mardi 4 juin 2013

Unis contre la Troïka par Esther Vivas (CADTM)


Qu’est-ce que la Troïka : FMI, Commission européenne et Banque centrale européenne qui, ensemble, imposent au travers des prêts des mesures d’austérité aux pays en difficulté. ? 

Il y a à peine un an, bien peu de monde pouvait répondre à cette question (dans l’Etat espagnol, NdT). On connaissait sa réputation, en rien flatteuse, pour ses agissements en Grèce. La Troïka était synonyme d’austérité, d’ajustements et de coupes ou, ce qui revient au même, de pénurie, de faim et de chômage. Mais ce n’est pas avant son arrivée avec le « sauvetage » tellement nié de juin 2012 que les « hommes en noir » et la « Troïka » nous sont devenus familiers. 

Aujourd’hui, un an après, les gens, excédés, sortent dans les rues pour dire haut et fort : « Troïka, go home ! ». 


L’histoire se répète. De la même manière que dans de nombreux pays du Sud dans les années 1990 et 2000 nous avions pu voir des manifestations massives contre le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, accusés par ces peuples de les condamner à la misère, aujourd’hui les gens manifestent chez nous contre la Troïka Troïka Troïka : FMI, Commission européenne et Banque centrale européenne qui, ensemble, imposent au travers des prêts des mesures d’austérité aux pays en difficulté. : FMI, Commission européenne et Banque centrale européenne. On a simplement échangé une banque contre une autre de la même espèce. La logique, elle, est toujours la même. 

Les rapports centre-périphérie qui se développaient avant au niveau mondial se reproduisent aujourd’hui au sein de l’Union européenne. Nos pays de la périphérie du continent sont devenus de nouvelles colonies, ou des sources de profit, du capital financier. 

Si, dans les pays du Sud, on appliquait les dénommés « Plans d’Ajustement Structurels » qui se voulaient rendre plus « soutenable » la dette - comme si la misère et la pauvreté auxquelles on soumettait les peuples pouvait être « soutenable » - ; on nous parle aujourd’hui ici « d’aides » et de « sauvetages » qui nous plongent également dans la misère. 

La dette constitue toujours le joug qu’on impose aux pauvres. Un mécanisme de contrôle et de soumission des peuples. Un instrument infaillible de transfert des richesses ou, pour être plus précis, de spoliation, du Sud au Nord, que ce soit à l’échelle mondiale ou européenne. Et un prétexte pour réduire les droits sociaux de la majorité et générer plus de profit pour le capital en coupant dans les services publics et en les privatisant. 

Le remboursement qu’ils nous imposent d’une qui n’est pas la nôtre est l’excuse parfaite pour appliquer un plan longuement planifié. De cette manière, l’escroquerie s’habille en crise et le vol en dette. C’est à marche forcée que nous avons appris la signification du mot « Troïka » mais aussi d’autres concepts comme « indignation », « rébellion » et « désobéissance ». Et nous nous dressons aujourd’hui, dans plus de 100 villes de toute l’Europe, en tant que « Peuples unis contre la Troïka ». Parce que nous le pouvons. 

Traduction française pour Avanti4.be : Ataulfo Riera, repris du site du Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM)

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