mardi 27 décembre 2016

La chute d’Alep Est : nos destins sont liés…, par Joseph Daher

Les quartiers libérés d’Alep Est, ni sous le contrôle du régime Assad, ni sous celui des forces djihadistes, sont tombés il y a quelques jours sous le déluge de feu de l’aviation russe et du régime Assad et des avancées au sol des forces pro-régime, composée de centaines de soldats d’élite de la Garde républicaine et de la 4e division syrienne, mais surtout de milliers de combattants irakiens, afghans et libanais, encadrés par l’Iran et le Hezbollah. Dans la conquête des quartiers Est de la ville d’Alep, les forces pro-régime ont commis de nouveaux crimes. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme affirmait disposer d’éléments crédibles indiquant que quelque 82 civils ont été abattus par des membres des forces pro-régime chez eux ou dans la rue durant la conquête des quartiers d’Alep Est.

lundi 26 décembre 2016

Climat – Réponse à Daniel Tanuro par un détour historique. Un gouvernement mondial pour sauver la civilisation, par Marc Bonhomme

Sans doute ais-je trop souligné, sans les mettre en contexte, deux phrases contradictoires dans deux textes différents de Daniel Tanuro à propos des Accords de Paris [1]. Par contre, si les Accords d’Arusha sur le Rwanda furent un arrangement pour tenter d’arrêter une guerre fratricide, ceux de Paris entérinent par leurs plans nationaux la guerre contre la nature [2]. Par ailleurs, je tiens à le rassurer que je suis tout à fait conscient de « la gravité du changement climatique ». J’ai été un porteur de ballon lors du dernier congrès de Québec solidaire pour le rejet du marché et de la taxe carbone et pour l’adoption de la cible de réduction des deux tiers des GES pour 2030 par rapport à 1990 [3], cible proposée par Carbon Action Tracker pour le Canada afin d’être conforme à l’horizon d’une hausse maximum de 2°C en 2100 [4]. Cette sensibilité je la dois beaucoup à ses analyses.
Au bout du compte, notre évaluation différente de l’importance politique des accords de Paris ne vient-elle pas d’une évaluation différente de la présidence Trump ? C’est facilement perceptible dans nos textes sur le sujet publiés par ESSF [5]. Peut-être y a-t-il là une influence de notre place respective dans les rapports sociaux ou plutôt dans les rapports nationaux. Alors que la Belgique et la France ont été la cible du contrecoup djihadiste, non seulement le Canada / Québec ne connaît-il pas de phénomène Trump mais il vient plutôt de se sortir de dix ans de gouvernement obscurantiste que l’on pourrait qualifier de proto-Trump en faveur du « good feeling » d’un gouvernement « selfie » [6] ... conservant les cibles GES ridicules de l’ancien gouvernement Conservateur tout en donnant le feu vert à deux projets d’oléoducs pour pétrole bitumineux [7].

Il vaut alors la peine de faire un détour historique et géopolitique pour encadrer le phénomène Trump de sorte à recadrer les tâches anticapitalistes.

vendredi 16 décembre 2016

Palestine : « La lutte est désormais pour l’égalité des droits de tous », entretien avec Yonatan Shapira

Yonatan Shapira, refuznik et activiste de la paix israélien, a parlé à Middle East Eye de son cheminement personnel, de l’activisme pro-palestinien et des perspectives de paix en Palestine Yonatan Shapira est un « refuznik » israélien, un de celles et ceux qui refusent ouvertement de servir l’armée israélienne dans les territoires palestiniens occupés. 

En 2003, il publiait avec 26 autres pilotes de l’armée une lettre ouverte dénonçant les attaques « illégales et immorales que l’État d’Israël effectue dans les territoires palestiniens ». Depuis, l’ancien capitaine de l’armée de l’air, membre de l’élite militaire, fils d’un pilote de la guerre de 1973 et petit-fils de victimes du génocide juif est devenu un activiste de la paix. Indigné par le sort de Gaza, il tentera, avec d’autres, de pénétrer par trois fois dans l’enclave palestinienne par voie maritime, avec une simple cargaison de jouets et de fournitures scolaires. 

samedi 10 décembre 2016

Italie : cela s'appelle l'aurore, par Mathieu Dargel

Depuis l’annonce du résultat du référendum constitutionnel en Italie, la presse ne parle que d’une « victoire des populistes », des « risques pour l’Europe et l’Euro», du « désaveu des élites » sans jamais prendre en compte la complexité, ni les ambigüités de la campagne pour le nom, sans prendre la mesure, une fois de plus, de la colère et de la mobilisation populaire contre l’austérité néo-libérale et ses conséquences anti-démocratiques. 

Un des premiers enseignements à tirer des résultats du référendum du dimanche 4 décembre est la très importante participation ? Plus de 65%, un score comparable à celui des élections parlementaires de 2013, point fort de la mobilisation pour se débarrasser de Berlusconi. Même si la participation est un peu plus faible dans le Sud, il s’agit là d’un indicateur fort de la place nouvelle prise par le débat politique en Italie. 

lundi 5 décembre 2016

Autriche, le soulagement, et après ? par Benjamin Birnbaum

Le 4 décembre le candidat indépendant et ancien chef du parti Vert Alexander Van der Bellen a remporté le 2e tour des élections présidentielles en Autriche avec plus de 53 %. Cette victoire constitue certes un soulagement pour la gauche et les démocrates en Autriche, mais ne saura pas cacher le fait que le danger de l'arrivée au pouvoir de l'extrême-droite est plus que jamais d'actualité. Aussi à cause de la campagne électorale de Van der Bellen. (Un aperçu plus complet de la situation politique autrichienne se trouve ici)

Pourquoi une nouvelle élection ?

Le 22 mai 2016 l'ancien chef du parti Vert, qui s'est présenté sans étiquette, Alexander Van der Bellen a remporté le deuxième tour de l'élection présidentielle en Autriche. Après avoir initialement reconnu sa défaite le candidat du FPÖ (extrême-droite) Norbert Hofer a contesté le résultat pour motif d'irrégularités. Saisi par le FPÖ, la Cour constitutionnelle autrichienne avait ouvert une enquête qui a mené à l'annulation du scrutin du 22 mai.