vendredi 27 décembre 2013

Révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : trois ans après, nous sommes encore au commencement, par Joseph Daher*, journaliste, membre de la Gauche Révolutionnaire syrienne


Depuis trois ans, à l’approche de la date anniversaire du début du soulèvement populaire tunisien – le 17 décembre 2010 –, la même question revient: quel bilan tirer des révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord? 

La réponse est différente selon l’approche analytique adoptée. Certains n’ont vu que des mobilisations pour la démocratie, d’autres des contestations pour plus de justice sociale ou contre la cherté des produits alimentaires de base, tandis que d’autres encore ont réduit ces évènements à des combats géopolitiques régionaux et internationaux dans lesquels les mouvements populaires n’étaient que des instruments aux mains de certaines puissances. 

mercredi 25 décembre 2013

Etat espagnol : face à la réforme de la loi sur l’avortement, par Izquierda anticapitalista


Nous devons à nouveau expliquer où se situe réellement le débat. L’Eglise et les secteurs les plus réactionnaires se dressent à nouveau contre celles d’entre nous qui exerçons notre liberté et pour nous criminaliser. Il ne s’agit pas de savoir quand commence la vie. 

Pour ce faire, la science a plus à nous dire que l’Eglise. Ils ne défendent pas la vie. Ils ne se préoccupent pas des femmes qui meurent en pratiquant un avortement clandestin, ni des femmes qui ne peuvent se permettre de tomber enceinte parce qu’elles sont sans emploi. Ils ne se préoccupent pas du droit à l’éducation, à la santé, à un logement, à une vie digne pour ceux qui sont déjà au monde. Et ils se taisent face aux politiques d’austérité et de démantèlement des conquêtes sociales. 

lundi 23 décembre 2013

Interdiction de l’avortement en Espagne : « Nous sommes revenues sous Franco ! », par Hélène Adam, Ensemble


Le projet de loi supprimant le droit à l’avortement en Espagne a été adopté par le gouvernement de droite au conseil des ministres du vendredi 20 décembre malgré les manifestations des féministes et de la gauche tentant de s’opposer à ce retour en arrière réactionnaire. Ce texte annule de fait la loi de 2010 qui autorise l’avortement jusqu’à 14 semaines, et jusqu’à 22 semaines en cas de malformation du foetus, une loi qui était, avec le mariage homosexuel, l’une des réformes phares de l’ex-gouvernement socialiste. 

En effet, un avortement ne sera plus possible que dans deux cas « extrême » : quand l'interruption de grossesse est jugée nécessaire en raison d'un grave danger pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, et si la grossesse est une conséquence d'un délit contre la liberté ou l'intégrité sexuelle de la femme. En d’autres termes, si la grossesse s’avère dangereuse pour la mère ou si elle est le résultat d’un viol. Le texte impose de surcroit que le diagnostic soit émis par deux médecins différents et étrangers à l'établissement pratiquant l'avortement. Autrement dit, la femme perd son propre droit à juger d’un "grave danger psychologique" pour demander à se faire avorter. 

mercredi 18 décembre 2013

"La gauche doit faire de la démocratie sa bannière" - Adresse de Álvaro García Linera au congrès du Parti de la gauche européenne


Extraits de l’intervention du vice-président de la république plurinationale de Bolivie lors de la séance inaugurale du congrès du parti de la gauche européenne (vendredi 13 décembre 2013) 

 L’Europe tel que nous la voyons, nous à partir de l’Amérique Latine, ne brille pas beaucoup. Cette Europe s’elle repliée sur elle-même, avec peu d’ambitions et surtout beaucoup d’appétits. Mais nous savons que cette Europe que nous voyons de loin est celle des gouvernants, de ceux qui n’écoutent pas les peuples mais servent les banquiers, appliquent une politique d’austérité, développent le grand marché transatlantique. (…) Le capitalisme est hégémonique et depuis 20 ans. Nous voyons qu’il poursuit une accumulation de richesses qui s’est élargie à de nouveaux secteurs – le vivant, le savoir, le bien commun. Cette accumulation est une prédation, elle dépossède la société des richesses dont elle besoin. 

Avec la financiarisation, cette accumulation est devenue parasitaire car elle alimente la spéculation qui délaisse la production. De fait, le développement des forces productives est aussi une source de régression sociale et l’origine de la crise de notre écosystème. 

Parti de la gauche européenne : vers un projet de refondation pour l’Europe ?


Le Parti de la gauche européenne (PGE) a tenu son IVe congrès du 13 au 15 décembre à Madrid en présence de plus de 300 délégué-e-s (26 partis membres et 7 observateurs) et une centaine d’invité-e-s (parmi lesquels la délégation d’Ensemble ! MAGES). 

D’une certaine manière, ce congrès a été celui de la consolidation et de la maturation du PGE. En effet, celui-ci a renforcé sa cohésion et passe progressivement d’une confédération de partis nationaux à un véritable parti européen, et ce malgré certaines réticences de formations nordiques et de l’est du continent historiquement hostiles à la construction européenne. 

mardi 17 décembre 2013

Allemagne : La « Grande Coalition » et les perspectives d’une politique de gauche, par Manuel Kellner


La CDU et la CSU (son parti sœur en Bavière) et le SPD ont conclu un accord pour former une coalition gouvernementale. Les résultats ont été approuvés par la CDU dans un « Kleiner Parteitag » (« Petit Congrès », en fait une sorte de direction élargie). 

Le SPD a soumis la décision à ses 475.000 membres – ce qui semble être un bon exemple de démocratie. Le 14 décembre 2013, le résultat de ce plébiscite de parti va être connu – et il est clair, et les sondages d’opinion le disent, qu’il y aura une large majorité pour approuver les résultats. Au début, il y avait beaucoup de protestations de sections locales, des jeunesses socialistes, mêmes de sections régionales – par peur de se retrouver dans une politique encore une fois trop droitière, et peut-être surtout par peur de sortir encore plus affaibli au point de vue électoral après avoir été encore une fois le partenaire junior des chrétiens conservateurs sous le commandement de la chancelière Angela Merkel. 

lundi 9 décembre 2013

Russie : Appel à des journées de solidarité internationale du 18 au 26 janvier - " le régime de Poutine continue sa campagne répressive visant à museler l’opposition et déclenche des vagues de xénophobie agressive accompagnées de politiques réactionnaires"


Cela fait déjà un an et demi que dure cette affaire politique honteuse qui consacre le règne de l’arbitraire policier et de la négation des droits civils dans la Russie contemporaine. On compte déjà des dizaines de prisonnier politique et d’autres personnes sont en passe de le devenir, dans un pays qui s’apprête à faire l’étalage de sa prospérité et de sa puissance lors des Jeux Olympiques d’hiver. L’histoire tragique de ce que l’on nomme « l’affaire bolotnoe » apparaît en filigrane de l’histoire criminelle du troisième mandat présidentiel de Vladimir Poutine. Car c’est précisément le 6 mai 2012, à la veille de l’inauguration de ce mandat, que des dizaines de milliers de personnes qui avaient pris les rues du centre de Moscou pour exprimer leur opposition ont été les victimes d’une provocation policière grandiose. Les arrestations se sont comptées par centaines tandis que des dizaines de manifestant étaient brutalement passées à tabac. 

mardi 3 décembre 2013

L’Europe comme prétexte – Manifestations « pro-européennes » et l’impasse de la politique de parti en Ukraine par Vitaliï Atanasov

La mobilisation la plus massive qu’ait connue l’Ukraine depuis 8 ans n’a mené à aucun résultat tangible. Le fait que les foules prennent la rue est important en soi : c’est le symptôme de l’insatisfaction grandissante dans toutes les couches de la société vis-à-vis du régime en place. L’action la plus massive a eu lieu à Kiev à l’appel de trois partis d’opposition ; elle avait pour leitmotive le soutien à l’intégration européenne. 

