jeudi 25 juillet 2013

Tunisie : assassinat par balles de Mohamed Brahmi, leader du Front Populaire - communiqué du Front Populaire


Des inconnus ont tiré ce matin sur le leader du Front Pouplaire Mohamed Brahmi, à son domicile. Il serait déjà décédé pendant son transport vers l’hôpital de 11 balles tirées à bout portant. 

L’ancien président du mouvement Echaâb (Peuple), l’un des ténors de la gauche et leader du Front Populaire, s’est illustré par ses critiques virulentes envers le parti islamiste Ennahdha, au pouvoir. C’est la seconde personnalité politique assassinée en cinq mois après l’autre dirigeant de la gauche, Chokri Bélaïd, tué devant chez lui par des extrémistes religieux. 

Ce meurtre intervient de la jour de la célébration de l’anniversaire de la proclamation de la république. Deuxième assassinat politique depuis la révolution en Tunisie et qui cible encore une fois directement le Front Populaire.

samedi 20 juillet 2013

9+1 remarques sur Syriza après son congrès fondateur, par Stathis Kouvélakis


Universitaire et membre du comité central de Syriza, Stathis Kouvélakis revient dans cet article sur le congrès fondateur de la coalition de la gauche radicale grecque, devenue parti à cette occasion. 

1. Le congrès de Syriza s’est déroulé dans un contexte d’instabilité politique grandissante qui fait suite à la crise qui a suivi la fermeture de la radiotélévision publique (ERT) par le gouvernement d’Antonis Samaras et le départ de ce gouvernement de l’une de ses trois composantes (le parti de la Gauche Démocratique - DIMAR). Le nouveau gouvernement bipartite de la Nouvelle Démocratie et du PASOK ne peut désormais compter que sur une majorité parlementaire très étroite (153 voix Sur 300), comme l’a montré le vote au Parlement du 17 juillet sur le nouveau paquet de coupes budgétaires visant la fonction publique. Il y a davantage : l’ampleur de la réaction populaire à la fermeture d’ERT a sonné la fin de la relative apathie qui régnait sur le front social depuis le vote du précédent Mémorandum en novembre dernier. Le bloc au pouvoir sort incontestablement affaibli de cette épreuve de force. La chute du gouvernement actuel sous la pression populaire apparaît comme un objectif plus réaliste qu’il y a quelques mois. Pourtant, manque cruellement une stratégie et une tactique qui aborderaient frontalement la question. La position de Syriza reste à cet égard à un niveau incantatoire, marqué par le décalage entre une rhétorique conflictuelle, mais vague, et la ligne concrètement suivie lors des moments clés de l’affrontement social de la dernière période (grèves avortées ou brisées dans le métro, les docks et l’enseignement secondaire du fait des mesures de réquisition adoptées par le gouvernement). A chaque fois, la direction de Syriza a fait preuve d’une grande prudence, évitant tout objectif de montée en puissance de la contestation et culminant dans le retrait du soutien à la grève des enseignants pourtant approuvée à plus de 90% lors des AG exceptionnellement massives. 

mercredi 17 juillet 2013

"Auriez-vous visité la Grèce des colonels? Auriez-vous organisé une mission en Afrique du Sud de l’apartheid ?" - Lettre de Michel Warchawski suite à la délégation d'Europe Ecologie Les Verts - conduite par JV Place et F. de Rugy - en Israël

 
Ce n’est qu’au cours d’une récente tournée en France que j’ai appris qu’une délégation d’élus d’EELV est allée en Israël. Autant dire qu’en Israël, où je me trouvais au moment de la visite, on a fait peu cas de cette visite. Mais au sein d’EELV, elle a provoqué des remous, et à juste titre : ce parti comporte des milliers de militant/es sensibles au déni de droit dont sont victimes les Palestiniens et impliqués dans les combats contre la politique coloniale israélienne. 

Une visite officielle d’élus n’est jamais une affaire personnelle et elle implique l’ensemble des militant/es. Comme l’ont ressenti de nombreux adhérents, cette dernière visite en Israël est tout simplement scandaleuse. D’autant plus qu’elle était organisée par Elnet, structure dont l’objectif déclaré est de renforcer les liens entre Israël et l’Europe. Et le programme a bien reflété cet objectif. 

Le fait que la délégation ait fait un détour par Ramallah et y rencontre quelques officiels ne fait qu’aggraver l’affaire, qui nous rappelle ces rares visiteurs de l’Afrique du Sud auxquels on faisait aussi visiter les Bantoustans et rencontrer leurs roitelets. 

mardi 16 juillet 2013

Egypte : face aux fausses alternatives du pouvoir capitaliste, il faut défendre la lutte des masses et l'indépendance de classe pour la révolution sociale, par Paco Fernandez


Notre organisation a diffusé le 5 juillet dernier, après quelques jours de débat, un premier communiqué sur ce qui se passe en Egypte. Dans ce communiqué, nous avons voulu mettre en avant la pertinence du processus révolutionnaire en cours, sa portée à l'échelle mondiale. Et surtout, pointer le rôle de secteurs de la société égyptienne qui ne sont pas représentés par les médias de masse : les jeunes, les femmes, les travailleurs radicalisés avec leurs organisations syndicales indépendantes... 

Ces secteurs, leurs « pratiques d'auto-organisation, d'autogestion et de citoyenneté active » pour la lutte, sont le plus important pour nous. Parce que « ce qui émerge de cette mobilisation populaire égyptienne » contribue au processus révolutionnaire. 

Certains camarades ont signalé, à raison, que l'analyse devait être affinée, devant l'importance du processus égyptien et la gravité de la situation. Chose à laquelle s'emploiera spécifiquement notre publication Rouge & Vert. 

Dans cette optique, je souhaite apporter ma contribution, à partir de notre communiqué et de l'analyse que nous faisons dans notre organisation sur les « révolutions longues ».

" C'est l'expression brésilienne d'un nouveau type de mouvement social, sans la hiérarchie et sans la bureaucratie qui caractérisent les mouvements traditionnels" - Le Brésil indigné par Paulo Marques* (traduction Rémy Querbouet)


Ce mois de juin, le Brésil a été le théâtre d'une vague de manifestations et de mobilisations populaires seulement comparable aux manifestations de masse qui aboutirent à l'empêchement du président Fernando Collor en 1992, il y a plus de vingt ans. Des centaines de milliers de jeunes sont sortis dans la rue dans plus de 400 municipalités (on a compté 438 rassemblements) entre le 14 et le 20 Juin. Tout les États y compris le District Fédéral (État de Brasília NDLR) ont été touchés par le mouvement. Dans les capitales d'État comme Rio de Janeiro, Sao Paulo et Porto Alegre, la foule a atteint respectivement : 300 000, 100 000 et 20 000 participants. 

La vague d'indignation des jeunes dans diverses parties du monde, des printemps arabes en passant par l'Europe, les États-Unis et le Chili est finalement arrivée dans notre pays qui jusqu'à présent était le «modèle» du développement et de la stabilité. Ce n'était qu'une illusion pour ceux qui connaissent la réalité profonde de l'inégalité sociale qui caractérise celui qui est le plus grand et le plus riche pays d'Amérique Latine. 

L'indignation vient du secteur le plus touché par l'exploitation permanente du système, victime directe d'un modèle économique qui montre sans équivoque les limites des mesures des pouvoirs publics pour répondre aux attentes d'amélioration de la vie quotidienne de millions de jeunes.