vendredi 28 novembre 2014

Appel aux mouvements sociaux pour la mobilisation pour le prochain Forum Social Mondial, Tunisie 2015

 
Cher (e)s ami(e)s, 

La dernière réunion du Conseil International tenue à Hammamet du 29 octobre au 2 novembre dernier a permis d’avancer sensiblement sur toutes les questions liées à l’organisation de la prochaine édition du Forum Social Mondial de 2015 à Tunis. 

Cette réunion du CI a permis de manière participative de définir les orientations méthodologiques à prendre et d’évaluer le degré de mobilisation des mouvements sociaux en Tunisie, au Maghreb et dans le reste de l’Afrique, et sur le plan international. Elle a aussi permis d’évaluer la situation politique des mouvements dans un contexte mondial jugé préoccupant, car marqué par le triomphe du capitalisme financier sauvage, le recul des droits économiques et sociaux, la militarisation du monde et la guerre, l’accaparement des terres et des ressources, et la dégradation de l’environnement. 

mardi 25 novembre 2014

Portugal : pluraliste et uni, prêt pour la lutte ? Le Bloc de Gauche à la croisée des chemins, par Flavia Verri (Ensemble!)


Le Portugal est actuellement un pays ravagé par 3 années de politiques d'austérité menées de concert par la Troïka et le gouvernement de Passos Coelho et Paulo Portas. La dévastation de l'économie se traduit par une dette extérieure record, une dette publique au dessus de 130 %, un PIB qui recule de 6 %, la destruction de plus d'un demi-million d'emplois et le départ vers l'étranger de 330 personnes par jour ! 

L'austérité s'est matérialisée aussi par de nombreuses privatisations, la fin de l’État social et par l' « intérioricide », la déqualification et la disparition des services publics des régions intérieures. C'est dans ce contexte que s'est tenue la IXème Convention du Bloc de Gauche (le Bloco ou BE). 

Après 15 ans d'existence, pour ce parti-référence de la gauche européenne, l'enjeu était de taille : adopter une orientation qui rompe avec les politiques d'austérité imposées par la Troïka, crédible et audible à une échelle de masse, qui ne s'allie pas au PS et à la logique du bipartisme, qui affirme l'unité dans l'action et la construction de mobilisations porteuses d'une alternative. 

Chili, quarante ans après...Le Mouvement de la Gauche Révolutionnaire (MIR), en héritage


Le 5 octobre 1974, Miguel Enríquez, secrétaire général du Mouvement de la Gauche Révolutionnaire (MIR), était assassiné lors d’un combat inégal avec les services secrets de la dictature du Général Pinochet, rue Santa Fé, à Santiago du Chili. 40 ans après, dans la capitale chilienne comme dans le reste du pays, des commémorations ont été organisées par plusieurs collectifs politiques, organisations sociales et revues (comme le bimensuel Punto Final : puntofinal.cl), avec des présentations de livres ou des meetings, non seulement en mémoire du dirigeant politique que fut Miguel, mais aussi au nom de tous les ré­sis­tant·e·s qui ont lutté contre la Junte et sont morts pour avoir cherché à transformer le Chili dans une perspective socialiste. 

Le MIR naît en octobre 1965, de la confluence de plusieurs petits courants de la gauche critique (trotskistes, guévaristes, chrétiens radicaux, ex-socialistes ou communistes) qui s’opposent au parlementarisme et à l’électoralisme du PC chilien et aspirent à construire une organisation marxiste révolutionnaire. L’air du temps est alors marqué par la guerre froide, les luttes anti-impérialistes, et surtout, dans ce sud de l’Amérique latine, par l’impact continental de la révolution cubaine et les discussions autour de la lutte armée. 

lundi 24 novembre 2014

Résistance électorale d’une gauche latino-américaine en mutation, par Richard Neuville

 

Quinze années après le début des expériences post-néolibérales en Amérique latine, les consultations électorales de cet automne en Bolivie, au Brésil et en Uruguay revêtaient un enjeu important pour la continuité des processus de transformation sociale. Confrontées à une offensive de la droite, qui s’est notamment traduite par sa victoire dans les grandes villes lors des élections municipales au printemps dernier en Equateur et une tentative de déstabilisation au Venezuela, la gauche latino-américaine allait-elle consolider ses positions après ses victoires au Salvador et au Chili début 2014 et fin 2013 ? Les résultats des élections du mois d’octobre semblent avoir apporté un élément de réponse. Evo Morales a été réélu pour un troisième mandat en Bolivie, le Parti des travailleurs a remporté une quatrième victoire consécutive au Brésil et le Frente Amplio (Front large) se trouve en position favorable pour obtenir un troisième mandat en Uruguay. Objectivement et indépendamment de la caractérisation de cette gauche et des politiques distinctes dans ces trois pays, l’usure du pouvoir ne se traduit pas encore totalement au niveau électoral et les résultats démontrent plutôt une consolidation malgré un recul en termes de voix particulièrement marqué au Brésil. Dans les trois pays, les électorats des candidat-e-s sortant-e-s se sont fortement mobilisés pour assurer la continuité mais ces victoires sont probablement plus fragiles qu’il n’y paraît.