Ces deux dernières années le nombre de partisans de la ratification d’un accord d’association avec l’Union européenne a considérablement augmenté – et ce n’est pas tant le résultat des efforts de l’opposition et de sa traditionnelle rhétorique pro-européenne que de ceux du parti au pouvoir, le Parti des Régions, et de l’entourage du président Viktor Ianoukovitch.

mercredi 27 novembre 2013

Russie - Nadejda Tolokonnikova… et 700 000 prisonniers, par Murielle Pomponne (RFI)





Officiellement, Nadejda Tolokonnikova est dans ce nouveau camp, près de Krasnoiarsk en Sibérie, depuis le 14 novembre, après un transfert depuis la Mordovie qui a duré plus de trois semaines, et qui a donc suscité bien des inquiétudes. Depuis, on sait qu’elle est à l’hôpital de cette colonie pénitentiaire. Son mari a pu la voir récemment, il a pu la voir pendant plus de deux heures dans sa chambre d’hôpital et il a déclaré qu’elle se sentait bien. La jeune femme a déclaré à son mari que les soins étaient corrects, que le personnel l’était aussi, et qu’elle aimerait bien rester là pour les 100 jours qui lui restent encore à faire. Sa peine se termine normalement en mars 2014. 

mardi 26 novembre 2013

Danemark : l’Alliance Rouge-Verte, grande gagnante des élections communales

Les élections municipales et régionales le 19 Novembre au Danemark ont été un succès historique pour l’Alliance Rouge-Verte (RGA ou Enhedslisten), le parti de la gauche radicale. Anne Rehder, la secrétaire de la RGA pour le travail international, analyse les résultats de ce scrutin. 

La RGA est maintenant un parti à l’échelle nationale avec des représentants dans toutes les régions et les moindres coins du Danemark. La RGA a augmenté ses voix de 4,6% par rapport à l’élection précédente en 2009, passant de 2,3% à 6,9%. Nous avons maintenant des sièges dans 79 communes (sur 98) et dans les 5 régions du Danemark, alors que nous étions seulement présents dans 10 communes et que nous n’avions qu’un représentant dans la région de la capitale Copenhague. Le nombre total de nos conseillers municipaux est ainsi passé de 14 à 119 et celui de nos élus régionaux de 1 à 15. 

Appel à la libération de Nadejda Tolokonnikova - Philosophie Magazine

Pour avoir chanté une « prière punk » contre Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou, Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina, du collectif Pussy Riot, ont été condamnées en août 2012 pour « vandalisme motivé par la haine religieuse » à deux ans de détention en « colonie pénitentiaire ». 

Après avoir dénoncé des conditions de détention inhumaine et entamé une grève de la faim, Nadejda Tolokonnikova, 24 ans, mère d’une petite fille de 5 ans, a été déplacée à 4000 kilomètres dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie. Selon le délégué russe aux droits de l’homme, Vladimir Loukine, « purger sa peine dans cette région contribuerait à sa resocialisation ». Voilà un langage que l’on n'avait plus entendu en Russie depuis l’époque soviétique et sa chasse à tous les déviants. 

Hollande en Palestine et Israël : paroles, paroles,paroles... A quand les actes ?

Lors de son récent voyage, F. Hollande a beaucoup parlé. Certes, il a réaffirmé le droit des Palestiniens à avoir leur propre État avec Jérusalem-Est comme capitale et il s'est dit opposé à la colonisation. C'était bien le minimum : c'est la ligne constante de la diplomatie française depuis des décennies. Mais au-delà de ces affirmations de principe qu'a t'il et que n'a t'il pas dit ? 

Il a rendu un hommage fort à la démocratie israélienne en oubliant de rappeler les discriminations dont sont victimes les citoyens israéliens d'origine palestinienne qui représentent -ce n'est pas négligeable- un cinquième des habitants d'Israël et sans évoquer non plus l'expulsion en cours de 40 000 Bédouins du Néguev de leurs villages. 

lundi 25 novembre 2013

Capitalisme ou démocratie ? par Esther Vivas

Le capitalisme est le meilleur garant de la démocratie. C’est du moins ce qu’on nous a toujours dit. Mais la réalité, elle, contredit cette affirmation. La crise nous le démontre chaque jour. Aujourd’hui, alors que les gens descendent dans la rue et manifestent face au Parlement (dans l’Etat espagnol, NdT), occupent des logements vides, chahutent les responsables politiques, se mettent en grève et cherchent à porter la démocratie jusqu’au bout, le discours du pouvoir déclare que ceux qui se lèvent en faveur de la justice sociale sont des anti-démocrates, des putschistes et des philo-fascistes. 

La démocratie actuelle est incapable d’assimiler les aspirations pleinement émancipatrices et démocratiques des gens. La disqualification et l’insulte est le recours de ceux qui ne convainquent déjà plus avec leurs tromperies. Ils ont menti au dessus de leurs moyens et leur crédit s’est épuisé. Plus de capitalisme, c’est plus de marché et moins de démocratie. Nous avons ainsi pu le constater en novembre 2011 avec les coups d’Etat effectués par les marchés en Italie et en Grèce. 

lundi 11 novembre 2013

Les Philippines frappés par les typhons : un appel urgent à la solidarité financière, par Pierre Rousset, Europe solidaire sans frontières (ESSF)


Le supertyphon Haiyan (nommé Yolanda aux Philippines) vient de dévaster le centre de l’archipel philippin, notamment les îles de Samar et Leyte. Il s’agit du plus violent typhon enregistré à ce jour dans le monde et ayant touché des côtes. Un autre typhon, nommé Zoraida aux Philippines, devrait bientôt atteindre Mindanao, plus au sud. L’arrivée d’autres typhons est prévue d’ici la fin de l’année. Même si les prochains cyclones s’avèrent moins puissant que Haiyan, la population philippine subit et va subir une succession de désastres humanitaires dont les effets dévastateurs s’accumulent : l’archipel est particulièrement exposé aux phénomènes climatiques extrêmes dans l’océan pacifique. 

vendredi 8 novembre 2013

Portugal : grève massive ce vendredi dans le secteur public

Non au gel des salaires, affirme ce gréviste

A l'appel des deux syndicats CGTP et UGT, entre 70% et 100% des fonctionnaires étaient en grève ce vendredi au Portugal pour protester contre les coupes du gouvernement contre les salaires, les pensions et les emplois dans le secteur public. Hôpitaux, écoles, tribunaux étaient particulièrement touchés par cette nouvelle journée de grève contre un gouvernement entièrement soumis aux exigences de la Troïka. 

