Les présumés falsificateurs de l’histoire ne parlent pas des
événements réels. Ils tentent de réécrire l’histoire parce qu’ils
connaissent leurs responsabilités. Et ils se cachent, comme Monsieur
Voutsis, derrière des prétextes, ils supplient « de ne pas les
incriminer avant deux ou trois ans », alors qu’ils se savent complices
d’un crime prémédité contre le peuple grec. Ils connaissent leur culpabilité, même s’ils n’en éprouvent pas de remords.
J’ai lu l’interview du Président de l’assemblée, Monsieur Voutsis, parue
aujourd’hui dans Kathimerini. Je passe outre le ton inconvenant, les
formulations délirantes, le sexisme flagrant, l’improvisation
brouillonne, la calomnie débridée, l’absence d’estime de soi, et j’en
viens à l’essentiel :
Monsieur Voutsis tente de théoriser l’hypocrisie politique, la duplicité
politique, la tromperie politique, la trahison du peuple et de ses
camarades, l’indigence de ses propres arguments et de ceux de ses
complices, l’impasse totale dans laquelle ils ont conduit la situation,
tout cela en inventant un prétendu « devoir de silence » pour ceux qui
ont servi dans des postes de responsabilité lors de circonstances
historiques critiques. « Nous avons le devoir de ne pas parler »,
dit-il, et il croit ainsi se débarrasser du devoir de vérité et de
transparence, de l’obligation de rendre des comptes qu’une société
démocratique exige de voir respectés par ses représentants.
En tant que personne profondément attachée à la démocratie, à l’égalité,
et à la justice, je défends l’exact contraire des affirmations de
Voutsis qui tente maladroitement de se cacher derrière la feuille de
vigne qu’il a lui-même foulée au pied, avec les autres falsificateurs de
l’histoire : Nous devons parler le langage de la vérité. Pas
après des dizaines d’années, comme les prophètes d’après le Christ. Mais
à l’heure même où s’écrit l’histoire. Ce devoir de vérité, je me suis
mis à son service et je continuerai à le faire à quelque place que ce
soit et quel qu’en soit le prix. Parce que la politique n’a de
sens et de dignité que si on reste sur le terrain de la vérité. Et elle
perd sa dignité lorsqu’on la transforme en fausse monnaie (ou en faux
euro), chose que les représentants des intérêts de toute nature
connaissent sur le bout des doigts.
Par rapport à la période de janvier à septembre 2015, les Voutsis,
Tsipras et autres s’acharnent becs et ongles à réécrire l’histoire. Ils
s’y évertuent en jetant systématiquement le discrédit sur leurs
camarades en face desquels ils ont été peu nombreux à se dresser. Ils
s‘y évertuent aussi en propageant en coulisse des commentaires venimeux
ou des insinuations, pour salir et éliminer de cette façon tous ceux et
toutes celles d’entre nous qui ont prouvé, par leurs choix et leur
position, qu’il n’y avait pas une, mais plusieurs alternatives. Et
aussi, à l’inverse, que la voie de l’attachement effréné au pouvoir et
de la soumission sans conditions que suivait Alexis Tsipras avec son
état-major (les anciens ou ceux de la dernière heure, les officiels ou
les officieux) n’était pas, et n’avait jamais été une alternative,
puisqu’elle conduit mathématiquement à la ruine de la société : la
démonstration éclatante en est faite, maintenant que se déploient les
horreurs votées à l’été 2015, qui sont tout ce que nous avons refusé de
légitimer et que nous avons tenté d’éviter.
C’est bien à ceux qui ont trahi et foulé au pied la gauche et les combats de notre peuple pour conserver le pouvoir et se maintenir ou se hisser dans des postes et des fonctions, de faire figures de censeurs vis-à-vis de ceux qui ont été conséquents et se sont efforcés de servir la société et la démocratie jusqu’à la dernière goutte de sang.
C’est bien à M Voutsis de dénigrer Manolis Glezos, pour finir par « avouer » qu’« à l’extérieur les gens ne savaient pas », que « nous avons tout gardé entre nous ».
Ce n’est pas à M Voutsis qu’on doit la
montée de Syriza, mais au fait que des personnalités emblématiques comme
Manolis Glezos ont appelé à une bataille pour la libération et le
changement, et au fait que nous avons été un nombre incalculable à
contribuer à cette bataille, en croyant vraiment à la sincérité de
l’entreprise et en voulant tout donner pour son succès.
