vendredi 27 décembre 2013

Révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : trois ans après, nous sommes encore au commencement, par Joseph Daher*, journaliste, membre de la Gauche Révolutionnaire syrienne


Depuis trois ans, à l’approche de la date anniversaire du début du soulèvement populaire tunisien – le 17 décembre 2010 –, la même question revient: quel bilan tirer des révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord? 

La réponse est différente selon l’approche analytique adoptée. Certains n’ont vu que des mobilisations pour la démocratie, d’autres des contestations pour plus de justice sociale ou contre la cherté des produits alimentaires de base, tandis que d’autres encore ont réduit ces évènements à des combats géopolitiques régionaux et internationaux dans lesquels les mouvements populaires n’étaient que des instruments aux mains de certaines puissances. 

mercredi 25 décembre 2013

Etat espagnol : face à la réforme de la loi sur l’avortement, par Izquierda anticapitalista


Nous devons à nouveau expliquer où se situe réellement le débat. L’Eglise et les secteurs les plus réactionnaires se dressent à nouveau contre celles d’entre nous qui exerçons notre liberté et pour nous criminaliser. Il ne s’agit pas de savoir quand commence la vie. 

Pour ce faire, la science a plus à nous dire que l’Eglise. Ils ne défendent pas la vie. Ils ne se préoccupent pas des femmes qui meurent en pratiquant un avortement clandestin, ni des femmes qui ne peuvent se permettre de tomber enceinte parce qu’elles sont sans emploi. Ils ne se préoccupent pas du droit à l’éducation, à la santé, à un logement, à une vie digne pour ceux qui sont déjà au monde. Et ils se taisent face aux politiques d’austérité et de démantèlement des conquêtes sociales. 

lundi 23 décembre 2013

Interdiction de l’avortement en Espagne : « Nous sommes revenues sous Franco ! », par Hélène Adam, Ensemble


Le projet de loi supprimant le droit à l’avortement en Espagne a été adopté par le gouvernement de droite au conseil des ministres du vendredi 20 décembre malgré les manifestations des féministes et de la gauche tentant de s’opposer à ce retour en arrière réactionnaire. Ce texte annule de fait la loi de 2010 qui autorise l’avortement jusqu’à 14 semaines, et jusqu’à 22 semaines en cas de malformation du foetus, une loi qui était, avec le mariage homosexuel, l’une des réformes phares de l’ex-gouvernement socialiste. 

En effet, un avortement ne sera plus possible que dans deux cas « extrême » : quand l'interruption de grossesse est jugée nécessaire en raison d'un grave danger pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, et si la grossesse est une conséquence d'un délit contre la liberté ou l'intégrité sexuelle de la femme. En d’autres termes, si la grossesse s’avère dangereuse pour la mère ou si elle est le résultat d’un viol. Le texte impose de surcroit que le diagnostic soit émis par deux médecins différents et étrangers à l'établissement pratiquant l'avortement. Autrement dit, la femme perd son propre droit à juger d’un "grave danger psychologique" pour demander à se faire avorter. 

mercredi 18 décembre 2013

"La gauche doit faire de la démocratie sa bannière" - Adresse de Álvaro García Linera au congrès du Parti de la gauche européenne


Extraits de l’intervention du vice-président de la république plurinationale de Bolivie lors de la séance inaugurale du congrès du parti de la gauche européenne (vendredi 13 décembre 2013) 

 L’Europe tel que nous la voyons, nous à partir de l’Amérique Latine, ne brille pas beaucoup. Cette Europe s’elle repliée sur elle-même, avec peu d’ambitions et surtout beaucoup d’appétits. Mais nous savons que cette Europe que nous voyons de loin est celle des gouvernants, de ceux qui n’écoutent pas les peuples mais servent les banquiers, appliquent une politique d’austérité, développent le grand marché transatlantique. (…) Le capitalisme est hégémonique et depuis 20 ans. Nous voyons qu’il poursuit une accumulation de richesses qui s’est élargie à de nouveaux secteurs – le vivant, le savoir, le bien commun. Cette accumulation est une prédation, elle dépossède la société des richesses dont elle besoin. 