Au rythme où se succèdent grèves et manifestations, c'est le peuple tout entier qui crie son ras l'bol de l'austérité et de la misère. Et c'est chaque jour un peu plus l'exigence de la démission du gouvernement qui grandit. Governo rua !

La vengeance de Poutine : la Pussy Riot Nadejda Tolokonnikova transférée en Sibérie, à 4 400 kilomètres de Moscou


Nadejda Tolokonnikova, l'une des deux membres du groupe punk Pussy Riot actuellement emprisonnées, a été transférée dans un camp de travail en Sibérie, a annoncé son mari le mardi 5 novembre. Un transfert en forme de punition pour une lettre publiée en septembre dans laquelle elle se disait menacée de mort et dénonçait ses conditions de détention. 

Aucune pitié pour Nadejda Tolokonnikova. Bien au contraire. Les autorités russes ont transféré la jeune Pussy Riot vers un camp de travail en Sibérie. C'est son mari qui l'a annoncé. Après plus de deux semaines sans nouvelles, il a appris que Nadejda Tolokonnikova se trouvait dans la région de Krasnoïarsk, en Sibérie orientale, à 4400 km de Moscou. Elle était précédemment détenue en Mordovie, à « seulement » 600 kilomètres de Moscou. 

jeudi 7 novembre 2013

Le CADTM International dénonce « l’invasion » de l’ERT par les forces de police grecques

Le réseau international CADTM (présent dans 30 pays www.cadtm.org) dénonce « l’invasion » de l’ERT (la télévision publique grecque) par les forces de police et apporte une nouvelle fois son soutien au peuple grec. 

Avec l’"invasion", par les unités spéciales de la police, des locaux de l’ERT, le 7 novembre 2013, le gouvernement achève un coup d’État complet contre l’information de masse et la démocratie, lancé le 11 juin 2013. Ces unités de police appelées "unités pour le rétablissement de l’ordre" ont un équipement spécial pour réprimer les manifestations - boucliers, matraques en caoutchouc, casques, protection du corps, arme de service, masques à gaz et gaz lacrymogènes-. 

mardi 5 novembre 2013

Ecotaxe : leçons de France, par Daniel Tanuro (LCR Belgique)


La reculade du gouvernement français face à la la fronde des bonnets rouges bretons met une fois de plus en évidence l’impasse des politiques qui prétendent combattre la dégradation de l’environnement – notamment les émissions de gaz à effet de serre – par le seul truchement d’une politique de prix. 

Echec de Sarkozy 

La tentative de Nicolas Sarkozy d’imposer une taxe carbone était déjà pleine d’enseignements. Ce fut un échec majeur de son quinquennat. Pour rappel, dans le sillage du « Grenelle de l’environnement », en 2007, l’ex-président français envisageait une taxe de 30 Euros la tonne de CO2. Un montant considérable quand on sait que la combustion de mille litres de fioul produit 3,7 tonnes de ce gaz… Devant les protestations, Sarko ramena la barre à 17 Euros. Déposé en 2010, son projet de loi stipulait que la taxe serait compensée par une baisse d’impôt (d’une centaine d’Euros par an pour un ménage avec un enfant). Sous couvert de défense du climat, il s’agissait donc de déplacer l’assiette fiscale vers un impôt indirect, non-progressif, ce qui est bien dans la ligne néolibérale. Mais le texte fut retoqué par le Conseil constitutionnel, pour non-respect du principe d’égalité devant l’impôt: les exemptions en faveur des patrons pollueurs (transporteurs routiers, centrales thermiques, cimenteries, raffineries, cokeries…) étaient si nombreuses que les consommateurs auraient été quasiment seuls à payer la facture. 

jeudi 31 octobre 2013

Italie : appel de la gauche syndicale - "Opposons-nous au gouvernement de l’austérité ! Reprenons en main la CGIL! Pour un syndicat démocratique et de classe! "

Au-delà des péripéties qui traduisent la crise de direction bourgeoise en Italie – un des grands capitalistes italiens, Silvio Berlusconi, joue par rapport au gouvernement de coalition sa carte personnelle et relance le parti Forza Italia en le confiant à sa fille Marina, qui se trouve à la tête du groupe éditorial de la Mondadori et du holding Fininvest – les dernières statistiques publiées par l’ISTAT (Institut national de statistique) traduisent la réalité sociale dramatique en Italie. Le nombre de chômeurs et chômeuses officiels atteint le chiffre de 3,07 millions en septembre 2013. Mais, cette fois, l’ISTAT a évalué le nombre des chômeurs et chômeuses «silencieux», soit ceux et celles qui ne recherchent plus un emploi parce qu’ils-elles considèrent cette recherche, suite à leur expérience, comme inutile. Leur nombre s’approche de celui des chômeurs «officiels»: 2,99 millions. A ces deux «catégories» l’ISTAT ajoute la quantité de celles et ceux qui sont contraints d’accepter un travail à temps partiel, avec un «petit» salaire encore réduit suite au «temps partiel imposé». Le nombre de ces salarié·e·s: 2,5 millions. On est loin des taux officiels du chômage qui sont répertoriés par Eurostat.

lundi 28 octobre 2013

Grèce: «Pourrons-nous avancer vers la constitution large de comités populaires de résistance?» - Entretien avec Antonis Ntavanellos

Avec le retard habituel, l’institut de statistique grec, l’Elstat, a publié début septembre les chiffres du chômage pour le mois de juin 2013. Le nombre de chômeurs enregistrés s’élève à 1’403’698, soit 174’709 de plus qu’en juin 2012. Par rapport à la population active, le taux a atteint 27,9%. Il se situe officiellement, pour les jeunes entre 15 et 24 ans, à 58,8% et, pour ceux dans la tranche d’âge de 25 à 34 ans, à 37,4%. 

Si les médias mettent avant tout l’accent sur Aube dorée et les mesures prises par le gouvernement, le chômage reste un élément social et politique des plus importants dans la situation grecque. De très nombreux reportages indiquent que des dizaines de milliers de salarié·e·s ne reçoivent pas leur paie depuis trois à six mois. Les exemples de chômeurs qualifiés auxquels on propose des salaires de 490 euros net pour un travail hebdomadaire de 54 heures sont monnaie courante, comme le sont les reportages de chômeurs de longue durée dont la famille doit vivre de la pension de leurs parents qui ne dépasse pas 500 euros par mois. 

