Le président des Etats-Unis, Donald Trump, vient d’annoncer [vendredi 11 août] qu’il considère recourir à « l’option militaire » pour expulser le président Nicolás Maduro du pouvoir.
La menace d’une possible opération militaire contre le Venezuela a été précédée de l’adoption de sanctions économiques unilatérales. Il semble peu probable qu’il y ait une invasion militaire directe ; mais le gouvernement Maduro est soumis à un tel chantage pour qu’il cède plus. Il est toutefois évident qu’il y a une escalade face à un acteur qui apparaît comme gênant.
Ce que Trump souhaite vraiment écraser, c’est l’impertinence de la révolution bolivarienne.
Marea Socialista s’oppose fermement aux menaces militaires de Trump, à toute ingérence du gouvernement d’Amérique du Nord, ainsi qu’aux sanctions économiques. Nous serrons les rangs aux côtés de notre peuple vénézuélien indigné et valeureux, faisant appel à la lutte indépendantiste victorieuse qui fit de nous une nation libre.
Cela ne signifie en aucune mesure que nous avalisons les politiques suivies par Maduro et par l’Assemblée nationale constituante (ANC).
Bien qu’il semble que cela importe peu à un Trump délirant, il récolte une vague de rejet au chantage armé et à son invocation guerrière.
Nous assistons à la manière dont d’autres nations – jusqu’aux plus hostiles à Maduro – condamnent nettement cette possibilité, rejetée par les gouvernements d’Amérique Latine et d’autres régions de la planète. Car cela n’aboutirait qu’à rendre le monde plus instable et plus dangereux et pourrait même mettre à feu l’Amérique Latine dans son entier.
Le rejet de porte-parole d’organismes internationaux et d’instances de l’ONU s’est aussi fait entendre. Ils condamnent les sanctions économiques, car ils estiment qu’elles ne peuvent qu’aggraver la situation de la population du Venezuela et même se révéler préjudiciables pour ceux qui les appliquent.
La gauche internationale, y compris la gauche nord-américaine, fait entendre sa voix contre l’interventionnisme, bien qu’une fraction importante de celle-ci ne soutienne pas Maduro.
Les Etats-Unis ont pendant plusieurs décennies renverser [des gouvernements] et envahi des pays d’Amérique Latine ainsi qu’en d’autres endroits du monde afin d’y imposer leur domination et maintenir leur rang dans la compétition interimpérialiste.
En de nombreuses occasions, les Etats-Unis ont imposé leurs intérêts, mais ils ont aussi fait face à d’énormes échecs, comme cela a été le cas au Vietnam et à Cuba. Ces actions – qui se couvrent du prétexte fallacieux de la défense de la « liberté » ou de la « démocratie » – ont toujours engendré des souffrances énormes aux peuples agressés ainsi que pour son propre peuple.
Au Venezuela, un large spectre de partis et d’organisations sociales, indépendamment de leur sympathie ou de leur antipathie pour gouvernement et pour les « super-pouvoirs » mis en œuvre par l’ANC, ont exprimé leur ferme rejet des menaces impériales. Même des secteurs de la droite pro impérialiste qui, en d’autres moments, avaient appuyé l’ingérence extérieure se sont vus contraints à prendre une position contre une invasion ou une action belliqueuse visant le Venezuela, bien que ces secteurs évitent de condamner explicitement leur allié stratégique états-unien.
Nous sommes toutefois de l’avis qu’émettre des déclarations ne suffit pas, qu’il est nécessaire de contextualiser et tenter d’expliquer ce qui se passe ainsi que de débattre sur les manières de défendre notre souveraineté et notre intégrité territoriale.
Nous devons pour cela examiner la situation internationale, cadre dans lequel s’inscrit l’étape que traverse le Venezuela, où la bipolarisation entre l’opposition de droite et le gouvernement égaré, perdu, reflète également le conflit interimpérialiste par le biais duquel les uns et les autres tentent de tirer profit et de s’approprier des ressources du pays.
Le gouvernement affaiblit le peuple et rend plus vulnérable le pays avec ses mauvaises politiques, car il dévie du cap souverain qui, en matière économique, prédominait au cours de la période Chavez et, en même temps, il perd le soutien et la confiance du peuple, qui était l’un des principaux piliers et source de force pour la révolution bolivarienne.
