mardi 1 avril 2014

Des nouvelles d'Italie (qui nous concernent un peu...) par Dargel (blog Ensemble)

 
Après des débuts un peu difficiles dus à sa structuration originale (non partidaire), la liste l'Altra Europa con Tsipras s'est lancée dans la bataille. Sa première tâche, difficile, est de se faire reconnaître le droit de participer aux élections européennes. 

En effet, la législation italienne impose aux listes qui ne disposent pas de représentation parlementaire (nationale ou européenne) de recueillir 150 000 signatures de citoyens, soit 30000 par grande circonscription électorale, et dans celles-ci, au moins 3000 par région administrative, quelle que soit leurs populations. Cette tâche est particulièrement ardue dans le Val d'Aoste, notamment, qui ne compte que 90 000 électeurs, et ce, avant le 15 avril ! C'est pourquoi, dans un contexte de black out médiatique important, des militants et des animateurs des comités de la liste, provenant de tout le Nord de l'Italie se sont relayés toute la semaine dernière sur les marchés et les places du Val d'Aoste pour recueillir ces fameuses signatures. 


Le succès est à portée de main, car vendredi dernier (28 mars) plus de 95000 signatures avaient déjà été recueillies, dont près de 2500 dans le Val d'Aoste. Ce premier effort a permis la mise place de très nombreux comités locaux, dans toute l'Italie, et le site listatsipras.eu est devenu le lieu sur lequel sont publiés chaque jour des articles de fond et des débats sur les sujets politiques politiques qui mobilisent la gauche italienne : désobéir à l'Europe, la question du défaut, les grands projets inutiles et imposés, la gestion des biens communs, la participation de candidats de la liste à l'appel contre le projet modification de la Constitution, jugé anti démocratique... 

Cette campagne européenne ressemble à un laboratoire d'idées et de réflexions organisationnelles particulièrement nécessaires dans le camp de la gauche de transformation en Italie. Malgré des divergences importantes, Sinistra Anticapitalista (proche du NPA), qui ne participe pas à la liste Tsipras, et ne la soutient pas, a jugé que cette initiative était la seule en Italie qui pouvait permettre de mettre en avant des positions d'opposition de gauche à l'Europe néo-libérale. 


A la fin de la semaine dernière, la liste Tsipras était créditée de 6 à 7% dans les sondages. (Le seuil de 4% est nécessaire pour avoir des élus). Le choix du nom de la liste "Liste Tsipras pour l'Autre Europe" démontre à lui seul que ce combat ne se mène pas pays par pays. 

Les élections municipales en France et la place du Front de Gauche, ainsi que les manifestations du 22 mars en Espagne, ont été suivies et analysées, notamment, dans un article de Fabio Amato, responsable du Parti Refondation Communiste et candidat sur la liste Tsipras. 

De même, une grande manifestation unitaire contre l'austérité aura lieu à Rome le 12 avril, à l'initiative de forces syndicales, de mouvements sociaux et associatifs, soutenue par toutes les forces de la gauche de transformation. 


Les regards sont donc tournés vers la France et vers le Front de Gauche qui représente, malgré toutes les divergences exprimées lors des municipales, et qui ne sont pas ignorées, une sorte de modèle. Dans le cadre des mobilisations et des débats qui traversent toute l'Europe, dans cette période de grandes mobilisations contre l'austérité et de campagne pour les élections européennes, il nous incombe donc d'y prendre toute notre place. 

Les bilans qui commencent à être tirés après les municipales, l'Appel à des Assises nationales du Front de Gauche, la construction unitaire d'Ensemble! et la place que notre mouvement doit prendre dans l'élargissement et la clarification du FdG ne doivent pas être appréhendés à la seule aune des situations nationales, voire locales, notre responsabilité est bien plus large, partagée avec celle des camarades de toute l'Europe.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire