samedi 13 février 2016

Grèce, après la grève générale, par l'Unité Populaire


GOUVERNEMENT FANTOCHE DE COALITION POUR LE MEMORANDUM OU FUITE-WATERLOO VERS DES ELECTIONS ? CE QUE PROJETTE TSIPRAS.

L’iSSUE, C’EST UN FRONT POPULAIRE D’ACTION, AVEC UN PROGRAMME RADICALEMENT ANTI-MEMORANDUM, UNE MONNAIE NATIONALE ET UNE RUPTURE AVEC L’UE  ALLEMANDE
La grève générale du 4 février n’a pas été simplement réussie. Elle a constitué un séisme politique et social de première grandeur, qui a secoué de fond en comble le gouvernement et plus généralement le monde politique du mémorandum.

UNE REUSSITE SANS PRECEDENT

Cette grève générale s’est caractérisée par deux événements impressionnants et vraisemblablement sans précédent.
 

D’abord, le mouvement réunissait les travailleurs salariés, les travailleurs indépendants des villes et la paysannerie petite et moyenne sur des objectifs communs, contre la destruction du système d’assurance sociale et le pillage fiscal. Jamais peut-être une telle action combattive, d’une majorité tellement importante, n’avait été aussi visible et évidente, entraînant d’importants prolongements politiques.
 

Le deuxième élément nouveau est la réussite impressionnante de la grève dans toutes les régions de Grèce, avec des rassemblements encore plus imposants et vraisemblablement sans précédent dans les villes de province, petites et grandes, où le monde des commerçants et des agriculteurs a marqué très fortement sa présence – à un point jamais vu.
 

Ce qui caractérise cette « insurrection » singulière du 4 février, c’est d’abord l’irruption impétueuse, sur la scène politique, des couches moyennes inférieures brutalement paupérisées et de la petite et moyenne paysannerie ruinée ; c’est aussi un réveil combatif, une révélation sans précédent de la province qui va jusqu’à « déborder » la région de la capitale habituellement en première place.
La mobilisation du 4 février n’est certainement pas un feu de paille. Il est sûr qu’elle aura des suites, le défi est de savoir si elle pourra s’orienter de façon plus claire et plus profonde vers un renversement démocratique de la politique de mémorandum : c’est l’objectif porté par la Gauche qui respecte le passé et ses propres perspectives, et qui porte de lourdes responsabilités.


C’EST LA FIN DU GOUVERNEMENT ?

En tout cas, avec cette grève générale et cette mobilisation populaire, le gouvernement SYRIZA-ANEL n’a pas reçu simplement un coup sévère. Il est pour l’essentiel fini, politiquement et socialement.
 

Ce qui l’attend dorénavant c’est une angoissante ligne droite vers une fin « dégradante » et « humiliante », plongé qu’il sera dans des contradictions insolubles et dans de sombres impasses, avec devant lui un mur de combattivité sociale et au-dessus de lui, dans le rôle du sévère tuteur, le quartet qui exige des mesures toujours plus douloureuses pour ses victimes : les citoyens de ce pays.
 

GOUVERNEMENT DE COALITION POUR LE MEMORANDUM ?
 

Le gouvernement et Tsipras en personne cherchent fiévreusement une issue dans un élargissement du gouvernement vers le centre gauche ou même la Nouvelle Démocratie de Mitsotakis. C’est-à-dire : ou bien un gouvernement plus large de centre gauche en alliance avec PASOK, POTAMI et « des centristes », ou bien un gouvernement de coalition pour le mémorandum comprenant même la ND.
La première option se heurte au refus des petits partis de participer au gouvernement sans la ND, alors que cette dernière veut éviter la « potion amère » de la participation au gouvernement qui l’obligera à mettre en application les très dures mesures du troisième mémorandum.


De toute façon cette éventualité d’élargissement se heurte à ce qui jusqu’alors était considéré comme l’élément crucial et intangible du parti de gouvernement, la personne d’Alexis Tsipras. Aucun des autres partis n’envisage de participer à un gouvernement dirigé par Tsipras, or c’est une chose non négociable pour le Premier ministre lui-même…


ELECTIONS ?

L’autre option pour Tsipras est de recourir à des élections, ce qui évidemment ne diffère guère d’un Waterloo pour lui et pour SYRIZA.

Mais Mitsotakis ne veut pas entendre parler d’élections : il ne veut en aucun cas récupérer la « patate chaude » du troisième mémorandum et connaître très vite un sort encore pire, peut-être, que celui de Tsipras. Et le quartet – pardon, les « institutions » – n’ont pas l’air d’avoir envie d’élections… parce qu’elles ouvriraient de fait, et de tous les côtés, l’ « outre d’Eole » des promesses, ce qui pourrait être fatal à l’application du troisième mémorandum.

APPAUVRISSEMENT TOUS AZIMUTS

La Grèce est dirigée aujourd’hui par un bloc dominant de politiciens médiocres, dogmatiques, mêlés à des réseaux d’intérêts, soumis, intéressés qui n’ont pas d’autre perspective que le pouvoir lié au poste de ministre, la démagogie de pacotille et la reddition au capitalisme néolibéral le plus extrême et le plus servile. L’espoir, pour notre pays, réside d’abord et avant tout dans le nouveau et gigantesque mouvement né des cendres de la déception, qui touche une grande partie des travailleurs salariés, des travailleurs indépendants et aussi des paysans qui se trouvent quant à eux en phase d’insurrection.

Ce mouvement doit à chaque instant éviter la confusion, l’impasse de l’apolitisme et par-dessus tout écarter l’emprise de la droite ou l’infiltration par des éléments d’extrême –droite et de néo-nazis. Ce mouvement doit s’orienter résolument, autant que possible, dans une direction démocratique et progressiste contre le mémorandum, et être porteur non seulement de revendications « syndicales », mais aussi de changements progressistes plus profonds.

LE BUT : LA VICTOIRE

Note but n’est pas seulement la protestation, c’est la victoire, le renversement du gouvernement et par la suite du pouvoir et leur passage en d’autres mains, avec une orientation radicale et progressiste.

C’est en ce sens que lutte aujourd’hui Laïki Enotita, qui contre vents et marées tente d’édifier un large front alternatif, radical, de gauche, progressiste, patriotique, démocratique contre le mémorandum ; un front de lutte présentant des solutions immédiates avec un programme radical d’arrêt de remboursement de la dette, de sortie ordonnée de l’eurozone et d’affrontement jusqu’à la rupture avec l’UE allemande.
 
Ces derniers temps Laïki Enotita rencontre un écho de plus en plus large dans le peuple, et cette dynamique peut se transformer en une véritable avalanche dans les prochaines semaines d’action. Les évolutions sont très rapides et imprévisibles, et ceux qui les scrutent comprennent que « les temps ne sont pas propices » et qu’il faut faire un nombre incroyable de choses en un intervalle incroyablement petit de temps.


Mais il n’y a pas d’autre choix !


Traduction Joelle Fontaine

http://unitepopulaire-fr.org/2016/02/12/cest-la-fin-pour-le-gouvernement-syriza-anel-le-pays-court-a-des-bouleversements/

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