C’est cela même qui a offert à l’opposition, de droite – clairement pro-impérialiste – une possibilité de récupérer ses forces et qui ouvre la voie au risque d’une intervention.
Il en découle la nécessité de rétablir l’unité du peuple vénézuélien pour la défense du pays, ce qui ne peut se réaliser qu’au travers d’un accroissement de la démocratie et non de son contraire, ainsi qu’en mettant en avant des réponses politiques réelles pour faire face à la situation dont pâtit le peuple en raison de la pénurie d’aliments et de médicaments.
Pourtant, le gouvernement priorise le paiement de la dette extérieure ainsi que ses engagements envers le capital financier (impérialiste), au détriment d’une attention aux urgences de la crise. L’unité du peuple ne peut être forcée au moyen de maltraitances et de la répression.
Le gouvernement Maduro et la bureaucratie, réalise actuellement des politiques économiques qui sont rétrogrades en matière de souveraineté et d’un développement indépendant, en comparaison avec ce que tentait d’atteindre la révolution bolivarienne sous Chavez.
Actuellement, ces politiques prennent un caractère de remise et d’atteinte de la souveraineté. La politique du gouvernement n’est en ce moment pas anti-impérialiste, bien qu’elle puisse emprunter parfois un style provocateur, défiant verbalement l’empire. Cela ne nous renforce pas face à l’impérialisme.
Les banques nord-américaines et les « paradis fiscaux » ont même bénéficié des déductions permanentes des versements effectués en faveur du Venezuela ainsi que de la fuite illégale de capitaux du pays. Les Etats-Unis interviennent sur ce terrain de manière partielle et sélective, avant tout à des fins de manipulation politique. Mais en aucune façon, les Etats-Unis ne veulent mettre ce pouvoir « d’influence » au service de l’aide au peuple du Venezuela par rapport à ses besoins les plus urgents.
Le Venezuela dans le cadre de la crise capitaliste mondiale et des rivalités interimpérialistes
Le système capitaliste mondial n’a pas récupéré de la crise chronique structurelle qu’il traverse depuis la fin de la première décennie de ce siècle [2007-2008]. Devant la possibilité de l’éclatement de nouvelles bulles créées par les capitaux spéculatifs dans le secteur financier, les investissements cherchent à s’abriter grâce à un redoublement de l’exploitation des ressources naturelles (or, argent, diamant, coltan, entre autres), ce qui correspond en outre aux besoins des avancées technologiques et de nouveaux secteurs du marché.
En même temps, les capitaux utilisent la spirale des dettes extérieures [dettes dites souveraines] pour s’approprier des actifs supplémentaires ainsi que des richesses des pays et de leurs territoires [privatisation à bas prix, contrat de 99 ans, etc.].
Tout cela s’inscrit dans le cadre d’une escalade de recolonisation dans lequel les vieux empires et les nouveaux, conjointement aux transnationales, se disputent l’hégémonie et des positions de force dans l’assaut contre les richesses de la planète, bien que cela se fasse au détriment de l’équilibre climatique et de la vie, au cœur d’un chaos géopolitique croissant, de déstructuration de pays, de guerres et d’une prolifération de gouvernements où l’accumulation du capital emprunte des traits mafieux, corrompus et criminels, qui plongent les sociétés dans l’arbitraire.
Il n’y a pas de solution dans le cadre capitaliste.
Ce qui semble être une tentative d’établir un «nouvel ordre» n’est rien d’autre qu’un désordre mondial, sur fond de rivalité économique pour l’hégémonie, de tensions et de conflits militaires qui incluent indirectement la Russie et la Chine. Il s’ensuit que les affrontements régionaux s’étendent.
L’instabilité prolongée des pays arabes, les révolutions, les contre-révolutions, les invasions et résistances au sein de ces pays ; les tensions croissantes liées à la Corée du Nord et aux divers acteurs [Corée du Sud, Chine, Japon, Etats-Unis], Corée du Nord qui possède l’armement nucléaire ainsi que les déséquilibres en Europe même, ainsi que dans la périphérie de l’ancienne URSS font partie de ce panorama.
Ce que l’on observe dans les situations où les Etats-Unis interviennent, c’est une décomposition tragique car même s’ils sont plus faibles économiquement et politiquement, leur action est plus agressive et se fonde sur le fait qu’ils conservent encore la suprématie militaire.