« Au début, Zoé a été d’accord avec la ligne du gouvernement, ne
serait-ce que formellement. La période dramatique se situe entre le
référendum et les élections. C’est-à-dire que pendant deux mois et demi,
Zoé a eu une conduite calamiteuse. »
1) « Au début, Zoé a été d’accord, ne serait-ce que formellement, avec la ligne du gouvernement »
M. Voutsis « oublie » sans doute qu’aucune « ligne gouvernementale » n’a jamais été portée à ma connaissance, ni d’ailleurs à celle du groupe parlementaire. Tout ce que nous savions résultait de fuites et d’articles, sans que ce soit discuté dans le groupe parlementaire. L’information dont je disposais provenait d’Alexis Tsipras qui, comme cela a été démontré, nous manipulait tous de main de maître. Pendant toute cette période de la négociation il négociait avec nous au lieu de le faire avec les créanciers ; il explorait les limites ou les faiblesses de chacun, il jetait des leurres ou nous enfumait, en exploitant notre confiance et notre sentiment du devoir.
M. Voutsis « oublie » sans doute qu’aucune « ligne gouvernementale » n’a jamais été portée à ma connaissance, ni d’ailleurs à celle du groupe parlementaire. Tout ce que nous savions résultait de fuites et d’articles, sans que ce soit discuté dans le groupe parlementaire. L’information dont je disposais provenait d’Alexis Tsipras qui, comme cela a été démontré, nous manipulait tous de main de maître. Pendant toute cette période de la négociation il négociait avec nous au lieu de le faire avec les créanciers ; il explorait les limites ou les faiblesses de chacun, il jetait des leurres ou nous enfumait, en exploitant notre confiance et notre sentiment du devoir.
M. Voutsis « oublie » que lors de la réunion du groupe parlementaire du 25 février 2015, j’ai voté contre le prétendu « accord » du 20 février 2015, en présentant une analyse détaillée des raisons de mon désaccord et en proposant une autre stratégie qui incluait le réexamen comptable de la dette, la revendication des dettes allemandes, l’activation des prétentions grecques concernant les cas de corruption, comme les scandales Siemens et la liste Lagarde. Toutes choses, d’ailleurs, que j’ai immédiatement mises en application dans mon secteur de compétences, avec M Tsipras qui faisait semblant de soutenir ces choix alors que, comme cela a été révélé, il avait déjà vendu la cause de la Grèce.
M Voutsis « oublie » que le 25 février 2015 j’ai pris la parole à la tribune devant le groupe parlementaire pour expliquer point par point les pièges et les problèmes de « l’accord du 20 février » et pour montrer que, si nous n’agissons pas à temps, nous nous retrouverions avec les caisses vides en juin, et sans possibilité de choisir – analyse que j’avais faite devant M Tsipras lui-même le soir du samedi 21 février, et, au téléphone, auprès de Yanis Varoufakis le 23 février 2015. Il oublie que dans la même réunion, Yanis Varoufakis, lorsque je lui ai demandé les raisons pour lesquelles les 11,5 milliards du Fonds de Stabilité Financière avaient été reversés, alors qu’ils devaient financer une partie du Programme de Salonique (qui avait été élaboré sous la direction de Yannis Dragasakis), il a déclaré que le programme de Salonique était inapplicable, et il oublie aussi que, lorsque j’ai demandé des explications à Yannis Dragasakis, celui-ci est parti de la salle.
M. Voutsis « oublie » qu’Alexis Tsipras était venu à la réunion du
25/02/2015 pour demander un vote nominal sur « l’accord » ; c’était
manifestement un signe précurseur de la trahison, mais tous ceux d’entre
nous qui n’y ont pas eu part ne l’ont malheureusement pas diagnostiqué à
temps. Il oublie enfin qu’au cours de cette réunion les sites des
journaux Efimerida ton Syndakton et Avyi ont commencé à afficher des
déclarations et des articles qui m’identifiaient à l’Aube Dorée,
cherchant par ces agissements à me détruire.
Le directeur de publication
de I Avyi était encore à l’époque le député représentant de Syriza
Nikos Filis, qui invoqua d’abord son devoir de journaliste lorsque je
lui demandai des explications, pour ensuite se lancer dans des
interventions sur la ligne « Zoé – Kasidiaris » de Yannis Prenderetis,
sans être jamais rappelé à l’ordre par les responsables du groupe
parlementaire Christos Mandas et Costas Athanasiou malgré mes demandes
réitérées.