Soutien aux dispensaires sociaux grecs, par le Front de Gauche santé


Les organisations et les membres du Front de Gauche Santé protestent vigoureusement contre les interventions policières dans différents dispensaires sociaux autogérés solidaires d’Athènes sous le fallacieux prétexte de la lutte contre le trafic de drogues. 

Les dispensaires sociaux autogérés solidaires se sont développés dans tout le pays, construit par des professionnels de santé et des militants pour lutter avec la population contre les désastreuses conséquences des plans d’austérité imposés par la troïka et mis en œuvre par le gouvernement grec. ils cherche à répondre aux besoins de santé les plus criants et participent à l’organisation des mobilisations pour défendre le système public de santé notamment hospitalier. 

vendredi 25 octobre 2013

Portugal : que la troïka aille se faire foutre ! Il n'y a pas d'impasses sans issues ! Nouvelles journée de manifestations samedi 26 octobre


Une nouvelle fois le mouvement « Que se lixe a troika » (que la troïka aille se faire foutre) appelle à manifester demain samedi 26 octobre dans tout le Portugal. 

Une semaine après la démonstration de force de la CGTP, et au lendemain de la grève générale des travailleur-ses de la Poste, 95% de grévistes contre la privatisation, cette nouvelle journée de mobilisation contre l'austérité s'annonce massive. 

Bien qu'étrillé aux municipales du 29 septembre dernier, le gouvernement de Passos Coelho a décidé de répondre aux exigences de la troïka (BCE, FMI, UE) en accentuant encore l'austérité dans le budget 2014 et en privatisant à tour de bras. (Tous les aéroports du pays ont ainsi été bradés au groupe Vinci).

jeudi 24 octobre 2013

Solidarité avec les dispensaires sociaux autogérés grecs - par la Gauche Anticapitaliste


La Gauche Anticapitaliste dénonce les opérations d’intimidation policière et les perquisitions menées ce jour en Grèce à Athènes contre les dispensaires sociaux autogérés grecs. Non seulement la troïka impose des mesures d’austérité drastiques contre le système de santé et des reculs massifs dans l’accès à la protection sociale des populations, mais en plus le gouvernement grec aux ordres s’attaque à ceux qui s’organisent pour lutter contre les conséquences de cette politique et mobilisent les populations. 

La Gauche Anticapitaliste exige l’arrêt de ces actions et apporte son soutien aux dispensaires sociaux autogérés grecs et à ses animateurs. Ella appelle à renforcer la solidarité qui s’exprime en France dans le cadre du collectif solidarité France Grèce pour la santé.( http://solidaritefrancogrecque.wordpress.com/)

Etat Espagnol : succès de la grève générale de l'éducation !


Pour la troisième fois, les enseignant-e-s étaient en grève générale le 24 octobre dernier à l'appel des syndicats  UGT, Commissions Ouvrières, CSI-F (Centrale syndicale Indépendante des Fonctionnaires) et STES (Confédération de syndicats dse travailleuses et travailleurs de l'enseignement) avec 83% de grévistes dans l'enseignement public, 95% dans les Universités et 35% dans l'enseignement privé et des dizaines de milliers de manifestant-e-s dans tout le pays (250 000 à Madrid).

Dans le collimateur des personnels de l'éducation, la loi Wert votée par le Parlement à majorité Parti Populaire - du nom du ministre de l'éducation José Ignacio Wert- avec ses coupes sombres pour l'enseignement public et le remplacement des actuelles "prestations de service public de l'éducation" par des "prestations de services" ouvertes au privé.

lundi 21 octobre 2013

Portugal : à l'appel de la CGTP, contre l'exploitation et la misère, par dizaines de milliers dans la rue !


La raclée électorale reçue lors des dernière municipales, n'aurait-elle servi à rien ? Pour la droite gouvernementale portugaise c'est une évidence. Son projet de budget 2014, conforme aux exigences de la troïka, prévoit de nouvelles et insupportables coupes sombres dans les pensions des retraités (dès 600 euros) et dans les salaires. 
C'est dans ce contexte que la journée nationale de manifestation "contre l'exploitation et la misère" appelée par la CGTP, premier syndicat portugais, samedi 20 octobre a permis que s'exprime avec une force considérable la colère populaire. A Lisbonne,  ils étaient plus de 50 000 manifestant-e-s, avec une slogan repris par tous "Governo rua". Dehors le gouvernement !

Ce même jour, des dizaines de milliers de personnes descendaient aussi dans les rues des grandes villes italiennes.

Grèce : "L’essentiel est fait. Le monde du travail, celui des salaires et de la dignité est ainsi brisé" par Panagiotis Grigoriou


Un homme âgé de 26 ans s’est jeté jeudi 17 octobre 2013 au matin du pont de Rion-Antirion, il relie le Péloponnèse à la Grèce continentale? C’est le pont avec la deuxième plus grande longueur de tablier haubané au monde après celui du viaduc de Millau (France). C’est ainsi on dirait que nos suicides prennent ainsi… une certaine hauteur dans les symboles. 

Un autre homme «mais un immigré», précise alors une certaine presse, menaçait de se suicider toujours jeudi, cette fois, depuis les hauteurs du RER athénien. Il a été sauvé et aussitôt mis en état d’arrestation… pour «entrave à la circulation». Un troisième homme, qui menaçait de ce même acte ultime depuis le toit de l’hôpital KAT mercredi 16 octobre dans la matinée, a été également sauvé. Décidément tous ces symboles… seraient de saison. 

samedi 19 octobre 2013

Expulsions de lycéen-ne-s : CGT, FSU et Solidaires se mobilisent aux côtés des lycéen-ne-s


Léonarda doit rentrer en France ! par la CGT

Stéphane Fratacci, préfet du Doubs et ex-secrétaire général à l’Immigration du ministère de l’Intérieur sous la présidence de N. Sarkozy, a fait procéder manu militari à l’interpellation de Léonarda, jeune collégienne Kosovare le 9 octobre dernier, lors d’une sortie scolaire. Sa famille avait été déboutée de ses demandes d’asile et d’admission exceptionnelle au séjour, au motif d’une « durée insuffisante de résidence en France »

jeudi 17 octobre 2013

Léonarda, 15 ans, arrêtée et expulsée pendant une sortie scolaire - par RESF (Réseau Education Sans Frontières)


Mme Dibrani et ses 6 enfants ont été expulsés mercredi 9 octobre au matin vers le Kosovo. Ils habitaient un appartement à Levier (Doubs) qu'ils occupaient dans le cadre de la prise en charge des demandeurs d'asile du DLHD. 

M. Dibrani était depuis fin août retenu au centre de rétention de Strasbourg. Assigné à résidence, il a été arrêté à Mulhouse. Son expulsion programmée 2 fois a été repoussée jusqu'à mardi 8 octobre au matin. 