Cette dynamique de recolonisation, afin de pouvoir s’imposer, démantèle au sein des pays les conquêtes sociales et annihile les droits démocratiques au travers de la mise sur pied d’une nouvelle architecture et de mécanismes économiques et financiers, au service des besoins d’un capitalisme en mutation.
Les droites ainsi que, les « gouvernements progressistes » – chacun selon leurs propres caractéristiques – qui, en Amérique du Sud, sont restés soumis au modèle capitaliste, ont contribué à cela.
C’est dans ce contexte général que décline et succombe lesdits gouvernements progressistes qui tentèrent autrefois de négocier les conditions de la répartition établies par les puissances et par les grandes compagnies impérialistes. Cela a eu un impact sur le maintien des avantages sociaux ainsi que sur la jouissance des droits démocratiques, rendus déjà insoutenables par les effets des économies rentières qui n’ont pu être transformées [passage vers une « industrialisation » adéquate]. Ne serait-ce que parce que les processus de changement ont été abusés par l’extension de bureaucraties parasitaires ainsi que par l’assimilation de ces « gouvernements progressistes » à la logique du capital.
Pour cela, le cycle de révolutions et le processus de changement qui ont débuté en Amérique Latine semble atteindre sa phase terminale pour être absorbé dans le réajustement capitaliste mondial qui reprend ses possessions et ses zones de domination, malgré la poursuite des luttes sociales. Cela principalement en raison des hésitations des directions politiques aux mains desquelles se trouvait la conduite de ces processus.
Le Venezuela n’échappe pas à cela. Dans ce pays la révolution est étranglée par les héritiers politiques eux-mêmes d’Hugo Chavez qui se sont écartés ou n’ont pas pris soin des clés transmises qui ont rythmé le processus bolivarien et les efforts entamés en vue de l’intégration latino-américaine, avec des projets tronqués ou à moitié tronqués tels que la Banco del Sur, l’union monétaire au travers du Sucre, l’expansion et le renforcement de l’ALBA [Alianza Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América – Tratado de Comercio de los Pueblos], la création d’un cadre militaire indépendant des Etats-Unis, ainsi que par les progrès de l’UNASUR [Unión de Naciones Suramericanas] et de la CELAC [Comunidad de Estados Latinoamericanos y Caribeños].
Le problème ne réside pas uniquement dans la lutte des Etats-Unis pour récupérer un espace et un contrôle économique sur et au Venezuela ; la géopolitique établie par Chavez en fait également partie. Ce dernier a bouleversé l’échiquier par des positions opposées ou gênantes, à même d’entraîner d’autres pays derrière lui ; cela en opposition aux projets et objectifs nord-américains. En même temps, il a favorisé l’arrivée de la Chine et de la Russie les atteignant dans leur zone d’intérêts étroits, considérée par l’impérialisme comme leur « arrière-cour ». [C’est dans leur « arrière-cour » – l’Amérique centrale et les Caraïbes – que la doctrine de Monroe (1823) s’est appliquée avec le plus de vigueur, car de « la tranquillité de cette zone » dépend la sécurité du canal de Panama et des communications entre les ports du Texas et l’Atlantique. D’où les multiples interventions américaines pour « rétablir l’ordre » dans cette région. Réd. A l’Encontre]
Il convient pour cela de se demander: la politique du gouvernement Maduro est-elle vraiment anti-impérialiste ?
Sur le terrain économique, son orientation va dans l’autre direction, dès lors que – bien que le gouvernement ait annoncé un vague nouveau modèle économique « post-pétrole » et le remplacement du système rentier – toutes les actions concrètes vont dans le sens d’un renforcement du capitalisme rentier, extractiviste et dépendant, attaché aux transnationales et au capital financier international – comme expressions de l’impérialisme – et contribuent également au renforcement des mécanismes de soumission face aux pays impérialistes proprement dits, autant les plus anciens que ceux qui sont apparus en compétition avec les Etats-Unis et l’Europe, au sein desquels se détachent la Chine et la Russie dont les intérêts au sein du pays [le Venezuela] sont très clairs.
Une expression de cela réside dans l’exploitation de l’Arc minier de l’Orénoque, qui ouvre 112’000 km2 aux grandes compagnies minières transnationales de divers pays, dans une zone énorme et très délicate, vitale pour l’équilibre climatique et écologique, réservoir à eau et lieu où se concentre la biodiversité vénézuélienne. Le gouvernement n’a pas même présenté d’études d’impact environnement de ces projets, ni même consulté les peuples indigènes ainsi que l’y oblige la Constitution de 1999 en vigueur.