M. Voutsis « oublie » que j’ai été en désaccord avec l’insertion des dispositions législatives d’urgence de Lafazanis dans le projet de loi sur l’ERT, d’où le retrait du projet Pappas initial et le dépôt d’un projet de loi séparé. Il « oublie » que j’ai été en désaccord avec les cascades d’amendements sur ses propres projets de loi et que j’ai refusé de voter les amendements lorsqu’ils étaient introduits d’une façon manifestement anticonstitutionnelle.
Pour tous ces choix, je revendique mes prises de position publiques, et
aussi mes actions, qui ont toujours eu une motivation politique. Jamais
je n’ai caché mon point de vue, jamais dans mon comportement il n’y a eu
de duplicité ni d’hypocrisie – jamais non plus, comme tente de le faire
croire Nikos Voutsis, je n’ai été « formellement d’accord », pour «
ensuite déclencher toutes sortes de calamités ». Et je peux à tout
moment justifier chacun de mes choix, précisément parce que mes choix
n’ont jamais été dictés par d’autres motifs que l’intérêt public,
l’intérêt de la société et le respect du mandat populaire, conformément à
ce que me dictait ma conscience et à ce qu’exige la constitution.
C’est que pour certains d’entre nous, il n’y a pas eu « deux périodes,
l’une où nous n’étions pas au pouvoir, et l’autre où nous étions au
pouvoir et où nous avons fait le contraire de ce que nous avions dit
auparavant », selon la conception de Voutsis, mais un seul et unique
combat, mené sur chaque ligne de défense, que ce soit l’opposition
politique, le gouvernement ou la présidence de l’assemblée, un combat
pour rétablir la démocratie dans notre pays, secouer le joug des
mémorandums, construire une justice sociale et instaurer la reddition de
compte pour les responsables de la catastrophe du pays.
2°) « Le moment dramatique se situe entre le référendum et les élections.
2°) « Le moment dramatique se situe entre le référendum et les élections.
C’est-à-dire que pendant deux mois et demi sans relâche Zoé a
déclenché des catastrophes. Sessions qui se tenaient jusqu’au matin,
bullying, des choses incroyables qui ne sont mêmes pas connues… »
prétend le ministre de l’intérieur d’alors, aujourd’hui Président de
l’Assemblée, qui ne manque pas de me décrire de façon répétée comme « la
femme qui a dégoupillé », par opposition aux hommes mûrs et
expérimenté, à l’Old Boy’s School Paulopoulos, Voutsis lui-même, et
aussi Tsipras « qui est plus jeune que nous, mais qui a de la bouteille
dorénavant. Ce n’est pas un hasard si nous avons fait tous les trois la
même chose. La femme avait dégoupillé… »
Des exemples
M. Voutsis choisit de ne pas parler des événements réels, parce que ces événements dévoilent les rôles de chacun et les intrigues, parce qu’ils révèlent qui avait dégoupillé, qui se trouvait de mèche en service commandé contre le mandat populaire.
Quand Alexis Tsipras a annoncé le recours au référendum, de ma place de président de l’Assemblée, j’ai mis en œuvre toutes les procédures requises pour le bon déroulement de la session et de la prise de décision, au sein d’une séance publique dans laquelle tous se sont exprimés et ont pris position. C’était la fameuse session au cours de laquelle le groupe parlementaire de la Nouvelle Démocratie s’est retiré sous la direction de leur chef d’alors, Andonis Samaras qui avait préparé un coup monté pour réclamer que j’abandonne mon fauteuil de Président
Dans la semaine qui a précédé le référendum, j’ai agi conformément à mon devoir, publiquement et dans le cadre des institutions, de façon que soit préservé le droit du peuple grec à décider souverainement de son destin, à l’heure où le vice-président du gouvernement, des ministres, des députés, des eurodéputés se cachaient, ou dénonçaient Tsipras, ou bien encore torpillaient le référendum à coup de déclarations et d’interviews
Après le « NON » triomphal du peuple grec, j’ai à nouveau accompli mon devoir pour me mettre au service de ce NON, qui engage quiconque croit en la démocratie et en la souveraineté populaire.
Le 9 juillet 2015, tard dans l’après-midi, lorsque Tsipras m’a convoqué à son bureau, en présence de Voutsis et de Flambouraris, pour m’annoncer qu’il allait déposer en procédure d’urgence une délégation en anglais pour un accord -délégation qu’il m’a montrée- je lui ai exprimé mon désaccord et j’ai essayé pendant deux heures de lui expliquer que c’était une violation directe du résultat du référendum et un affaiblissement fatal de la position de négociation de notre pays. Abasourdie, j’ai entendu Tsipras dire que « seul un gouvernement d’union nationale ou une dictature » peut affronter la situation, devant Voutsis et Flambouraris qui ont gardé le silence.