Après cette expulsion, le mardi soir Mme Dibrani a réaffirmé son vœu de rester en France pour l'avenir de ses enfants malgré l'angoisse qu'elle ressentait à l'idée d'être seule avec sa famille. Les enfants qui ont entre 5 et 17 ans étaient scolarisés depuis plus de 3 ans, ils étaient en France depuis presque 5 ans (4 ans et 10 mois), autrement dit, dans deux mois, ils entraient de plein droit dans le cadre de la circulaire Valls et pouvaient être régularisés. 

mardi 15 octobre 2013

Solidarité avec la lutte du peuple syrien Bachar Al-Assad dégage ! Non aux interventions étrangères !


La révolution du peuple syrien contre le régime de Bachar Al-Assad a commencé il y a près de 32 mois avec des manifestations pacifiques pour la démocratie dans la foulée des révolutions en Tunisie et en Egypte. La répression atroce menée par le régime d‘Assad a poussé le peuple à se défendre par les armes. L’insurrection de masse a réussi à libérer des territoires importants et résiste dans d’autres. 

Le régime d’Assad s’appuie non seulement sur ses tanks, son aviation, ses milices et ses armes chimiques pour soumettre les Syriens, mais aussi sur l’aide massive de la Russie et de l’Iran et sur l’intervention armée du Hezbollah libanais. Le bilan est terrible : plus de 120 000 morts, des centaines de milliers d’emprisonnés, torturés, 2 millions de réfugiés à l’étranger, plus de 4 millions de déplacés dans le pays. 

vendredi 11 octobre 2013

Banque mondiale/FMI : la faillite du système dette, par Daniel Munevar et Eric Toussaint (CADTM)


Du 11 au 13 octobre 2013 se tient à Washington la réunion annuelle du FMI et de la Banque mondiale Banque mondiale. La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies. En 2011, 187 pays en étaient membres. Il est nécessaire de revenir sur les promesses du Millénaire pour le développement. |1| 

L’histoire du développement économique est pleine de tentatives de corriger les "erreurs" de la politique de développement. L’approche utilisée a consisté en l’ajout de nouveaux éléments à l’agenda, afin d’élargir les thématiques prises en compte dans les décisions politiques en y intégrant des préoccupations environnementales et sociales. 

L’échec de cette méthodologie saute aux yeux : sur les huit objectifs du millénaire pour le développement (OMD), seuls deux sont atteints et il est fort peu probable que les autres le soient pour 2015. En d’autres termes, les résultats de l’actuel agenda de développement sont scandaleusement minces |2|. 

mercredi 9 octobre 2013

Liberté pour Faiek Al Meer et pour tous les prisonniers politiques syriens


Faiek Al Meer, dirigeant du Parti Démocratique du peuple Syrien et grand opposant au régime d’Hafez Al Hassad qui vivait depuis 2010 dans la clandestinité et qui a déjà été plusieurs fois ces dernières années arrêté par le Pouvoir et séjourné en prison, vient de l’être à nouveau. Cette arrestation se rajoute aux multiples exactions commises par le régime et où l’armée et ses milices continuent à massacrer les populations. 

Les Alternatifs se sont opposés à toute intervention militaire des puissances occidentales en Syrie. Ils dénoncent également les livraisons d’armes russes et le soutien actif de forces iraniennes et du Hezbollah libanais à la dictature syrienne, ainsi que le soutien du Qatar et de l’Arabie saoudite aux sunnites radicaux. La solution du conflit ne peut venir que des Syrien-ne-s eux/elles-même sans aucune intervention militaire extérieure. 

mardi 8 octobre 2013

Italie. Lampedusa: lois et politiques meurtrières, par Franco Turigliatto et Charles-André Udry


«Honte» et «horreur», voilà les deux termes retenus, depuis trois jours, par l’essentiel des médias italiens suite au naufrage, le 3 octobre 2013 à l’aube, du navire qui «transportait» 518 enfants, femmes et hommes. Il était parti depuis la ville libyenne de Misrata. Cinq cent dix-huit êtres humains qui cherchaient un refuge pour se protéger de la guerre, de la faim, de la maladie, de tortures, de semi-esclavage. Or, à 800 mètres des côtes de l’île de Lampedusa, dans le détroit de Sicile, 252 d’entre eux furent condamnés à mort. 

Les termes de honte et d’horreur, prononcés respectivement par le nouveau pape François et le président de la République italienne depuis 2006, Giorgio Napolitano, devraient s’appliquer à la politique «de contrôle des flux migratoires» des gouvernements italiens qui ont fait de ce détroit un terrifiant cimetière pour des milliers de migrant·e·s. 

La «gauche» criminalise les réfugiés 

mercredi 2 octobre 2013

Comme aux temps du goulag ! - Lettre ouverte d’une gréviste de la faim par Nadejda Tolokonnikova (Pussy Riot)


«Il faut lire» cette lettre de Nadejda Tolokonnikova, 23 ans, affirme André Markowicz. A juste titre. Ce grand écrivain russe et traducteur a compris l’enjeu de cette nouvelle bataille menée aujourd’hui par Nadejda Tolokonnikova. La lettre ouverte de Nadejda Tolokonnikova – une des membres des Pussy Riot («Emeute de chatte»), ce groupe féministe dont l’action (qui peut être discutée) dans une Eglise orthodoxe contre la campagne électorale de Poutine s’est «conclue» par une condamnation au camp très lourde en août 2012 – mérite d’être diffusée le plus largement possible. 

La solidarité multiple avec elle – qui a commencé une grève de la faim – doit devenir un élément de soutien à une militante déterminée face au pouvoir autocratique de Poutine.

mardi 1 octobre 2013

FMI et Banque mondiale : l’heure du bilan - Plaidoyer pour leur remplacement par Eric Toussaint (CADTM)


En 2014, la Banque mondiale et le FMI auront 70 ans d’existence. En octobre 2013, elles tiennent comme d’habitude leur réunion annuelle à Washington. De nombreuses organisations, dont le CADTM, appellent ensemble à une semaine d’action contre la dette illégitime et les institutions financières internationales qui se déroulera à l’échelle internationale du 8 au 15 octobre 2013. Cet article revient sur le bilan du FMI et de la Banque mondiale et propose des pistes pour une nouvelle architecture internationale. 

1) Depuis leur création en 1944, la Banque mondiale (BM) et le FMI ont soutenu activement toutes les dictatures et tous les régimes corrompus du camp allié des États-Unis. 

Italie : naissance de Sinistra Anticapitalista et de Communia Network


Issue de la scission qu'a connu l'organisation  italienne Sinistra Critica, deux nouvelles organisations ont tenu leurs assemblées fondatrices ce mois de septembre : Sinistra Anticapitalista et Communia Network. Nous vous invitons à lire ci-dessous des extraits de leurs résolutions.