vendredi 21 novembre 2014

Mexique : vivants ils les ont pris, vivants nous les voulons - appel international


Notre douleur, notre rage 

Et maintenant comment faire pour continuer à avancer dans cette nouvelle étape ? Depuis le 26 septembre 2014, le Mexique se voit tel qu'il est et le monde à nouveau découvre une réalité que l'on ne peut plus cacher et qui s'est révélée de la façon la plus terrible qui soit. Iguala est le lieu où le Mexique de douleur et de mort ne peut plus ignorer sa réalité, c'est le lieu qui a empli le monde entier d'indignation, c'est le lieu où le secret muet s'est converti en un cri de douleur et de rage. 

43 étudiants disparus, trois étudiants assassinés. Tous assassinés et disparus à Iguala, tous assassinés et disparus par l’État. Tous assassinés et disparus par le pacte d'impunité qui lie la classe politique. 

vendredi 14 novembre 2014

Burkina Faso : Oser franchir l’étape du politique, par Paul Martial (collectif Afrique en lutte)


« Personne n'ignore par expérience que le danger inconnu est mille fois plus saisissant et plus terrible que le péril visible et matérialisé ».  
Alexandre Dumas 

La fuite de Blaise Compaoré, suite à la mobilisation exceptionnelle du peuple Burkinabé,a un effet positif pour toutes les populations qui sont actuellement sous le joug de dictatures et de Présidents à vie.Beaucoup se font discrets, certains annoncent leur volonté de ne plus se présenterc’est le cas de Boni Yayi au Bénin quand d’autres tentent de limiter la portée de la mobilisation populaire, voiremême d’imposer une censure à la télévision publique comme c’est le cas en Guinée Equatoriale avec Teodoro Obiang Nguema. Cette victoire populaire au « pays des hommes Intègres »est confrontée à trois problèmes dont les probabilités de risque sont différenciées. 

Le risque de revanche extérieure 

Dans la plus pure tradition françafricaine le gouvernement français de François Hollande a exfiltré le dictateur vers Côte d’ivoire. La France interfère donc dans les affaires internes d’un pays souverain, alors qu’aucune voie officielle ne le lui a demandé.

mercredi 12 novembre 2014

Appel international des intellectuels en soutien à l’insurrection du peuple burkinabé


Le jeudi 30 octobre, le peuple du Burkina Faso a mis un terme à 27 ans de régime de Blaise Compaoré. Celui-ci a, en effet, accédé au sommet de l’Etat après l'assassinat de Thomas Sankara, et placé l’économie du pays sous le contrôle de son clan, voire de sa famille. Ils se sont accaparés les richesses, laissant la population dans le dénuement. Les infrastructures sanitaires, le système d’enseignement et l’emploi se sont considérablement dégradés, privant les populations et principalement la jeunesse de toute perspective. 

C’est contre cette dictature militaire de fait que les Burkinabé se sont mobilisés depuis l’assassinat, en décembre 1998, du journaliste d’investigation Norbert Zongo, qui avait mis en lumière les sombres pratiques, la corruption, la violence et l’incurie du régime. Le mouvement « Trop, c’est trop » est né à cette occasion. 

mardi 11 novembre 2014

Catalogne : un 9N qui modifie la carte politico-institutionnelle de l’Etat espagnol, par Jaime Pastor


L’événement vécu en Catalogne dimanche 9 novembre (9N) a été un exercice de participation démocratique et de désobéissance massives, joyeuses et festives contre l’Etat et le gouvernement. Comme l’écrit Suso de Toro [écrivain galicien, animateur de télévision et journaliste] ce gouvernement a été tourné en ridicule devant le monde entier, en annonçant, tout d’abord, que la consultation ne va pas tenir, et puis, face le fait accompli, il a l’a déclaré «antidémocratique, inutile et stérile.» Un ridicule qui peut être encore accentué si, en réponse à la pression électoraliste de UPyD [1] aurait recours à la Cour pénale pour criminaliser les promoteurs du référendum.. 

