mardi 14 mars 2017

L’écosocialisme est bien plus qu’une stratégie : un projet de civilisation? Entretien avec Daniel Tanuro

Alexandre Araujo Costa : Pendant longtemps, les organisations de gauche n’ont pas accordé beaucoup d’attention aux questions environnementales en général, mais au moins depuis le 15e Congrès, la Quatrième Internationale semble s’inquiéter de plus en plus de la dite «crise écologique». Qu’est ce qui a changé ?
 
Daniel Tanuro : En effet, la plupart des organisations de gauche ont manqué le rendez-vous dans les années 1960, quand la dite « crise écologique » a émergé comme une nouvelle question d’intérêt social général (on peut d’ailleurs fixer une date symbolique de cette émergence : le livre de Rachel Carson, « Le Printemps Silencieux », publié en 1962). La raison principale, je pense, est que ces organisations étaient concentrées principalement sur les guerres et révolutions anticoloniales dans les pays dominés (Cuba, Algérie, Vietnam …), sur les mouvements de masse contre la bureaucratie à l’Est (Pologne, Hongrie) et sur la convergence de la radicalisation des jeunes et des travailleurs en Occident (Mai 68, le « mai rampant italien de 69 »,…).