Avec la financiarisation, cette accumulation est devenue parasitaire car elle alimente la spéculation qui délaisse la production. De fait, le développement des forces productives est aussi une source de régression sociale et l’origine de la crise de notre écosystème. 

Parti de la gauche européenne : vers un projet de refondation pour l’Europe ?


Le Parti de la gauche européenne (PGE) a tenu son IVe congrès du 13 au 15 décembre à Madrid en présence de plus de 300 délégué-e-s (26 partis membres et 7 observateurs) et une centaine d’invité-e-s (parmi lesquels la délégation d’Ensemble ! MAGES). 

D’une certaine manière, ce congrès a été celui de la consolidation et de la maturation du PGE. En effet, celui-ci a renforcé sa cohésion et passe progressivement d’une confédération de partis nationaux à un véritable parti européen, et ce malgré certaines réticences de formations nordiques et de l’est du continent historiquement hostiles à la construction européenne. 

mardi 17 décembre 2013

Allemagne : La « Grande Coalition » et les perspectives d’une politique de gauche, par Manuel Kellner


La CDU et la CSU (son parti sœur en Bavière) et le SPD ont conclu un accord pour former une coalition gouvernementale. Les résultats ont été approuvés par la CDU dans un « Kleiner Parteitag » (« Petit Congrès », en fait une sorte de direction élargie). 

Le SPD a soumis la décision à ses 475.000 membres – ce qui semble être un bon exemple de démocratie. Le 14 décembre 2013, le résultat de ce plébiscite de parti va être connu – et il est clair, et les sondages d’opinion le disent, qu’il y aura une large majorité pour approuver les résultats. Au début, il y avait beaucoup de protestations de sections locales, des jeunesses socialistes, mêmes de sections régionales – par peur de se retrouver dans une politique encore une fois trop droitière, et peut-être surtout par peur de sortir encore plus affaibli au point de vue électoral après avoir été encore une fois le partenaire junior des chrétiens conservateurs sous le commandement de la chancelière Angela Merkel. 

lundi 9 décembre 2013

Russie : Appel à des journées de solidarité internationale du 18 au 26 janvier - " le régime de Poutine continue sa campagne répressive visant à museler l’opposition et déclenche des vagues de xénophobie agressive accompagnées de politiques réactionnaires"


Cela fait déjà un an et demi que dure cette affaire politique honteuse qui consacre le règne de l’arbitraire policier et de la négation des droits civils dans la Russie contemporaine. On compte déjà des dizaines de prisonnier politique et d’autres personnes sont en passe de le devenir, dans un pays qui s’apprête à faire l’étalage de sa prospérité et de sa puissance lors des Jeux Olympiques d’hiver. L’histoire tragique de ce que l’on nomme « l’affaire bolotnoe » apparaît en filigrane de l’histoire criminelle du troisième mandat présidentiel de Vladimir Poutine. Car c’est précisément le 6 mai 2012, à la veille de l’inauguration de ce mandat, que des dizaines de milliers de personnes qui avaient pris les rues du centre de Moscou pour exprimer leur opposition ont été les victimes d’une provocation policière grandiose. Les arrestations se sont comptées par centaines tandis que des dizaines de manifestant étaient brutalement passées à tabac. 

mardi 3 décembre 2013

L’Europe comme prétexte – Manifestations « pro-européennes » et l’impasse de la politique de parti en Ukraine par Vitaliï Atanasov

La mobilisation la plus massive qu’ait connue l’Ukraine depuis 8 ans n’a mené à aucun résultat tangible. Le fait que les foules prennent la rue est important en soi : c’est le symptôme de l’insatisfaction grandissante dans toutes les couches de la société vis-à-vis du régime en place. L’action la plus massive a eu lieu à Kiev à l’appel de trois partis d’opposition ; elle avait pour leitmotive le soutien à l’intégration européenne. 

Ces deux dernières années le nombre de partisans de la ratification d’un accord d’association avec l’Union européenne a considérablement augmenté – et ce n’est pas tant le résultat des efforts de l’opposition et de sa traditionnelle rhétorique pro-européenne que de ceux du parti au pouvoir, le Parti des Régions, et de l’entourage du président Viktor Ianoukovitch.