Certes, cette consultation «alternative» n’a pas été celle – par la faute du gouvernement et la Cour constitutionnelle – qui était initialement prévue avec toutes les garanties démocratiques. Elle a dû faire face au boycott de toutes les forces et de tous les secteurs catalans partisans d’un double non. 

Mais le nombre de participant·e·s a atteint les 2 305 290 personnes; et l’écho de cette initiative a été mondial. Et cette action «illégale» a acquis une audience sans précédent en Europe.

vendredi 7 novembre 2014

F. Hollande a bafoué la dignité du peuple burkinabè


Ensemble ! exprime sa profonde indignation après l’information de l’utilisation des moyens militaires français, à la disposition du président de la République, pour faciliter la fuite de celui qui fut le caudillo du Burkina Faso. Cette utilisation de l’argent des contribuables français est honteuse. 

Renversé par son peuple le 30 octobre après 27 ans de pouvoir personnel et après avoir tenté un coup d’état constitutionnel de plus, ce personnage est soupçonné d’un rôle douteux dans les guerres sanguinaires de Sierra Léone et du Libéria, des trafics d’armes et de diamants qui fleurirent dans ces circonstances. 

De même, des enquêtes sont nécessaires pour établir son degré de responsabilité dans les nombreux assassinats politiques qui eurent lieu pendant son règne, à commencer par celui, fondateur, de Thomas Sankara, qui permit son accession au pouvoir. 

mercredi 5 novembre 2014

Burkina : l'apppel commun des syndicats


UNITE D’ACTION SYNDICALE (UAS) LES CENTRALES SYNDICALES DU BURKINA FASO : 
• Confédération Générale du Travail du Burkina (CGT-B) • Confédération Nationale des Travailleurs du Burkina (CNTB) • Confédération syndicale Burkinabé (CSB) • Force Ouvrière – Union Nationale des Syndicats Libres (FO- UNSL) • Organisation Nationale des Syndicats Libres (ONSL) • Union Syndicale des Travailleurs du Burkina (USTB) LES SYNDICATS AUTONOMES : SAIB – SATB – SAMAE – SATEB –SBM- SNEAB –SNESS -SYNATEB– SYNATEL SYNATIC–SYNTAS– SYNTRAPOST– SYNAPAGER–SYNATIPB –SYNATRAD–SYSFMAB– UGMB 

Ouagadougou, le 3 novembre 2014

Depuis l’annonce du projet de loi portant révision de la Constitution, diverses manifestations ont été organisées pour rejeter cette forfaiture que préparait le Régime COMPAORE. Ces manifestations ont culminé le jeudi 30 octobre 2014, jour du vote dudit projet par les députés. La force de la mobilisation, la détermination des manifestant(e)s et particulièrement de la jeunesse ont permis d’empêcher le vote à l’Assemblée Nationale. A Ouagadougou, la colère des manifestants s’est abattue sur l’Assemblée Nationale, sur Azalaï Hôtel Indépendance, sur la Radio Télévision du Burkina, sur les domiciles et immeubles de certains dignitaires et proches du parti au pouvoir. Tout cela a abouti à la démission du Président Blaise COMPAORE. 

lundi 3 novembre 2014

Catalogne : le 9 novembre, un affrontement annoncé, par Marti Caussa


Après avoir commencé par ignorer le nouveau 9N [9 novembre : référendum sur le statut de la Catalogne], le gouvernement de Mariano Rajoy a décidé de demander à la Cour constitutionnelle de le suspendre. Que cela arrive ou non, le 9N va être un jour très important pour la mobilisation. Elle va voir s’affronter, d’une part, les défenseurs du droit à décider et, d’autre part, le gouvernement et tout ce qui soutient le déni du droit démocratique. 

Comme la situation change chaque semaine, vous devez commencer à vous rappeler ce qui est arrivé après le 14 octobre, le jour où Artur Mas [président de la Généralité de Catalogne depuis le 27 décembre 2010 et ayant remplacé l’historique et corrompu Jordi Pujol à la tête de la Convergència i Unió, coalition des partis du centre-droit] lors de la convocation de la première consultation. Mas fit la proposition d’un nouveau 9N très décaféiné : non fondé sur une loi adoptée par le Parlement, mais sur«les mécanismes juridiques existants» qui ne sont pas divulgués afin d’empêcher une nouvelle suspension par la Cour constitutionnelle; consultation pas contrôlée par des fonctionnaires de la Generalitat, mais par des bénévoles ; sans l’existence préalable d’un recensement, mais avec des documents d’identité présentés au moment même du vote ; avec moins de bureaux de vote et sans qu’ils soient communiqués à l’avance, leur localisation devant être recherchée à partir de l’Internet ; etc.