1 - Résolution finale de l’Assemblée de fondation de Sinistra Anticapitalista (Gauche anticapitaliste) 

http://anticapitalista.org/2013/09/28/resolution-finale-de-lassemblee-de-fondation-de-sinistra-anticapitalista/ 

Le séminaire fondateur tenu à Chianciano les jours 20, 21 et 22 Septembre 2013 approuve vivement la proposition de donner la vie, à partir d’aujourd’hui, à Sinistra Anticapitalista (« Gauche anticapitaliste »), organisation politique communiste, féministe, écologiste et internationaliste qui travaillera à promouvoir le luttes contre toutes les formes d’exploitation, d’oppression, de domination sur les personnes et la nature. 

lundi 30 septembre 2013

Portugal : abstention massive et déroute de la droite aux élections municipales


La droite gouvernementale portugaise a connu une véritable déroute électorale aux élections municipales du 29 septembre. C'est la conséquence claire du rejet de la politique d'austérité conduite depuis 2011 par la majorité PSD/CDS, sous l'égide de la troïka. 

Le PS sort grand vainqueur de ses élections locales avec 1 750 000 voix et 138 municipalités gagnées, contre 1 300 000 voix et 111 municipalités pour les deux partis gouvernementaux PPD/PSD et CDS. 

Avec 536 000 voix et plus de 10% des suffrages, le PCP gagne 34 municipalités, dont notamment Evora, Beja, Setubal, Peniche et Castro Verde. 

Plus décevants, sont les résultats de nos camarades du Bloc de Gauche qui avec 120 000 voix ont perdu la seule municipalité qu'il dirigeait (Salvaterra de Magos) et n'obtiennent que 7 élus municipaux (contre 200 pour le PCP). A Lisbonne, le coordinateur national du Bloc, Joao Semedo manque l'élection de 52 voix (avec 10 530 voix, 4,6%). 

jeudi 26 septembre 2013

20 ans après Oslo, il faut imposer le droit à l’autodétermination du peuple palestinien !


Négocié en secret en Norvège et endossé par les États-Unis, l’accord devait ouvrir la voie à la paix entre les peuples israélien et palestinien, une paix fondée sur la coexistence entre deux États, la négociation devant porter sur les modalités d’application du droit international, dans un calendrier limité à cinq ans au plus. 

Vingt ans plus tard, les Palestiniens ont certes célébré l’adhésion de l’État de Palestine aux Nations unies, mais en tant que simple État observateur, non membre. Et la Palestine vit toujours sous occupation ; la colonisation israélienne s’y intensifie en toute arrogance et en toute impunité ; une ceinture de colonies sépare Jérusalem de son arrière-pays palestinien morcelé ; un réseau de murs annexe de facto à Israël une partie substantielle de la Cisjordanie, de ses terres, de ses ressources en eau en dépit des condamnations, jamais contraignantes, des Nations unies ; le contrôle israélien du territoire palestinien et des mouvements de population enclave les villes et villages, asphyxie toute vie économique et entrave toute vie sociale ou culturelle palestinienne ; la bande de Gaza survit sous blocus ; les bombardements et les morts parmi la population civile se succèdent ; les réfugiés palestiniens le demeurent, génération après génération. 

lundi 23 septembre 2013

Allemagne : une victoire électorale de Merkel qui doit être, au minimum, objectivée !


La nette victoire électorale de Merkel, unanimement saluée par la presse française – et par François Hollande – doit, au minimum être objectivée. Avec 34,1% pour son parti le CDU, auquel s'ajoute les 7,4% du CSU (Union Chrétienne sociale de Bavière), elle totalise certes 41,5% ce qui est considérable,  tandis que le SPD recueille 25,7% des voix, que  DIE LINKE avec 8,6% devient le troisième parti du Bundestag , devant les Verts 8,4%, la loi loi électorale éliminant les partis qui n'obtiennent pas 5% , c'est le cas des Libéraux avec 4,8%, de la droite ultra-nationaliste Afd, du parti pirates 2,2% et des néo-nazis du NPD 1,3%.

Au Parlement, la droite sera représentée par 255 élus de la CDU,56 de la CSU, le SPS totalise 192 élu-e-s, nos camarades de Die Linke 64 - 34 femmes et 30 hommes -  et les  Verts 63. 

vendredi 20 septembre 2013

Catalogne : Une indépendance pour ceux d’en bas par Esther Vivas


Plusieurs centaines de milliers de personnes sont sorties dans les rues ce 11 septembre dans toute la Catalogne. On estime qu’une chaîne humaine d’un million et demi de personnes a traversé le pays du nord au sud, sur un tracé de 400 Km, à travers les routes, les places, les ponts, les rues, pour crier haut et fort « Indépendance ! ». 

L’Assemblée Nationale Catalane (ANC), qui a organisé l’événement, préparait depuis des mois une action qui a débordé le cadre politique institutionnel. Les gens, comme on a pu le voir dans leurs déclarations, sur les photographies et les réseaux sociaux, ont eu le sentiment d’écrire une page de notre histoire collective. Certains évoqueront le poids du gouvernement catalan dans l’organisation de l’événement, ou de tel ou tel parti. Les liens entre les partis CiU (Convergence et Union, droite nationaliste, NdT) et ERC (Esquerra Republicana de Catalunya, parti indépendantiste de gauche modéré, NdT) avec l’ANC sont réels et souvent plus étroits qu’ils ne devraient. Mais cela n’enlève rien au fait que la grande majorité de ceux qui ont participé hier à « La Via Catalana cap a la Independència » (la Voie Catalane vers l’indépendance, NdT) l’ont fait parce qu’ils veulent décider de l’avenir de la Catalogne, parce que la voix du peuple catalan a été réduite au silence par la sentence du Tribunal Constitutionnel et parce que beaucoup sont conscients du fait que sans mobilisation sociale, rien ne sera obtenu. 

mercredi 18 septembre 2013

Après Clément Méric en France, Paulos Fyssas en Grèce. No Pasaran !

Le musicien de hip-hop et militant antifasciste Pavlos Fyssas est mort. Il a été froidement assassiné par un membre du parti Néo-nazi, Aube Dorée le 17/09/2013. L’antifasciste a reçu des coups de couteau directement au niveau du cœur devant de dizaines des personnes avec la tolérance des forces policières qui ont refusé d’intervenir. 

Cet assassinat intervient cinq jours seulement après l’attaque meurtrière des néonazis d’Aube Dorée contre des militants du PC grec qui faisaient un collage dans un quartier ouvrier de Pirée. 

Ces événements font partie d’une grande série des agressions, des ratonnades et des assassinats des immigrants et des militants antifascistes qui ont eu lieu pendant les dernières années. 

Dans un pays où le taux du chômage atteint 28%, où la plupart des travailleurs sont soit licenciés soit au chômage technique, où le 20% de la population vit sous le seuil de pauvreté, les néonazis en pleine collaboration avec le gouvernement grec poursuivent une attaque contre l’ennemi intérieur. Chaque travailleur qui ne baisse pas la tête devant les attaques du capital, chaque immigrant qui essaie de gagner sa vie, chaque femme qui défend ses droits, chaque résistance contre la politique gouvernementale est qualifié « d’ennemi intérieur »

mercredi 11 septembre 2013

Roumanie. une première victoire de la mobilisation écologique. "Rosia Montana: son or, son cyanure et le silence imposé" par Thomas Cluzel (France Culture)


Face aux mobilisations populaires, le gouvernement roumain vient d'annoncer qu'il renonçait à accorder à la société canadienne "Gabriel Ressources" les droits d'exploitation au cyanure de la mine d'or de Rosia Montana. Cette décision, au lendemain de manifestations qui ont réuni plus de 200 000 personnes dans tout le pays, est une première victoire de la mobilisation écologiste. Nous reproduisons ci-dessous le texte de la tribune de Thomas Cluzel sur France Culture le 8 septembre dernier.