J’ai alors demandé à Alexis Tsipras de lui parler lui seul à seul. Lui-même ne le voulait pas, mais Voutsis et Flambouraris ont acquiescé et se sont retirés. J’ai tenté en vain de le dissuader de déposer le lendemain le projet d’accord, qui était aussi une façon de tout enterrer.
J’ai tenté en vain de lui inspirer confiance en soi et esprit démocratique, pendant que lui-même me disait en guise d’analyse « qu’il ne croyait pas qu’il y aurait accord, mais qu’il voulait, avec la délégation, aller jusqu‘au bout des possibilités pour montrer de la bonne volonté et faire apparaître clairement la responsabilité des créanciers dans l’échec de l’accord. » Je croyais avoir devant moi un homme diminué et paniqué, alors que les faits ont démontré que Tsipras, de façon détournée, s’efforçait de préparer le terrain pour un préaccord déjà conclu et dans le même temps de se justifier devant nous avec des explications convaincantes.
Il m’a demandé de convoquer les commissions de l’Assemblée à l’heure de la séance du groupe parlementaire. J’ai refusé et lui ai déclaré qu’il devait laisser le groupe parlementaire décider de la position qu’il tiendrait, et que les commissions étaient programmées après la fin de la réunion du groupe parlementaire. Je lui ai également demandé de penser à ce que le texte soit en grec, parce qu’il ne pourrait pas être présenté sans traduction à l’intérieur des commissions.
Lorsque la session des commissions s’est terminée, le soir du 10 juillet 2015, je me trouvais dans mon bureau, attendant la rédaction et la publication du rapport des commissions pour convoquer la conférence des Présidents, de façon à fixer la séance plénière. J’avais informé les services de l’Assemblée que la conférence serait normalement convoquée et qu’elle ne serait pas court-circuitée comme l’avaient fait mes prédécesseurs en urgence -j’avais d’ailleurs appliqué la même procédure immuablement pendant mon mandat.
Au moment où mes collaborateurs sortaient du bureau, mon bureau a été
envahi par Nikos Voutsis, à l’époque ministre de l’intérieur, Nikos
Filis, alors député, Christos Mandas, alors secrétaire du groupe
parlementaire, Dimitris Tsanakopoulos, ancien et actuel directeur de
cabinet du premier ministre, et Yannis Balafas, alors deuxième
vice-président de l’Assemblée.
Voutsis et Filis hurlaient : « Qu’est-ce que tu crois être en train de faire ? Tu fais un coup d’état ! » criait Voutsis, « Nous allons te virer, tu comprends ça ? Je te l’ai déjà dit, et ça va arriver » hurlait Nikos Filis, tous les deux tapaient du poing sur mon bureau. J’ai dit à Nikos Voutsis de faire attention à sa façon de me parler, de ne pas utiliser me concernant l’expression « coup d’état », de bien comprendre à qui il s’adressait et de se comporter en conséquence. Il a demandé pardon, il a dit qu’il retirait l’expression « coup d’état » et qu’on pouvait avoir des désaccords politiques. J’ai demandé à Nikos Filis de sortir de mon bureau (c’était la deuxième fois qu’il me lançait la menace « nous allons te virer ») -ce qu’il n’a pas fait : il continuait à frapper du poing sur mon bureau et à crier qu’ils me vireraient, et que c’était moi qui allais sortir de ce bureau. Christos Mandas bredouillait « Pas comme ça, Nikos », pendant que Yannis Balafas et Dimitris Tsanakpoulos gardaient le silence.
J’ai demandé ce qui arrivait exactement. Nikos Voutsis m’a répondu : «
Démarche du gouvernement auprès de la Présidente de l’Assemblée ». Je
lui ai répondu que ce n’était pas une délégation gouvernementale, ni un
comportement conforme aux institutions, et lui ai demandé quel était le
sujet de la démarche. Il me répondit « le souhait du Premier Ministre
que la procédure se déroule rapidement ». Je leur ai dit que j’avais
l’habitude de parler directement au premier ministre et j’ai
demandé à Dimitris Tsanakopoulos si le premier ministre avait
connaissance de cette intrusion. Il s’est abstenu de me répondre. J’en
ai déduit sur le moment que Tsipras n’était pas au courant. Et
manifestement je me trompais.