Tout cela conjugué à des arrangements financiers qui nourrissent la dette et qui sont destinés également à rembourser la dette existante en raison du manque de devises dû autant à la réduction des revenus pétroliers qu’aux détournements de fonds et à la fuite criminelle de capitaux.
Le schéma est identique en ce qui concerne la Faja Petrolífera et l’élaboration des « 15 moteurs » de l’économie, liées à l’ouverture de zones économiques spéciales qui envisagent des formes de flexibilisation et de dérégulations favorables au capital et nuisibles au travail ainsi qu’à la souveraineté nationale. Au lieu de progresser sur la voie du « développement endogène » tant mentionné par Chavez, on s’engage à nouveau sur la vieille route du capitalisme néocolonial.
Une expression de cela tient dans les contrats récents, au milieu de la crise et des manifestations de rue, conclus avec la China National Petroleum Corporation, Rosneft [Russie], Schlumberger [entreprise de services et équipements pétroliers, créée en France en 1926; actuellement son siège social réside à Houstoon, Texas], Horizontal Well Driller [spécialisée dans le forage, basée à Oklahoma, Etats-Unis], Baker Hughes [firme basée à Houston, entreprise parapétrolière spécialisée notamment dans les forages horizontaux et les produits chimiques nécessaires à la fracturation hydraulique], Halliburton [entreprise parapétrolière, basée à Houston, second fournisseur mondial de services à l’industrie pétrolière et gazière dans le monde, présente dans plus de 70 pays], entre autres, sur la zone pétrolière ainsi que pour des grands projets gaziers avec des entreprises comme Repsol et Shell.
En ce qui concerne les mines, nous assistons au retour de compagnies qui avaient été expulsées par Chavez, telle que la Gold Reserve ainsi que l’octroi de vastes concessions à la Barrick Gold Corporation, entre autres contrats miniers conclus avec des entreprises chinoises, russes, canadiennes, nord-américaines, sud-africaines et d’entreprises et de pays sous la bannière desquels agissent divers capitaux transnationaux, outre les possibles les transporteurs de fonds visant à capter la rente.
Dans le cadre de ces « alliances stratégiques », plus de 90 % des investissements sont réalisés dans les mines et une autre partie au tourisme, sans que ne soit établi un axe autour de la réactivation de la production d’aliments, du développement du secteur agricole ou de la fabrication de médicaments de base afin de faire face aux problèmes les plus urgents qui affectent le peuple en raison de la situation économique du pays.
Les aliments et les médicaments, au contraire, sont touchés directement par les réductions d’importations [dues à l’assèchement de devises, pour diverses raisons], puisque ces importations ont été réduites entre 60 et 70 %, et cela afin de garantir que la plus grande partie des devises soit réservée au paiement de la dette extérieur illégitime – dont une grande partie est liée à la corruption – que le gouvernement refuse de soumettre à un audit [de la dette] et à la transparence.
L’opposition de droite, de son côté, n’a pas fait le moindre effort – sur la base du contrôle de la majorité parlementaire au sein de l’Assemblée nationale – pour remettre en cause ou bloquer ces accords, ainsi que les actions en matière économique du gouvernement dans la mesure où elle n’est pas opposée à ces politiques (tout au plus peut-elle être en désaccord quant aux « associés » favoris ou vouloir lutter pour la gestion des affaires).
Un gouvernement éventuel de cette opposition aurait une orientation similaire, bien que la composition des capitaux puisse être un peu différente [réduction de la position de la Chine ?].
De sorte qu’au-delà du chantage et des menaces visant à influencer sur le contrôle politique du pays, l’impérialisme – qu’il soit sous la forme d’un Etat Nation (Etats-Unis, pays européens, Chine, Russie…) ou sous celle de transnationales et du capital financier qui en est l’expression économique – récupère un pouvoir accru dans notre économie et notre territoire, de la main même du gouvernement qui agite de manière rhétorique des slogans anti-impérialistes et révolutionnaires mais qui, dans les faits, leur ouvre la porte depuis longtemps en raison de l’appétit de profits d’une bureaucratie qui s’est introduite dans le capital de sociétés aux côtés de secteurs de la bourgeoisie.
Pour cette raison, les premières mesures de défense anti-impérialiste et de souveraineté nationale devraient être basées sur la révision et la rectification de cette orientation économique qui nous est imposée et qui constitue le principal facteur de vulnérabilité, devant les menaces extérieures.