Imaginez un paysage où les collines éventrées semblent avoir été frappées par un cataclysme et où l’eau qui s’écoule des ruisseaux est rouge. Ce paysage surréaliste, écrit l’hebdomadaire roumain Revista appartient au massif des Carpates, dans le village de Rosia Montana, la plus grande mine d’or à ciel ouvert d’Europe, une histoire d’or qui, paradoxalement, empoisonne le pays. Le gouvernement roumain prépare en effet une loi autorisant l’exploitation de cette mine au cyanure via une société canadienne. Or on estime notamment à 12000 tonnes la quantité de cyanure par an nécessaires pour ce projet, sans compter le déplacement de centaines de familles et la destruction partielle de quatre montagnes. D’où cet air de révolte qui flotte à présent en Roumanie, commente le Courrier des Balkans.

dimanche 8 septembre 2013

Il y a 40 ans, l’Unité populaire chilienne, par François Coustal (Gauche Anticapitaliste)


Le 11 septembre 1973, au Chili, le coup d’état militaire du général Augusto Pinochet renversait le président régulièrement élu, Salvador Allende, et mettait brutalement fin à l’Unité populaire. Tenter de rendre un modeste hommage aux militants et militantes, aussi bien de l’Unité populaire que du Mouvement de la Gauche révolutionnaire (MIR), c’est de faire revivre cette expérience, rappeler les avancées sociales et politiques réalisées entre septembre 1970 et septembre 1973, évoquer les développements du mouvement social et son extraordinaire inventivité en matière de pouvoir populaire. C’est dire les obstacles qu’a du affronter l’Unité populaire – à commencer par l’acharnement et les complots du patronat chilien, de la droite et de l’impérialisme nord-américain. C’est, aussi, donner quelques éléments sur les dramatiques problèmes d’orientation politique et de stratégie qui ont été ceux de la gauche chilienne. 

Tel l’objet de cet article, ainsi que des dix vidéos qui développent plus longuement certains aspects de l’expérience de l’Unité populaire. Vous trouverez ces vidéos dans notre rubrique "Vidéos". 

mercredi 4 septembre 2013

Une délégation du Front de Gauche en Tunisie pour soutenir l’action de sit-in des députés retirés en vue de la démission du gouvernement et de la dissolution de la Constituante par Henri Mermé

Henri Mermé lors de la conférence de presse

Une délégation du Front de Gauche composée de Michèle Demessine, sénatrice du Nord (PCF) , de Tarek Ben Hiba, Conseiller régional Ile-de-France ( FASE) , Alexis Corbière conseiller de Paris (PG) et moi-même pour les Alternatifs s’est rendue à Tunis du 30 Août au 1° Septembre. Son objectif était d’affirmer notre solidarité avec le fort mouvement populaire qui se lève contre le gouvernement actuel de Tunisie, et qui a notamment rassemblé lors des deux manifestations de masse des 6 et 13 Août à chaque fois plusieurs dizaines de milliers de manifestant-e-s à Tunis , et aussi à l’action de « retrait » de plus d’une soixantaine de députés (sur 217) qui ne siègent plus pour manifester leur désaccord profond avec l’évolution de la situation. 

Dès notre arrivée, vendredi soir, nous nous sommes rendus Place du Bardo, où nous avons rencontré des députés actuellement en « retrait ». Parmi les éléments qu’ils nous ont fait partager, il faut retenir leur déception face à l’attitude de François Hollande. Ce dernier, lorsqu’il s’est rendu en Tunisie, a apporté un soutien au gouvernement actuel, alors que les forces populaires attendaient une autre attitude. De même tout le monde s’indigne du discours va-t-en guerre du gouvernement français, aligné sur la diplomatie américaine. 

mardi 3 septembre 2013

Nous comptons sur le peuple syrien révolté et non sur une intervention extérieure ! - Déclaration commune faite par les Socialistes révolutionnaires (Egypte), le Mouvement de la Gauche révolutionnaire (Syrie), l'Union des communistes en Irak, le Courant Al Mounadil-a (Maroc), le Forum Socialiste (Liban)


Plus de 150 000 morts, des centaines de milliers de blessés et d’invalides et des millions de personnes déplacées à l'intérieur et vers l’extérieur de la Syrie, des villes, villages et quartiers rasés ou presque totalement détruits à l’aide de diverses armes, dont des avions de combat et des missiles Scud, des barils explosifs, des chars, et autres matériels payés avec le prix du sang et de la sueur du peuple syrien sous le prétexte de défendre la patrie et assurer un équilibre (?!) militaire avec Israël (que, en réalité, le régime syrien protège pendant qu’elle occupe son territoire, se gardant même de répondre à ses assauts répétitifs). 

Pourtant, malgré les énormes pertes susmentionnées subies par les Syriens et les syriennes, et malgré les catastrophes qui se sont abattues sur eux, personne des institutions internationales ou des grands pays ou autres entités moins importantes n’a senti le besoin de se solidariser avec eux et les soutenir dans leur quête pour leurs droits les plus élémentaires de liberté, dignité humaine et justice sociale. Excepté certains pays du Golfe, comme le Qatar et l'Arabie saoudite, cependant dans le but d’orienter la nature de la lutte en Syrie vers le fanatisme, et dénigrer la révolution syrienne et l'avorter. 

lundi 26 août 2013

Que faire de la dette et de l’euro ? Un manifeste


Un manifeste initié par Daniel Albarracín, Nacho Álvarez, Bibiana Medialdea (Espagne) Francisco Louçã, Mariana Mortagua (Portugal) Stavros Tombazos (Chypre) Giorgos Galanis, Özlem Onaran (Grande Bretagne) Michel Husson (France) 
Page web : http://tinyurl.com/euro13 http://gesd.free.fr/euromani.htm 

La crise L'Europe s'enfonce dans la crise et la régression sociale sous le poids de l'austérité, de la récession et de la stratégie de « réformes structurelles ». Cette pression est étroitement coordonnée au niveau européen, sous la direction du gouvernement allemand, de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne. Il y a un large consensus pour dire que ces politiques sont absurdes et même qu’elles sont menées par des « analphabètes »: l'austérité budgétaire ne réduit pas la charge de la dette, elle engendre une spirale récessive, toujours plus de chômage, et sème la désespoir parmi les peuples européens. 