Je leur ai dit à tous que la procédure parlementaire prévue se poursuivrait, avec la convocation de la conférence des présidents, et j’ai porté à leur connaissance mon intention de proposer à la conférence de ne pas abréger par la suite la procédure parce que nous étions déjà passés à un fonctionnement contraire aux règles de l’assemblée. Ils sont partis sans vraiment répondre.
Je n’ai pas voté la délégation pour l’accord, comme j’en avais d’ailleurs informé Tsipras et le groupe parlementaire. J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour que cette pitoyable capitulation n’ait pas lieu. J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour éviter cet accord-guillotine. Je l’ai fait en exerçant ma fonction publiquement, ouvertement et dans le cadre des institutions. Je n’avais pas de deuxième agenda, ni d’autres visées, ni d’autres accointances, ni de démarches souterraines. J’ai rencontré Tsipras le 23 juillet, alors que je cherchais à le voir depuis le 15 juillet. Une fois notre rencontre achevée, lorsque je lui ai demandé comment il souhaitait que nous prenions position publiquement, il m’a dit : « ils veulent du sang, la question est de ne pas leur en donner ». En sortant du Palais Maximou, j’ai déclaré : « Le premier ministre et moi-même sommes les garants de la cohésion de Syriza ». Au même moment, fuitait une information of du bureau de Tsipras au Palais Maximou qui parlait de « discordance institutionnelle »
J’ai livré bataille pour la démocratie et la souveraineté populaire en étant confrontée à une guerre incessante, à des tentatives de déstabilisation, à des attaques qui sont allées jusqu’aux déclarations atterrantes de Flambouraris concernant « Marx et Freud ». Le jour même où passait le troisième mémorandum, Kouris, journaliste à I Auyi, avec des titres en capitale à la une, invitait mes parents « à m’emmener chez le psychiatre », et mon mari « à me reprendre en main ». Pendant la séance publique de l’Assemblée, j’ai incriminé le gouvernement pour ces attaques en règle et Nikos Voutsis aujourd’hui corrobore mes accusations de la façon la plus transparente.
« Pendant que nous, nous travaillions aux élections, Zoe faisait à elle toute seule l’Assemblée », dit M Voutsis.
Il nous rappelle ainsi de la meilleure des manières de quelle façon les
gouvernants d’aujourd’hui ont joué des institutions et du déroulement
des élections comme des aventuriers retors de la politique. Ils
mettaient au point des élections dans le même temps qu’ils bernaient le
comité central de Syriza, en prétendant qu’il y aurait un congrès et non
des élections. Ils marchaient avec Pavlopoulos et les créanciers pour
réduire les délais en contradiction avec la constitution et se cachaient
de la présidente de l’Assemblée, puisque c’est dans les médias que j’ai
appris la démission du gouvernement.
Ils ont voulu écarter
toute session publique de l’assemblée après le 20 août, et ils ont
collaboré dans ce but avec TOUS les partis sans exception, y compris
l’Aube Dorée pour organiser l’absence de quorum dans les commissions
comme dans les séances plénières, de façon que les conclusions de la
commission vérité sur la dette publique et la question des dettes
allemandes ne puissent être discutées comme cela avait été décidé en
juin. Quelques-uns d’entre nous ont fait leur devoir, d’autres se sont
mis au service de leurs intérêts et d’intérêts d’autres puissances.
Ce qui précède n’est qu’un simple rappel de quelques événements
révélateurs. Naturellement, il y aura aussi une recension et une
cartographie complète comme l’exige ma responsabilité. La raison pour
laquelle M Voutsis ne parle pas de ces choses, ce n’est pas, bien sûr,
la crainte que les gens ne crachent sur la gauche, mais celle de se
faire cracher dessus par les gens.
Je me réjouis de ce que dans cette interview, M Voutsis expose devant toute la nation son véritable visage, la malveillance et l’hypocrisie avec laquelle il s’est comporté, s’attaquent à des camarades comme s’ils étaient des adversaires et non des compagnons. Chacun peut imaginer comment cet homme a rempli sa fonction de secrétaire du groupe parlementaire tant que Syriza était le principal parti d’opposition. Chacun et chacune peut comprendre pourquoi M Voutsis est l’homme de la situation pour refaire « le parlement qu’on avait oublié » selon la formule de Pavlopoulos.
« Le pouvoir révèle l’homme. Nous ne savions pas ce que cela signifie » dit M Voutsis. Evidemment. Et continuez à ne pas comprendre de quelle façon le pouvoir a révélé et révèle votre véritable visage.
Traduction du grec : Jean Marie Reveillon
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