Avant de cela, il convient de se poser une autre question: les constituants de l’ANC vont-ils mettre en avant une politique véritablement anti-impérialiste, conséquente et qui soit responsable ? Ils n’en ont pas donné signe et il y a peu à attendre d’un « pouvoir constituant » façonné par le gouvernement constitué lui-même, responsable des politiques économiques qui portent préjudice à la nation vénézuélienne. S’ils voulaient vraiment libérer le pays de l’impérialisme et progresser sur la voie de notre deuxième indépendance, ils devraient commencer à s’engager sérieusement dans cette direction.
Chavez a pu aller de l’avant avec ses postures anti-impérialistes car, en même temps, il s’appuyait sur les conquêtes sociales de la révolution bolivarienne ainsi que sur une démocratie qui donnait confiance à la grande majorité du peuple. Ce n’est pas ce qui se passe avec Maduro, qui ne va pas plus loin que le discours anti-impérialiste et qui fraie la voie aux transnationales et au pillage du pays par les puissances étrangères tout en perdant l’appui social et politique en raison des maltraitances et des privations auxquelles le gouvernement bureaucratique et autoritaire soumet la population.
Evidemment donc, demander le soutien en faveur du Venezuela face aux menaces de Trump ne signifie pas soutenir les politiques de Maduro et de l’ANC. Au contraire, le changement de ces politiques néfastes est une précondition pour la défense réelle de notre pays.
Pour faire face aux menaces de l’impérialisme et défendre la souveraineté populaire
Par conséquent, nous devons, pour la défense de notre souveraineté, renverser toutes les politiques économiques qui visent à la soumettre ainsi que reprendre le chemin de la IIe indépendance, du fait qu’il ne s’agit pas uniquement d’un problème de défense militaire.
Il est nécessaire que soit prise en compte l’urgence alimentaire et médicale dans laquelle est plongé le peuple, en donnant priorité à l’approvisionnement et à la réactivation de la production de biens de consommation basiques. Il est nécessaire de consacrer le gros des devises à cette fin et non au paiement de la dette externe (avec lequel se finance également l’impérialisme agresseur) et il est indispensable de récupérer les capitaux fugueurs, dimension que le gouvernement n’a fait aucun effort de résoudre et qui est responsable de la poursuite des détournements des richesses de la nation.
La récupération de la démocratie et de l’Etat de droit est fondamentale pour réunifier notre peuple et restaurer ses mécanismes de participation actuellement usurpés et accaparés totalement par le pouvoir constitué installé par l’ANC, par l’appareil bureaucratique de l’Etat ainsi que par le gouvernement du PSUV (Parti socialiste unifié du Venezuela).
C’est là une autre faiblesse sur laquelle l’impérialisme prend appui pour faire pression sur le Venezuela, usant du prétexte démocratique.
Un axe qui irait dans ce sens consisterait à soumettre la Constituante établie à un référendum pour que ce soit le peuple dans son ensemble et non la partialité d’une minorité et d’un seul parti qui donne son approbation ou non. Mais, cette Constituante n’est remise en cause en aucune manière et le gouvernement peut continuer d’agir en marge de la Constitution, encore en vigueur, adoptée en 1999 aux côtés de Chavez.
L’opposition bourgeoise, groupée ou non au sein de la MUD (La Table de l’unité démocratique), doit se soumettre à la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela et abandonner définitivement les méthodes violentes et insurrectionnelles ou les tentatives visant à implanter un double pouvoir afin de faire tomber le gouvernement et elle doit se prononcer de manière claire contre l’interventionnisme qui a été accueilli dans ses rangs.
Pour tout cela, il est indispensable de récupérer la force sociale autonome des masses laborieuses, le dialogue multiple inclusif de tous les secteurs de la société en toute liberté ainsi que la fin des maltraitances et de la répression.
Nous proposons à la gauche internationale une campagne active contre les menaces d’interventionnisme nord-américain et, en même temps, qu’elle exige au gouvernement de Nicolás Maduro de restituer au peuple vénézuélien tous ses droits et garanties constitutionnelles qu’il a conquis avec la révolution.
Operativo Nacional de Marea Socialista du Venezuela. Déclaration publiée le 15 août 2017 sur le site apporea.org. Traduction A l’Encontre.
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