Ces politiques sont pourtant rationnelles du point de vue de la bourgeoisie. Elles sont un moyen brutal - une thérapie de choc – de restaurer les profits, de garantir les revenus financiers, et de mettre en œuvre les contre-réformes néolibérales. Ce qui se passe est au fond la validation par les Etats des droits de tirage de la finance sur la richesse produite. C'est pourquoi la crise prend la forme d'une crise des dettes souveraines. 

samedi 17 août 2013

Déclaration du Parti des Travailleurs (Tunisie) sur l'Égypte (traduit de l'Arabe)


A l’aube de ce mercredi 14 aout 2013, le ministère de l'intérieur égyptien a procédé à l'évacuation par la force des sit-in des places Rabaa al-Adawiya et Nahdha, occupées depuis la destitution de l'ancien président Morsi. Cette évacuation, d’une extrême brutalité, a occasionné des échanges violents entre les forces de police et une partie des manifestants ce qui a engendré des centaines de morts et un grand nombre de blessés parmi les manifestants et les forces de l’ordre. Au Caire et dans d'autres villes des institutions et des lieux de culte ont été détruits ou incendiés. Les autorités égyptiennes ont décrété par la suite l'état d'urgence au Caire, en Alexandrie, à Port-said et dans d'autres régions. 

Le Parti des travailleurs qui suit avec la plus grande attention les évènements en Égypte, 

- Condamne avec force le massacre des manifestants et le viol de la liberté d'expression et de manifestation. Il exige l'ouverture d'une enquête de toute urgence sur les tenants et les aboutissants de ce massacre. 

jeudi 15 août 2013

Nous condamnons le massacre de la police egyptienne contre les manifestants - Communiqué de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des Deux Rives et du Comité Pour le Respect des Libertés et des Droits de l'Homme en Tunisie


La FTCR et le CRLDHT condamnent le plus fermement possible le massacre commit par la police égyptienne contre les manifestants partisans du président Morsi destitué. La charge de la police et des forces de l'ordre contre les places occupées par les manifestants ont provoqué a été un véritable bain de sang qui s'est soldé par la mort de centaines de personnes dont des policiers, des journalistes et d’innombrables blessés. 

Notre soutien aux revendications démocratiques légitimes du peuple égyptien et à sa lutte contre le fanatisme religieux est un soutien de principe basé sur notre attachement aux valeurs universelles des droits de l'homme et à toutes les libertés d'expression et qui n'accepte en aucun cas les violences policières et le massacre des manifestants. 

La FTCR et le CRLDHT dénoncent les décisions du gouvernement égyptien d'utiliser la violence sauvage contre les manifestants, et demandent la création d'une commission d’enquête internationale indépendante pour déterminer les faits et les coupables qui doivent être jugés et sévèrement condamnés. 

dimanche 11 août 2013

Grèce : la troïka transforme la récession en dépression. Sauvetage ou noyade ? par Jérome Duval (CADTM)


Six ans de récession, une chute impressionnante du PIB de 231 milliards en 2009 à 193 milliards d’euros en 2012, un taux de chômage de 27 % (il passe de 7,5% à 26,9% entre le 2ème trimestre 2008 et avril 2013), de 57 % pour les moins de 25 ans et une explosion des cas de suicides… Le panorama de la Grèce est catastrophique et alarmant pour le reste de l’Europe. 

Comme en Argentine en 2001, des enfants s’évanouissent sur les bancs d’école faute de nourriture. On constate une recrudescence des cas de séropositivité alors que les dépenses de santé ont chuté de plus de 20% en 2 ans (elles sont passées de 7,1% du PIB en 2010 à 5,8% en 2012). Pendant ce temps, le parti nazi Aube Dorée, qui siège au Parlement, profite du délabrement social pour répandre sa haine. Les créanciers ont transformé la récession en dépression et la troïka (UE – FMI - BCE) ne fait qu’assombrir chaque fois plus le tableau. 

La nouvelle solution du FMI pour sauver son plan 

Tous les travaux de la troïka reposent désormais sur un taux de dette publique de 124% du PIB en 2020. À croire que tout tourne autour de cet objectif fantaisiste, tant le Fonds monétaire international (FMI) s’applique à chaque fois à rectifier le tir pour garder cette cible en ligne de mire. 

jeudi 25 juillet 2013

Tunisie : assassinat par balles de Mohamed Brahmi, leader du Front Populaire - communiqué du Front Populaire


Des inconnus ont tiré ce matin sur le leader du Front Pouplaire Mohamed Brahmi, à son domicile. Il serait déjà décédé pendant son transport vers l’hôpital de 11 balles tirées à bout portant. 

L’ancien président du mouvement Echaâb (Peuple), l’un des ténors de la gauche et leader du Front Populaire, s’est illustré par ses critiques virulentes envers le parti islamiste Ennahdha, au pouvoir. C’est la seconde personnalité politique assassinée en cinq mois après l’autre dirigeant de la gauche, Chokri Bélaïd, tué devant chez lui par des extrémistes religieux. 

Ce meurtre intervient de la jour de la célébration de l’anniversaire de la proclamation de la république. Deuxième assassinat politique depuis la révolution en Tunisie et qui cible encore une fois directement le Front Populaire.

samedi 20 juillet 2013

9+1 remarques sur Syriza après son congrès fondateur, par Stathis Kouvélakis


Universitaire et membre du comité central de Syriza, Stathis Kouvélakis revient dans cet article sur le congrès fondateur de la coalition de la gauche radicale grecque, devenue parti à cette occasion. 

1. Le congrès de Syriza s’est déroulé dans un contexte d’instabilité politique grandissante qui fait suite à la crise qui a suivi la fermeture de la radiotélévision publique (ERT) par le gouvernement d’Antonis Samaras et le départ de ce gouvernement de l’une de ses trois composantes (le parti de la Gauche Démocratique - DIMAR). Le nouveau gouvernement bipartite de la Nouvelle Démocratie et du PASOK ne peut désormais compter que sur une majorité parlementaire très étroite (153 voix Sur 300), comme l’a montré le vote au Parlement du 17 juillet sur le nouveau paquet de coupes budgétaires visant la fonction publique. Il y a davantage : l’ampleur de la réaction populaire à la fermeture d’ERT a sonné la fin de la relative apathie qui régnait sur le front social depuis le vote du précédent Mémorandum en novembre dernier. Le bloc au pouvoir sort incontestablement affaibli de cette épreuve de force. La chute du gouvernement actuel sous la pression populaire apparaît comme un objectif plus réaliste qu’il y a quelques mois. Pourtant, manque cruellement une stratégie et une tactique qui aborderaient frontalement la question. La position de Syriza reste à cet égard à un niveau incantatoire, marqué par le décalage entre une rhétorique conflictuelle, mais vague, et la ligne concrètement suivie lors des moments clés de l’affrontement social de la dernière période (grèves avortées ou brisées dans le métro, les docks et l’enseignement secondaire du fait des mesures de réquisition adoptées par le gouvernement). A chaque fois, la direction de Syriza a fait preuve d’une grande prudence, évitant tout objectif de montée en puissance de la contestation et culminant dans le retrait du soutien à la grève des enseignants pourtant approuvée à plus de 90% lors des AG exceptionnellement massives.