant jamais eu de poste gouvernemental. Ce gouvernement aura pour mission de diriger le canton de Tuzla jusqu’aux prochaines élections prévues en 2014. Ce gouvernement soumettra chaque semaine des rapports sur son travail et des propositions. Tous les citoyens intéressés pourront suivre le travail de ce gouvernement ;
- la résolution, par une procédure rapide, de toutes les questions relatives à la privatisation des entreprises suivantes : Dita ; Polihem ; Poliohem ;Gumara et Konjuh. Le gouvernement pourra confisquer les propriétés acquises frauduleusement, prononcer l’annulation des accords de privatisation, rendre les usines aux travailleurs et recommencer la production dès cela sera possible ; - l’égalisation entre les salaires des représentants du gouvernement avec ceux des travailleurs du secteur public et privé, la fin des primes de toutes sortes et l’arrêt du paiement des salaires des ministres et autres représentants dont le mandat a pris fin.
Déclaration des manifestants de Sarajevo et de Bihać :
« Nous qui sommes descendus dans la rue, nous exprimons nos regrets pour les blessures et les dommages causés, mais nous exprimons aussi nos regrets envers les usines, les espaces publics, les institutions scientifiques et culturelles, les vies humaines détruites par les actions de ceux qui sont au pouvoir depuis vingt ans ».
La déclaration exige la démission immédiate des autorités cantonales et du gouvernement de la Fédération de Bosnie-Herzégovine, la formation de gouvernements apolitiques et la libération de tous ceux qui ont été arrêtés sans aucune poursuite judiciaire. Ces demandes sont le préalable avant de commencer d’envisager de mettre en place un gouvernement pour un ordre social plus juste pour tous.
Pour le mettre en place, les manifestants exigent la fin du pillage de la « transition », de la corruption, du népotisme, de la privatisation des ressources publiques, d’un modèle économique uniquement favorable riches et des arrangements financiers qui ont détruit tout espoir d’une société juste et de bien-être social.
Une liste de treize revendications spécifiques aux cantons de Sarajevo et de Bihac s’ajoute à la déclaration générale, en particulier la publication des documents relatifs aux appels d’offres des privatisations des dix dernières années.
traduction Jacqueline Derens, in Le Courrier des Balkans
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